Pikmin : de grandes aventures à petite échelle !

Depuis leur arrivée sur GameCube en 2002, les jeux Pikmin n’ont rien perdu de leur charme. Le second opus est sorti deux ans après le premier sur la même console, mais les petits êtres se sont aventurés par la suite dans d’autres supports au fil des nouvelles générations, tels que les WiiU (Pikmin 3 en 2013), Nintendo 3DS (Hey ! Pikmin en 2017), smartphone (Pikmin Bloom en 2021) ou Switch (Pikmin 4 en 2023). La mécanique reste la même depuis deux décennies : explorer des contrées, aussi colorées que dangereuses, et résoudre des énigmes en prenant en compte nos ressources limitées, le tout en étant accompagné de loyaux petits végétaux sur pattes. Saurez-vous utiliser astucieusement leurs compétences pour ne pas en sacrifier inutilement ? Pour le savoir, plongeons dans ces hymnes à la beauté de la nature créés par Shigeru MIYAMOTO.

L’aventure commence !

Dans plusieurs publicités, les pikmins sont présentés comme grouillant notre monde. Par leur petite taille et leur grande timidité, ils seraient trop discrets pour que nous puissions nous en rendre compte. En avez-vous déjà croisés ?

Dans chaque jeu, nous incarnons un (ou plusieurs) astronaute(s) en quête de camarades à sauver, de trésors à collecter, de fruits à récolter et/ou de pièces pour réparer notre vaisseau. Dans le premier opus, nous incarnons le capitaine Olimar, qui a échoué sur la mystérieuse planète PNF-404. Dans le second, il y retourne pour rejoindre son collègue Louis. Ils réapparaissent dans le troisième opus, où nous suivons désormais un trio d’aventuriers : Alph, Brittany et Charlie. Par la présence de plusieurs protagonistes, les deux jeux proposent le mode multijoueur, permettant le recours à un emploi judicieux de l’alternance des commandes. Dans la version Pikmin 3 Deluxe, il est possible de reprendre le contrôle d’Olimar (qui n’est pas jouable dans la version classique).

Dans le dernier épisode en date, nous incarnons notre propre avatar (personnalisable) et nous sommes assisté d’un ami à quatre pattes, Otchin. Celui-ci est rempli de nombreuses fonctions une fois dressé par nos soins, tels creuser et récolter des objets, cueillir et transporter des pikmins, pousser des obstacles ou attaquer des ennemis. Il peut aussi nous servir de monture pour franchir des points d’eau ou sauter sur de hauts obstacles. Notre mission principale est de sauver nos coéquipiers, et un capitaine qui se serait de nouveau échoué sur PNF-404. Ainsi, chaque jeu propose ses propres mécaniques et ne cesse d’enrichir l’univers des petits êtres colorés.

Tous les opus se déroulent sur la même planète, dont le nom est un jeu de mots qui fait référence au code HTTP 404 (qui se traduit par « Page No Found »). L’oxygène présent étant toxique pour nos petits aventuriers, ils évoluent tous avec un scaphandre. Le décor peut rappeler la Terre par la présence d’objets qui nous sont familiers : canettes, fruits, capsules de soda, boites en carton… mais à une nouvelle échelle, les protagonistes ne mesurant que quelques centimètres de haut. Face à eux, les créatures aux allures d’amphibiens et d’insectes deviennent des prédateurs redoutables. Et attention Vous êtes limité par le temps ! Et les journées s’écoulent très vite. Si notre personnage ne fait pas attention, il peut perdre de précieuses heures et se mettre en péril s’il ne revient pas à son vaisseau avant la tombée de la nuit. Dans le premier opus, notre petit aventurier ne dispose que de trente jours pour partir de PNF-404 !

Prendre soin de ses Pikmins

La licence compte aujourd’hui 9 espèces de Pikmin différentes. Les jeux pouvant se jouer dans le désordre, il est recommandé pour les novices de commencer par le 3e ou 4e. Par leur grand écart d’année avec les autres opus, ils sont conçus pour progressivement habituer le joueur à leurs mécaniques. Le 1er jeu peut frustrer par sa prise en main limitée dans le temps imparti.

Chaque espèce de pikmin possède ses propres capacités. Dans le premier jeu, nous commençons notre aventure en rencontrant les pikmins rouges. Ils vont résister au feu, mais craindre l’eau (au contraire des pikmins bleus). Les pikmins jaunes sont les seuls à pouvoir manipuler les bombes, puis dans les autres épisodes à supporter la foudre. Ainsi, il faut adapter leur espèce aux situations rencontrées. Si l’on doit récupérer un trésor enfoui dans un lac, traverser un incendie pour retourner rapidement au vaisseau, fuir un ennemi trop puissant dans un champ électrique, la stratégie diffère.

