Lectures du Japon #7 : votre dose de manga inédits en France !
Notre rubrique débutée en 2024 continue, avec ce 7e épisode, de vous présenter de nouveaux mangas inédits en France ou méconnus du grand public.
Pour le printemps, toujours en partenariat avec la librairie en ligne Giant Books, 3 nouveaux titres vous attendent : un monde mystérieux et la recherche d’un exo-squelette, un Kaiju VS Kaiju et une super boutique d’armes en pleine fantasy médiévale. Bonnes lectures et bonne découverte !

Hoshi-kui Killer Ignalo 星喰い殺しのイグナロ – Arata Yamaji
Arata Yamaji est un/e mangaka qui débute en 2014 en tant qu’illustrateur/trice du manga A certain Scientific Accelerator avec l’auteur Kamachi Kazuma. L’œuvre, une série dérivée du light novel A Certain Magical Index, va s’étendre jusqu’en 2020 avec 12 tomes. Après deux années d’absence, l’auteur/trice revient avec Demon Boy, son premier manga, qui paraît chez Kadokawa. L’oeuvre raconte l’histoire d’un jeune garçon, Arima Aka, souhaitant devenir membre d’une force d’élite qui affronte les démons. Mais son rêve va prendre une tournure funeste quand il se voit injecter une substance qui le transforme. La série se conclura à son deuxième tome en 2023.





Seulement un an plus tard, il/elle commence le manga dont il est question ici, à savoir Hoshi-kui Killer Ignalo, toujours chez Kadokawa : des individus dotés d’étranges masques creusent sans cesse dans l’espoir de trouver de la nourriture. Mais rien n’y fait et le désespoir les gagne… Jusqu’au jour où un soldat apparaît, missionné dit-il par un mystérieux Empire. Il recherche un exosquelette qui serait enfoui mais, hélas, personne ne peut l’aider. Il va tout de même les accompagner lors de leur sortie, car il a aperçu un nid et cela intéresse beaucoup les mineurs. Mais tout va se compliquer lorsqu’ils vont tomber non pas sur un, mais sur deux exosquelettes. Tout semble perdu, mais le soldat parvient à prendre possession, grâce à des insectes, du monstre.
Un membre de la famille royale, commence-t-on à murmurer. Nous sommes sauvés. Qui est cet énigmatique soldat, pourquoi recherche-t-il des exosquelettes et quel est réellement ce monde ?





Yamaji Arata fait un choix courageux ici. Le lecteur découvre un monde mystérieux, opaque et ne le comprend, ne le devine, qu’à travers des bribes d’informations lâchées aux détours d’une conversation entre deux personnages, de fresques sur le mur ou d’architecture étrange. Cela pourrait décontenancer, nous perdre, mais à chaque page nous découvrons quelque chose de nouveau, nous sommes encore plus attirés par cet univers. C’est une sensation enivrante qui ne s’épuise jamais. Le/la mangaka nous propose ici une expérience de lecture puissante. De plus, les dessins fourmillent de petits traits, façonnant un univers avec une utilisation du noir et blanc très particulière. Les dessins eux-mêmes reflètent parfaitement le monde et ne peuvent donner naissance qu’à ce monde. C’est un accomplissement fabuleux. Il faut aussi savoir que l’encrage a été modifié entre les premiers chapitres, dans les magazines, et la version reliée. Lorsque nous avons interrogé l’auteur/trice à ce propos, il/elle a répondu avoir modifié l’encrage afin de rendre l’apparence du monde plus « cool » (« かっこよく »).
Hoshi-kui Killer Ignalo est disponible sur le site de Giant Books.
Kaiju Kamui 怪獣カムイ – Arima Shintarou
Arima Shintarou est un/e mangaka qui débute sa carrière avec une première série en 2016 intitulée The 13th New World Distress Experiment chez l’éditeur Mag Garden. Le manga raconte l’histoire d’un monde dans lequel les téléporteurs ont été inventés et les humains voyagent vers la lune de manière instantanée. Yotsua Masamune et ses compagnons vont être appelés chez l’inventeur de ces machines qui va leur montrer un étrange portail menant vers une planète inconnue. Cette série, dont un seul tome est paru, est aujourd’hui en pause chez son éditeur Mag Garden. En 2020, Shintarou débute une nouvelle série, cette fois chez Kodansha, intitulé Aliens of the earth. Les humains ont commencé leur expansion spatiale et nous suivons Asano Midori, membre du Ministère du développement planétaire. Elle est chargée par celui-ci d’enquêter sur les animaux d’une nouvelle planète et cette mission va lui réserver de bien des surprises. La série se termine en 2023 avec le troisième tome.




