Les anime de l’été 2024 : The Elusive Samurai, Oshi no Ko, Monogatari, Goldorak…

Une saison estivale que beaucoup de fans anticipaient comme assez calme, s’est finalement révélée remplie de bonnes surprises ! Des suites attendues (Tower of God, Oshi No Ko, Monogatari), du shônen nekketsu qui reçoit une attention particulière à la direction artistique et à la mise en scène (The Elusive Samurai), et bien sûr son lot de rom-com, avec ses hauts et ses bas. Parmi les plus mémorables dans cette dernière catégorie, on notera notamment Days with my stepsister, ou encore Senpai is an otokonoko. Enfin, l’article étant déjà assez long, nous n’avons pu évoquer toutes les pépites de cette saison, mais nous aurions pu parler du second cour de Dead Dead Demon’s Dededededestruction, l’adaptation du manga de Inio Asano, ou bien encore Makeine : Too many Losing Heroines!, qui apporte un vent de fraîcheur dans le genre de la comédie romantique.

Sommaire (accès rapide)

Shônen, action, aventures…

Des romcom pour tous les goûts

Mystères, fantasy, mecha !!

The Elusive Samurai : Une adaptation aux petits oignons !

par Tatiana Chedebois

The Elusive Samourai est l’adaptation du manga de Yūsei Matsui qui a connu le succès avec son titre Assassination Classroom. Publié en France aux éditions Kana, le 14e tome (sur 15) sort en septembre 2024. La série est toujours en cours et jouit d’un certain succès au Japon. Il est prépublié dans le Shonen JUMP. Si vous êtes impatients, il est même possible de lire le manga en simultrade sur Manga Plus en français. L’anime est diffusé en simulcast sur Crunchyroll.

En 1333, le gouvernement du shogunat de Kamakura tombe lorsqu’un homme de confiance, Takauji Ashikaga, organise une rébellion. Le jeune héritier de la lignée, Tokiyuki Hôjô, est le seul à échapper au massacre grâce à l’aide d’un prêtre, Yorishige Suwa. En fuite et luttant pour rester en vie, l’insaisissable Tokiyuki met en place son plan pour reconquérir sa place à Kamakura.

©Yusei Matsui/SHUEISHA, The Elusive Samurai Committee

C’est l’excellent studio CloverWorks qui s’est attelé à l’adapter en anime. Et c’est sans aucun doute un des gages de succès de The Elusive Samourai. Yuuta Yamazaki, réalisateur de la série, s’est également chargé de diriger personnellement le premier épisode. Il nous en a mis plein la vue avec des séquences d’animation dynamiques, mais aussi créatives. Il s’était déjà fait remarquer sur Wonder Egg Priority et Sexy cosplay doll. On peut dire qu’avec cet unique épisode, ils ont réussi à retenir notre attention. La suite se révèle de bonne qualité. Certains passages sortent vraiment du lot. Ils n’ont pas copié le manga, mais ils ont bien fait un travail d’adaptation réussi en utilisant des techniques d’animation pour mettre en valeur le récit quitte à changer ou ajouter des passages.

Mention spéciale aussi aux deux génériques aux sons entraînant : Plan A de Dish// et Kamakura style de Botchi Boromaru. Les clips sont aussi très bien réalisés et toujours avec une pointe d’humour alors que c’est pourtant un morceau d’Histoire assez dramatique.

C’est une adaptation réussie qui fait découvrir le manga à un public qui peut-être n’avait pas été attiré par le nom de son mangaka ou par les thématiques.

Mission Yozakura Family : Le shônen prometteur qui passe inaperçu. 

par Clara Monnier-Blondeau

Mission Yozakura Family vous allez me dire « oh non encore un nouvel animé sur des espions ». Pas très original, me direz-vous ? En effet, il y a une hype sur l’adaptation de mangas d’espionnage en animé dernièrement suite au succès de Spy x Family

Rien que l’année dernière, on a eu Spy x Family, Buddy Daddies, Spy Classroom

Bref, suite à ce point, on peut se dire que Mission Yozakura Family est une œuvre lambda qui ne fait que relater l’histoire d’espions sans être original. Et je vous arrête tout de suite, l’histoire vaut bien plus que ça !!

