Shin-chan : Shiro-chan and the Coal Town, allons au charbon !
Ah les vacances ! Certains les préfèrent en bord de mer, les pieds dans le sable chaud. Pour d’autres, ça sera les randonnées à la montagne, ou pour du trecking peut-être ? Pour Shin-chan, l’un des héros préférés des jeunes japonais, ça sera la campagne, chez son grand-père ! Retour sur un spin-off de la licence Boku no Natsuyasumi avec Shin-chan : Shiro Chan and the Coal Town (Shiro-chan et la Cité de Charbon en français). Un jeu Animal Crossing-like que nous avons testé sur PC, tout en aquarelle, en douceur et en bêtises !
Est-ce que tu viens pour les vacances ?
Shinnosuke Nohara, dit Shin-chan, est en vacances d’été chez ses grands-parents, accompagné de ses parents et de sa petite sœur. Proche de son grand-père, celui-ci est plus que ravi de pouvoir apprendre au petit garçon les activités de la campagne, comme pêcher, capturer des insectes avec le filet qui appartenait au père de Shin-chan quand il était enfant, ou encore s’occuper des plantations.
Quelques jours après être arrivé dans la ville d’Akita où vivent ses grands-parents, Shin-chan retrouve son chien, Shiro-chan, dans un sale état. Le petit chiot, habituellement tout blanc, est tâché de charbon. Il se fait entraîner par l’animal dans la forêt et traverse des rails avec un petit train dans la Cité de Charbon, une ville mécanique qu’une petite fille, amie de Shiro, lui demande de sauver. Shin-chan va donc voyager entre ces deux mondes pour réussir à sauver la ville.
Nous vous avons déjà parlé de Shin-chan, un petit garçon de cinq ans curieux, qui n’a pas sa langue dans sa poche et, s’il a beau être adoré des enfants, ça n’est pas forcément le cas des parents. Ce jeu vidéo est le deuxième épisode de cette saga Neo Shin-chan qui reprend les mécaniques du jeu Boku no Natsuyasumi (Bokunatsu pour les intimes). Le premier opus, Shin chan : me and the professor on summer vacation (Shin chan : mes vacances d’été avec le professeur en français), a même été dirigé par Kazu AYABE, créateur de Bokunatsu.
Dans Bokunatsu, jeu qui n’a été localisé qu’au Japon, nous incarnons un jeune homme de 9 ans, Boku, qui est envoyé à la campagne pour y passer un mois de vacances. Il va y apprendre la pêche, la chasse aux insectes… et vivre des aventures. Lorsque l’on connaît l’aspect tranche de vie du manga Crayon Shin-chan, il n’est pas étonnant de voir les deux univers fusionner le temps d’une saga vidéoludique.
Un jeu à patounes
Shin-chan : Shiro-chan and the Coal Town n’est vraiment pas difficile à prendre en main. Dès le début du jeu, le grand-père vous apprend à capturer les insectes à l’aide du filet que vous pouvez brandir ou ranger. Votre première journée va donc vous permettre d’aller tester votre nouveau filet partout en ville et de rencontrer les premiers personnages.
Au deuxième jour, vous apprenez à pêcher ainsi que les limites de la ville qui se débloqueront au fil de votre séjour. Puis, au troisième jour, vous voilà prêt à découvrir la Cité de Charbon qui, semble-t-il, est à mi-chemin entre la réalité et les rêves du petit garçon.
Vous comprenez rapidement que les collectibles sont au centre du gameplay. Vous allez devoir récupérer 44 espèces d’insectes, pêcher une trentaine de poissons différents, récolter 22 légumes uniques, et trouver 12 minéraux à travers la Cité de Charbon et la ville d’Akita. Une bonne dizaine d’heures de jeu en perspective pour terminer l’histoire, presque le double pour le finir à 100% !
Il est dommage de voir que le système de missions est un peu moins guidé et également moins fourni que dans le premier jeu. Shin-chan : me and the professor on summer vacation vous donnait un très grand nombre de tableaux à travers la ville, qui servaient de missions annexes, avec des plantes, poissons ou insectes à récupérer pour les villageois. Dans ce deuxième épisode, ce sont des personnages qui vont vous confier vos missions annexes, ce qui leur donne un côté beaucoup plus anecdotique : on les réalise une fois pour avoir accès à des morceaux du village.
