Des vacances pour jouer : des jeux Japon simples et rapides !
Si pour certains les vacances scolaires sont sources de difficultés pour occuper les enfants, pour d’autres, la solution est toute trouvée : des jeux, des jeux, et des jeux ! Et ça tombe bien, Journal du Japon a sélectionné des petits jeux Japon simples et rapides, l’idéal pour des parties en famille que ce soit à la maison ou ailleurs.
Daruma – Igiari
C’est dans un format de jeu très original que nous retrouvons l’éditeur Igiari à qui l’on doit les 4 jeux d’auteurs japonais que nous vous avions présenté il y a 3 ans. On quitte les champs de bataille d’Onitama, Templari, RRR et Invictus pour se disputer la possession de daruma. Vous savez : ces figurines rouges sans bras ni jambes, porte-bonheur japonais à qui l’on peint un premier œil au moment de se fixer un objectif, et le second lorsque celui-ci est achevé.
Et c’est sur ce principe de paire d’yeux à compléter que le petit jeu de dés Daruma se base. Au centre de la table, 5 daruma sont à la disposition des joueurs, et dès que l’un d’entre eux se voit pris, il est remplacé par un nouveau daruma. Le but du jeu : en récolter le plus possible ! Pour ça, rien de plus simple que de leur peindre ses deux yeux.
Au début de la partie, chaque joueur reçoit une « carte objectif » qu’il garde secrète. Cette dernière indique les deux couleurs de daruma à posséder en priorité (car elles rapportent plus de points en fin de partie) et la couleur de daruma à éviter (car elle en fait perdre). Partant de là, le concept est très simple. Là où le jeu devient original, c’est dans sa mécanique : à tour de rôle, les joueurs lancent 8 dés dans l’espoir d’obtenir des 1, qui correspondent aux yeux des daruma. Tous les 1 obtenus peuvent être déposés sur un des deux yeux du daruma de son choix et, à ce moment-là, un pouvoir se déclenche. Celui-ci diffère selon le daruma, et les possibilités sont multiples : relancer tous les dés qui ont une valeur unique, ajouter ou enlever 1 à une valeur obtenue sur plusieurs dés (deux dés de 3 par exemple), ou encore échanger un de ses daruma avec celui d’un autre joueur, pour ne citer qu’eux.
Les combinaisons sont alors nombreuses et le jeu se relève bien plus stratégique qu’il n’y paraît : il faut réussir à placer ses 1 de manière à relancer ou modifier les bons dés, tout en récoltant les daruma qui nous intéressent le plus par leur couleur et, surtout, en évitant les 4. Car, oui, tout serait bien trop simple sans un chiffre porteur de malchance : dès que vous obtenez quatre dés de 4, votre tour s’arrête et tout ce que vous aviez réussi à faire pendant ce tour est annulé. Alors comment faire pour obtenir les bons dés, bien les placer et récupérer les bons daruma sans se faire prendre au piège des 4 ?
Vous l’aurez compris, Daruma est un jeu de stop où se mélangent ingénieusement hasard et stratégie. Nous vous laissons le plaisir de découvrir toutes les subtilités des règles lors de votre première partie avec, par exemple, la présence du daruma doré ou encore tous les pouvoirs possibles.
Très rapide à mettre en place et à prendre en main, le jeu fonctionne parfaitement à 2 joueurs, et jusqu’à 5. Bien que le jeu soit indiqué comme étant accessible à partir de 14 ans, dès 10 ans les enfants peuvent le comprendre et y jouer. On adore les dessins de ces daruma très expressifs, et l’on se lance facilement dans une partie à n’importe quel moment de la journée. Les parties peuvent être assez courtes, comme plus longues que prévues, tout dépendra de votre chance aux lancés de dés !
Daruma est disponible au prix de 17,50 euros. Plus d’informations sur le site de l’éditeur.
Ninjan – Helvetiq
On quitte les mignons et tout ronds daruma pour se plonger dans un tout autre univers : celui des ninjas ! Petit jeu de cartes rapides, Ninjan se base sur le fonctionnement du shifumi, plus connu en français sous le nom de pierre-feuille-ciseaux.
Chaque carte représente un ninja et possède une valeur allant de -6 à 10, ainsi qu’un symbole pierre, feuille ou ciseaux représentés respectivement par les couleurs rouge, verte et bleue. Pour recruter un ninja, il suffit de le battre à coup de shifumi. Le but du jeu : recruter le plus de ninjas !