Mission Yozakura Family, c’est bien plus intéressant qu’on pourrait le croire. Les premiers épisodes nous introduisent Taiyô Asano, un jeune lycéen ayant développé une timidité maladive suite à la mort tragique de sa famille dans un accident de voiture et son amie d’enfance Mutsumi Yozakura, cheffe d’une famille d’espion.

©Gonpei Hitsuji/Shueisha, Yozakura-sanchi no Daisakusen Production Committee, MBS.

Les deux se connaissent depuis longtemps, mais Mitsumi a toujours su cacher son rôle de cheffe de clan à son ami, jusqu’au jour où il apprend la vérité sur elle. 

Obligé de faire face à cette vérité et au frère terriblement possessif de cette dernière, il va devoir prendre des mesures pour lutter contre les attaques directes de ce frère maladif. Il va même jusqu’à faire partie intégrante de la famille Yozakura en se mariant avec son amie. 

C’est ainsi que son entraînement commence dans le but de protéger Mitsumi, de se protéger lui-même des attaques du frère surprotecteur et des attaques des ennemis qui veulent à tout prix se débarrasser de Mitsumi.

À ce jour 19 épisodes sont sortis, et on sent vraiment un bon dosage entre l’humour, l’action et l’émotion. Ce dosage parfait rend le visionnage passionnant, et on n’en demande toujours plus chaque semaine. Chaque membre de la famille Yozakura est unique et chacun possède un pouvoir intéressant qui est assez bien développé pour un début de milieu de saison. 

La première saison n’adapte qu’une petite partie d’un très bon shonen que je vous recommande. L’œuvre grandit au fur et à mesure et de nouveaux secrets, mystères se dévoilent pour nous donner davantage l’envie de regarder. 

Si l’animé vous intéresse, il est disponible sur la plateforme Disney+. 

Tower of God : Une saison 2 après 4 ans d’attente.

par Clara Monnier-Blondeau

Tower of God est l’un des webtoons les plus célèbres de Corée. La première saison, animée par le studio Telecom Animation Film, a introduit le prologue de l’œuvre en 13 épisodes, tandis que la saison 2 est animée par The Answer Studio. La saison 2 reprend directement après le plot Twist de la première saison : c’est-à-dire la trahison de Rachel envers Baam. La première saison a su marquer les esprits par son style d’animation unique, par son histoire mystérieuse et par ses personnages. Les deux derniers épisodes avaient marqué tous les spectateurs et avait réussi à leur donner envie de regarder la suite. 

Cependant, il a fallu attendre 4 ans pour que la saison 2 sorte, 4 ans pour savoir ce qu’étaient devenues Baam et Rachel. 

La saison 2 de Tower of God possède une histoire très intéressante, recèlent de nombreux mystères et interrogations que l’on souhaite découvrir. La première partie de la saison 2 adapte en 12 épisodes le premier arc du webtoon : arc du retour du prince. On y suit donc Ja Wangnan qui souhaite escalader la tour. Ce dernier, bloqué au 20e étage, n’arrive pas à passer cet étage et décide de tenter pour la dernière fois les tests. C’est lors de ces tests qu’il va faire la rencontre d’un jeune homme mystérieux nommé Jue Viole Grace, membre d’une organisation criminelle qui souhaite tuer le roi (FUG). Il va se retrouver à former une équipe avec ce membre de FUG et d’autres coéquipiers…

Néanmoins, l’anime pèche surtout au niveau de son animation. Le chara design de certains personnages est raté, les scènes d’action manquent d’intensité dans les mouvements des personnages. Certains passages sont très bien animés (souvent les scènes d’actions) mais certaines scènes manquent d’un petit quelque chose, une sensation que l’on ne ressent pas lorsqu’on lit le webtoon, qui lui réussit à nous transmettre émotions et pensées des personnages. 

