Gurren Lagann : Vise le top, Imaishi !

Il y a 17 ans, les fans d’animation découvraient Gurren Lagann, première série réalisée par Hiroyuki Imaishi et produite par Gainax. Avec ce premier succès, c’est un réalisateur qui allait compter dans le futur de l’animation japonaise qui prenait le devant de la scène, alors que le studio légendaire allait entamer son déclin.
Retour sur cette formidable série à l’occasion de sa réédition par AllTheAnime !

©Kazuki Nakashima, Hiroyuki Imaishi, Project GURREN LAGANN
©Kazuki Nakashima, Hiroyuki Imaishi, Project GURREN LAGANN

Il fut un temps où les méchas n’étaient pas en 3D, et où la maîtrise des animateurs trouvait sa quintessence dans les séries de robots géants. S’il y avait bien un studio conscient de ce plaisir d’assister à des combats dantesques, animés à la main, inhérent à ce genre, c’était bien le studio Gainax ! Crée par des fans pour les fans, ce studio légendaire a su aussi bien rendre hommage à ses prédécesseurs que repousser le champ des possibles, pasticher qu’expérimenter. De Gunbuster (à la fin des années 80) à la révolution Evangelion (au mitan des années 90) puis enfin à Gurren Lagann en 2007, dernier gros succès et baroud d’honneur.

Alors que le studio baissait officiellement le rideau en mai dernier, la réédition en cette rentrée de Gurren Lagann par AllTheAnime nous offre l’occasion rêvée de revenir sur cette ébouriffante série qui constitue un carrefour important puisque, située au confluant des différentes tendances qui ont traversé la Gainax et rendant hommage à plus de 30 ans d’animation de robots géants, elle pave en même temps la route pour le futur studio Trigger. Un studio co-fondé en 2011 par Hiroyuki IMAISHI, réalisateur de Guren Lagann entré chez Gainax au moment d’Evangelion sur laquelle il fit ses premières armes en tant que jeune intervalliste.

Vers l’infini et au-delà !

Gurren Lagann débute avec un postulat relativement classique : une humanité contrainte de vivre sous terre, dans la crainte des séismes, sans aucune connaissance du monde extérieur, mais au sein de laquelle un petit groupe d’individus va s’émanciper et partir à l’aventure pour délivrer l’humanité de ses oppresseurs. L’allégorie de la caverne de Platon et le parcours classique du héros Campbellien, en somme, mais avec des robots (et bien sur, c’est toujours mieux quand il y a de gros robots) !

C'est toujours mieux, avec des robots ! ©Kazuki Nakashima, Hiroyuki Imaishi, Project GURREN LAGANN
C’est toujours mieux, avec des robots ! ©Kazuki Nakashima, Hiroyuki Imaishi, Project GURREN LAGANN

Ces futurs héros et héroïnes en quête de liberté et d’émancipation, ce sont au départ Simon, jeune orphelin de 14 ans et foreur hors pair ; ainsi que Kamina, l’excentrique du cru au tempérament d’aventurier. Simon admire Kamina et sa volonté inébranlable, et le considère comme un grand frère. Kamina soutient Simon d’une indéfectible confiance et a la conviction qu’il leur faut partir explorer la surface. C’est justement ce qui va arriver quand débarque Yoko, armée de son fusil et lancée à la poursuite d’un gigantesque robot qui défonce le plafond du village et menace de tout détruire. Propulsés à la surface Simon, Kamina et Yoko vont découvrir que c’est une armée d’homme-bêtes pilotant les fameux robots Ganmen qui provoquent les tremblements de terre tant redoutés et chassent les êtres humains, les forçant à vivre reclus. Au commande du petit mais redoutable robot foreur Gurren, qu’il a découvert en creusant inlassablement, Simon et ses amis vont affronter les armées du terrible Lord Genome, marquant le coup d’envoi d’une rébellion. Armé de Gurren et de sa vrille, Simon va devoir creuser toujours plus haut jusqu’à défoncer le plafond qui retient l’humanité captive.

