La petite collection des éditions d’Est en Ouest : des livres remplis de douceur et de magie

On connaît les éditions d’Est en Ouest pour leurs excellents romans policiers, leurs recueils de nouvelles et autres romans originaux. Cette année c’est vers les enfants qu’ils se tournent avec une petite collection très prometteuse !

Une bonne occasion découvrir les premiers titres, vous les présenter, puis partir à la rencontre d’Isabelle Legrand Nishikawa, directrice des éditions d’Est en Ouest… Belle découverte à toutes et tous !

Deux livres adorables à découvrir !

Ma couette en coton de soie

Dans ce livre en format panoramique, on découvre d’adorables petits personnages qui nous emmènent au pays de la soie. On les accompagne pour la récolte des feuilles de mûriers, puis on les voit tremper les cocons dans l’eau, étirer les fibres, les sécher au vent, mais aussi faire une sieste le temps du séchage. Et enfin étirer à nouveau pour former ensuite une couette douillette, « moelleuse comme de la guimauve » qui les fera voyager au pays des rêves. Un édredon très confortable pour dormir tous ensemble … ou seul comme un grand.

Ma couette en coton

Ces personnages sont adorables avec leur chapeau cocon tout rond et leur rose aux joues. Les décors aquarellés sont d’une douceur infinie. Le papier épais et de grande qualité permet d’apprécier toutes les nuances des couleurs, toute la délicatesse des traits et des dégradés.

De petits éléments naturels parsèment les pages aux tons pastels. Oiseaux, abeilles (qui aident à pendre les carrés de soie!), chenilles, chat, arc-en-ciel, étoiles, végétaux … Un ensemble très harmonieux, très apaisant. Une lecture idéale pour inviter les petits à s’endormir bien au chaud dans leur lit tout aussi douillet.

Les textes sont courts, ils vont à l’essentiel, tout en abordant des thèmes importants comme le travail en équipe, l’effort, la sieste après cet effort, la sensation agréable d’un beau tissu, la magie du sommeil qui permet aux rêves d’arriver.

Un petit livre à garder sur la table de nuit des enfants !

Arun la fée des saisons

Ce livre est allongé, mais dans la longueur cette fois. Il nous présente une drôle de fée toute ronde, avec un corps bleu vert, un chapeau pointu bleu à pois blancs, un vêtement bleu nuit à pois blancs lui aussi, et deux petites ailes qui la font voler dans le ciel au fil des saisons.

Arun, la fée des saisons

Arun est très douée pour fabriquer nuages, vents et orages, qui se succèdent tout au long de l’année.

On démarre au printemps avec la brise printanière et un gros nuage blanc aux joues roses et orné d’une fleur de sakura. Mais il est difficile de doser le vent et dans la rue c’est un peu la panique ! Ce vent trop fort retourne les parapluies, tord les lampadaires, et rend les promenades compliquées aussi bien pour les adultes, les enfants que les chiens ! Mais tout va bien, les gens adorent le printemps et tous les animaux qu’ils peuvent admirer : une double page avec abeilles, papillon, coccinelle, mais aussi oiseau vert mejiro et fleurs de sakura est une ode au printemps japonais !

Arrive ensuite la saison des pluies avec nuages gris et grenouilles, mais aussi rizières aux petites pousses (là encore paysage très japonais entre rizières en terrasses et hortensias). Viennent ensuite les orages annonçant l’arrivée de l’été. Ils font un peu peur aux oiseaux, lançant de gros éclairs jaunes sur la ville en contrebas (pleine de tours de toutes sortes), mais ils sourient à pleines dents ! L’été installé, c’est un cumulonimbus bien musclé qui se promène au-dessus de la plage au bord de laquelle des enfants dégustes des kakigori. Puis arrive l’automne et ses nuages moutons au-dessus de paysages qui se teintent d’orange. Et les oiseaux migrateurs se promènent sous les arbres colorés. C’est la fée qui peint tout en jaune et rouge (même les célèbres libellules rouges de l’automne japonais!). Enfin arrive l’hiver et le nuage de neige (avec son bonnet, ses gants et son nez en carotte!). La fée l’aide à faire tomber la neige pour la plus grande joie des renards et des enfants dans des igloos. Enfin vient l’heure d’hiberner. Elle dépose les animaux sur des nuages pour qu’ils dorment jusqu’au printemps.

C’est un tour des saisons qui ravira petits et grands, avec des petites touches typiquement japonaises et toujours un émerveillement, un enchantement : la magie des nuages, les couleurs douces au fil des saisons. Une façon d’inviter les enfants à regarder tous les petits changements autour d’eux au fil des mois.

Deux livres très beaux, d’une grande qualité de fabrication (ils sont fabriqués en France). Papier très épais, couleurs très belles, format parfait pour les enfants. Le petit plus : les textes sont à la fois en français et en japonais (avec les kanji mais aussi les furigana au-dessus, très utiles pour ceux qui apprennent la langue).

