Ace Attorney Investigations – La justice change de camp !

Deuxième portage de l’année pour la série Ace Attorney, après la collection Apollo Justice en février 2024, c’est désormais au tour de notre procureur préféré de faire son entrée pour la première fois avec une traduction française dans Ace Attorney Investigations. Découvrons ensemble ce que cela nous réserve.

Une série d’enquêtes et d’objections

Développé par Capcom et distribué par Nintendo, le premier jeu, intitulé Ace Attorney Investigations: Miles Edgeworth (nom anglais de Benjamin Hunter), est sorti en 2009 au Japon puis en 2010 dans le reste du monde sur Nintendo DS. Cependant, il n’a pas atteint un large public en France en raison du manque de traduction, le jeu étant disponible uniquement en japonais et en anglais.

Le deuxième opus, Ace Attorney Investigations 2: Le Pari du Procureur, est sorti en 2011, mais seulement au Japon, perdant ainsi complètement sa cible internationale. Les joueurs ont dû attendre la sortie de Professeur Layton vs. Phoenix Wright: Ace Attorney en 2014 sur Nintendo DS pour retrouver leur avocat préféré, soit sept ans après la sortie du premier Apollo Justice sur Nintendo DS. Ils n’ont donc jamais eu l’occasion de découvrir le spin-off Investigations jusqu’à aujourd’hui.

Dans cette collection regroupant les deux jeux, il est (ENFIN) possible de jouer Benjamin Hunter, procureur, ami d’enfance et éternel rival de Phoenix Wright à travers un total de 10 épisodes liant une intrigue des plus mystérieuses le long de ceux-ci.

Sur la scène de crime, à la poursuite de la vérité…

[ALERTE SPOILERS DU PREMIER ÉPISODE ET DU PREMIER ACE ATTORNEY]

Tout commence dans le bureau de procureur de Benjamin Hunter avec le meurtre d’un policier que celui-ci doit élucider avec l’aide de notre commissaire préféré, Dick Tektiv. Cette affaire le conduit à s’impliquer dans des cas de plus en plus interconnectés, révélant l’existence du Yatagarasu, qui semble étrangement impliqué. Inspiré de la mythologie japonaise du corbeau à trois pattes, il se présente d’abord comme un voleur fantôme, se proclamant mystérieux justicier et s’attaquant à des entreprises corrompues en dévoilant leurs secrets illégaux. On apprendra plus tard qu’il s’agit en réalité d’une organisation criminelle souterraine.

Par la suite, Hunter rencontrera une nouvelle recrue, Cléa Faradet, qui affirme être ce fameux Yatagarasu. Elle prétend vouloir poursuivre l’héritage de son père, mais se retrouve impliquée dans une conspiration bien plus dangereuse qu’il n’y paraît. Cette intrigue évoluera et se poursuivra tout au long des deux jeux.

Notons, pour les fans de la première heure, qu’en plus d’avoir une floppée d’anciens personnages qui font leur retour, une enquête permettra d’incarner un personnage que il sera sans aucun doute facile à reconnaître et lié à une affaire marquante voir inoubliable du premier jeu Ace Attorney.

[FIN DES SPOILERS]

Deux jeux complètement revisités

La série Ace Attorney, jusqu’ici connue pour ses phases de visual novel en tribunal et ses enquêtes axées sur la réflexion, évolue vers un gameplay beaucoup plus dynamique tout en préservant les éléments fondamentaux des premiers jeux. Au revoir les combats acharnés en salle d’audience et bonjour aux investigations minutieuses directement sur le terrain. Il y a toujours la possibilité de trouver des indices sur les lieux du crime, mais l’exploration est bien plus développée, permettant de déplacer le personnage librement au lieu d’alterner entre différents tableaux fixes.

De nouveaux éléments sont également introduits, comme les phases de « logique » de Benjamin Hunter, où il faudra relier deux éléments pour progresser dans l’enquête. Dans le second opus, un mini-jeu à fond d’échiquier propose de faire les bons choix dans les réponses données pour soutirer des informations aux témoins sans les brusquer. Autant d’éléments qui offrent un gameplay plus axé sur l’aventure et l’investigation, à l’inverse de la série principale, qui se concentre sur le drame judiciaire et les confrontations au tribunal.

Une collection bien complète

La collection propose une durée de vie d’environ 40 à 45 heures, permettant de découvrir tout le potentiel des deux jeux. Elle bénéficie d’une traduction française fidèle, respectant l’esprit des titres originaux et assurant la continuité avec les opus précédents, offrant ainsi une immersion optimale.

Les contrôles, tout en restant proches des versions d’origine, ont été améliorés pour offrir plus de confort et de fluidité. Les joueurs ont le choix entre une représentation 2D classique de leur personnage, rappelant l’ère Nintendo DS, ou une version HD avec des graphismes retravaillés. L’esthétique générale a été affinée, les menus et écrans s’adaptant parfaitement aux consoles modernes, conférant à l’ensemble une touche de modernité tout en préservant l’essence des jeux originaux.

Le menu donne accès à un musée où l’on peut admirer des illustrations, la galerie des personnages et des concepts artistiques, ainsi qu’une compilation des musiques du jeu, déverrouillées au fil de la progression. Ces compositions, signées Noriyuki Iwadare (connu pour ses travaux sur Grandia et Ace Attorney : Trials and Tribulations), accompagnent merveilleusement bien l’aventure. Iwadare poursuivra d’ailleurs son travail sur les futurs volets de la série.

L’heure du verdict

Ace Attorney Investigations permet d’explorer des thèmes de justice personnelle, de corruption et de conspiration, tout en mettant en lumière le développement de Benjamin Hunter en tant que personnage. Il ne s’agit plus seulement d’un procureur rigide, mais d’un enquêteur déterminé à découvrir la vérité, même si cela signifie remettre en question les fondements mêmes du système judiciaire qu’il représente.

C’est une réussite pour tous les passionnés de la saga Ace Attorney, leur offrant l’opportunité d’explorer une nouvelle dimension tout en préservant certains des éléments emblématiques de cette série désormais culte.