Malgré tout, les formes de l’amour : une adaptation poétique.

Nevertheless est un drama coréen tiré du webtoon éponyme, sorti en juin 2021 sur Netflix. Avec son casting quatre étoiles, ses représentations de la communauté LGBT et son fameux épisode 3 qui a retourné la toile pour sa scène à caractère sexuel, ce drama a bien fait parler de lui lors de sa sortie. En fin d’année 2024 sortait alors Malgré tout, les formes de l’amour, une adaptation japonaise du succès coréen sur la chaîne japonaise AbemaTV, et sur Netflix dans nos contrées. 

Que vaut cette nouvelle adaptation ? Faut-il absolument voir le drama japonais si vous avez déjà visionné la version coréenne ? Entre la version coréenne et la version japonaise, laquelle se rapproche le plus du webtoon ? Après Oshi no Ko et sa confrontation à l’anime, voici ce que nous avons pensé des deux adaptations de Nevertheless.

Attention, cet article contient quelques spoilers.

Malgré tout…

Miu Hamasaki est une étudiante en art qui décide de rompre tout contact avec l’amour suite à une rupture difficile. C’était sans compter sur l’arrivée d’un nouveau professeur consultant dans sa classe, Ren Kousaka, qui éprouve une certaine fascination pour les papillons et qui va graviter autour de son monde jusqu’à s’y faire une place plus importante que ce qu’elle aurait pensé. 

Malgré tout, les formes de l’amour (ou わかっていても The shapes of love en japonais) ne lésine pas sur les moyens du côté du casting. Nous retrouvons dans les rôles phares Ryusei Yokhama dans le rôle de Ren, un acteur à la carrière déjà bien florissante, et Sara Minami pour notre Miu, déjà vu dans le rôle principal de l’adaptation live de Kimi Ni Todoke.

Derrière la caméra, c’est Ryutaro Nakagawa qui s’occupe de la réalisation, mais également du scénario. Habitué à passer par le processus d’écriture pour un bon nombre de ses films, il signe ici aussi l’écriture de son adaptation de Nevertheless, son premier drama.

Comme dans le webtoon, un travail a été fait sur le prénom des personnages : en effet, l’héroïne se prénomme Nabi dans sa version coréenne, qui signifie papillon. Cet insecte a une place prépondérante dans le drama, puisqu’en plus d’être le nom de la jeune femme, elle tombe amoureuse de Jae-On en coréen ou Ren en japonais, qui est obsédé par les papillons, au point d’en avoir un tatoué sur sa nuque. En japonais, l’héroïne s’appelle Miu, et donne d’ailleurs le sens de son prénom comme étant « jolies ailes ».
Le prénom Ren est également un choix intéressant pour le jeune homme, puisqu’il peut vouloir dire lotus, symbole de pureté, mais aussi amour, dans le sens d’idylle… Dans les deux cas, il est aux antipodes du personnage dont la réputation de coureur le précède.

©Netflix

Néanmoins…

Toujours dans les histoires « tranche de vie », qui mènent à la réflexion de sa propre histoire, Ryutaro Nakagawa ne déroge pas à ses propres règles et nous offre un drama très contemplatif, mais aussi introspectif où l’art tient une place centrale. Parfois, les images filmées sont laissées de côté pour conserver une série de photographies à l’écran, par dessus laquelle le personnage concerné est en voix off, nous décrivant son ressenti et ses questionnements. Cela fait gagner en lenteur au drama, dont les (seulement) 8 épisodes ne durent qu’une trentaine de minutes.

©Netflix

Bien qu’il existe plusieurs histoires qui s’entremêlent, certaines tombent un peu comme des cheveux sur la soupe. Du fait de la courte durée des épisodes et du drama, nous n’avons que peu de temps pour nous attacher à certains personnages. Autant certaines histoires sont racontées rapidement mais arrivent à trouver et donner un intérêt, autant d’autres donnent l’impression d’être présentes pour « remplir » certains vides.

Mais cela donne également tout son sens au sous-titre, Les formes de l’amour. Chaque série de photos et chaque monologue représentent les pensées d’un personnage, mais surtout une façon d’aimer. Miu qui aimerait ne pas se brûler les ailes en se rapprochant de Ren, des amis qui ne veulent pas tout gâcher entre eux en dévoilant leurs sentiments, ou encore une amie d’enfance qui souhaiterait être vue différemment. Chaque pensée, comme chaque titre d’épisode, se termine par « Néanmoins », ou Nevertheless en anglais, apportant une certaine poésie à ces trois points de suspension.

©Netflix

Matin calme ou soleil levant ?

À la différence de son cousin coréen, la version japonaise de Nevertheless mise davantage sur le côté poétique et romantique des relations amoureuses. Ce qui est un peu dommage puisque le webtoon axait davantage sur la toxicité de la relation au centre de l’intrigue, un sujet peu représenté. Le drama coréen, quant à lui, appuie un peu plus sur l’aspect simplement charnel des relations entre étudiants, Jae-On n’étant pas le professeur de Nabi, mais un élève, tout comme elle, plus jeune qu’elle et qui a tendance à voir les autres s’agglutiner autour de lui, comme des papillons autour d’une fleur. Ren semble un peu à ça lui aussi, mais cela n’est pas beaucoup montré.

©Netflix

Les personnages secondaires de l’adaptation japonaise sont plutôt anecdotiques, ont des relations qui se confondent toutes tant elles sont semblables, et, comme dit plus haut, cela empêche un peu plus de profondeur sur les relations principales, notamment sur le « carré amoureux », qui est un peu plus développé dans sa version coréenne.
La bande-son est également très discrète, ne laissant pas vraiment de chanson particulière sortir son épingle du jeu, là où nous avions une « theme song » dans l’adaptation coréenne, qui restait en tête.

Un gros point positif de l’adaptation japonaise est l’ambiance globale du drama. L’image est sublime, tout comme la réalisation. Tous les acteurs sont très doués, notamment les personnages principaux qui ont une belle alchimie ; mais les acteurs secondaires ne sont pas en reste et jouent très bien également.

Malgré tout, les formes de l’amour s’éloigne un peu de sa base en webtoon, là où le drama coréen s’en rapprochait davantage. Dommage de ne pas avoir plus de matière sur chaque personnage, ou de ne pas avoir privilégié le couple principal sur un format aussi court. Dommage aussi d’en avoir fait une énième histoire romantique… Mais c’est aussi là le but de l’adaptation : nous montrer différentes lectures d’une même histoire.

Nous ne pouvons que vous conseiller de lire le webtoon sur la plate-forme même nom, terminé en 40 chapitres seulement. Mais aussi de regarder les deux adaptations disponibles sur Netflix pour vous faire votre propre avis !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous aimerez aussi...

Verified by MonsterInsights