Malgré une animation un peu en deçà de la qualité de l’œuvre, l’histoire se comprend et on se laisse emporter dans l’univers. La deuxième saison exploite correctement les détails du webtoon contrairement à la saison 1 qui avait omis certains détails importants pour la compréhension globale de l’œuvre dans son adaptation. 

La saison 2 continuera avec un nouvel arc : la bataille de l’atelier lors de son deuxième cours. 

Fairy Tail 100 Years Quest : Le grand retour de la plus grande guilde de mages !!

par Clara Monnier-Blondeau

Les personnages de la guilde font leur grand retour après avoir battu le grand et puissant Acnologia, figure terrifiante appelée le dragon noir. Néanmoins, même après avoir vaincu le boss, rien n’est fini pour nos héros. La vie n’est pas un long fleuve tranquille et ils vont décider de repartir en mission. En effet, le groupe composé de Natsu, Lucy, Erza, Grey, Wendy, Happy et Carla, vont se diriger vers le continent voisin pour réaliser la quête de 100 ans, quête de rang S, que même le grand Gildarts n’avait pas réussi à accomplir seul. 

Leur objectif ? Détruire les 5 dragons divins et finir la quête. 

Le premier épisode de l’animé est sorti le 7 juillet, date clef dans l’univers de Fairy Tail. L’animé se base ainsi directement sur le manga de Hiro MASHIMA et de Atsuo UEDA, publié dans le Jump et toujours en cours à ce jour avec un total de 17 tomes.

Les premiers épisodes de Fairy Tail la quête de 100 ans, ne s’éloignent en aucun cas de l’ambiance déjà connue de la licence. On suit le groupe dans de nouvelles aventures, rencontrant sur le chemin alliés et ennemis, qui permettront aux personnages de s’améliorer physiquement et mentalement. Les trames se répètent pour le plus grand plaisir des fans. Les personnages n’ont cependant pas chômé en notre absence. Leur pratique de la magie a augmenté et deux sortent particulièrement du lot : Wendy et Lucy. Elles ont acquis par leurs combats antérieurs de nouveaux pouvoirs qu’elles mettent et mettront en pratique dans cette saison.

L’humour tel que l’on connaît est toujours bien présent et un brin de nostalgie peut s’installer en nous si l’on est fan de la licence.

Néanmoins, un point qui dérange les fans (et que je comprends totalement) est la sexualisation des personnages. Même si ce point n’est pas nouveau, on se serait bien passé des gros plans sur la jupe ou sur la poitrine des personnes et en particulier de Lucy qui est très touchée par ce problème. 

Néanmoins, ce problème ne doit pas vous empêcher de regarder cette œuvre. Si vous avez aimé Fairy Tail et que vous avez envie de voir des affrontements avec de nouveaux Glow Up et d’éprouver de la nostalgie, vous êtes au bon endroit. À ce jour, seuls les 6 premiers épisodes sont sortis sur ADN et on a déjà eu de très beaux combats. Et ce n’est que le début !! La suite promet d’être très intéressante surtout si vous êtes fan de personnes hors du groupe des héros principaux et hors de la guilde de Fairy Tail.

Days with my Stepsister : Inconnus complémentaires

par Albine

Avouez, avec un titre pareil, vous vous inquiétez un peu. C’est que des histoires de familles recomposées on a l’habitude mais généralement, le traitement est.. limite ? Disons-le comme ça.

Déjà, soulevons un détail qui m’a toujours surprise. A savoir le parent annonce au détour d’une conversation qu’il va se remarier. Genre là, tout de suite, on fait ça dans le mois, je te présente l’élu·e et c’est plié. Pas de temps d’adaptation pour notre protagoniste qui se retrouve avec un beau-parent et des frères ou des sœurs. C’est un poil rude à mon goût, même pour un ressort scénaristique. Mais passons.

Yûta Asamura se retrouve dans cette situation, héritant d’une belle-mère barmaid et de Saki Ayase, sa nouvelle sœur. Ils ont le même âge, vont au même lycée. Alors que lui est un bon élève un peu effacé, elle traîne un lot de rumeurs douteuses dues à son apparences et ses tenues. D’un commun accord, ils s’entendent pour ne pas empiéter sur l’espace personnel de l’autre, de ne pas se mêler de sa vie. Ils sont étrangers l’un à l’autre, le mariage des parents ne change rien. On n’est pas dans un manga ici.