C’est toujours chez Kodansha, en 2024 qu’il/elle commence son manga Kaiju Kamui que nous allons présenter ici.Voilà 5 ans, le Japon a été ravagé par une immense créature nommée Shindo. Il a fallu recourir à l’arme nucléaire afin de la détruire, mais la menace a été enfin écartée. Tout du moins, c’est ce que tous pensaient. Mais, aujourd’hui, d’immenses créatures apparaissent aux quatre coins du monde et ravagent absolument tout sur leur chemin. Le capitaine et pilote de chasse Yamato et son escadrille sont envoyés combattre une terrifiante créature qui vient d’apparaître au Japon. Devant les yeux effarés du capitaine, son groupe se fait entièrement décimer par la force titanesque du monstre. Shinonome, la responsable des contre-mesures contre les kaiju prend alors la parole et lui demande s’il souhaite devenir le pilote d’une nouvelle arme, sans commune mesure avec tout ce qu’il peut connaître, afin de lutter contre la bête. Yamato accepte, mais il est très loin de se douter de ce qui l’attend.

Arima Shintarou nous entraîne dans une aventure qui, sans pour autant réinventer le genre du kaiju, met en avant certaines idées intéressantes. Ainsi, Yamato ne contrôle pas de robots, mais au contraire, pilote directement un kaiju pour affronter les menaces. La question politique est aussi présente, la menace des kaiju étant mondiale et les divers organismes de protections sont en concurrence pour s’assurer le monopole de la question de la sécurité. Mais malgré un tempo un peu lent, le/la mangaka parvient à mettre en scène les affrontements entre kaiju sur d’impressionnantes doubles pages, ce qui permet de présenter les créatures dans toute la grandeur qui les caractérisent et toute l’étendue des dégâts qu’un affrontement entre deux titans peut occasionner. Kaiju Kamui assure donc l’essentiel de ce qu’un manga de kaiju peut offrir et il réserve aussi quelques surprises, ce qui fait de cette œuvre une très bonne découverte.





Kaiju Kamui est disponible sur le site de Giant Books.
Every adventure needs weapons 冒険には、武器が必要だ!~こだわりルディの鍛冶屋ぐらし~ Moto Madoguchi
De quoi ont besoins les aventuriers ? Est-ce du courage ? De la force ? De la chance ? Rien de tout cela ! Ce qu’il faut, ce sont des armes super-badass et des armures trop-bien-qui-en-jette, et pas tous ces produits réalisés à la chaîne et qui se ressemblent tous. Si vous voulez du créatif et de l’exclusivité, il faudra vous rendre à la boutique de Rudy, Les armes pour aventurier. Alors, oui, ce n’est pas exactement une boutique, mais plutôt une salle dans la boutique pour laquelle elle travaille, et qui n’est absolument pas une boutique d’armes. Mais hormis ces détails, vous trouverez une épée capable de râper les écailles d’un dragon, une faux qui se déplie et un couteau de cuisine de la taille d’un katana, capable de couper les carottes, mais aussi les murs (pas le fruit hein, les murs !). Aventuriers et aventurières, petit enfant qui veut aider sa mère ou restauratrice, Rudy fera tout pour leur venir en aide grâce à ces inventions que personne ne comprend, mais qui, un jour, la rendront super riche et populaire, à n’en pas douter !



Cette fois, la prolifique mangaka Moto Madoguchi, dont nous avons déjà parlé dans cette chronique, s’attaque à la fantasy médiévale. Ce manga diffère des œuvres précédentes de l’artiste, car même si nous avons toujours ces scènes d’actions très dynamiques et pleines de voltige dont elle est une spécialiste, nous allons aussi découvrir qu’elle peut écrire des récits qui prennent un peu plus leur temps. Que ce soit à travers des explications très précises et développées lors de la fabrication des armes, des travaux dans les donjons ou même pour une recette de cuisine, la mangaka souhaite se concentrer sur les personnages et le monde dans lequel ils vivent tous. Ainsi, les histoires se dérouleront toutes dans la ville de départ ou à sa bordure. Enfin nous avons un côté tranche de vie et humoristique qui est bien plus présent que dans ces autres créations et cela prouve qu’elle sait se réinventer.
Pour en apprendre plus sur l’auteure et son parcours, on vous conseille de jeter un oeil à notre précédente chronique dans Lectures du Japon #2 :
Every adventure needs weapons est disponible sur le site de Giant Books.
C’est tout pour ce mois-ci. On se retrouve au mois de mai avec d’autres nouveautés à découvrir. Retrouvez nos autres recommandations dans notre rubrique #lecturesdujapon. On attend vos découvertes à vous en commentaire !