Anim’Est 2024 : Retour à la maison
La suite des aventures de la convention Anim’Est se poursuit cette année. Après la célébration des 20 ans lors de l’édition précédente, elle a fait son grand retour au Centre Prouvé de Nancy le week-end du 30 novembre au 1er décembre 2024. Sur le thème des yokaï, les organisateurs actuels ont renoué avec leurs habitudes, là où ils devaient reprendre tout à zéro en 2023 au Parc des Expositions de Vandoeuvre-lès-Nancy. Comme depuis maintenant 21 ans, les animations étaient au rendez-vous, tout comme les amateurs de manga et de culture japonaise. L’occasion s’est présentée à Journal du Japon pour se rendre à Anim’Est et y rencontrer les intervenants et invités qui ne manquent pas de valoriser la culture nippone.
Que vaut cette nouvelle édition ? Quelles étaient les différentes animations proposées ? Comment la culture traditionnelle a été mise en avant ? On fait le point dans cet article.
Un retour aux sources
Après une folle édition aux Parc des Expositions de Vandoeuvre, la dernière convention étudiante de France a décidé de retourner dans le bâtiment habituel, le Centre des Congrès de Nancy, pour cette nouvelle édition. La nouvelle présidence de l’association avait estimé qu’il était plus pratique de revenir à cet endroit en raison de la différence de température entre les deux lieux. Par ailleurs, un des responsables avait confié « qu’il faisait très froid, au point que beaucoup avaient été malades ». Les bénévoles étaient ravis de revenir dans un endroit chaleureux à plusieurs points de vue, et qui leur était si familier.
Par rapport au lieu précédent, ils ont pu récupérer certains avantages comme l’accès aux deux auditoriums du complexe, bien plus pratique et plus agréable pour les intervenants. En effet, certains d’entre-eux s’étaient plaint du bruit, étant donné que la scène principale étaient mélangée avec les stands alors que les auditoriums du Centre Prouvé sont à l’écart des halls. Bien que le centre-ville connaisse quelques chantiers, cela reste bien plus accessible grâce à la gare qui se trouve à quelques mètres ou encore aux bus. Le plus grand atout demeure la mise en place des différents stands dans les mêmes configurations que lors des éditions antérieures dans le même endroit. Il n’y avait donc pas lieu de repartir de zéro. Cependant, des changements se sont fait ressentir comme l’espace dédicace qui a été déplacé aux étages supérieurs.
Cette année, 8100 visiteurs sont venus à la convention contre 8500 au Parc des Expositions de Vandoeuvre, ce qui est également très loin du record enregistré du Centre Prouvé en 2022 avec 10 000 personnes.
Anim’Est en 2024, c’était :
- 8100 visiteurs sur les deux jours.
- 250 000€ de budget annuel (contre 300 000€ en 2023).
- Une centaine d’exposants.
- 6 invités culturels (contre 7 l’année dernière).
- 8 invités VIP (contre 12 l’édition précédente).
- 130 bénévoles.
Plusieurs intervenants VIP ont répondu présents cette année. Contrairement aux autres éditions, les comédiens de doublage étaient peu nombreux avec la seule présence de Nathalie Homs qui a prêté sa voix dans Once Upon A Time ou encore dans l’anime Hazbin Hôtel. En effet, ce choix est très étonnant compte tenu du nombre de comédiens de doublage invités les fois précédentes. Sur la musique, la chanteuse australo-japonaise Sarah Alainn (Beyond The Sky, Xenoblade Chronicles) et le pianiste Benyamin Nuss (Where I Belong, Final Fantasy), réputés pour leurs interprétations et compositions de musiques de jeux vidéo japonais ont joué de leurs talents à travers un concert. Côté vidéastes, Julien Fontanier est revenu à Anim’Est pour des initiations au japonais et la dédicace de ses deux manuels inspirés de ses cours YouTube, ainsi que Tokyo No Jo, que nous avons pu rencontrer en interview (voir plus loin dans l’article).
La politique tarifaire a changé avec des tarifs différents le samedi (14€ en prévente et 15€ sur place) et le dimanche (13€ en prévente et 14€ sur place). Un tanuki pass à 50€ était également en vente pour profiter d’avantages intéressants pendant la convention.