Le jeu se joue de 2 à 5 joueurs est très facile à mettre en place. Il suffit de disposer 3 cartes faces visibles au centre de la table, elles représentent les 3 piles de cartes correspondant aux ninjas à recruter. On distribue ensuite 9 cartes à chaque joueur, les autres sont rangées. Et l’affrontement peut commencer !
À chaque tour, chaque joueur choisit son combattant et le dépose sur la table face cachée. Les cartes sont révélées et les affrontement commencent : les résolutions se font joueur par joueur dans l’ordre décroissant selon la valeur de la carte jouée. Quand c’est son tour de résolution, le joueur observe les cartes supérieures des 3 piles. Si sa carte peut battre au shifumi une des 3 cartes du centre, le joueur doit récupéré la pile battue et pose sa carte à la place pour qu’il y ait toujours 3 piles. Si sa carte peut en battre plusieurs (par exemple, s’il a posé une carte ciseaux et qu’il y a 2 cartes feuilles), il choisit la pile qu’il veut récupérer. S’il n’en bat aucun (par exemple, s’il a posé une carte ciseaux et qu’il n’y a pas de cartes feuilles en jeu), il pose sa carte sur la pile de son choix. Les ninjas recrutés sont positionnés face visible à côté du joueur.
Un tour se termine quand toutes les cartes jouées face cachée ont été résolues. Et la partie se finit quand les joueurs n’ont plus de cartes en main. À la fin de la partie, chaque joueur additionne les valeurs des cartes ninjas récupérées et celui qui a le plus haut score gagne !
Le jeu est facile à prendre en main et les parties sont très courtes, de 5 à 2 min, ce qui en fait un jeu familial particulièrement accessible et facilement sortable. Pour les enfants, il permet de travailler le calcul (notamment les soustractions), ce qui n’est pas très courant dans les jeux de cartes. Les ninjas possèdent tous une arme (pierre, feuille, ciseaux) associée à un code couleur ce qui est très visuel et qui au premier abord paraît être un point positif. Mais on regrette que la couleur prenne le pas sur le symbole, qui est relativement petit, et nous amène à nous questionner : « est-ce que bleu bat vert ou rouge ? ». Il va falloir intégrer les différentes couleurs pour jouer de manière fluide.
Le jeu combine de manière habile la stratégie et le hasard. Le fait de laisser les cartes obtenues face visible permet au fur et à mesure que la partie avance d’avoir une idée des cartes potentielles qui peuvent être jouées. On peut alors tenter de jouer une carte à valeur élevée pour récupérer des cartes, ou au contraire pour forcer le joueur suivant à prendre des cartes à valeur négative. Le fait que certaines cartes peuvent être dans la boîte et non dans les mains des autres joueurs laisse du suspens. Le jeu présente une bonne jouabilité même à 2 et une rejouabilité illimitée. Les aides de jeu permettent de fluidifier la partie. La boîte tenant dans la poche le rend parfait en toute occasion et en tous lieux en famille ou entre amis !
Ninjan est disponible au prix de 11,50 euros. Plus d’informations sur le site de l’éditeur.
Takenokolor – Bombyx
Amateurs de jeux de société ou non, vous avez sans doute déjà vu ce panda si kawaï quelque part. C’est en effet la mascotte d’un des jeux thématisés Japon les plus populaires : Takenoko, que nous vous avions présenté en 2019 dans notre premier article dédié aux jeux de société sous le signe du Japon. Plusieurs années après la sortie de cet incontournable jeu familial, Bombyx et Matagot reviennent en cet automne 2024 avec un nouveau concept autour de ce même personnage, Takenokolor. Votre objectif est ici le même : s’occuper de la bambouseraie du jardin impérial afin de prendre soin du Grand Panda. Mais ne vous y trompez pas : bien que la thématique et l’objectif soient similaires, les mécaniques sont bien différentes, et les deux jeux n’ont rien à voir l’un avec l’autre.
Basé sur un système de Roll & Write, Takenokolor se distingue de son grand frère par une mécanique très simple : colorier des bambou pour marquer des points ! Pour se faire, chaque joueur a face à lui un décor sur lequel se trouvent différents bambous qui rapportent chacun un certain nombre de points. Chaque bambou colorié rapporte le nombre de points associés. Celui qui cumule le plus de points à la fin de la partie a gagné !
