Tokyo Xanadu eX+ : le méconnu de Falcom

Tokyo Xanadu eX+ est la réponse parfaite face aux fortes chaleurs. En effet, quoi de mieux que de passer des dizaines d’heures au frais plutôt que de transpirer à grosses gouttes ? Plus sérieusement, la saga des Xanadu existe depuis près de 30 ans et reste toujours méconnue du grand public. Voici donc le test 100 % découverte du portage Switch du jeu pour le faire découvrir au grand public.

Trailer / Opening de Tokyo Xanadu version Switch

Le passé de Tokyo Xanadu eX+

Avant de passer un long moment sur le gameplay et l’histoire de notre jeu du jour, il serait bon de faire une rapide rétrospective sur le reste de la saga. Remontons donc dans le temps, dans les magnifiques années 1980. C’est durant cette décennie que Falcom (de son vrai nom Nihon Falcom Corporation), éditeur et développeur de jeux vidéo, a été créé. Il s’est lancé sur le marché du PC en 1982 avec Galactic Wars. Petit studio développeur mais très productif, ce n’est pas moins de 16 jeux qui vont voir le jour au cours des deux années suivantes. Et parmi eux, un titre aujourd’hui fondateur du JRPG : Dragon Slayer, père spirituel des Ys, The Legend of Heroes (Trails) ou encore des Xanadu.

De Dragon Slayer à Xanadu

Jaquette du portage Game Boy de Dragon Slayer
Jaquette du portage Game Boy

Sorti initialement en 1984 sur PC-8801, Dragon Slayer est un dungeon-crawler et est considéré comme le tout premier Action RPG. L’histoire tourne autour d’un héros qui déambule dans un donjon et doit trouver toutes sortes d’armures et autres objets pour s’équiper et finalement faire face à un dragon… d’où son nom. Fort de son succès, plusieurs portages ont été faits comme sur FM-7, MSX ou encore Game Boy. Et c’est ce même engouement qui a permis à Falcom de développer une suite l’année suivante : Xanadu.

Sorti sur PC-8801, FM-7, MSX et bien d’autres supports, Xanadu ou de son vrai nom Dragon Slayer II : Xanadu, change totalement la formule. Fini les dungeon-crawler, le personnage se déplace maintenant de gauche à droite comme dans tout side-scroller qui se respecte. Cet opus est aussi le premier à mettre en avant le changement de statistiques des équipements et personnages ou encore le système de faim. Le héros va devoir manger de manière régulière pour ne pas mourir. Des mécaniques qui seront par la suite reprises dans d’autres divers titres.

Nouvelle saga, même direction

Jaquette de Xanadu Next

Outre son changement de gameplay, Xanadu initie aussi la nouvelle saga des Xanadu. Ainsi, en 1987 sort Faxanadu sur Famicom. Cet opus nous met dans la peau d’un héros sans nom qui se retrouve plongé dans un conflit entre elfes et nains. Ou plutôt entre elfes et monstres car une créature venu des étoiles, The Evil One de son nom anglais, a transformé les nains en créatures démoniques. C’est au joueur de parcourir les différents tableaux de ce side-scroller pour défaire l’entité malfaisante et sauver le monde. Faxanadu est un Action RPG très moderne dans sa formule, proposant une vue de côté ainsi que les jauges vie et de magie, le timer ou encore l’icône des items. Il a aussi un système de niveaux et d’expérience, le rapprochant des RPG plus traditionnels.

Mais bien que Faxanadu ait eu son petit succès, il a fallu attendre presque 20 ans pour avoir un nouvel épisode. C’est après cette longue disette que sort en 2005 Xanadu Next. Le jeu suit de près l’aventure de Dragon Slayer II, en étant un spin-off, qui nous fait incarner un chevalier désavoué qui va devoir réchapper à une malédiction… Seule solution, retrouver la mythique épée Dragon Slayer, une tâche des plus ardues.

Une version US 11 ans après sa sortie… il ne faut jamais désespérer.

Ce nouvel opus est le premier de la saga a être à la première personne et remet au goût du jour l’exploration de donjons comme aux origines. Retour également des puzzles, des boss, et de la vue de dessus. Les Xanadu font peau neuve et se rapprochent de la concurrence. On sent bien l’impact des The Legend of Heroes et Ys qui permettent un vent de fraîcheur… stoppé en pleine lancée pendant 10 ans !

Tokyo Xanadu eX+ chez Big N

C’est après une nouvelle pause d’une décennie que la saga resurgit. Et elle cherche par la même occasion à se renouveler. Le jeu délaisse alors le style héroic-fantasy médiéval pour une aventure urbaine prenant place dans notre monde. Mais Tokyo Xanadu conserve tout de même l’aspect donjon et aventure, l’ADN-même de la saga depuis depuis ses débuts. Mais ne nous éparpillons pas trop et commençons le test.

Image promotionnelle de Tokyo Xanadu eX+
Image promotionnelle de Tokyo Xanadu eX+ © Nihon Falcom Corporation. All rights reserved. Licensed to and published by Aksys Games.

