À bord du RomanceCar vers Oyama-Odawara (seconde partie)

Après quelques jours à explorer la côte du Pacifique, les temples de Kamakura et les plages d’Enoshima, il est temps de reprendre la route. Découvrir les sources chaudes, les volcans, des temples sans rien autour ou encore le mont Fuji… La destination choisie sera Hakone.
En montant à bord du RomanceCar d’Odakyu Railway, Journal du Japon vous emmène à la découverte de cette célèbre station, en passant par Oyama et Odawara.
Cet itinéraire permet de découvrir un Japon plus authentique et apaisant, le tout à un peu plus d’une heure de train depuis Shinjuku.

Dans le cadre d’un partenariat avec Odakyu Railway, Journal du Japon vous propose une série d’articles touristiques le long de la ligne RomanceCar.
Retrouvez la première partie de ce voyage en cliquant sur l’article ci dessous :

Opéré par la compagnie Odakyu Railway, le RomanceCar est un train touristique reliant la ville de Tokyo à des destinations connues : Hakone et Enoshima. Confortable et moderne, ce train se distingue par ses larges baies vitrées et sa vue panoramique offrant ainsi aux usagers une vision des paysages environnants.
Depuis 1959, ce train permet aux couples, familles ou personnes voyageant seules de découvrir les charmes de la côte japonaise. Découvrez son histoire complète ici.

Deux points de départ

Pour atteindre la destination d’Hakone, deux points de départ sont possibles : Shinjuku ou Sagami-Ono si le visiteur arrive d’Enoshima.

Depuis ces deux gares, les billets de train s’achètent en ligne via le site Odakyu railway ou bien en gare, aux guichets automatiques de la compagnie. Il est possible d’acheter ses titres de transport au guichet physique, pendant leurs horaires d’ouverture.
Un pass est disponible pour se rendre dans cette destination : « le Hakone Freepass« , vendu au prix de 6100 yens (1100 yens pour les enfants) et est valable 2 jours sur 8 modes de transport différents et offre des réductions sur les sites touristiques populaires. Ce pass existe également en version 3 jours.
Le Hakone Kamakura pass, permet de découvrir en trois jours en plus de Hakone, les deux autres destinations phares du RomanceCar : Kamakura et Enoshima. Il est vendu au prix de 7520 yens et de 1480 yens pour les enfants.

Première étape : Oyama, la montagne sacrée

En descendant à la gare d’Isehara, un bus (Kanagawa Chuo Kotsu à destination de Oyama cable-car) emmène le visiteur au pied du funiculaire d’Oyama (terminus).
Ici deux choix s’offrent à lui : choisir de monter directement vers le sanctuaire ou bien flâner dans la rue commerçante qui comprend à elle seule, de nombreuses marches.

Le rue commerçante longe la rivière d'Oyama, connue pour son eau pure. ©Yoann Molina
La rue commerçante longe la rivière d’Oyama, connue pour son eau pure. ©Yoann Molina

Oyama est un site connu pour son tofu et ses toupies en bois. Le symbole du lieu est par ailleurs un personnage coloré représentant une toupie.
De petites boutiques artisanales en vendent et il est même possible d’observer l’ébéniste à travers une vitre, en plein ouvrage.
Au delà des boutiques certains restaurants proposent de déguster et de découvrir le tofu produit dans la région. Cet ingrédient était très consommé par les moines bouddhistes végétariens.

Tofu Restaurant Ogawaya

Caché dans une arrière cour, ce restaurant spécialisé dans le tofu mérite le détour.
Dans un style complètement traditionnel, le visiteur enlève ses chaussures à l’entrée et se dirige ensuite à l’étage du bâtiment où des salles composées de tables sur des tatamis l’attendent.
Après s’être installé, vient le temps de choisir le menu. Un traducteur s’avère nécessaire pour réussir à le décrypter, il est entièrement en japonais. Cependant, pour découvrir toutes les méthodes de préparation du tofu local, le menu à 7 plats est recommandé.