Pour colorier un bambou, deux éléments sont à prendre en compte : sa couleur et sa forme. Quatre feutres sont mis à disposition des joueurs (bleu, rose, jaune et vert) et chacun d’entre eux possède des faces représentants différents symboles (rond, triangle et carré). Un premier joueur lance les feutres comme on lance des dés, et voilà que l’on retrouve sur la table des combinaisons couleur/symbole qui vont permettre de colorier les bambous. Chaque joueur choisit un feutre à tour de rôle jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus, colorie le bambou associé à la combinaison couleur/symbole obtenue, et le joueur suivant relance les dés. La partie se déroule ainsi de suite, jusqu’à ce que l’un des joueurs rencontrent trois coccinelles au fil de ces coloriages (ces dernières sont placées aux extrémités de certains bambous).
Particulièrement simples et accessibles, les règles de Takenokolor en font un jeu qui se sort facilement avec n’importe quel type de joueurs. Quatre décors sont proposés : un de niveau simple, un de niveau intermédiaire et deux de niveau difficile. À chaque nouveau décor, de nouvelles règles apparaissent et viennent pimenter la partie. Le décompte des points n’est alors plus aussi simple qu’une addition : différents facteurs entrent en jeu pour augmenter son score.
Mélangeant une part non négligeable de hasard par la présence des « feutres-dés » et une part toute aussi présente de stratégie, le jeu demande à la fois de l’anticipation et de la prise de risque pour réussir à réaliser les meilleurs combos. Les parties s’enchaînent facilement bien que leur durée varie en fonction des niveaux du décor et des joueurs. Accessible dès 8 ans, le premier niveau est particulièrement intéressant pour les plus jaunes afin de se familiariser avec les réflexions demandées pour faire ses choix, et les niveaux suivants permettent aux parents de complexifier le jeu. En somme, un jeu familial simple, rapide et efficace !
Takenokolor est disponible au prix de 22,50 euros. Plus d’informations sur le site de l’éditeur.
Les cartes à jouer manga et anime de 404 Éditions
Depuis début juin 2024, les éditions 404 nous proposent des jeux de cartes, mais pas n’importe lesquels : ceux aux effigies des séries anime / manga les plus populaires du moment. Le 6 juin sortaient donc trois jeux de cartes consacrés à Spy X Family, Hunter X Hunter et Jujutsu Kaisen. Ils ont été suivis le 17 octobre par deux autres, consacrés à Blue Lock et à Kaiju N°8. Comme les adaptations de licences sont souvent des machines à cash au détriment de leur qualité, nous avons testé les 5 jeux pour vous en dire plus…
Spy X Family et Kaiju N°8 : nous commençons par ces deux-là car ils sont au même prix, de 9,95 euros, ont la même cible (dès 8 ans) et le même format : 7,5 par 11 cm, pratique pour l’emmener en voyage. Mais, surtout, ces jeux ont des règles de jeux très similaires. Vous devez associer les cartes en votre main en créant des paires que vous pouvez ainsi éliminer : c’est celui qui s’est débarrassé de toutes ses cartes qui l’emporte ! Vous piochez à chaque tour une carte dans la main d’un adversairepour faire des paires mais attention, vous pouvez tomber sur des cartes spéciales ! La télépathie d’Anya et le prescience de Bond court-circuitent le jeu, les cahouètes donnent de la force et Becky permet de réviser… Vous devez enfin veillez, coûte que coûte, à vous débarrasser de la seule carte unique du jeu : le tonito pour Spy X Family, et le Kaiju N°9 pour Kaiju N°8.
Entre les deux jeux de 50 cartes chacun, celui de Spy X Family est nettement plus abouti que celui de Kaiju N°8 : il y a 6 types de cartes spéciales pour le jeu de cartes d’Anya contre 2 pour l’autre. Le design et le nombre de personnages est plus travaillé pour le premier et on retrouve davantage l’esprit de la série dans le jeu de la famille Forger, là où l’on sent un travail nettement plus expédié pour Kaiju N°8, visuellement comme dans la mécanique de jeu.