Natsukashii
Revenons sur Bokunatsu: la particularité de ce jeu est qu’il nous propose un personnage en 3D qui évolue dans un décors 2D, tout en dessin, qui transpire les campagnes japonaises en forêt, en bord de mer, ou encore dans les montagnes. C’est en 2000 que la Playstation voit la sortie du premier volet Boku No Natsuyasumi (que l’on peut traduire par Mes vacances d’été). Le deuxième sort sur PS2 en 2002, le troisième sur PS3 en 2007 et le quatrième sur PSP en 2009. Chaque épisode, à l’exception du dernier, suit les aventures du jeune Boku lors de son mois de vacances à la campagne en 1975. Un dernier épisode est sorti l’année dernière, en 2023, sur Nintendo Switch : Natsu-Mon : 20th Century Summer Kid. Il existe quelques différences vis à vis de ses grands-frères : le héros de Natsu-Mon se nomme Satoru, et le personnage est en 3D, évoluant dans un décor en 3D.
Ayabe a également créé deux jeux raccordés à la licence des Bokunatsu de par leur thématique : Attack of the Friday monsters! A Tokyo tale, avec Level-5 en 2013 sur 3DS et, presque dix ans après, me and the professor on summer vacation, sur Nintendo Switch et PC.
Bokunatsu est un énorme carton au Japon, notamment pour ses dispositions dites Natsukashii, un mot purement japonais qui pourrait se traduire par « Se rappeler le bon vieux temps« , ou « être nostalgique mais avec un sentiment de bonheur, de félicité« . Malgré son désir de ne faire qu’un seul épisode, Ayabe est curieux de voir jusqu’où il peut pousser les prouesses techniques de son bébé, et décide de sortir un jeu par génération de console.
Lors d’une interview accordée à Nintendo Life en septembre 2024, une question est venue sur le tapis : Pourquoi Bokunatsu n’a jamais vu le jour en Europe ? Pourquoi garder l’exclusivité japonaise sur un tel succès critique ?
D’après Ayabe, il s’agit simplement de Sony, qui a estimé que de telles activités étaient purement japonaises et qu’un jeu de ce type ne plairait pas aux européens… d’ailleurs, il s’agit d’un des gros points noirs de Shin-chan : Shiro-chan and the Coal Town, il n’existe pas en sous-titré français…
Des vacances chez Papi ? Ou chez des amis ?
Profitant d’un bundle, nous avons pu tester les deux épisodes de la saga Neo Shin-chan et ainsi faire un comparatif des deux épisodes. On reconnaît la patte créatrice d’Ayabe sur le premier épisode qui est un peu laissée de côté dans le second, au profit d’une simplification du jeu. Comme nous l’avons mentionné plus haut, les quêtes annexes prennent moins de place dans l’épisode le plus récent, et font moins « naturelles ». Les interfaces du jeu ont également été simplifiées, quittant l’aspect bande-dessinée et tenue de journal intime, pour un simple cahier de bord pour les collectibles. Dommage de nous avoir aussi retiré la routine du matin qui démarrait chaque journée dans le premier volet !
Cela n’enlève en rien le charme du second volet. Les graphismes sont fantastiques, nous faisant découvrir des couchés de soleil, des rizières, des chemins de fer magnifiques en une image entre deux journées. Les décors que le petit garçon traverse au fil de ses journées sont vraiment jolis et on ne s’en lasse pas.
La relation que Shin-chan entretient avec son grand-père, les repas partagés en famille à chaque fin de journée, Shiro-chan qui suit son petit maître partout et peut lui trouver des objets dans les décors, le popotin en l’air de Shin-chan quand il court seront autant de petits détails qui vous feront sourire de plaisir.
A l’image de Mumrik et la mélodie de la Vallée des Moomins, Shin-chan : Shiro-chan and the Coal Town est un jeu qui semble fait pour les enfants, de par sa courte durée de vie, mais qui laisse les adultes trouver leur compte. Le jeu est très mignon, joli même à travers ses décors tout en aquarelle, et ses découvertes de paysages peu nombreuses, mais variées dans le design. Même si le jeu n’est pas disponible en sous-titré français, nous retrouvons tout de même la voix originale de Shin-chan, Yumiko KOBAYASHI, ainsi que d’autres comédiens de doublage de l’anime.
Bien que le jeu ne soit pas créé par Ayabe, ce dernier reste à la supervision du projet, en faisant une suite adorable qui réjouiront petits et grands et ce, même si vous ne connaissez pas la licence !²