Pour y parvenir, il devra faire face à ses doutes et à son manque de confiance en lui. Mais le charisme brûlant de Kamina, ses discours grandiloquents (dont le sens de la formule évoque un héros de jidai geki ou de pièce de Kabuki plus grand que nature) et ses encouragements (parfois brutaux) sauront le motiver et lui pointer le chemin. Ils en inspireront d’autres à les rejoindre au passage, et de plus en plus nombreux, s’approprieront les robots de leurs ennemis ; des robots de plus en plus gigantesques.

La série suit donc un schéma très classique, archétypal. Mais c’est en poussant les curseurs de ces archétypes beaucoup plus loin que toutes les séries avant elle que Gurren Lagann va créer quelque chose de nouveau et de hautement enthousiasmant et même jouissif pour le spectateur. Alors que l’on croit que la série arrive à son point de conclusion, une ellipse nous transporte dans le futur, et l’action redémarre à une toute autre échelle, en prenant un tour un peu plus sérieux voire dramatique, mais tout aussi exaltant voire plus encore (on n’en dévoilera pas plus pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte).

Kamina, l'âme de la série, montre le chemin ... ©Kazuki Nakashima, Hiroyuki Imaishi, Project GURREN LAGANN
Kamina, l’âme de la série, montre le chemin … ©Kazuki Nakashima, Hiroyuki Imaishi, Project GURREN LAGANN

Une lettre d’amour au genre !

Le titre complet de la série « Tengen toppa Gurren Lagann » (Gurren Lagann qui perce les cieux) n’est pas sans évoquer celui d’une des premières œuvres de la Gainax : Top wo Nerae Gunbuster (vise le top ! Gunbuster), qui déjà à l’époque constituait un hommage particulièrement fin aux animes de SF et de robots géants. Ce titre renvoie au pouvoir de Simon, le foreur, au commande du petit robot Gurren, qui est symbolisée par la vrille : creuser sans relâche, pour se libérer de ses chaînes, transpercer ses ennemis et l’adversité, toujours plus loin, toujours plus haut. La série rentre ainsi pleinement dans les canons du nekketsu, genre roi du manga et de l’animation japonaise.

Ainsi, si les doutes de Simon peuvent brièvement évoquer ceux de Shinji dans Evangelion, série résolument introspective, à cent lieux de cet esprit nekketsu, IMAISHI choisi volontairement d’en prendre le contre-pied. Il le dira lui-même dans une interview : pour lui, refuser de monter dans le robot est tout simplement impensable ! Gurren Lagann se veut une série enthousiasmante et c’est exactement ce qu’elle est : l’enthousiasme bouillonnant de Kamina, qui constitue véritablement l’âme de la série, est contagieux. Il se transmet aussi bien aux autres personnages – qu’il exhorte à garder confiance et à se battre face aux légions qui se dressent devant eux – qu’aux spectateurs !

Une série enthousiasmante et positive ©Kazuki Nakashima, Hiroyuki Imaishi, Project GURREN LAGANN
Une série enthousiasmante et positive ©Kazuki Nakashima, Hiroyuki Imaishi, Project GURREN LAGANN

Quand, prenant exemple sur Kamina, Simon explose d’enthousiasme et de motivation, la vrille de Gurren fait des miracle et lui permet même de fusionner avec Lagann, le Ganmen que Kamina a récupéré à ses adversaires après l’un de leurs premiers combats. Une fusion qui n’est pas sans rappeler cette de Getter Robo, le robot qui s’assemble, une des célèbres séries de robots de Go Nagai (papa de Goldorak).