Les pikmins sont une ressource précieuse car fragile. Il faut veiller à les éloigner de toute zone dangereuse et gérer efficacement leur quantité. Les ressources permettent de récupérer, grâce aux oignons, de nouveaux pikmins d’une couleur précise ou de celle de notre choix. Ainsi il faut privilégier un nombre à peu près égal de petits végétaux sur pattes de toutes les espèces et s’adapter selon nos besoins. Faut-il en priorité cultiver des pikmins bleus pour passer un obstacle mouillé ou des pikmins jaunes pour exploser un mystérieux mur ? Bien sûr, il n’y a pas de bonne réponse. Les mondes s’explorent progressivement dans l’ordre de notre choix et certains obstacles peuvent être franchis en combinant les pikmins de n’importe quelle couleur.

Au fil des jeux s’ajoutent de nouveaux compagnons de route. Hormis le premier jeu, où les actions doivent être aussi rapides qu’efficaces, chaque aventure vous laisse le temps d’évaluer chaque obstacle à votre rythme. Et dans le dernier épisode en date, Otchin pourra seconder (voir même remplacer) des Pikmins dans de nombreuses situations si vous en êtes à cours. En rejouant aux jeux, vous pourrez découvrir de nouvelles stratégies pour résoudre (ou contourner) un même problème et découvrir de nouveaux trésors ou décors ! Chaque opus se termine en respectant un quota précis de fruits, trésors ou pièces de vaisseaux. Mais il est possible d’atteindre cette fin de plusieurs façons. Découvrirez-vous tous les secrets que renferme chaque nouvelle escale ?

Bien plus qu’un jeu vidéo

Evènement sur le thème du jeu Pikmin Bloom. Il rappelle Pokémon, votre avatar évoluant et gagnant en niveau au fil de vos déplacements. En plus d’enregistrer nos nombres de pas au quotidien (comme Pokémon Or Heart Gold/Argent Soul Silver), Bloom se veut 100% coopératif.

La licence Pikmin possède son propre site internet. Celui-ci est régulièrement alimenté depuis 2023, année de sortie de Pikmin 4, et se développe étroitement avec les fonctionnalités de Pikmin Bloom tels que le tutoriel origami, des coloriages, des courts-métrages, des bandes dessinées et l’encyclopédie de la faune de PNF-404. L’application mobile a aussi son propre site internet et des comptes instagram (en anglais ou en japonais) pour informer les joueurs de leurs mises à jour. Des quizz vous permettrons de définir votre fleur idéale et vos connaissances de l’univers.

Vos objectifs dans Pikmin Bloom : faire pousser des pikmins et grossir leurs rangs en marchant toujours plus, récolter du nectar et des pétales en croisant un maximum de fleurs, détruire des champignons pour gagner des récompenses (certains ne peuvent être approchés que par une unique espèce de pikmin !) et surtout réaliser des challenges collaboratifs entre joueurs. Plus vous serez nombreux à attaquer le même champignon, plus vous aurez de récompenses chacun. Les objectifs de marches à parcourir et de pétales de fleurs à récolter ajoutent automatiquement des joueurs pour que vous soyez toujours 5 à les accomplir en même temps. Vous pouvez constater l’apport de chacun au fil des journées mais l’important est d’atteindre l’objectif ensemble ! Et pourquoi pas faire grossir sa liste de contacts ?

Le jeu prend en compte les communes visitées. L’emplacement des pousses de pikmins récoltés est enregistré. Les expéditions effectuées et les champignons détruits sont autant d’occasions de récolter des cartes postales. Ainsi vous pouvez conserver des souvenirs de vacances ! Autre fonctionnalité intéressante : la personnalisation des pikmins en leur attribuant des noms. Il peut arriver qu’un pikmin vous ramène une pousse dorée en lien à un évènement en cours ou une pousse un peu plus grosse que les autres contenant un camarade d’exception. Ils seront récoltés avec un accessoire : bijou, ticket, pièce… voire un petit déguisement ! Si par exemple vous détenez un pikmin avec des oreilles de lapin lors de l’évènement de Pâques, les champignons spéciaux pourront être plus rapidement défaits par leurs soins. Utilisez régulièrement votre application pour gagner l’amour de vos petits protégés (ils deviennent alors plus forts face aux champignons, et ils peuvent vous ramener des cadeaux). Grâce à ce jeu, en plus de la collection des pikmins en éditions limités et de la récolte des pétales de saison les plus rares, on peut individualiser chaque petite créature et s’y attacher d’avantage.

