Un week-end réussi sous le signe de Naruto et Boruto

La venue en France de Masashi Kishimoto et Mikio Ikemoto, les mangakas de Naruto et Boruto était l’actualité phare de cet été dans la sphère manga. Pour le lancement physique en France de Boruto : Two Blue Vortex, la suite de Boruto : Naruto Next Generations, son éditeur français Kana a mis le paquet pour combler les fans en prévoyant de nombreuses surprises. Une véritable Naruto-mania a envahi les librairies et les cinémas avec la Journée et la Nuit à Konoha, dont le point d’orgue était la Konoha Experience, un grand show digne du Grand Rex et de la passion des Français pour Naruto et son fils !

Conférence de presse avec Masashi Kishimoto et Mikio Ikemoto

Avant l’arrivée de Masashi Kishimoto et Mikio Ikemoto ©Photo de David Maingot pour Journal du Japon

Le samedi 24 août, à la Fnac des Ternes, journalistes et influenceurs ont été conviés à une conférence de presse avec les deux maîtres, Masashi Kishimoto et Mikio Ikemoto. Très complices, ils ont répondu à 19 questions préalablement sélectionnées par l’éditeur japonais Shûeisha. Voici la retranscription de ces échnages, traduits et interprétés en direct par Shoko Takahashi et Misato Raillard. Seuls les enregistrements audio (pour les besoins de la retranscription) étaient autorisés donc vous ne pourrez pas retrouver de photos ou de vidéos live de la conférence de presse.

URBAN : M. Kishimoto, Naruto a éduqué la vie de millions de jeunes enfants français et est le manga le plus vendu depuis longtemps, se rend-il compte de l’amour que porte la France à son œuvre ?

Masashi Kishimoto : Je ne m’en rends pas vraiment compte. J’ai dessiné ce que j’avais à l’intérieur de moi et le public m’a compris.

ACTUABD : M. Ikemoto, à l’origine, vous étiez assistant sur le manga Naruto et vous vous êtes retrouvés auteur sur sa suite Boruto. Comment avez-vous vécu tous les deux ce changement ?

Mikio Ikemoto : En effet, pour Naruto j’étais l’assistant de maître Kishimoto et je dessinais principalement les arrière-plans. Et pour Boruto, en fait, c’est mon manga, donc ce n’est pas du tout le même travail. Je trouve que je me suis amélioré en dessin.

LE POINT POP : M. Kishimoto et M. Ikemoto, de quel personnage de l’univers de Naruto/Boruto, vous sentez vous le plus proche en terme de personnalité et pourquoi ?

Masashi Kishimoto : Je me sens vraiment proche de Naruto. Peut-être qu’en apparence j’ai l’air un peu plus fragile, un peu plus otaku, mais en fait, à l’intérieur de moi, je pense que je suis proche de Naruto et que j »ai un côté espiègle et turbulent.

Mikio Ikemoto : Alors moi, je dirais que je me sens proche de Boruto, non pas au niveau de son caractère mais plutôt pour sa situation. En effet, Boruto a un père remarquable, Naruto. Et c’est vrai que je me sens un peu dans le même contexte. En travaillant, j’ai des doutes mais j’avance comme Boruto.

L’INTERNAUTE : M. Kishimoto et M. Ikemoto, le manga Boruto s’ouvre avec une scène avancée avant de passer sur un très long flashback. Pouvez-vous nous raconter pourquoi ce choix de teaser ce duel « fratricide » ?

Mikio Ikemoto : C’était une idée de maître Kishimoto. Au début, on devait commencer Boruto comme le film. Puis, soudain, il y a eu cette idée : il a proposé de commencer avec les personnages plus adultes. Comme ce n’était pas prévu, j’ai du dessiner le character-design de Kawaki, de Boruto et des personnages assez rapidement. Je me suis dit qu’en commençant avec des personnages ayant grandi, adultes, les personnes se demanderaient qu’est-ce qui s’était passé avant. Au niveau de l’accroche, c’est mieux : on est davantage intrigué, on veut savoir ce qui s’est passé. Et je vous avoue que, pour la suite, je ne l’avais pas vraiment d’idées précises.