Si de nombreux aspects de la série évoquent les classiques de l’âge d’or des premiers robots géants, d’autres rappellent ceux des robots plus réalistes des années 70 comme Gundam (dont les premières séries ont bercé l’enfance du réalisateur) ou la série Macross : on retrouve ainsi à plusieurs reprises l’effet Itano Circus, devenu caractéristique de cette dernière et qui a depuis fait école. De même, les forteresses géantes qui se transforment renvoient automatiquement le spectateur au SDF-1 de Macross.

Autant de véritables petits bonbons pour le spectateur fan d’anime. Mais IMAISHI est loin de s’arrêter à un simple catalogue de références ou clins d’oeil. En effet, au delà d’une déclaration d’amour au genre et à son histoire, toute son approche – sa philosophie pourrait-on même considérer – contribue à faire de Gurren Lagann un véritable paradis du sakuga !

Un air de SDF-1 ... ©Kazuki Nakashima, Hiroyuki Imaishi, Project GURREN LAGANN
Un air de SDF-1… ©Kazuki Nakashima, Hiroyuki Imaishi, Project GURREN LAGANN

Le paradis du Sakuga

Revoir (ou découvrir) Gurren Lagann 17 ans après sa diffusion, c’est redécouvrir le plaisir d’une animation purement traditionnelle (sauf pour certains ennemis de la seconde partie, qui préfigurent le travail avec la 3D mené par le réalisateur sur Promare), à l’ancienne et décomplexée, avec toute les limitations et les libertés que cela implique.

Le design des personnages peut s’avérer fluctuant en fonction de l’animateur au commande, et le modèle économique de l’animation limité implique parfois certains raccourcis techniques et astuces de réalisation : la répétition de certaines séquences, comme la fusion de Gurren et Lagann, par exemple, des mouvements plus ou moins fluides suivant l’importance du moment et même le recourt au plan fixe par moment. Rien de bien nouveau pour ceux qui ont grandi en regardant des séries TV japonaises des 30 ou 40 dernières années. Des limitations donc, mais qui s’assortissent ici d’une grande liberté créative pour des techniciens en total maîtrise de leur art. Les décors sont souvent simples : le sous-sol, le désert, le ciel … De grandes étendues à perte de vue. Mais ce vide apparent laisse tout l’espace pour mettre en valeur les confrontations des personnages et de leur robots dans tout leur dynamisme, en même temps que la personnalité de l’animateur ou animatrice au commande. On peut aisément percevoir la main derrière le celluloïd.

Lorsque Simon affronte l’antagoniste final de la première moitié de la série, Lord Genome, ce dernier est tellement fort et d’un esprit tellement bouillonnant lui aussi, qu’il est dessiné à grands traits de crayons nerveux, avec force hachures et ombrages.

Dans Gurren Lagann, la force de caractère des personnages s’exprime pleinement à travers leur dessin et leur animation. Le travail d’IMAISHI et de ses animateurs, d’une plasticité totale, atteint la quintessence du sakuga : la forme au service du fond, mais aussi le fond au service de la forme. Un embrasement complet du medium : le nekketsu total !

Le Nekketsu total ! ©Kazuki Nakashima, Hiroyuki Imaishi, Project GURREN LAGANN
Le Nekketsu total ! ©Kazuki Nakashima, Hiroyuki Imaishi, Project GURREN LAGANN

Un bel exemple, quoique plus symbolique, en est l’épisode récapitulatif de milieu de série (le 16) au début duquel, on observe le feutre même de l’animateur griffonner avec soin l’écran-titre de l’épisode : c’est l’irruption (brève) de la main de l’animateur dans la série !

Dans toute une série d’entretiens débriefant les 6 premiers épisodes et trouvables en anglais sur les sites consacrés à l’animation et au sakuga Fullfrontalmoe et wavemotioncannon, IMAISHI détaille la manière dont il a travaillé avec son staff. Laissant les coudées franches sur certains épisodes, encadrant plus sur d’autres, en fonction des nécessités de son récit. Cette intéressante plongée dans sa méthode permet de saisir à quel point le réalisateur a eu la volonté de bien choisir ses équipes pour laisser à chacun la possibilité d’exprimer son style et ses points forts, au risque parfois d’en décontenancer certain (notamment sur l’épisode 4, ou il laissa le réalisateur Osamu KOBAYASHI se détacher de son style, ce qui déclencha une petite polémique à l’époque).