C’était une petite nouveauté, les organisateurs ont créé le concept du Sweet And Meet qui consiste à passer une heure avec un VIP autour d’une pâtisserie et d’une boisson. Les créneaux ne devaient pas dépasser 6 personnes. Attention, ceux qui se sont prêtés au jeu ont pris un billet supplémentaire uniquement en pré-vente pour 17,50€.
La découverte du Japon de la médecine traditionnelle et des Oni
Tout au long du week-end, la culture traditionnelle était au rendez-vous et a été mise en avant par des passionnés. Des oni à la médecine nippone, c’est un Japon différent qui a été montré au public et que nous avons rencontré.
L’art du Shiatsu signé Phillipe Vidal
Anim’Est est l’endroit où l’on vient s’amuser mais aussi pour déstresser grâce aux séances de shiatsu proposées par Philippe Vidal, spécialisé dans cette médecine traditionnelle asiatique. Il s’agit d’une technique japonaise basée sur le traitement du corps. Les patients qui le sollicitent viennent pour des maux « à la fois physique, articulaires mais également psychiques comme les insomnies ou encore les troubles digestifs » affirme-t-il. Cette technique repose sur un traitement énergétique mais aussi articulaire par des étirements et des mobilisations comme en ostéopathie. Pour Philippe, le leitmotiv « est de faire circuler, dès qu’il y a une douleur ou un blocage ». Lors des séances, il utilise les mêmes points et trajets qu’en acupuncture, mais sans aiguille.
Bien qu’il accueille tout type de personnes y compris en situation de handicap, il ne faut pas oublier que le shiatsu n’est pas une séance de massage mais qu’elle est là pour tenter de débloquer des points de tensions éventuels. Pendant toute la durée de la convention, Philippe proposait toute la journée des créneaux d’une demi-heure. Il demandait aux intéressés les raisons pour lesquelles ils voulaient être pris en charge. Les visiteurs s’allongent sur le ventre et le praticien exerce les différentes techniques en fonction de l’endroit où des points de tension sont présents avec les pouces. Attention, dans certains cas, certaines douleurs peuvent nécessiter de faire plusieurs séances et que cela ne disparaîtra pas par magie en une seule fois. Mais Philippe dit néanmoins qu’il « arrive globalement à traiter les maux » de patients, souvent déçus par ce qui est proposé en ostéopathie.
Il a eu également l’occasion de pratiquer le shiatsu au Japon où le stress est quotidien dans la société nippone. « Au Japon, les gens viennent de manière plus systématique et ils savent que le Shiatsu est efficace » ajoute-t-il. Là-bas, il peut se pratiquer en famille et le traitement par le corps reste culturel.
Si vous ressentez le besoin en raison d’une douleur ou d’une période de stress et que vous vivez autour de Nancy ou au-delà, n’hésitez pas à prendre contact avec Philippe ( shiatsu.mushin@gmail.com ou 06 75 03 66 58).
Les Oni racontés par Sylvain Jolivalt
En cohérence avec le thème de la convention, à savoir les yokaï, il était évident pour les organisateurs de faire venir celui qui en a fait sa passion, Sylvain Jolivalt. Titulaire d’un DEUG en japonais dans les années 90, son attrait pour la civilisation nippone est toujours intacte et il fait beaucoup de recherches autour des créatures fabuleuses japonaises. D’ailleurs, vous pouvez retrouver une interview qu’il a donné à Journal du Japon il y a quelques années.
Pendant le week-end, il a donné une conférence très complète pour parler des différents yokaï et plus précisément des oni, qui sont des créatures démoniaques issues de la mythologie nippone. Durant une heure, Sylvain Jolivalt a embarqué le public dans le monde terrible des oni. Il était revenu sur leurs origines, et la signification d’un grand nombre de ces créatures. Il y explique qu’il y a « 16 enfers différents dans le bouddhisme et que selon ce que l’on a fait dans la vie on se retrouve dans un des enfers en question ».