Masashi Kishimoto : J’étais habitué à faire des prépublications hebdomadaires donc j’avais un délai très court. Dès que je le trouvais des idées, je les lançais comme ça. Et après, je me disais que pour la suite, on verrait après… que j’y réfléchirai après.

LE POINT POP : M. Kishimoto (et M. Ikemoto), vos antagonistes sont rarement totalement mauvais au final, ils ont très souvent un passif qui pourrait expliquer pourquoi ils en sont arrivés là… Pensez-vous sincèrement qu’on ne puisse pas être « mauvais » sans raison ?

Masashi Kishimoto : C’est vrai que j’ai envie de raconter des histoires sur l’humanité, etc. Par exemple, dès le début, il y avait la possibilité de faire apparaître des personnages, genre, un tel, c’est le super méchant. Ça existe déjà et comme One Piece le faisait déjà, je me suis dit que pour Naruto je devais faire différemment. Les personnages méchants ont aussi une histoire et voilà pourquoi ils agissent ainsi. Le manga, c’est aussi une industrie du « il faut faire ce qui n’existe pas ». Il faut aussi faire des choses différentes.

Mikio Ikemoto : Pour Boruto, je m’efforce de ne pas faire de doublon avec Naruto donc il y a vraiment de purs méchants.

JAPAN LIVE : M. Ikemoto, dans Two Blue Vortex, vos protagonistes ont mûri, comment avez-vous travaillé cela dans vos dessins ?

Mikio Ikemoto : Par rapport à la partie enfance, il n’y a pas vraiment trop de différences au niveau du design. Il s’est juste écoulé 3 ans. La croissance était rapide donc il y a cet aspect-là mais sinon, par rapport à mon travail en dessin, il n’y a pas tellement de changements.

LE VIF : M. Kishimoto et M. Ikemoto, en dehors du manga, y a-t-il un film, un livre ou encore un morceau de musique qui a modifié votre vision du monde et construit la personne que vous êtes ?

Masashi Kishimoto : Je vais surtout citer des films que j’ai vu et aimé quand j’étais enfant, notamment La Guerre des étoiles (Star Wars). J’aime aussi tout ce qui est fantaisy : L’Histoire sans fin (The NeverEnding Story) ou Retour vers le Futur. Et également, dans les romans, il y a Cours, Melos ! de Dazai Osamu, adapté en film je crois. En ce qui concerne les animés, il y a Akira, bien sûr, et Ghost in the Shell. Et sinon, en auteurs de bandes dessinées et mangas, il y a Mœbius / Jean Giraud, bien sûr, et aussi, Katsuhiro Ôtomo et Taiyô Matsumoto. Mais je suis influencé par beaucoup de choses. Et évidemment, il y a Dragon Ball.

Mikio Ikemoto : En ce qui concerne les films, j’ai été très influencé par la trilogie Matrix, même par rapport à ma façon de dessiner, mes compositions de dessins. Dans le premier opus, Neo apparaît comme le Sauveur. Dans le 2e film, il arrive à maîtriser sa puissance. Cela ressemble à la partie enfance/jeune adulte de Boruto. Je pense avoir été beaucoup influencé par Matrix. Et pour ce qui est des mangas, c’est Dragon Ball.

KAMAL & KYTA : M. Kishimoto, quel est votre chara-design de personnage préféré créé par Ikemoto-sensei ? Et de même, M. Ikemoto, quel est votre chara-design de personnage préféré créé par Kishimoto-sensei.

Masashi Kishimoto : Sarada en jeune femme sexy… Je ne pourrais jamais la dessiner.

Mikio Ikemoto : En terme de personnage, j’aime beaucoup Jiraya mais en chara-design, c’est Madara et Kakashi.

Masashi Kishimoto : Pourquoi ?

Mikio Ikemoto : Parce que rien qu’en les voyant on sent que ce ne sont pas des personnages ordinaires. On sent qu’il y a quelque chose.