©Mikawa Ghost, Hiten/KADOKAWA/Days with my stepsister Production Committee

Évidemment, ils ne vont rien en faire. Vivre sous le même toit, souvent sans la présence des parents, leur fait réaliser qu’ils peuvent s’entendre sur de petites choses du quotidien, s’entraider, apprécier la compagnie de l’autre. Et surtout qu’interagir n’entame en rien leur volonté de devenir des adultes indépendants. Ils sont déjà forts, mentalement parlant, et ont des objectifs assez clairs. Saki surtout, par son attitude déterminée et son envie d’émancipation, offre matière à réfléchir en terme de place de la femme dans la société.

Outre les conversations entre Yûta et Saki, je suis fascinée par la mise en scène. Les jeux de lumières. d’angles de caméra, l’ambiance sonore, donnent l’impression que cette adaptation des light novels de Mikawa GHOST et HITEN pourrait être un drama live. Loin des « oni-chaaaaaaaan » surexcités d’une relation qui file droit sur l’autoroute de l’interdit, cette version animée par le Studio DEEN se veut contemplative, pleine de musique douce, de moments d’introspection qui permettent de réfléchir sereinement à la question qui hante l’histoire : comment cette relation va t’elle évoluer ?

C’est un peu l’éléphant dans la pièce, n’est ce pas ? On sait qu’un interdit pèse sur les héros, qui eux, n’en sont pas encore là de leur fil de pensée. Est-ce qu’ils vont franchir la ligne ou adopter ce cocon familial ? Accepteront-ils de s’ouvrir à de nouvelles expériences, eux qui vivaient jusque là pour eux seuls ? C’est ce qui tient en haleine dans ce récit doux-amer.

Alors oui, on peut être un peu inquiet. Personnellement, j’aimerai qu’ils trouvent une solution qui les sortent d’une situation romantique. Mais même si ça ne devait pas être le cas, j’apprécie quand même Days with my stepsister pour le soin qu’il apporte à construire cette relation entre deux ados qui se cherchent au-delà de leur ressemblance.

2.5 Dimensional Seduction : Un simple Sexy Cosplay Doll bis ?

par Tatiana Chedebois

©Yu Hashimoto/SHUEISHA, Ririsa Project

2.5 Dimensional Seduction est un manga de Yu Hashimoto prépublié dans le Shônen JUMP+. La série a fait son arrivée en France chez Soleil manga durant JAPAN EXPO 2024 avec la sortie de ces deux premiers tomes. Au Japon, il existe déjà 20 tomes et la série est toujours en cours de parution. C’est le studio J.C. Staff qui s’est attelé à la tâche pour l’adaptation. L’anime est diffusé en simulcast sur ADN.

Seul et unique membre du club de mangas de son lycée, Masamune Okumura passe son temps à regarder des vidéos de Liliel, son personnage d’anime préféré, qu’il considère comme l’amour de sa vie. Un jour, Lilysa fait irruption dans le club. Elle se révèle être non seulement fan de cosplay, mais également tout aussi fan de Liliel que Masamune, et lui demande de prendre des photos d’elle costumée dans leur héroïne favorite…

Si l’histoire montre des images coquines de notre héroïne en tenue sexy, Lilysa met souvent les points sur les “i”. Elle est mineure et ne fait pas de photos de charme. Cette mise au point faite, nous découvrons assez vite une romance assez mignonne entre notre jeune héros complètement fan d’une héroïne d’anime et une jeune cosplayeuse de ce même personnage. Il va ainsi commencer à la prendre en photo, il prend son rôle très au sérieux alors qu’elle réalise son premier cosplay. Contrairement à Sexy cosplay doll il ne sera pas question pour elle d’en faire d’autres. Lui comme elle sont fans de Lilysa et vont rester sur cette série. 