Les spectateurs ont été surpris d’apprendre les différentes fonctions de chaque démon comme les dakini qui sont des divinités avides de chair humaine ou encore les kushanda dont leur particularité est d’avoir une tête de cheval et de tenir un tambour ou des cymbales. Cette conférence a été l’occasion pour les amateurs de manga de découvrir des créatures que l’on retrouve dans certains mangas comme le fameux kitsune que l’on retrouve dans Naruto.
Il tenait également un stand où il vendait Le Grand Livre des Oni aux éditions Le Camphrier et qui évoque justement les démons évoqué en conférence mais aussi d’autres créatures terrifiantes de la mythologie japonaise. Il s’agit d’une mine d’or pour ceux qui aiment les mythes du Pays du Soleil Levant et on sent bien qu’il y a eu énormément de recherches dans les différents Oni qu’il présente. On apprend beaucoup de leurs rôles mais aussi des récits avec des combats épiques entre guerriers et démons. À noter également qu’un Grand Livre des Dragons est en préparation où il sera question des iconiques créatures ailées. Une chose est sûre, on resterait plus qu’une heure pour écouter Sylvain Jolivalt et tous ses récits passionnants !
Autour d’une cérémonie du thé, sous le signe des relations entre Nancy et le Japon
Comme l’année dernière le Consulat du Japon à Strasbourg, en présence de son consul adjoint Monsieur Masashi TAKIZAWA, s’est rendu à la convention Anim’Est pour y animer une initiation à la cérémonie du thé. Sachant que la convention bénéficie du haut patronage du consulat, il était important de marquer à nouveau le coup. Ce rendez-vous visait à promouvoir les échanges futurs entre la ville de Nancy et le Japon. L’année dernière, Nancy et Kanazawa avaient fêté les 50 ans de jumelage. Le consulat avait convié l’adjoint au maire de la ville Monsieur Antoine Le Solleuz ainsi que l’Association Franco-Japonaise de Nancy Lorraine co-dirigée par Monsieur Jean-Luc Contet-Audonneau et Madame Nathalie Matis qui œuvrent avec détermination dans ces échanges franco-japonais.
Une japonaise spécialiste de la cérémonie du thé, Madame Carroll a expliqué tout le déroulé de ce rituel pour ensuite montrer les différentes étapes de préparation. De nombreux spectateurs ont pu y assister et déguster le fameux thé matcha dans les règles de l’art.
Rencontre avec Tokyo No Jo
Parmi les vidéastes présents à la convention, le youtuber Tokyo No Jo est venu à la rencontre des visiteurs pour y faire des dédicaces et donner des conférences sur les différences entre la culture française et japonaise. Sorti en mars de cette année, il a publié son premier livre Comment je suis devenu un Parigot aux éditions Omaké Books où il y raconte à la fois sa vie au Japon mais aussi ses débuts en France lorsqu’il s’y est installé il y a bientôt 10 ans.
Pour l’occasion, nous avons pu échanger avec lui sur tout ses sujets :
Journal du Japon : Bonjour Jo, merci de nous donner de ton temps, tout d’abord, est-ce que tu peux nous raconter ton parcours ?
Tokyo No Jo : Je suis Japonais, ça fait bientôt 10 ans que je suis en France. Dans ma chaîne YouTube, je parle des différences culturelles entre la France et le Japon mais aussi de mes expériences depuis que j’y suis. J’aborde ces questions du point de vue d’un Japonais. Je sors une vidéo par mois.
Pourquoi c’est important de parler des différences culturelles entre ces deux pays ?
Au début, je m’ennuyais de la vie quotidienne parisienne. Dans mes premières vidéos, je me plaignais du comportement des Français. Cela me déstressait d’en parler. En France on est plutôt indulgent, donc même si j’émets des critiques, les Français ne le prendront pas forcément mal.
Quelles sont les différences qui t’ont le plus marqué ?
C’est un classique mais chez nous on appelle ça le tatemae : si par exemple tu demandes d’aller prendre un verre à ton pote au Japon, on te dira non mais de manière discrète en trouvant une excuse alors que ce n’est pas le cas ici, c’est ce qui m’a agréablement surpris.
Comment en es-tu arrivé à apprendre le français ?