Masashi Kishimoto : Ça me fait plaisir. Et je pense que c’est un peu bizarre de se complimenter ici devant vous.

LE POINT POP : M. Kishimoto et M. Ikemoto, la relation maître/élève est très présente dans Naruto/Boruto (même lorsqu’on sort du système éducatif des shinobis)… Pensez-vous que l’apprentissage doit forcément passer par un système de tutorat ?

Masashi Kishimoto : Oui, je pense que c’est très important parce que je lui ai enseigné beaucoup de choses et s’il sait aussi bien dessiné aujourd’hui, c’est grâce à moi… Et donc maintenant, l’élève a dépassé le maître.

Mikio Ikemoto : Non, non.

Masashi Kishimoto : Ces derniers temps, je crois que je suis jaloux : je crois que je lui en ai trop appris.

Mikio Ikemoto : Non. Moi aussi, je trouve que la relation maître/élève est très importante parce que même s’il y a une chose que l’on ne peut pas faire seul, finalement, si on a un objectif, la jeune génération peut prendre la relève et faire en sorte de la réaliser. Donc je pense que c’est un thème universel et pas seulement cantonné au manga… Dans la vie aussi.

LE VIF : M. Kishimoto et M. Ikemoto, quel sont les meilleurs conseils que l’on vous ait donné au cours de votre carrière ?

Masashi Kishimoto : Il y a deux paroles qui m’ont marqué. La première vient de mon premier éditeur attitré, Kosuke Yahagi ici présent. Je suis plutôt du genre à ne pas avoir confiance en moi. Ce n’est pas que je manquais de motivation, mais je manquais de confiance. Il m’a écrit une lettre où il me disait que j’avais du talent. En fait, j’ai cru en cette parole qui a compté pour moi et j’ai pu continuer. Et le second avis, c’est celui de mon père. Je commençais déjà à être mangaka professionnel et c’était dur. Je n’arrêtais pas de me plaindre. Et il m’a dit : « si tu fais ce que tu aimes, ne te plains pas ».

Mikio Ikemoto : Pour ma part, c’est maître Kishimoto. Ce n’est pas directement des paroles. En fait, je l’ai vu pendant 15 ans, chaque semaine, dessiner. A chaque fois, à chaque chapitre, c’était vraiment très très dur : on dirait qu’il allait mourir, ou presque. Et donc, pendant 15 ans, j’ai observé son attitude et son travail qui m’ont énormément inspiré. La deuxième chose aussi qui m’a marquée, c’est l’éditeur de Dragon Ball, M. Torishima. Lors d’une interview, il disait que lorsque l’on dessine, il faut toujours attirer le lecteur et lui donner envie de suivre même si ce dernier débarque au milieu de la série. Et c’est un point important que j’essaie de prendre en compte quand je dessine.

JAPAN LIVE : M. Ikemoto, Il y a une véritable volonté d’utiliser le noir dans les planches de Boruto, plus que des nuances de gris. Pourquoi ?

Mikio Ikemoto : Alors peut-être qu’il y a mon caractère qui joue dedans : j’aime bien que les choses soient blanches soit noires. Et aussi j’ai la flemme d’utiliser les trames.

BFM : M. Kishimoto, M. Ikemoto, pensez-vous davantage aux marchés étrangers depuis que le manga y rencontre un succès colossal ? Pensez-vous, par exemple, aux réactions que peuvent susciter en France les mangas que vous éditez ?

Masashi Kishimoto : Fondamentalement non, je ne fais pas spécialement attention à ce qui peut se passer aussi à étranger. Mais en revanche, pour l’adaptation animée, j’ai pensé, j’ai sélectionné un animateur qui pouvait peut-être plus plaire à l’étranger.

Mikio Ikemoto : Je savais que Naruto avait beaucoup de succès et était très aimé à l’étranger et aussi en France. Pour Boruto, j’ai donc vraiment en tête l’étranger et aussi la France lorsque je dessine Boruto.