Gratin à base de Tofu ©Yoann Molina
Gratin à base de Tofu ©Yoann Molina


Ces derniers défilent, tous plus goûteux les uns que les autres. Le consommateur passe du tofu cuit dans du lait de soja, au tofu cru tout en buvant du thé vert de qualité. Un texte explicatif en anglais cette fois, donne des indications pour bien déguster chaque mets et ainsi les apprécier.
Le repas se termine par un dessert au tofu, doux et savoureux.
Ce restaurant est une bonne adresse pour découvrir cet ingrédient japonais et pour apprendre à l’apprécier à sa juste valeur.

Une montée raide et un sanctuaire perché

Après le repas, il est temps d’entreprendre la montée vers la montagne sacrée d’Oyama. Une randonnée à pied est possible, mais il est nécessaire de se prémunir contre les ours avec une bombe spéciale. La montée est raide et n’est pas adaptée aux débutants.
Le funiculaire d’Oyama emmène la plupart des visiteurs au sommet depuis 1931. La ligne mesure 800 mètres et possède une pente de 47%. Trois petites gares sont desservies : le départ, un arrêt au premier sanctuaire Oyama-dera, puis le sommet. Cette montagne sacrée, prisée des pèlerins depuis l’ère Edo (1603-1868), offre une vue imprenable sur la baie de Sagami.

©Yoann Molina
©Yoann Molina

Cette visite et cette destination est accessible avec le pass Tanzawa-Oyama.

Oyama Afuri-jinja

Ce sanctuaire perché est dédié au dieu de la pluie et de l’eau, vénéré par les agriculteurs et les samouraïs.

Il y a plus de 2200 ans, sous le règne de l’empereur Sujin, est né le sanctuaire Oyama Afuri-Jinja. Il devient immédiatement un lieu de prière pour les récoltes abondantes, grâce aux nuages et au brouillard qui l’englobent régulièrement.
Les moines y pratiquaient alors la poterie, utilisée ensuite pour les cultes. Un enseignement alliant des textes shintoïstes et bouddhistes hisse le lieu au rang de sanctuaire national à l’époque Nara (710-784).

Sous le régime des samouraïs, le temple devient un lieu de prière pour le maintien des fortunes militaires. Une tradition venant d’une légende de cette époque perdure encore aujourd’hui : le samouraï Minamoto no Yoritomo, y a déposé son sabre avant de partir renverser le clan Heike. Les gens amenèrent par la suite des sabres en bois au sanctuaire. L’endroit devient alors un lieu de prières pour devenir chanceux.

©Yoann Molina
©Yoann Molina

Durant la période Edo (1603-1868), environ 200 000 fidèles se rendent chaque année au sanctuaire. C’est un lieu de grande affluence et les allées ainsi que la montée pour s’y rendre sont aménagées.
Mais en 1923, lors du grand tremblement de terre du Kanto, les dégâts sont considérables. De nombreux travaux seront nécessaires pour remettre le sanctuaire en état.

En 1927, la gare d’Isehara ouvre ses portes, rendant encore plus accessible le site aux pèlerins et des touristes. Depuis ce jour, il restera populaire et très visité au fil des années.
En 1967, le Mont Oyama est classé parc national.

©Yoann Molina
©Yoann Molina

Aujourd’hui, le sanctuaire accueille de nombreuses célébrations tel que le nouvel an, le festival du setsubun, le festival du sake, du théâtre Nô et tant d’autres !
Il abrite en ses lieux un salon de thé traditionnel, le Saryo Sekison, qui offre une vue spectaculaire.

C’est un lieu prisé pour les randonneurs aguerris, qui rejoignent ce mont paisible en deux heures. Le temps de faire une pause, de se rafraîchir, avec de repartir vers la gare du funiculaire.

Après Oyama, direction Odawara, ville des puissants seigneurs Hojo durant l’époque féodale.

