Bakeru : le tour du Japon en 47 niveaux

Le 27 février 2025, les gamers nord-américains et européens ont pu découvrir en format physique les aventures du jeune tanuki Bakeru sur Nintendo Switch et PC. Développé au Japon en 2023 par Good Feel puis diffusé à l’international par Spike Chunsoft, ce jeu est directement inspiré de la série Gambare Goemon, des jeux de plateforme mêlant humour et mini-jeux variés – nous retrouvons la même variété de couleurs chatoyantes et de dialogues rigolos tout au long du scénario. Sans oublier tous les clins d’œil culturels aux légendes japonaises ou à sa culture contemporaine disséminés pendant toute l’aventure. L’équipe de Journal du Japon vous emmène dans cette trépidante et originale visite du pays du Soleil Levant !

À la rescousse des yôkai !

Vous suivez le périple de Bakeru, jeune tanuki mobilisé par l’ancien de son clan pour venir en aide à Sun. Celle-ci, membre du clan Issun, souhaite contrecarrer les plans de conquête du territoire nippon du terrible Oracle Saitaro. Ce clown machiavélique impose un festival éternel à toutes les créatures japonaises ! Ne vous fiez pas à l’ambiance joyeuse ni aux décors colorés que vous croiserez, votre objectif est de délivrer tout le monde de l’emprise du clown. Mais pour ce faire, deux missions vous incombent : retrouver trois célèbres héros pour solliciter leur aide puis délivrer neuf héroïnes (en plus de retrouver des camarades tanuki).

Le jeu grouille de références à la culture japonaise, et plus particulièrement aux festivals estivaux que l’on retrouve dans l’archipel. Certains des ennemis les plus récurrents, présents dès le premier niveau, sont porteurs du masque de Hyottoko. On les surprend à danser à plusieurs sur un même rythme, en compagnie de lampions virevoltants, ou encore avec des yoyo ballons d’eau (la partie en plastique à faire remonter du yoyo est remplacée par un ballon d’eau) joliment décorés. On peut aussi les découvrir avec un bandeau sur les yeux, tentant de frapper sur des pastèques juteuses pour pouvoir savourer leur chair. Un rituel qui n’est pas inconnu des personnes ayant déjà expérimenté l’été humide japonais.

N’hésitez pas à prendre de la hauteur pour accéder à des ressources bien utiles ou à des trésors inestimables. ©Good-Feel

Les objets hantés que l’on croise sur notre chemin relèvent des croyances japonaises, où un objet entretenu pendant plusieurs années ou malmené peut acquérir une conscience pour veiller sur son propriétaire (ou se venger de ceux l’ayant abimé !). Des pratiquants de kendo (art martial se pratiquant avec un sabre), des personnages en costumes d’Oni (démons cornus habillés en motif tigré) et d’autres adversaires issus des légendes japonaises vous donneront du fil à retordre ! Les influences folkloriques et celles plus modernes se confondent dans cet univers, comme dans les looks des trois célèbres héros japonais recherchés : Kintaro, Urashima Taro et Momotaro.

Kintaro, reconnu pour sa force incommensurable, dispose d’une armure traditionnelle de samouraï et des haches modernes. Urashima Taro, dont sa légende évoque le sauvetage d’une tortue, porte des crocs et une chemise hawaïenne, avec des motifs semblables à ceux de carapaces. Momotaro, qui voyage avec trois animaux, leur fait référence avec les projectiles de ses pistolets aux designs futuristes. En affrontant chacun d’entre eux, vous recevez progressivement de nouvelles aptitudes pouvant vous aider selon votre stratégie offensive. Préférez-vous recourir à des attaques frontales puissantes ? Ou aux attaques à distance accompagnées d’une grande mobilité ? Sans oublier le pouvoir de Sun qui nous rend vulnérable mais apte à emprunter des passages secrets !

Momotaro ne manque jamais sa cible ! Vif et rapide, il se révèlera être un adversaire coriace. ©Good-Feel

Du tourisme depuis sa console

En plus du scénario principal, deux autres secondaires s’ajoutent à votre périple : accumuler des souvenirs (omiyage) et des anecdotes. Ils peuvent aussi bien concerner la préfecture/ville visitée que la culture générale japonaise, des trésors nationaux comme des objets communs, des sculptures endémiques comme de la nourriture locale, ou un fanion propre à la préfecture visitée. Au fil de leur cumul, vous pourrez arborer toujours plus de souvenirs dans votre collection et parfois les associer aux anecdotes récoltées dans le même niveau. Celles-ci sont délivrées par le malicieux Scoop qui parvient toujours à bien se cacher ! Arriverez-vous à trouver tous ses emplacements, en plus de ceux des souvenirs ?

Vos étapes vous permettront ainsi de mieux découvrir des spécialités réellement attachées aux villes visitées – porte encens katori buta de Mie, poule cochin de Aichi, jouet cylindrique temari de Nara, kibi dango de Okayama, et bien plus encore. Grâce à ces aperçus de la variété de la culture japonaise, on profite mieux de la diversité de chaque localité, en plus des décors changeant selon les saisons représentées. Vous n’aurez qu’une hâte : remplir toutes vos étagères vides et évoluer au fil de chaque nouveau décor.