Nos deux otaku tombent amoureux l’un de l’autre, mais ils sont incapables de se l’avouer. Si bien que d’autres jeunes filles vont venir mettre du piment dans cette relation déjà pourtant actée depuis leur première rencontre. Le but de l’histoire va être de les voir évoluer dans le monde du cosplay et de voir leur attirance mise à l’épreuve tout au long des épisodes.

Oui c’est coquin et remplis de fan service, mais sans qu’on soit mal à l’aise. Elle est mignonne et sexy, mais il se fait violence pour ne pas en profiter (parce qu’au fond c’est un mec bien). 2.5 Dimensional Seduction ne fait pas aussi bien niveau réalisation et scénario que Sexy cosplay doll, mais arrive tout de même à retenir notre attention.

Senpai is an Otokonoko : Lost in transition

par Albine

Je pensais, comme beaucoup, que cette saison serait calme. Puis j’ai croisé des ados qui m’ont poussée dans un ascenseur émotionnel et j’ai le cœur un peu en miettes. Mais je leur pardonne, je n’ai pas la rancune tenace quand on est aussi adorable et déterminé qu’eux.

Motivée par son coup de foudre, Saki, lycéenne de seconde, fait sa déclaration à Makoto, une élève d’un an son aînée… ou plutôt un élève. En effet Makoto est né garçon mais porte l’uniforme féminin de l’école avec la bénédiction de la direction. Malgré un refus poli, Saki s’accroche, sous le regard inquiet de Ryûji, l’ami d’enfance de Makoto, qui ne sait pas quoi faire des sentiments qui explosent dans son cœur.

Ça pourrait donc être une drôle de blague : une bi, un(e) trans et un gay entrent dans un bar… C’est surtout une histoire pleine de bienveillance et de personnages prêts à se soutenir mutuellement. Dans une ambiance propice à la comédie, chacun communique ses sentiments, ses doutes, sa gentillesse, avec franchise, ce qui laisse peu de place aux quiproquos, ma hantise des triangles amoureux. Il se dégage du casting une énergie communicative qui donne envie de les soutenir dans la découverte de leurs émotions. Et du soutien, ils en auront besoin. Makoto bien sûr, et sa quête d’identité perturbée par une mère aux idées arrêtées, dont on se demande jusqu’où elle est prête à aller pour garder son fils tel qu’elle le souhaite et l’obliger à refouler son attrait pour les choses mignonnes. Ryûji, qui ne sait pas comment gérer ses sentiments et navigue entre gay panic et homophobie, tout en restant présent pour ses amis. Et Saki qui, malgré son caractère enjoué, cache des failles qui expliquent peut-être ses actes et ses propos à l’égard de Makoto.

©POM, JOYNET/LINE Digital Frontier, Senpai wa Otoko no Koko production committee.

Arrivée à mi-saison, j’aime assez la proposition de Project 9 qui, sans exploser le budget, rend justice à la comédie dramatique de POM, l’auteurice derrière le webcomic d’origine (My Crossdressing Crush sur Webtoon). L’histoire s’est terminée cette année alors je suis curieuse de voir comment le studio va l’adapter, ou s’ils choisiront une nouvelle fin.

Senpai is an Otokonoko est une belle exploration de l’amour et des relations par delà le genre et les attentes d’une société normée, qui provoque le sourire autant que la réflexion.

Twilight Out of Focus : Un bon manga, mais une adaptation monotone

par Tatiana Chedebois

Depuis le succès de Sasaki et Miyano en 2022, le studio Deen semble devenir le principal fournisseur d’adaptations boys’ love. Après Tadaima, Okaeri au printemps 2024 c’est au tour de Twilight Out of focus. Il s’agit d’un one-shot de Jyanome sorti en 2019 et qui est un gros succès d’édition. Si bien qu’il a eu droit à deux spin-off et plusieurs suites qui ont permis de développer le couple principal. En ce moment, une nouvelle suite du manga nommé Long take est toujours en cours de parution. L’anime est diffusé en simulcast sur Crunchyroll.