À l’école au Japon, j’avais hésité entre cette langue et l’espagnol. Je voulais choisir cette dernière mais il n’y avait plus de place. En général, il faut choisir une deuxième langue et l’espagnol est une langue très parlée et j’ai donc choisi le français. L’autre raison qui m’a poussé à apprendre le français est que je sortais avec une fille qui m’a larguée et elle était sortie avec un Français et il m’était important de parler cette langue.
Quelles sont les difficultés que tu as rencontré dans ton apprentissage du français ?
C’est très important d’apprendre la langue quand on est très jeune, c’est à ce moment que notre cerveau absorbe plein de choses. Comme j’ai déjà appris la structure d’une phrase en japonais, celle en français m’a mis en difficulté. À chaque fois, j’essayais de traduire chaque mot pour pouvoir faire une phrase en français. La conjugaison et les genres masculin et féminin étaient difficiles également. Je m’étais mis à regarder des films en français comme les Trois Frères de Didier Bourdon et Bernard Campan : je prenais un des personnages et j’imitais sa façon de parler. Je me trompe encore mais je continue de progresser.
À propos de ton livre, ce qui a surpris est l’image de couverture avec des clichés de Paris… avais-tu cette image de la capitale française avant que tu ne t’y installes ?
Les gens pensent que les clichés sont différents selon les pays. Par exemple, des Allemands n’auront pas les mêmes stéréotypes que nous des Japonais. Quand j’étais petit, je pensais plutôt aux Français bien habillés avec la marinière et le béret. Pour le pigeon, je n’y ai pas trop pensé mais les français résument parfois Paris aux pigeons.
Depuis que tu vis en France, as-tu pu te rendre dans d’autres pays d’Europe ? As-tu eu un choc culturel différent qu’ici ?
J’ai fait quasiment tout les pays sauf la Slovénie. J’aime voyager mais pour parler de la France, il faut aller dans d’autres pays pour voir différents points de vue. Il faut toujours voir le point positif et pas que le côté négatif. J’ai l’impression qu’il y a plus de richesses culturelles en France qu’ailleurs en Europe.
C’est quoi pour toi un « parigot » ?
Pour moi, quand je vais loin de Paris, en général on aime pas trop les parisiens. Le plus drôle c’est que l’on peut critiquer les Parisiens. C’est un mot péjoratif mais ce n’est pas blessant pour autant.
Dans ton livre, tu t’es dis surpris par beaucoup de différences comme les taxis, ou encore la copropriété…. Est-ce que tu t’y attendais ?
Je ne m’étais pas préparé aux formalités administratives. Je ne pensais pas que c’était aussi difficile pour avoir la carte vitale. C’est super long. Au niveau de la sécurité, comparé à d’autres pays, il ne t’arrivera rien si tu te retrouves avec du monde autour de toi alors qu’à New York, j’ai entendu parler d’un Japonais qui s’est fait racketté dans le métro alors qu’il y avait des personnes.
Qu’est-ce qui te ferait regretter le Japon ?
La nourriture japonaise me manque. J’en achète à Paris mais ce n’est pas aussi authentique qu’au Japon. Pour les ramen, tu peux demander à avoir plus ou moins de gras sur la viande là-bas alors qu’en France on ne le demande pas.
Dans les premières pages tu écris que tu étais « un traître à ta patrie » en parlant du Japon, tu es très sévère envers toi-même ?
Au Japon, l’ainé est celui qui est plus responsable de la famille. Mon frère doit succéder au travail de mon père dans l’entreprise spécialisée dans la vente de produits pour la cérémonie du thé. C’est plus strict pour lui car il ne peut pas choisir ce qu’il veut, il peut moins voyager mais c’est parce qu’il a la responsabilité de l’entreprise familiale. Je me suis dis que c’est cool et étant donné que je suis le cadet, je peux être plus libre. Petit, je me demandais pourquoi était-ce si inégal, mais j’ai fini par comprendre.
Ton prénom Jo t’a été donné en raison du manga Ashita No Jo qu’aimait ton père, l’as-tu déjà lu ?
J’ai regardé les extraits de l’anime mais je n’ai pas tout fini. Jo est un prénom très simple et personne ne l’écorchera à l’étranger. En revanche, c’est chiant pour créer une carte de fidélité car il faut avoir au minimum un prénom avec trois lettres. Enfin, Jo c’est le kanji qui veut dire que tout va bien.