Saurez-vous deviner la spécialité locale de Ehime ? ©Good-Feel
Qu’il est agréable de pouvoir profiter de sa belle collection de souvenirs ! ©Good-Feel

Une aventure à vivre en famille

L’équipe de Good-Feel est familière de l’univers de Mario. Elle a notamment travaillé sur le dernier jeu Peach, sur l’univers laineux de Yoshi’s Woolly World (et sur celui de Kirby au fil de l’aventure où l’on retrouve une thématique cotonneuse similaire), mais également sur Mario et Luigi : Dream Team Bros. Autant dire que les développeurs n’en sont pas à leur coup d’essai concernant les RPG et les jeux de plateforme ! On comprend que, même s’ils ne se limitent pas à ce public, les créateurs s’adressent surtout aux jeunes joueurs ou à des amateurs de challenges pas trop punitifs. Si vous aimez les décors colorés et les ennemis pas trop effrayants, Bakeru s’adresse à vous ! Pour autant, ne vous attendez pas à un jeu trop facile à prendre en main.

Il est certes possible d’aller (presque) jusqu’au bout d’un niveau en fuyant les affrontements ou en les espaçant, mais certains boss vous donneront du fil à retordre. Il faudra donc vous entraîner au préalable, car le personnage n’est, bien entendu, pas immortel. Plusieurs attaques et transformations se débloquent au fil de l’aventure, et des indices vous seront donnés quand vous en avez besoin. Profitez des petits groupes d’ennemis éparpillés pour perfectionner vos combos avec l’assurance que leurs camarades n’interviendront pas tout de suite pour les assister.

Les lampions sont souvent bien protégés : armez-vous de courage et d’items pour les approcher sans encombre. ©Good-Feel

Chaque coup est automatiquement dirigé vers un ennemi ou un objet prêt à être fracassé, ce verrouillage des attaques permettant d’enchaîner des combos dévastateurs sur les nuées d’adversaires mais pénalisant le joueur forcené face à des opposants plus exigeants. Ainsi, le jeu s’adresse autant à un joueur initié voulant prendre en main des commandes peu exigeantes en technicité qu’à un joueur confirmé qui ne veut pas se prendre la tête avec. Apprenez cependant les chorégraphies de chaque ennemi pour ne jamais vous faire surprendre ! Jaugez chaque niveau de puissance et les points faibles des plus coriaces yôkai. Vous pourrez alors adapter votre stratégie selon les obstacles rencontrés, sans jamais hésiter à recourir aux pouvoirs spéciaux, si la tâche vous semble trop ardue, ou à charger vos attaques pour amplifier leurs dégâts si vous estimez que la situation s’y prête.

Même arrivé au bout d’un niveau, n’oubliez pas de retrouver et de détruire tous les lampions du terrible Oracle Saitaro sur votre chemin, quitte à revenir en arrière. On remarquera que dans certains niveaux, même s’il faut toujours détruire trois lampions pour débloquer la tour de chaque fin de niveau, vous en rencontrerez parfois davantage ! Ils peuvent être gardés par ses sbires ou cachés sous vos pieds. Ayez l’œil et n’ayez pas peur d’aller à l’avant du danger !

Quelques casse-têtes et obstacles techniques ponctueront votre route. ©Good-Feel

Ce jeu de plateforme prend bien en compte toutes les possibilités offertes avec la 3D. Chaque niveau vous encourage à fouiller ses moindres recoins en quête de pépites locales, à mesurer votre stratégie offensive en fonction de vos envies – car plusieurs sont mises à votre disposition – mais aussi à découvrir une nouvelle facette du paysage nippon. Aucune ville ne se ressemble grâce à leurs décors travaillés et leurs ambiances variées. Un sentiment de liberté vous gagne quand vous gravissez les étages d’un bâtiment ou les branches successives d’un arbre haut, ou lorsque vous découvrez de nouvelles énigmes aux résolutions instinctives. Avec Bakeru, n’importe quel problème peut se résoudre avec des coups de bâtons de taiko !

Certains niveaux privilégieront la progression horizontale, verticale, ou mélangeront parfois les deux. ©Good-Feel
Le moment le plus jouissif de chaque niveau : se défouler sur le taiko final ! ©Good-Feel
Chaque préfecture visitée a droit à son propre fanion. Allez-vous tous les récupérer ? ©Good-Feel

Marie jenck

Bien que touche à tout, je tend à me spécialiser dans les articles consacrés à la cuisine japonaises ou aux jeux vidéos. Si j'ai l'occasion de mettre en avant la licence Pokémon, l'amour des japonais pour la Normandie (et vice-versa) ou des sujets insolites ; comptez sur moi pour vous régaler en articles passionnants de gens passionnés.

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