Le club de cinéma d’une école de garçons est le théâtre de trois histoires d’amour. Mao et Hisashi s’associent pour un projet, mais ils se sont fait une promesse… Jin, le président du club, et Giichi, un étudiant jaloux, s’affrontent pour mieux se retrouver. Enfin, Shion, un étudiant de première année, rejoint le club à la recherche d’un petit ami et se heurte à un certain Rei qui finit par lui proposer un rendez-vous.

Cette adaptation n’apporte malheureusement pas grand chose au manga, pire, elle le dessert. C’est un titre sur le cinéma où Jyanome nous régale avec des plans ingénieux et des mises en page incroyables. Chose qu’on ne retrouve pas dans cet anime bien plat, sans artifice et sans saveur. Certes on retrouve les doubleurs des Drama CD comme Yuma Uchida (la voix de Ash dans Banana Fish), mais il manque le principal à cet anime : une âme.
Twilight out of focus est une romance dont le principal intérêt n’est pas son scénario, somme toute assez classique, mais sa mise en page, son style graphique et ses scènes des sexes très chaudes. Si vous enlevez ces trois derniers points, reste trois romances ultra basiques.

C’est donc une petite déception, car on aurait pu faire tellement mieux ! Même si les scènes de sexe ne peuvent être explicites, il y a mille façon de mieux s’en sortira qu’avec des plans fixes. Pourquoi adapter une oeuvre érotique si c’est pour enlever l’essence même du récit ? 

©Jyanome,KODANSHA/Twilight Out of Focus Production Committee

Ça se laisse regarder, mais ça ne sublime absolument pas le manga et c’est fort dommage. L’anime a subi comme chaque anime BL des attaques homophobes sur les réseaux sociaux jusque dans les commentaires de la plateforme Crunchyroll. Reste le plaisir de retrouver les personnages de Jyanome à l’écran.

Oshi no Ko saison 2 : L’industrie du théâtre mise en lumière.

par Clara Monnier-Blondeau

La première saison avait su marquer les esprits par ses nombreux coups de théâtre dès le premier épisode. Ceci avait suscité un engouement mérité envers une œuvre qui dénonce les abus de la célébrité, les coulisses du monde des stars, en particulier celui des idoles féminines. Parler de coulisses dans le monde du showbiz à travers un manga/animé était du jamais-vu. Un univers sombre et prenant qui nous donne envie d’avancer, de découvrir les secrets et les objectifs des personnages. 

La saison 1 nous avait embarqués violemment dans ce monde qui nous était jusqu’alors inconnu. La saison 2 continue aussi sur cette lancée, mais elle se préoccupe davantage sur l’industrie du théâtre avec l’adaptation de son arc : Tokyo blade.

Cet arc adaptera ainsi les tomes 5 à 8 du manga de Aka Akasaka et de Mengo Yokoyari. Cet arc de prime abord peut déranger, car il propose une explication pure et dure de l’adaptation au théâtre. Cela pourrait paraître lourd et peu intéressant, mais l’animation a su exploiter tous ses atouts pour nous donner envie de regarder chaque épisode. À aucun moment où ne s’ennuie pendant les épisodes. Ce que j’apprécie beaucoup avec Oshi no ko c’est qu’on a l’impression d’être encore plus proche de l’oeuvre, car on comprend davantage les thématiques de réflexion derrière chaque adaptation. On nous montre des problèmes, des conflits existant dans la société et on nous propose diverses solutions qui ne sont pas toujours toutes roses. L’œuvre ne prend alors aucune pincette et à travers l’adaptation d’un manga en théâtre dans cet arc, on comprend alors toutes les difficultés que peuvent avoir les metteurs en scène, les réalisateurs, et même encore les producteurs. Et ceci est très fort, car cela nous questionne sur la réalisation de l’anime et cela nous rapproche également du staff s’occupant de la production de l’animé. 

Malgré un arc sur le théâtre, la saison 2 ne délaisse pas pour autant les objectifs des deux protagonistes. Aqua, que l’on suit principalement, élabore toujours son plan pour se venger de la mort de sa mère et Ruby, qui est peu présente pour le moment, désire toujours rayonner dans un groupe d’idole comme sa mère.

