Animasia 2024 : plongez dans les coulisses du festival avec Katia Dubois

Samedi 12 octobre. 10h. Les portes s’ouvrent. Naruto, Sakura et Sasuke se tiennent prêts à envahir le Parc des Expositions de Bordeaux Lac le temps d’un week-end. Est-ce le début de la Quatrième Grande Guerre Shinobi ? Non, mieux encore ! C’est l’édition 2024 du festival Animasia qui commence ! Pour son anniversaire, Journal du Japon a eu la chance de rencontrer Katia Dubois, présidente de l’association Mandora.


Vingt ans se sont écoulés pour Animasia alors que cette édition 2024 bat encore les record avec la venue de plus de 30 000 passionné.es. L’occasion pour le festival bordelais de revenir avec nous sur ses évolutions . Créé en 2005 par l’association bordelaise Mandora, Animasia, c’est aujourd’hui “273 exposants, 172 heures de programmation, 60 invités, 20 disciplines martiales représentées, une thématique Japon haute en couleurs… un millésime exceptionnel !” comme le dit Damien Beigbeder, président du festival.

Pour retracer la vie incroyable de ce festival (et de ces petits frères), nous avons pu échanger avec Katia Dubois, personnalité phare du festival. Multi-casquette, elle est à la fois présidente de l’association Mandora, association fondatrice du festival et qui gère aujourd’hui la coordination des bénévoles ; chargée de programmation ; mais vous la connaissez également pour ses fameux quiz : les jeux de Katia !

20 ans et plein de souhaits réalisés

D’une salle des fêtes en 2005 au Parc des Expositions de Bordeaux Lac, l’aventure Animasia a été forte en rebondissements. Journal du Japon avait déjà eu la chance en 2018 de rencontrer Aurélie Braud, également chargée de programmation au sein de Mandora (cf le lien ci-dessous). Mais depuis, le festival s’est déplacé, l’équipe s’est étoffée ! L’opportunité pour Katia de voir plus grand. Elle nous explique : “c’est un gros bilan. […] Depuis 2018, on a continué à agrandir le festival que ce soit en termes d’espace d’exposants ou en création de nouveaux espaces comme la scène gastronomique. Je pense aussi au retour des deux dojos et à la création de la Scène Japon. Donc on va dire qu’on a de plus en plus d’espaces de programmation et de plus en plus de propositions, sans parler du nombre de visiteurs qui croît également. Ça s’étoffe !

Animasia : à la découverte du Festival made in Bordeaux !

Bien évidemment, la COVID est aussi passée par là. Pour les équipes de Mandora et de Lenno [NDLR : l’agence chargée de l’organisation du festival], ce fut le moment de revoir la manière d’appréhender l’organisation du festival. Katia Dubois nous confie : “on fonctionne beaucoup plus à distance. On se faisait des réunions en visuel plus souvent et là, on fonctionne plus en visio. Par contre, ça nous a laissé plus de temps pour réfléchir les choses différemment, notamment en termes de structuration. Ce temps-là nous a permis de repenser les espaces et de faire que tout soit mieux identifié.”

Forts de ces évolutions, les équipes ont voulu mettre les bouchées doubles pour cette édition anniversaire placée symboliquement sous le thème du Japon, comme si elles voulaient nous glisser à l’oreille : starting from the bottom, now we’re here !
On a vraiment mis le paquet sur tout ce que l’on peut proposer” nous avoue Katia. “Effectivement, même au niveau des budgets, c’est plus conséquent car on voulait vraiment marquer le coup avec une proposition encore plus inédite, avec des nouveautés, avec des animations qu’on n’a jamais eu, pour pouvoir en mettre plein les yeux aux visiteurs et nous aussi, montrer toute cette évolution de l’événement”, témoigne-t-elle. Entre l’arrivée de nouvelles scènes d’animation, des invités inédits et pléthore d’activités, on peut dire que le gâteau d’anniversaire était riche en sensation !

Animasia, mais pas que !

Lorsque l’on pense à Animasia, on pense évidemment à Bordeaux. Mais après 20 ans de bons et loyaux services, Mandora a eu le temps de voguer sur différentes mers pour explorer au-delà de la ville aux canelés. Entre le Bassin Geekfest, Animasia Saint-Médard (anciennement Animasia Le Haillan) ou plus récemment Angers Geekfest, Katia nous explique qu’il est nécessaire d’aller voir ailleurs pour se renouveler.

Elle nous confie : “Ça fait beaucoup d’évènements et beaucoup de travail. On est beaucoup sollicité. Mais on prend également beaucoup de plaisir à aller voir d’autres lieux, d’autres espaces. On est extrêmement bien accueilli à Angers ! On travaille avec une équipe de bénévoles angevins qui sont très très motivés. Et on est aussi content de rencontrer un autre public, le public d’Angers, qui n’a pas ces événements depuis aussi longtemps que le public bordelais. [Le public angevins] est un public vraiment émerveillé par tout ce qu’on peut proposer. Ils sont très enthousiastes et c’est très agréable” évoque-t-elle avant de poursuivre : “On a aussi des bénévoles angevins qui sont venus pour cette 20e édition nous donner un coup de main ; donc ça fait vraiment plaisir de rencontrer d’autres partenaires, d’autres personnes avec qui travailler et ça apporte beaucoup de fraîcheur.”
Plus tard, elle nous dira : “je pense que nous aussi, on a besoin de renouveau pour pouvoir garder cette fraîcheur dont je parlais plus tôt. On doit pouvoir se réalimenter. Se diversifier et diversifier les espaces et les publics, ça nous apporte aussi ce renouveau, cet élan qui est important aussi pour pouvoir continuer.”