Un portage inattendu…

Comme dit précédemment, le nouveau titre de la saga s’éloigne quelques peu de ses prédécesseurs. Sorti initialement en 2015 sur PS Vita au Japon, le jeu a eu droit à une version améliorée (oui comme pour les Persona) en 2016. La version internationale (entendez par là celle disponible uniquement en anglais) est sortie un an plus tard. Non il n’y a pas eu de faille spatio-temporelle et ce test est bien fait en 2024, car c’est le portage version Switch qui vient tout juste de sortir.

Pourquoi autant de temps après ? Certainement aux vues des récents titres de Falcom qui se retrouvent tous sur la console de chez Nintendo… mais aussi car une toute nouvelle traduction a été faite pour l’occasion. Ou alors parce que ce n’est plus Xseed Games mais Aksys qui possède désormais les droits. Ou encore (attention supposition) car une suite a été teasée très récemment et que remettre le jeu sur le devant de la scène fait toujours son petit effet !

… plus ou moins adapté à la Switch

La jouabilité du jeu est clairement des plus réussie… la plupart du temps. Oui, disons-le tout de suite, ce portage fait face à quelques défauts mais évacuons cela rapidement car le gameplay n’est pas l’aspect le plus important du titre, clairement. Et les problèmes concernes surtout le déplacement… mais pas comme on pourrait le croire en lisant juste ces quelques mots. En effet, les personnages peuvent se mouvoir de manière très fluides à l’aide du stick directionnel gauche et ce dans toutes les directions, tandis que le droit sert uniquement pour la caméra.

Non ce qui est dérangeant c’est que ces stick servent aussi de gâchettes L3 et R3… et autant cliquer sur le stick caméra pour locker une cible c’est cool, surtout que les doigts seront surtout sur les touches A, B, X, Y pour effectuer des attaques ou des sauts, autant l’autre stick ce n’est pas la même limonade. Oui le pouce va souvent riper et appuyer accidentellement et activer le mode rapide… pour mourir plus rapidement vu que les monstres bougent et attaquent plus vite aussi. Mais mis à part ce point, le portage est très bon, vraiment très bon !

Tokyo Xanadu eX+, découverte après l’apocalypse

Maintenant que l’aspect qui fâche est derrière, nous passons réellement au test en commençant par découvrir le synopsis du jeu.

Un séisme de forte magnitude a ravagé Tokyo et a bouleversé la vie de ses habitants il y a 10 ans de cela. La ville a depuis été reconstruite, et la vie a peu à peu repris son cours normal.

Mais un autre monde aux sinistres secrets se cache derrière cette métropole flambant neuve. Le tremblement de terre à l’origine de la destruction de Tokyo a en réalité été provoqué par l’émergence d’un monde obscur rempli de mystères et de dangers, l’Éclipse.

Il vous faut maintenant agir pour contrecarrer les plans des légions de l’Éclipse et protéger la paix !

Le héros de Tokyo Xanadu dans l'un des multiples lieux à visiter
Kou sur la place de la gare de Morimiya © Nihon Falcom Corporation. All rights reserved. Licensed to and published by Aksys Games.

Avec un tel résumé, tout un chacun est en droit de penser que le jeu se déroule à Tokyo. Et c’est le cas, mais pas comme on pourrait se l’imaginer. En effet, on ne visite ni Shibuya, ni Asakusa ou Harajuku. Le joueur, qui incarne Kou Tokisaka, va au contraire explorer Morimiya, un quartier fictionnel de la capitale japonaise, car des phénomènes proches de ceux qui se sont produits dix ans plus tôt se produisent de plus en plus. Au travers de cette enquête, il va être possible de mieux comprendre la catastrophe de Tokyo qui risque de détruire une nouvelle fois la ville !

Personnages à la Ys, à la Trails : les héros

Fort du succès des sagas Ys et The Legend of Heroes, qui nous présentent des héros divers et variés, Falcom a remis cela une nouvelle fois en proposant une palette de personnages hauts en couleurs. Ainsi, on découvre tout d’abord Kou, le héros adolescent courageux, qui n’hésite pas à sauver la veuve et l’orphelin. Bien qu’un peu fainéant, il n’en reste pas moins aussi valeureux qu’Adol ou Rean, ce qui permet de facilement s’y attacher. Il est celui qui aide son prochain sans rien attendre en retour, un preux chevalier mais dans un contexte moderne.

Il fait très rapidement la connaissance d’Asuka, une jeune étudiante qui vient d’arriver à Morimiya mais qui est en réalité une agente expérimenté cherchant à repousser l’Éclipse, le phénomène ayant ravagé la capitale japonaise une décennie auparavant. Réfléchie mais avec un certain tempérament, elle a un côté tsundere qui peut énerver certains. Le jeu permet de mieux la comprendre au fur et à mesure des journées qui passent.

Kou et ses amis, personnages de Tokyo Xanadu eX+
Kou discutant avec ses amis Jun, Ryota et Shiori durant la pause déjeuner © Nihon Falcom Corporation. All rights reserved. Licensed to and published by Aksys Games.