Comme pour la saison 1, les charadesign et l’animation sont vraiment qualitatifs et mettent en scène les propos de manière réfléchie. On n’a pas juste une bonne animation pour en avoir une. Tout est calculé et réfléchi pour transmettre telles ou telles émotions.

MONOGATARI Series OFF & MONSTER Season : Nademonogatari & Wazamonogatari

par Jean-Baptiste Bondis

Après Owarimonogatari, qui signait littéralement la fin d’une ère, et Kizumonogatari, préquel à la série nous narrant enfin la rencontre entre Koyomi Araragi et celle qui a bouleversé sa vie, c’est avec une surprise et une joie non dissimulée que j’ai découvert cette nouvelle adaptation des romans-fleuves de Nishio Ishin. Toujours animée par l’audacieux studio SHAFT, ce nouvel arc délaisse son protagoniste d’antan pour s’intéresser de plus près au devenir de Nadeko Sengoku, du moins dans un premier temps.

Fidèle au style du romancier, chaque épisode est bien évidemment extrêmement verbeux, jouant autant sur les mots que sur la mise en scène pour nous retourner petit à petit le cerveau. En centrant son récit sur d’autres protagonistes, Nishio Ishin fait souffler sur son récit une certaine fraîcheur même si son style reste parfaitement reconnaissable, ce qui n’a rien de déplaisant. Cet auteur aime manipuler les mots au point de leur faire raconter tout et leur contraire, ce qui n’a pas dû être évident à traduire. Chapeau bas à Stéphane Lapie qui s’en tire admirablement bien !

©Nishio Ishin / Kodansha, Aniplex, Shaft.

La recette a beau ne pas changer énormément par rapport aux saisons précédentes, l’animation du studio SHAFT fait malgré tout montre de quelques fulgurances, ce qui en fait un spectacle relativement bien rythmé et très agréable à regarder.

Au final, on a pour le moment l’impression de se situer à la croisée d’un épilogue et d’un prologue, ce qui n’est pas forcément surprenant, dans le fond. Lorsque certaines choses touchent à leur fin, d’autres débutent. En tout cas, MONOGATARI Series OFF & MONSTER Season se présente pour le moment comme le digne successeur des adaptations précédentes, et si vous êtes client des Monogatari, il y a peu de chances que vous soyez déçu !

Au Cœur du Donjon : Business & Cosy Fantasy

par Jean Sébastien Piétri

Au cœur du donjon est un manga de Futami Sui paru au Japon en 2021 et édité en France par Noeve Grafx. Sa version anime est en cours de diffusion depuis le début de l’été sur ADN. 

© Sui Hutami/Futabasha Publishers Ltd, “Dungeon People”Production Committee2024

Cet animé est une jolie surprise qui passe relativement inaperçue pour le moment. De type seinen, il vous emmène dans un univers d’aventure et de magie. Certes la thématique est très à la mode : il s’agit à nouveau d’aventures d’une héroïne plutôt balèze dans un donjon avec des monstres. Mais à la différence des blockbusters dans ce domaine, l’ambiance est plutôt « cosy fantasy » avec une dimension entrepreneuriale (recruter des monstres, fabriquer des trésors et des armes, remplir à nouveau les coffres etc…). Le dessin contribue à rendre les personnages mignons, mais l’anime ne s’interdit pas pour autant quelques scènes de combat avec versement d’hémoglobine.

L’histoire met en scène Clay, une aventurière qui fait partie de la guilde des voleurs. Elle a été élevée et entraînée par son père pour devenir une aventurière. Or ce dernier disparaît un jour au 10e niveau du donjon qu’il explorait. N’ayant plus de nouvelles, Clay s’entraîne encore plus et explore à son tour le « Donjon de Antomulug » dans l’espoir de le retrouver. Lors d’un combat avec le boss du 8ème niveau, un des murs du Donjon s’écroule et fait apparaître Belle, la gérante des lieux. Clay découvre alors que le Donjon est administré dans l’ombre par cette jeune femme et que de nombreux personnages (nain, golems notamment) participent à son fonctionnement. Elle accepte d’être recrutée pour assister la gérante et peut-être aussi lui apporter de la compagnie… Mais Clay ne perd pas son principal objectif de vue : explorer le Donjon pour trouver son père.