Odawara : samouraïs, ninja et océan Pacifique

Le Château d’Odawara : un joyau de l’histoire japonaise


Le château d’Odawara est l’un des plus célèbres châteaux du Japon. Sa forme, sa couleur et ses douves sont aujourd’hui le symbole de la ville. Il a jouée un rôle central dans les luttes de pouvoir pendant la période féodale et est connu pour avoir été le fief du clan Hojo.
La construction du château remonte au milieu du XVe siècle, sous le seigneur Ômori. Le clan Hojo s’empare en 1495 de l’édifice et le modifiera au fil des ans (remparts, douves, portes…) le faisant devenir une véritable place forte résistante à de nombreux conflits.
En 1590, Toyotomi Hideyoshi, l’un des trois unificateurs du Japon, souhaite mener un siège contre le clan.
Il choisit d’adopter un autre style de combat face à ce château dit imprenable : bloquer les accès et cerner les lieux afin d’empêcher toute livraison de nourriture. Au bout de trois mois, le clan se rend et Toyotomi Hideyoshi confie le château à Tokugawa Ieyasu, futur shogun (1603).

©Yoann Molina

En 1703, un séisme met à mal la construction. Le château est reconstruit rapidement une première fois.
En 1868, pendant l’ère Meiji, les châteaux sont pour la plupart démantelés et celui d’Odawara n’y échappe pas. Son donjon est détruit, seuls subsistent des vestiges.
Il faudra attendre 1960 pour que la ville reconstruise le château à l’identique et l’ouvre à la visite.

Vue depuis la tour du château ©Yoann Molina
Vue depuis la tour du château©Yoann Molina

Aujourd’hui l’édifice est un musée, offrant des expositions et relatant l’histoire des différents clans qui l’ont possédé.
La tour offre une vue panoramique à 360 degrés sur la baie de Sagami et la ville d’Odawara.
Au printemps, c’est un spot privilégié pour les cerisiers en fleurs.
Dans l’enceinte du château, d’autres attractions sont disponibles :
– Un service de location de costumes afin de repartir avec une photo souvenir inoubliable.
– Un musée des samouraïs regroupant des armures, des sabres ainsi qu’une scénographie réussie retraçant la vie d’un samouraï (le film met en comparaison l’homme et la fleur de cerisier éphémère)
– Un musée du ninja, surtout à destination des enfants, où un parc de jeu leur propose de se mettre dans la peau d’un espion ninja.

©Yoann Molina
©Yoann Molina


Des visites et expériences en petits groupes sont également proposées :
– découverte du monde des ninjas (visite du château, entraînement ninja).
– séance de zen avec un moine à l’intérieur du château, lorsque les visites ne sont plus ouvertes au grand public.
– visite du château et de la ville.
– « Deviens le seigneur du château d’Odawara », déguisé en armure de samouraï, les visiteurs déambulent dans l’enceinte et vivent différentes expériences.
La réservation est obligatoire pour assister à ces visites insolites.
Prix de la visite du château 510 yens et 200 yens pour les enfants.

Les plaisirs gustatifs de la ville

Odawara étant une ville portuaire, les spécialités culinaires se sont développées autour de cette configuration au fil des siècles.
La plus connue est le kamaboko, un pâté de poisson. Il est vendu dans toute la ville et en particulier dans les boutiques aux abords de la gare.
L’umeshu, l’alcool de prune est aussi produit dans la région.

Minaka Odawara

Le bâtiment Minaka offre une belle vue sur les montagne, l'océan et le château de la ville©Yoann Molina
Le bâtiment Minaka offre une belle vue sur les montagne, l’océan et le château de la ville©Yoann Molina

Au somment du bâtiment, en sortant de la gare, il est possible de prendre l’ascenseur et de monter au dernier étage.
Ouverte au publique, cette terrasse propose un ashiyu (source chaude pour se tremper les pieds), ainsi qu’une vue imprenable sur la ville. L’accès est gratuit et par beau temps, y flâner est agréable.

Il est temps de reprendre de RomanceCar, direction Hakone, le terminus de ce train. Ce territoire volcanique est célèbre pour ses onsens (sources chaudes), son lac et sa vue sur le Mont Fuji offrant une bouffée de relaxation et de paysages grandioses.
Restez à bord pour la suite du voyage !
Cet article est réalisé dans le cadre d’un partenariat entre Odakyu Railway, l’office de tourisme d’Odawara et Journal du Japon.

Madeline Chollet

@mad_ctravel

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