Gurren Lagann est donc surtout un immense terrain de jeu, aussi jouissif pour le spectateur que pour l’animateur. Un gigantesque bac-à-sable où des artistes de grand talent peuvent exprimer toute leur créativité, tout en rendant hommage à tout un pan de l’animation japonaise et à son histoire, de Mazinger Z et Getter Robo à Evangelion en passant par Macross et même Space Battleship Yamato ou Ashita no Joe, entre autres.

C’est aussi l’occasion pour IMAISHI de prendre commande d’un projet d’envergure et d’affirmer son style avant de prendre son indépendance. Mais qu’est-ce que ce style IMAISHI dont on a déjà commencé à percevoir les contours ?

©Kazuki Nakashima, Hiroyuki Imaishi, Project GURREN LAGANN
©Kazuki Nakashima, Hiroyuki Imaishi, Project GURREN LAGANN

Enter Imaishi : de Gainax à Trigger

Né en 1971, Hiroyuki IMAISHI entre chez Gainax en 1996, à l’age de 25 ans donc. Il y débute comme intervalliste sur Evangelion, avant de passer animateur clé puis story-boarder et directeur de l’animation sur les projets suivant du studio (entre autres) comme Karekano, FLCL, Abenobashi

On retrouve d’ailleurs dans son propre artbook, paru en 2020, ses illustrations de FLCL, Abenobashi ou encore Evangelion. Son style caractéristique y est souvent reconnaissable au premier regard.

Sa première réalisation sera le film (moyen métrage d’une durée de 55 minutes, en fait) Dead Leaves, produit par Production I.G. . Il y fait montre d’un style nerveux et débridé à l’extrême, à la narration chaotique et à l’humour plutôt punk et sexualisé (avec une vrille, déjà !).

Avec Gurren Lagann le style en gestation dans Dead Leaves se retrouve canalisé dans un canevas plus classique dont il n’hésite cependant pas à faire régulièrement péter les coutures.

En terme de ton, Hiroyuki IMAISHI y fait le choix d’alterner les épisodes sérieux et délirants. L’humour est omniprésent, mais sans pour autant prendre à la légère les personnages, leurs sentiments et les épreuves qu’ils traversent. Bien que poussées à l’extrême ces 2 dimensions – comique et sérieuse – ne s’entravent pas. Bien au contraire, elles participent d’un effet d’entraînement qui les amène à un niveau paroxystique, caractéristique du style d’IMAISHI.

©Kazuki Nakashima, Hiroyuki Imaishi, Project GURREN LAGANN
©Kazuki Nakashima, Hiroyuki Imaishi, Project GURREN LAGANN

Ses histoires de prédilections sont d’ailleurs souvent celles d’individus en lutte contre un système qui les oppresse. C’était déjà un peu le cas dans Dead Leaves et ce sera le schéma récurrent de Gurren Lagann, Kill La Kill, Cyberpunk Edgerunners et même Promare, dans une certaine mesure. Il s’agit donc bien de s’extraire d’un carcan trop contraignant, trop sage et même oppressant. Cela se traduit non seulement dans les histoires qu’il choisit de mettre en scène, mais aussi dans sa narration et sa mise en scène elle-même.