Au cœur du Donjon, c’est la promesse de passer un moment simple, agréable et sympa pour la fin de ces vacances estivales, au bord de la piscine ou pendant le voyage du retour. Les épisodes s’enchaînent très rapidement, ce qui nous laisse un peu frustrés en attendant la suite.

Le site internet japonais de l’anime : https://dungeon-people.com/

Grendizer U (Goldorak U) : Les hauts et les bas du robot géant moderne 

par Elliot Tetedoie

Alors que le genre du robot géant est mort depuis bien longtemps à en croire certaines langues, 2024 est sans conteste une année chargée en production du genre. Code Geass : Rozé of the Recapture, Shinkalion : Change the World, Brave Bang Bravern !, Mobile Suit Gundam Seed Freedom en France, un nouveau film Zegapain au Japon… Ces titres sont certes presque exclusivement des suites à des licences déjà célèbres, mais ils témoignent d’un certain dynamisme contemporain du genre. Grendizer U, lui aussi, n’est pas une nouvelle série : vous le savez déjà sûrement, Grendizer est le nom japonais pour Goldorak, magnum opus inévitable du robot géant et de l’animation japonaise dans l’hexagone.

©Go Nagai/Dynamic Planning-Project GrendizerU

Grendizer U propose une version alternative modernisée de l’intrigue d’origine. Duke Fleed (Actarus), sous son nom terrien Daisuke Umon, est encore une fois un rescapé de la planète Fleed (Euphor) et se bat contre l’alliance Vega à bord de Grendizer (Goldorak). En tant que version moderne, la série abandonne le format épisodique originel pour adopter un aspect plus feuilletonnant : le cœur de l’intrigue se situe dorénavant autour des relations de Duke Fleed avec ses anciens compatriotes passés du côté de l’alliance de Vega, ainsi que sur le mystère quant à la véritable origine du robot titulaire.

Modernisé ne veut pour autant pas dire amélioré, et Grendizer U souffre de nombreux problèmes, notamment techniques et visuels : les robots en 3D écœurent toujours de nombreux spectateurs et les character design de Yoshiyuki Sadamoto (Evangelion, La Traversée du temps, …) s’éloignent, à raison, de la virilité des personnages d’origines dessinés par Kazuo Komatsubara et Shingô Araki, mais se révèlent beaucoup trop plats une fois l’épisode lancé. On peine aussi à suivre l’intrigue tant son caractère ramassé empêche de comprendre et de s’attacher aux personnages avant, parfois, leur mort prématurée. Faute également à un trop grand casting, repérable dès l’opening, efficace sur la série épisodique au long cours d’origine mais dont les personnages peinent à s’installer sur le format plus court que le remake emprunte, bien qu’on ne sache pas encore si la série durera une ou deux saisons.

Mais c’est au milieu de l’insignifiant que fleurissent, parfois, de jolies fleurs. L’épisode 6 de Grendizer U était ainsi animé par le Studio Z, entité formée en hommage au studio du même nom créé pour la première fois au début des années 70 qui aujourd’hui se concentre notamment sur l’archivage et la mise en valeur du travail de l’animateur légendaire Yoshinori Kanada. A circonstances extraordinaires, moyens extraordinaires : des vétérans de l’industrie comme Takeshi Koike, Kazuhide Tomonaga, Hirotoshi Sano ou Hideyuki Motohashi ont animé l’affrontement de robot de la semaine en 2D. Bien qu’il se révèle bien plus statique que l’animation 3D habituelle du remake, la finesse des détails et le dynamisme des poses témoignent d’un savoir-faire aujourd’hui presque oublié de la mise en scène de robot géant. On peut alors être tenté de pardonner le départ éprouvant de Grendizer U.

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