Enfin, ces deux jeux s’avèrent très facile à jouer. Nous avons pu les tester avec un garçon de 7 ans qui s’est rapidement pris au jeu. Par contre, on vous conseille de jouer au moins à 3 personnes car les parties à deux sont vite lassantes. En effet, toutes les cartes étant distribuées dès le départ, il est évident que les cartes que vous ne possédez pas sont dans les mains de votre adversaire. On repassera pour le suspens… Un système de pioche aurait peut-être permis d’éviter cet écueil.
Hunter X Hunter et Jujutsu Kaisen : au même prix que les deux précédents et dans le même format, ces deux jeux sont un peu plus élaborés dans leur système de jeu.
Dans Hunter x Hunter – Le jeu de cartes, vous étalez 9 cartes devant vous, face cachée. Chaque carte contient un personnage et une valeur. Vous devez finir la partie de façon à avoir le moins de points possibles, en échangeant – ou pas ! – l’une de vos cartes à chaque tour. Simple d’approche, on se prend donc facilement au jeu et il est abordable dès 8 ans comme indiqué. Le jeu contient quelques astuces, pour équilibrer un peu le poids du hasard, qui est assez important dans ce jeu : trois cartes de valeurs identiques sur une même ligne s’annulent et valent alors zéro, et quelques cartes ont des valeurs négatives.
Dans Jujutsu Kaisen – Le jeu de cartes – Fléaux! là aussi on doit se débarrasser le plus rapidement de nos cartes en les posant selon leur valeur et leur famille, au nombre de 4 (les écoles de Tokyo, Kyoto, Exorcistes et enfin Fléaux et Pseudo-spectres). Des cartes bonus et malus viennent pimenter le tout mais la stratégie est assez rudimentaire : on se débarrasse des cartes les plus fortes le plus rapidement possible et puis c’est tout. Le jeu est noté 10 ans et plus car ses règles sont un peu complexes à prendre en main, mais ces dernières n’apportent pas pour autant de réelles plus-values, dommage !
On notera enfin une traduction ratée des règles du jeu de JJK : la carte bonus tel qu’inscrit sur les cartes est devenue une carte « joker » dans les règles. Bref vous l’aurez compris, on opte sans problème pour Hunter X Hunter.
Blue Lock – Meilleur Attaquant
Le dernier du lot bénéficie d’une plus grande boîte (15 par 23 cm) et d’un joli packaging, et donc d’un prix plus conséquent qui semble logique au départ : à 16,95 euros. Si les règles de jeux sont en effet plutôt bien travaillées comme vous le verrez ci-après, le coup du grand coffret est purement cosmétique : quand on l’ouvre on retrouve un jeton et un simple paquet de cartes de la même taille que les autres jeux… et c’est tout. Le tout aurait pu donc tenir dans les boîtiers précédents. Le prix 70% plus élevé est donc un peu fort de café.
Côté dynamique de jeu, Blue Lock a été pensé par une équipe de spécialistes de jeux de société, la team Kaedama et, sans crier au génie, le jeu colle plutôt bien à l’univers footballistique de la série. Dans ce jeu de 57 cartes, vous incarnez un attaquant qui doit marquer deux buts, seul ou avec ses coéquipiers, pour remporter la victoire. Face à vous : un gardien avec une valeur et, souvent, un challenge spécial. Pour le vaincre, il faut cumuler des cartes action, pour cumuler leurs valeurs et atteindre ou dépasser par leur cumul la valeur du gardien. À partir de là vous déclenchez votre tir et, si le jeton et le sort sont avec vous, vous marquez !
Chaque joueur incarné, chaque carte action et chaque gardien ont leurs petits effets spéciaux qui va apporter un peu de complexité voire des rebondissements. Une variété de situations d’autant plus grande si vous jouez à plus de deux, et le tout d’ailleurs explique la recommandation « 10 ans et + » qui, ce coup-ci, est des plus pertinentes.
En bref, le jeu est pas mal mais à ce prix-là, c’est un peu cher. On aurait pu espérer un plateau de jeu, des jetons ou des pions… Tout comme c’est le cas pour le jeu de plateau Spy X Family qui sort chez l’éditeur en novembre d’ailleurs, et dont nous ne manquerons pas de vous reparler dans un futur test !
Entre les combats et autres jeux de cartes, les bambous à colorier et les daruma à collectionner, vous avez de quoi jouer sous le signe du Japon pendant ces vacances de la Toussaint ! Alors, pour lequel allez-vous craquer ?