Le style d’IMAISHI en lui même est hyperbolique dans tous les sens du terme. Que ce soit graphiquement : les proportions explosent, les angles de caméra sont tels que les perspectives en sont souvent déformées – un peu à la manière de son collègue Takeshi Koike, avec qui il a parfois collaboré, mais qui adopte lui un ton et un style plus adulte – que thématiquement. Comme évoqué plus haut, les potards sont réglés au delà du maximum autorisé. Tout est d’une intensité folle : l’action, l’énergie, les sentiments, l’échelle du récit (quand la terre ne suffit plus, on passe à l’univers), mais aussi l’humour, débridé, cartoonesque, n’hésitant pas à descendre sous la ceinture. Un ton qui se trouve parfaitement illustré par l’épisode 6, dans lequel la troupe de héros se retrouve dans un onsen apparu comme par enchantement au milieu du désert. Kamina se faisant alors un devoir de darder son regard de l’autre côté de la palissade pour tenter de découvrir les formes d’une Yoko qui en dévoile pourtant déjà beaucoup au quotidien. Tout cela reste cependant très gamin, là où le réalisateur ne rechigne pas à un humour plus osé dans Dead Leaves ou Panty & Stocking, destinés à un public plus adulte.

Extrême grand angle et perspective déformée ... ©Kazuki Nakashima, Hiroyuki Imaishi, Project GURREN LAGANN
Extrême grand angle et perspective déformée… ©Kazuki Nakashima, Hiroyuki Imaishi, Project GURREN LAGANN

C’est ce style explosif qui va faire école. Quelques années après le succès de Gurren Lagann, Hiroyuki IMAISHI va quitter la Gainax pour co-fonder avec Masahiko OTSUKA en 2011 le studio Trigger qui accueillera ses réalisations suivantes (mais pas uniquement) et deviendra rapidement l’un des studios sur lesquels il faut compter, reprenant haut le flambeau de la Gainax (avec Khara).

Le plaisir des yeux et de la (re)découverte

Redécouvrir Gurren Lagann aujourd’hui c’est donc se replonger dans ce moment charnière, celui de la solidification du style Imaishi, héritage de la Gainax – en particulier dans ce qu’elle avait de plus fou et post-moderne, d’Otaku no Video et Gunbuster à FLCL et Abenobashi Mahô Shotengai – et annonciateur de la marque Trigger. Un véritable plaisir qui n’a rien perdu de sa saveur et qui méritait bien une nouvelle édition en HD par AllTheAnime, alors que la précédente édition ultimate datant d’il y a 10 ans était en rupture depuis bien longtemps.

L'illustration du coffret est somptueuse ©Kazuki Nakashima, Hiroyuki Imaishi, Project GURREN LAGANN
L’illustration du coffret est somptueuse ©Kazuki Nakashima, Hiroyuki Imaishi, Project GURREN LAGANN

Cette édition se présente sous la forme d’un fourreau épais recouvert d’une illustration absolument magnifique (bien plus que celle de l’édition ultimate). Y sont insérés 2 boîtiers amaray transparents avec des jaquettes imprimées recto-verso de belles illustrations déjà connues. S’y ajoute un petit livret de 24 pages, plus mince que sur la précédente édition, mais fort bienvenu, rassemblant de nombreuses illustrations. En terme de contenu, on retrouve les bonus d’époque (making of, story-board animé, génériques sans crédits, etc). Si les films et OAV ne sont pas présents, le prix est bien inférieur à l’édition ultimate qui les incluaient.

Maintenant, le réel intérêt de cette nouvelle édition est avant tout de permettre à tous ceux qui ne connaissent pas encore ce joyaux de le découvrir, et a tous ceux qui en était restés à leurs vieux DVD (comme votre serviteur) de la redécouvrir comme jamais auparavant, tant la version HD est un délice pour les yeux ! Les couleurs sont éclatantes et le regain de définition donne le sentiment que la série à été produite à l’ancienne certes, mais hier ! On perçoit enfin chaque trait de crayon des animateurs au point qu’on a le sentiment d’être devant les cellos s’animant comme par magie sur une table rétro-éclairée.

Gurren Lagann n’a jamais autant brillé de mille feux pour notre plus grand bonheur !

Gurren Lagann est disponible en coffret blu ray chez AllTheAnime

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