C’est donc enchanté par ces deux premiers ouvrages que nous sommes partis avec nos question à la rencontre d’Isabelle Legrand Nishikawa, directrice des éditions d’Est en Ouest…

La jeunesse, d’Est en Ouest !

Journal du Japon : On connaît les éditions d’Est en Ouest pour ses excellents polars, ses recueils de nouvelles et dernièrement un roman tranche de vie Plainsong et un roman inclassable Ashura girl. Comment est venue l’idée d’ajouter à tout cela une collection pour les enfants ?

Isabelle Legrand Nishikawa
Isabelle Legrand Nishikawa

Isabelle : Au début, je voulais juste créer une collection de young littérature (projet qui verra peut-être le jour un jour !), mais je voulais aussi des illustrations car j’ai remarqué que c’est ce qui attire beaucoup le public. Pendant les salons, j’ai souvent eu des lecteurs qui me demandaient des livres bilingues, pour apprendre ou s’entraîner au japonais. J’ai eu la chance de rencontrer Masako, qui habite à côté de chez moi, et voilà !

La littérature jeunesse japonaise est riche en auteurs et illustrateurs talentueux. Comment avez-vous connu et choisi Masako Masukawa ? Comment allez-vous choisir les autres auteurs/illustrateurs de cette collection ?

J’ai connu Masako, grâce à mon amie Christine qui m’a parlé de sa page instagram. Je l’ai contactée tout simplement !

Je ne sais pas encore pour la suite, j’ai déjà contacté une ou deux illustratrices à Paris qui ont décliné. J’aimerais que cela soit des auteurs japonais en France, pour rester local. Il est possible que je continue avec Masako sur d’autres titres. Cette collectoin sera peut-être l’occasion de ne faire que des titres inédits (première publication), comme c’est le cas de Arun.

Dans ces deux premiers livres, il est question de la nature, des saisons, un univers rempli de végétaux et d’animaux. Est-ce que ce sera la ligne éditoriale de la collection ?

Oui, c’est un sujet qui touche le monde d’aujourd’hui et auquel je suis sensible : le monde et la nature en général. Il est important à mon sens se transmettre aux petits cet émerveillement de la nature afin de la protéger plus tard.

Les livres sont bilingues (avec les furigana qui seront bien utiles aux débutants en japonais, merci !). Pourquoi ce choix ?

Comme je l’ai dit, pour ceux qui commencent ou apprennent le japonais il est facile (même si un peu long) de déchiffrer phonétiquement le texte avec un tableau de kanas à côté, alors que je trouve dommage de mettre directement la phonétique en romaji sans connaître la prononciation.

Les formats des deux livres sont très originaux : l’un est allongé dans la longueur, l’autre dans la largeur, au final ce sont deux rectangles de même taille. Comment en êtes-vous arrivés à ce format qui change des albums, en général plus gros. D’ailleurs les livres dans leur version originale japonaise sont-ils de format différent ?

Pour Arun, c’est une première publication, et pour Nenne, c’était un format paysage aussi, légèrement plus grand. 

Je voulais garder le même format que mes romans (12*21). Mais pour Nenne, qui a été fait originellement en paysage, cela aurait gâché la qualité des aquarelles de Masako, donc j’ai gardé la même taille mais j’ai changé l’orientation simplement. Globalement il y a toujours ce souci d’unité et d’harmonie propre à la pensée japonaise.

Ces livres sont très beaux, de grande qualité, la couverture bien épaisse, le papier à l’intérieur est épais lui aussi, il magnifie les aquarelles de Masako. Avez-vous fait beaucoup d’essais avant d’arriver à cette qualité ?

De plus ils sont conçus et fabriqués en France. Cela a-t-il été difficile ? J’imagine que cela explique le prix un peu plus élevé que d’autres albums jeunesse…

Oui, cela a été difficile ! C’est une deuxième version, beaucoup plus onéreuse que celle que j’avais choisie au départ. J’ai eu des déboires avec les imprimeurs, et pour respecter mes délais du financement participatif, j’ai choisi une version plus chère, mais de très grande qualité. Je cherche donc une solution pour les impressions à venir, toujours en France..  Il se peut que les prochains livres soient un poil moins épais, mais je veille toujours à la qualité.

Avez-vous d’autres titres en tête pour cette collection ?

J’ai des idées de sujets que j’ai soumis à Masako, j’espère qu’elle pourra créer d’autres histoires !


Vous avez lancé un financement participatif pour ces ouvrages. Quel bilan en tirez-vous ? Est-ce que ce sera le cas pour les prochaines publications ?

Le projet n’aurait pas eu lieu sans le financement participatif. J’espère pouvoir en faire un pour les prochains titres, malgré le travail que cela demande. Merci aux stagiaires qui m’ont bien aidées : Estelle, Aude, Carla, Jenna et Rika.

On souhaite donc un bel avenir à cette collection originale et à son auteure phare Masako Masukawa ! Pour en savoir plus sur la collection, vous trouverez les informations sur le site web des éditions d’Est en Ouest.

Un grand merci à Isabelle Legrand Nishikawa pour son temps.

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