Animasia
Crédits : @Justine Dehaese de l’association Mandora

Comment expliquer le succès du festival sur autant d’années ?

C’est sans hésitation que Katia nous dévoile l’ingrédient secret : l’esprit de famille. Déjà présent au moment de la création de Mandora, c’est cet esprit de communauté qui différencie Animasia et ses petits frères d’autres salons. “Il y a vraiment dans nos rangs une communauté composée de gens qui se sont rencontrés et qui ont créé des liens très forts. Que ce soit des amitié, des amours, des mariages, des bébés !” dit-elle avec un large sourire.

Elle complète : “Alors, je ne ferai pas la comparaison avec des grands noms comme Japan Expo parce que là, on est vraiment sur le top du top de ce qui se fait en France. Mais effectivement, par rapport à d’autres évènements qui n’ont pas le même esprit, on tient peut-être aussi à ce nom : festival. Ça veut dire mettre en avant le côté culturel, la réflexion, le voyage intérieur. On peut autant avoir des conférences sur le cosplay ou sur le manga qu’avoir des conférences et des propositions plus pointues. On y tient vraiment.”

Oui car si je ne me trompe pas, vous ne vous présentez pas en tant que “salon manga” mais bien en tant que “festival autour de l’Asie” ?

Exactement ! Par exemple, on a une conférence cette année sur le cinéma de Ozu. Effectivement, un réalisateur des années 1950 ne va pas toucher tout le monde. Mais pour nous, c’est aussi important de proposer ce contenu plus pointu pour les aficionados et les passionnés pur-jus ! Tout le monde en a pour son compte, c’est important. On parle à la jeunesse mais on parle aussi à d’autres tranches d’âge.”

Mais alors, comment réussissez-vous à inviter autant de personnalités ?

Comédien.nes de doublage, influenceur.euses, conférencier.es, professionnel.les… Voilà une programmation soignée ! Mais qui dit force de proposition, dit travail en amont. L’occasion de contacter des habitué.es du festival, devenus des ami.es pour certain.es, mais aussi de rencontrer de nouvelles têtes. Katia nous racontera même : “Parfois, certains invités nous contactent eux-mêmes parce qu’ils ont entendu parler de notre accueil et ils ont envie de venir. Pour d’autres, ça va être en lien avec notre ligne éditoriale. […] À l’occasion de la venue de Patrick Borg [NDR : la voix française de Son Goku], on souhaitait rendre hommage à Akira TORIYAMA et mettre en avant Dragon Ball. On a donc cherché des comédiens de doublage de Dragon Ball, et parmi eux, Patrick Borg que nous avons contacté.

Cependant, un point reste crucial pour l’équipe de Mandora : l’accueil des invités. Par exemple, Katia nous confiera que pour la venue du groupe d’idols BANZAI JAPAN et d’autres personnalités japonaises, le festival a intégré une bénévole japonaise sur l’espace “invités” pour avoir un accueil plus personnalisé. Encore une fois, l’esprit de famille.

Mais les professionnels et autres exposants ne sont pas en reste ! Animasia a aussi pour cœur de permettre la rencontre entre les lecteurs et les maisons d’édition. Si nous avions pu saluer Mahô Éditions, LaNovel Edition, et bien d’autres les éditions précédentes, c’est au tour de Kana de faire son entrée. Pour marquer le coup, la maison a d’ailleurs fait les choses en grand puisqu’étaient présents Yoann Vornière, Arnaud Dollen et Cab, respectivement auteurs de Silence, Saint Seiya : Time Odyssey et Oneira.

Animasia Staff
L’équipe du festival au grand complet ! Crédits : @FestivalAnimasia/Lenno

Vingts bougies de soufflées… mais pas prêtes à s’éteindre

Alors que retenir de cette folle aventure construite par des passionné.es qui n’ont jamais rien lâché ? Quand on pose la question à Katia, elle nous répond : “Moi, je vais vraiment retenir toutes les rencontres. Que ce soit les rencontres au sein de l’équipe de l’organisation, le staff, les bénévoles, l’entreprise Lenno mais aussi avec les invités. Certains invités sont presque devenus des amis. Certains reviennent tous les ans, pour d’autres, on a même des contacts réguliers. Même avec certains visiteurs ! On les reconnaît parce qu’ils sont là depuis plus de 10 ans.
Vous l’aurez compris, les 12 et le 13 octobre derniers, c’est un nouvel arc pour tous ces bénévoles bordelais qui nous ont offert un festival riche en couleurs. Alors Katia, pour la prochaine rencontre, qu’est-ce que vous visez ? “J’espère qu’on pourra avoir encore plus d’invités extraordinaires, une programmation encore plus dense, et surtout pouvoir encore faire rêver le public. Parce que nous aussi, en tant qu’organisateurs, on rêve aussi. (Rires)
Alors, qu’est-ce qu’on retient de tout ça ? La réponse est simple : chers lecteurs, si vous êtes dans les parages, prenez votre billet pour les prochaines éditions du festival car l’aventure est loin d’être finie.

Maxime Abadie

Tombé dans la marmite manga avec entre autre l'incroyable "Pandora Hearts", je suis toujours à la recherche de nouvelles pépites.

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