Un RTS unique en son genre

Dans le jeu DS, Olimar évolue dans différents niveaux en réunissant jusqu’à une vingtaine de petit compagnons de voyage par étape. Arriverez-vous à tous les récupérer en chemin ? Et à tous les garder en vie jusqu’à la fin de votre niveau ?

Les jeux Pikmin rentrent dans la catégorie des RTS (Real-Time Strategy, les jeux de stratégie en temps réel). On compte aussi dans cette classification Dune II, Warcraft, Age of Empire, Starcraft, Command and Conquer, Myth ou encore Black&White. Dans la majorité des jeux inclus dans ce genre, il est question de conquête de territoires. Leur gameplay principal se résume en trois points : explorer les territoires alentours pour amasser des ressources, développer sa cité et sa population, puis conquérir (voire raser) les villes alentours. En mode multijoueur, celui qui se développe le plus rapidement et qui fait le meilleur usage de ses ressources remporte la victoire. On peut aussi bien gagner en optant pour une armée petite mais pourvue des meilleurs éléments (notamment ceux que l’on sait les plus efficaces face à nos adversaires) ou en investissant sur une force armée variée et nombreuse.

Nos petits soldats végétaux, toutefois, ne partagent pas cette vocation. D’une part car nos petits astronautes ne rencontrent jamais d’autres aventuriers à qui s’opposer – dans Pikmin 3 et 4, les personnages rencontrés deviennent systématiquement nos alliés. Il n’est pas rare dans un RTS de conquérir des territoires pacifiquement, en s’alliant à d’autres civilisations (elles sont considérées comme obéissant sous notre joug). Pour cette licence, MIYAMOTO envisageait pour seule voie celle de l’harmonie. Les pikmins rencontrés en cours de route nous suivent fidèlement, sans jamais remettre en question nos ordres ni tenter d’y échapper. Ces compagnons loyaux se vouent à la défense de leur capitaine face aux créatures dangereuses, tandis qu’il va les éloigner des zones dangereuses, ce qui permet une symbiose entre le joueur et les braves petits végétaux.

Dans la licence Smash Bros, Olimar est jouable aux côtés d’autres icônes de la licence Nintendo. Comparé à Mario, Kirby ou Zelda, notre intrépide aventurier dépend beaucoup des Pikmins dans ses attaques. N’oubliez pas de surveiller vos stocks pour ne pas être à cours de munitions ! Et surveillez leurs couleurs, chaque espèce a des propriétés propres dans ce jeu aussi.

Les pikmins ne se limitent pas à la fonction de ressources, de munitions ou de soldats. Au fil du développement de la licence, l’équipe de Nintendo souhaite que l’on s’attache à nos petits amis fleuris. Avec Pikmin Bloom, notre relation aux pikmins passe un grand cap avec la possibilité de les individualiser. Ils se retrouvent dotés de particularités uniques et d’un passif unique avec le joueur. Ainsi ils sortent du rôle normalement attribué aux personnages de RTS : être des pions œuvrant pour la renommée d’une puissance supérieure, celle-ci ayant le droit de vie et de mort sur leurs têtes. Le joueur évoluant à leur échelle, et dans la peau d’un protagoniste de la même taille que ses troupes, on partage leurs inquiétudes et on œuvre pour le bien-être commun, ce qui fait de la licence Pikmin un hymne à la solidarité !

Pour aller plus loin

L’histoire de la licence Pikmin racontée par Conkerax

Des anecdotes quant au premier jeux par Le Fond de l’Affaire

Le speedrun de 12H des quatre jeux par Julgane
Le décorticage des musiques des jeux par After Bit
La comparaison des deux premiers jeux par Sire Red
Le let’s play du premier jeux et la présentation de la collection de Antistar
Un échange autour de la licence en compagnie de Conkerax par The Share Player

Marie jenck

Bien que touche à tout, je tend à me spécialiser dans les articles consacrés à la cuisine japonaises ou aux jeux vidéos. Si j'ai l'occasion de mettre en avant la licence Pokémon, l'amour des japonais pour la Normandie (et vice-versa) ou des sujets insolites ; comptez sur moi pour vous régaler en articles passionnants de gens passionnés.

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