Tu évoques aussi dans l’ouvrage plusieurs bêtises comme le fait d’avoir aspergé des passants japonais avec un extincteur ou encore d’avoir balancé des feux d’artifices dans un chantier interdit d’accès… était-ce par frustration avec le recul ?
J’ai aussi fait exploser un toboggan dans un square pour enfants. Nous étions un peu frustré par le rythme de travail à l’école. C’était une manière de vider le stress mais nous n’avons blessé personne physiquement, c’était juste pour s’amuser.
Qu’est-ce que le kanbetsusho ?
C’est une sorte de prison pour les enfants à partir de 14 ans. J’avais 15 ans quand j’y suis rentré : on est avec les adultes tous les jours et on y reste jusqu’à ce que la justice se soit prononcée sur ton cas. J’y suis resté cinq mois. Cela m’a rendu plus responsable et ça m’a calmé.
Est-ce que c’est plus difficile d’être Parisien à Paris ou d’être Tokyoïte à Tokyo ?
Il y a des similitudes entre Paris et Tokyo. Les habitants n’aiment pas trop gâcher leur temps. Tout les Tokyoïtes s’en fichent et préfèrent tracer. Les gens qui débarquent à Paris seront moins expéditifs que les Parisiens. C’est peut-être plus dur d’être un parigot.
Pour finir, que penses-tu des phénomènes de sur-tourisme au Japon ?
La plupart des touristes essaient de respecter les codes au Japon. Les Japonais sont plus stricts. Certains restaurants font payer les plats plus chers aux touristes qu’aux Japonais car il y a plus de gaspillage d’aliments comme les fruits de mer. Ils jugent trop les étrangers et je trouve que c’était parfois sévère.
Merci à Tokyo No Jo pour ces échanges qui permettront à chacun de mieux comprendre certaines différences culturelles franco-japonaises. Vous pouvez acheter son livre dans des librairies et magasins et bien sûr aller regarder ses vidéos sur Youtube pour en apprendre davantage.
Cosplay : Le retour des sélections régionales de la coupe de France…sans Cospop
Grande absente l’année dernière, les sélections régionales de la Coupe de France de Cosplay sont de retour pour la septième fois à Anim’Est. Mais l’événement était cette fois organisé par l’association Cosplayers de France, différente de Cospop qui est à l’initiative de cette compétition. Au programme, neuf candidats dont les personnages sont issus majoritairement de films, de séries et de jeux vidéo. En revanche, il y a une absence quasi-totale de personnages de mangas ou de séries d’animation.
Les critères d’évaluation ne changent pas, la moitié de la note est consacrée au costume, en tenant compte de la technicité, de la qualité de construction, du choix des matériaux, de la ressemblance avec le personnage et de la mobilité. Quant à la prestation qui constitue l’autre gros morceau de l’évaluation, les jurés jugeront la qualité du jeu sur scène, le respect de l’œuvre, la compréhension de la démonstration, de sa réalisation ainsi que l’originalité. Que ce soit par la tenue ou la démonstration, chaque candidat a pu faire preuve de créativité comme un personnage de Fortnite dans un autocar ou une interview de rescapés du Titanic par un des personnages du film.
Le week-end cosplay à Anim’Est ne s’est pas résumé qu’à ce concours important mais aussi à des concours plus standards, des défilés ou encore une représentation de plusieurs cosplayeurs retraçant un moment de l’anime et manga Demon Slayer. En cette année marquée par les Jeux Paralympiques et la sensibilisation au handicap, les organisateurs ont également tenu à inviter l’association Il était une fois qui a donné une conférence sur le handicap dans le monde du cosplay. Comme à chaque édition, on voit l’importance du cosplay dans ce type de convention.
Le moment du bilan…
…avec Titouan, président d’Anim’Est 2024
On ne change pas les habitudes avec la traditionnelle interview bilan avec le Président de cette nouvelle édition qui revient avec nous sur les moments forts, l’organisation, le choix des invités ou encore la mise en avant du Japon traditionnel :
Journal du Japon : Merci Titouan de faire ce point bilan, quel ressenti avez-vous sur cette édition ?