LE VIF : M. Kishimoto et M.  Ikemoto, selon vous, qu’est-ce qu’un bon manga ?

Masashi Kishimoto : Je pense que c’est un manga intéressant.

Mikio Ikemoto : C’est difficile à répondre, mais je pense que c’est un manga intéressant. Je ne sais pas quoi vous répondre.

ACTUA BD : M. Kishimoto, y a-t-il dans Naruto un personnage ou un passage que vous auriez aimé creuser davantage ?

Masashi Kishimoto : Sakura est le personnage féminin que j’aurais aimé creuser davantage. Étant un homme, pour moi, il est difficile de comprendre l’état d’esprit et le cœur d’un personnage féminin.

L’INTERNAUTE : M. Kishimoto, comment avez-vous imaginé cette méthode d’entraînement de Naruto, qui récupère l’expérience accumulée par ses clones ?

Masashi Kishimoto : Tout a commencé en me disant : « cela serait bien si cela se passait comme ça ». En fait, pouvoir avoir des clones dessinant toutes les cases d’un manga aurait été idéal pour accumuler de l’expérience et m’améliorer en dessin rapidement.

JOURNAL DE MICKEY : M. Kishimoto et M. Ikemoto, à votre avis, pourquoi Naruto est un héros si attachant et qu’il plaît toujours 25 ans après sa création et 10 ans après son arrêt ?

Masashi Kishimoto : Je pense qu’il y a beaucoup de personnes qui peuvent s’identifier à lui par rapport à la situation ou au contexte. Celles qui ne le peuvent pas sont beaucoup moins nombreuses. Je pense que c’est vraiment parce que c’est un personnage pour lequel on a de l’empathie et que l’on comprend.

Mikio Ikemoto : Je pense que c’est parce que Naruto est un héros imparfait.

NOUVELLE REPUBLIQUE CENTRE OUEST : M. Ikemoto et M. Kishimoto, la série Boruto, contrairement à son aîné, a une publication mensuelle. Quelles sont les différences sur le rythme de travail et sur la narration ?

Masashi Kishimoto : Je n’ai l’expérience que de l’hebdomadaire mais je me dis que le rythme mensuel a l’air plus cool.

Mikio Ikemoto : Je tiens à vous dire que cela reste assez difficile tout de même. Et je réalise que je serais incapable de suivre le rythme hebdomadaire.

JOURNAL DE MICKEY : M. Kishimoto & Ikemoto, Comment dialoguez-vous ensemble ? Travaillez-vous ensemble le dessin et le scénario ?

Masashi Kishimoto : Dans le cas de Boruto, au départ, j’avais écrit les grandes lignes de l’histoire mais de façon très succincte et on avait fait une réunion. C’est vraiment maître Ikemoto qui s’occupe du manga Boruto.

Mikio Ikemoto : C’est vrai qu’au début, maître Kishimoto m’avait fait part de son histoire. Et plus on avance et plus l’intrigue est différente de ce qui était prévu au départ. Actuellement, chaque mois, je discute avec mon tantô, mon éditeur attitré pour réfléchir à la suite. Je pense donc que maître Kishimoto ne sait pas encore ce qui va se passer dans la suite de Boruto.

Masashi Kishimoto : Je ne fais que profiter de la lecture !

NOUVELLE REPUBLIQUE CENTRE OUEST : M. Kishimoto & Ikemoto, la série est entrée dans une phase plus sérieuse avec Two Blue Vortex. Comment est venue cette idée de faire de Boruto un renégat ?

Mikio Ikemoto : Ce n’est pas que Boruto est vraiment un traître. Au départ, Boruto avait une situation opposée à Naruto du début. Il avait des amis, des parents en bonne santé. Il n’avait pas vraiment de problème, si ce n’est un père trop souvent absent. Il n’a donc pas spécialement de raisons de se dépasser. Mais comme c’est le personnage principal, il fallait trouver un moyen de le faire agir et entrer en action. Par contre, Kawaki se trouve dans une situation très similaire à celle de Naruto. Je me suis dit qu’en échangeant la situation de Boruto et de Kawaki cela serait bon pour faire avancer l’histoire. Et j’avais cette idée en tête assez relativement tôt lors de l’élaboration de l’histoire.