Titouan : Je dirai qu’on est à peu près sur la même chose que l’an dernier : nous n’avons pas attiré plus de personnes à cause du changement de lieu. Cependant, tout nos intervenants sont beaucoup plus heureux et préfèrent le Centre Prouvé au Parc des expositions de Vandoeuvre-lès-Nancy.
Pourquoi avoir décidé de revenir dans ce bâtiment ?
Notre plus gros point était la température dans l’ancien bâtiment, il y faisait très froid. Nous avons eu beaucoup de cas d’hypothermie l’année dernière et ça nous posait problème. Quand nous proposons le Maid Café, se mettre entre des vieilles cloisons et des portes en mauvais état, ça ne donne pas très envie.
Quels étaient les incontournables de cette édition ?
Je suis vraiment très fier de mes équipes à propos du Maid Café. Nous avons eu de bons retours sur la sélection de créateurs qui était assez bonne et diversifiée.
Vous avez décidé de faire des prix différents pour le samedi et le dimanche, pourquoi ce choix ?
La différenciation de prix n’est pas basée sur la qualité du jour. Nous pensons que les deux jours se valent. Les gens ont plutôt tendance à venir le samedi quand on leur demande et nous pensons que le dimanche mérite autant sa chance et nous avons décidé de rendre ce jour moins cher pour permettre d’attirer plus de monde.
Vous avez fait venir une association parlant du handicap dans le monde du cosplay, en quoi est-ce important pour vous ?
L’inclusion de tout le monde est quelque chose qui nous tient énormément à cœur. Nous voulons que personne ne soit laissé de côté.
Comment vous est venu l’idée du Sweet and Meet ?
Nous voulions proposer une animation un peu différente dans le Maid Café et permettre aux VIP de pouvoir rencontrer un nombre très restreint de visiteurs pour passer un moment convivial. Se poser autour d’une pâtisserie est vraiment génial.
Pensez-vous avoir mis suffisamment en avant l’aspect traditionnel ?
Je pense que nous aurions pu faire mieux. Nous avions pas mal de choses comme la cérémonie du thé en partenariat avec le consulat général du japon à Strasbourg. Je suis quand même très content de ce que nous avons pu faire pour le côté traditionnel.
Pour terminer, qu’est-ce qu’il y aurait à améliorer l’année prochaine ?
Beaucoup de visiteurs ne sont pas venus par rapport à des invités qui manquaient ou qui n’ont pas pu venir comme VERCINRAP. Nous aurions aussi pu étoffer notre liste pour les visiteurs. Je souhaiterais également que le Sweet And Meet puisse continuer en 2025.
Merci beaucoup, et à l’année prochaine alors !
… et de notre côté !
Si nous devions dresser nous aussi un bilan, au niveau organisationnel tout d’abord : il serait plus judicieux d’améliorer la communication sur place quand il s’agit des horaires des animations. En effet, certaines d’entre elles comme la conférence de Sylvain Jolivalt était programmée le dimanche en fin d’après-midi alors que celle prévue vers midi ne figurait pas sur le plan distribué aux visiteurs. De plus, il serait mieux de mettre les horaires précis en amont sur les planning des animations.
Du point de vue de la mise en avant du Japon traditionnel, même si certaines activités étaient bien présentes, Anim’Est peut encore s’améliorer en proposant par exemple davantage d’arts martiaux japonais. Même s’il y a eu une timide démonstration d’Aikido, l’année exceptionnelle que la France a vécu grâce aux Jeux Olympiques et Paralympiques aurait pu pousser la convention à faire appel aux différentes écoles d’arts martiaux qui sont légions dans le département. Malgré tout, les animations autour des yokaï ou encore sur la cérémonie du thé sont de belles découvertes qui mériteraient d’être davantage valorisées.
Néanmoins, au delà de ces quelques points perfectibles : une fois de plus, l’équipe d’Anim’Est a su se montrer globalement à la hauteur et a su satisfaire les visiteurs qui étaient heureux de retourner au Centre des Congrès. Même à 21 ans, Anim’Est continue d’être fidèle à elle-même, c’est-à-dire rassembler tout les amoureux du Japon !