Masashi Kishimoto : Dans Naruto, il y a la relation de rivalité entre le héros et Sasuke. J’avais déjà imaginé comment cela serait si on inversait leur situation. Maître Ikemoto l’a expérimenté dans son manga. A travers Boruto, je peux voir ce que j’avais imaginé mais en tant que lecteur. J’en profite pleinement, car je suis le premier à pouvoir lire le manga afin de faire les vérifications. Être le premier lecteur de Boruto est un bonheur.

Mikio Ikemoto : À chaque fois, dessiner un manga, c’est vraiment dur. Mais je vais vraiment faire de mon mieux pour continuer de faire un manga intéressant. Je compte donc sur votre soutien.

Editions Kana : C’était la dernière question. Avez-vous un message à ajouter ?

Masashi Kishimoto : Il ne faut pas dire que c’est difficile de dessiner des mangas car sinon, cela risque de décourager les jeunes qui voudraient se lancer. Oui, c’est vrai que c’est dur, mais je pense qu’il va y avoir de plus en plus de nouveaux mangakas et que le manga japonais va se développer ainsi que le magazine Shônen Jump. Et il y aura aussi de très bonnes adaptations animées. Le manga est déjà un élément important de la culture japonaise et je pense qu’il continuera de l’être. Merci de continuer à lire des mangas !

Mikio Ikemoto : Oui, j’ai dit que c’était dur, mais rassurez-vous, j’adore dessiner. C’est un plaisir, donc ne vous inquiétez pas.

Merci beaucoup. (Applaudissements)

Remerciements à Kana pour l’organisation de cette conférence de presse et en particulier Stéphanie Nunez pour l’invitation mais aussi Shoko Takahashi et à Misato Raillard, les interprètes et bien entendu les mangakas Masashi Kishimoto et Mikio Ikemoto pour leur présence en France et leurs réponses.

Konoha Experience, un grand show au Grand Rex

En guise d’ouverture, la Konoha Experience a débuté en musique avec un extrait de la Symphonic Expérience de Naruto et Naruto Shippuden. C’est malin car cela permet d’avoir un bon avant-goût du spectacle au Dôme de Paris du 25 au 27 octobre 2024.

Après ce prélude musical, on enchaîne avec un best of des meilleurs combats de l’animé (Naruto et Naruto Shippuden) concocté par ADN (et disponible sur leur chaîne YouTube) pour bien chauffer la salle avant la tant désirée arrivée des mangakas.

Après plusieurs minutes de standing ovation pour Masashi Kishimoto et Mikio Ikemoto, les 2 000 chanceux du public ont accueilli comme il se devait les auteurs de Naruto et Boruto. À la conférence de presse de la veille, plusieurs médias avaient pu poser quelques questions aux deux maîtres. C’est maintenant devant une scène que se déroule de nouveaux échanges avec Pauline Croquet, journaliste du Monde et autrice de Naruto : Les arcanes de Konoha (aux éditions Pix’ n Love) et Frédérick Sigrist, journaliste de France Inter qui produit le podcast Blockbusters consacré à la pop culture.

En tout, il y a eu 13 questions et réponses, dans la joie et la bonne humeur, que NAATSUU a retranscrit dans un thread sur son compte Twitter/X. Face à tant de réactions chaleureuses du public, Masashi Kishimoto a expliqué être très reconnaissant envers les fans de Naruto. Il a d’ailleurs reconnu que sur scène, il avait failli pleurer mais qu’il s’était retenu. Par contre, on peut noter un premier bémol : à plusieurs moments, nous étions mal à l’aise et triste pour Mikio Ikemoto qui a été oublié ou coupé par l’animateur de la Konoha Experience. Le mangaka n’est plus l’assistant de Kishimoto qui dessinait les arrière-plans et les multiples clones (1 200 au maximum !) dans Naruto. Pour Boruto, c’est lui seul qui écrit le scénario et qui dessine. Dommage pour cette différence de traitement sachant que ce week-end avait pour but, entre autre, la promotion de Boruto : Two Blue Vortex

Dessins réalisés par Masashi Kishimoto (Naruto, à gauche) et Mikio Ikemoto (Boruto, à droite) lors de l’interview

Après ce grand moment avec les auteurs, ADN a offert au public un nouveau best of sur les meilleurs combats dans Boruto. Encore une fois, c’est l’action et les affrontements qui sont mis en avant, au détriment des passages riches en émotion (comme l’enterrement du 3e Hokage, la rencontre de Naruto avec ses parents, les adieux d’Itachi à Sasuke…). Il est toujours bon de rappeler que Naruto est un shônen qui offre plus que simplement des affrontements entre ninjas. En plus de cela, les scènes étaient malheureusement pas toujours très bien coupées…

©Photo de Tanja pour Journal du Japon

Les connaissances du public sur la franchise ont été testées avec un quiz avec des questions parfois très faciles mais aussi plus difficiles : de l’amusement et des cadeaux pour les 30 meilleurs. Carole Baillien, la voix française de Naruto était aussi du spectacle pour présenter et introduire la projection exclusive du premier épisode du documentaire ADN en 9 parties sur Naruto. Les problèmes techniques, son coupé à plusieurs passages, ont clairement nui au moment : c’est dommage car le documentaire avait vraiment l’air intéressant ! La projection du message vidéo de Cyril Marchiol, fondateur de Tsume, était intéressante et instructive. Le fabricant a annoncé leur nouvelle collection à échelle 1/4, Bijutsu Life Style Crossed Destinies où le collectionneur peut choisir l’histoire qu’il veut raconter. Le clou était l’apparition sur scène des deux incroyables figurines à taille réelle de Naruto et Sasuke.

Révélation des statues grandeur nature de Naruto et Sasuke par le fabricant Tsume ©Photo de Tanja pour Journal du Japon

Konoha Experience avait débuté en musique et on retrouve sur la scène l’orchestre Un pour Tous pour clôturer la soirée avec les meilleurs openings et endings de Naruto, Naruto Shippuden et Boruto. On n’aurait pas été contre les versions karaoké des morceaux pour raviver une mémoire défaillante. Malgré les quelques problèmes de son et de retard, l’événement était une grande réussite que les 2 000 chanceux n’oublieront jamais !

Merci donc à Kana et les nombreux partenaires de l’événement qui ont organisé la Konoha Experience d’une main de maître ! Après un tel succès, à qui le tour au Grand Rex : One Piece ?

Journée et Nuit à Konoha : Naruto et Boruto s’invitent dans les cinémas et les librairies !

Pour fêter la venue des auteurs de Naruto et Boruto, les librairies de l’Hexagone réservaient de belles surprises le samedi 24 août avec des quiz, du coloriage, un ex-libris inédit ! Les fans de la série pouvait prolonger la journée à Konoha avec un autre événement intitulé Naruto & Boruto : Nuit à Konoha mais cette fois-ci dans les salles obscures avec la projection du film Boruto : Naruto, le film. Au programme, il y avait aussi des surprises comme une vidéo des meilleurs combats et transformations de l’univers Naruto, une interview exclusive de Masashi Kishimoto et Mikio Ikemoto et l’avant-première du premier épisode de la série documentaire.

La France est un grand pays consommateur de mangas et il manquait sûrement ce genre de grands événements pour le lancement d’une nouvelle série. Boruto : Two Blue Vortex, en s’appuyant sur le succès inter-générationnel de son grand frère Naruto, a eu droit à une exposition inédite dans l’univers manga en France ! Et en ce moment, jusqu’au 5 septembre 2024, tentez de gagner des lots Naruto en participant au Konoha Contest !

David Maingot

Responsable Culture à JDJ et passionné de la culture et de l'histoire du Japon, je rédige des articles en lien avec ces thèmes principalement.

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