Les acolytes, les PNJ

Outre les héros Kou et Asuka, le joueur peut jouer, au bout d’un certain moment, avec de nouveaux personnages qui arrivent au fil des chapitres. Sora, amie et d’un an la cadette de Kou, entraînée par le grand-père du héros dans la dojo familial, est une combattante aguerrie combattant à l’aide de gantelets. Yuuki, un petit génie de l’informatique, arrive lors du chapitre consacré à la création de son application sur Xiphone (un smartphone sauce Xanadu). Il y a aussi Shio le délinquant au passé tumultueux et au grand cœur, la chef du conseil des élèves Mitsuki ou encore Rion l’idol qui sont également jouables et permettent de varier les gameplay. La version eX+ possède également des personnages jouables supplémentaires que nous vous laissons le soin de découvrir.

Outre les personnages jouables, il y a un grand nombre de personnages à qui parler tout au long de l’aventure. On est clairement sur un modèle de sociogramme comme on voit souvent dans les œuvres de Falcom ou ailleurs, style Persona à tout hasard. Leur parler régulièrement permet de mieux les connaître et de rassembler des informations dessus. N’hésitez pas à parler à tout le monde si vous les croisez, on ne sait jamais…

Une aventure urbaine… et en donjons

Résumé, personnages, okay. Passons à présent au découpage du jeu. Comme dans les Trails ou les Ys, Tokyo Xanadu eX+ se découpe en chapitres. Ces derniers sont eux-mêmes découpés en journées de jeu : généralement trois. Ainsi, le titre suit une ligne scénaristique assez classique mais diablement efficace. Le chapitre commence par une scène de vie quotidienne puis le surnaturel, l’Éclipse donc, commence à distordre la réalité et ce de plusieurs manières. Le groupe de héros doit ainsi enquêter en ville pour en apprendre davantage sur les problèmes que les habitants rencontrent (cela débloque parfois des quêtes) sur les différents lieux du jeu. Ces derniers se débloquent au fur et à mesure de la progression, ce qui permet de plus facilement connaître la topographie de Morimiya et les spécificités de chaque espace.

Par exemple, il y a énormément de marchands sur l’avenue marchande, les gens se promènent près du parc ou encore s’amusent sur des bornes d’arcade dans un quartier légèrement malfamé. Comprendre la topographie permet aussi de savoir où sont les boutiques les plus intéressantes pour l’aventure par exemple.

Plongeon en terre inconnue

Outre l’exploration de la ville, l’aventure est ponctuée d’exploration de donjons et donc de combats. Certains optionnels, d’autres obligatoires, il sera nécessaire de les terminer parfois plusieurs fois pour récupérer des denrées rares et optimiser l’équipe. De plus, bien se préparer en amont (équipement, accessoires, orbes…) est essentiel à la réussite de la mission en cours. Il faut donc équilibrer entre mages et attaquants au corps à corps, et les éléments à employer (feu, vent, métal, esprit, ombre) pour terminer les donjons ! Toujours regarder ses jauges et utiliser ses coups spéciaux et ultimes au bon moment peut faire toute la différence.

Dernière ligne droite avant la conclusion

Equipe derrière le titre

Terminons ce test en présentant quelques informations supplémentaires. Produit par Falcom et distribué non pas par Xseed Games mais bien par Aksys Games, Tokyo Xanadu eX+ a été dirigé par Takayuki Kusano (Ys VIII Lacrimosa of Dana, The Legend of Heroes : Trails into Reverie) et produit par Toshihiro Kondo (Ys VIII Lacrimosa of Dana, The Legend of Heroes : Trails into Reverie). Deux programmeurs phares du studio, à savoir Toru Endo (Ys Seven, Samurai Warrior 3) et Nobuhiro Hioki (Ys Origin, The Legend of Heroes : Trails of Cold Steel) sont aux manettes ainsi que trois scénaristes : Hisayoshi Takeiri (Ys Origin, The Legend of Heroes : Trails of Cold Steel), Yoshihiro Konda (Ys VIII Lacrimosa of Dana, Ys IX Monstrum Nox) et Syunsei Shikata (The Legend of Heroes : Trails of Cold Steel 1, 2 et 3).

Image indiquant qu'un ultime a été lancé
Asuka utilisant son ultime durant un combat © Nihon Falcom Corporation. All rights reserved. Licensed to and published by Aksys Games.

OST et seiyû

La musique a été composée par Hayato Sonoda et Takahiro Unisuga de la Falcom Sound Team. En ce qui concerne les seiyû, il est possible d’entendre Shintaro Asanuma (Kou le protagoniste, Nishiki Nishio dans Tokyo Ghoul, Ugetsu Murata dans Given), Yû Shimamura (Asuka la protagoniste, Yayoi Uenoyama dans Given, Shinobu Kawajiri dans JoJo’s Bizarre Adventure: Diamond Is Unbreakable), Manami Numakura (Rion, Kohaku dans Dr Stone, Brandish μ dans Fairy Tail) ou encore Toshiyuki Morikawa (Gorou le professeur canon, Julius Novachrono dans Black Clover, Mard Geer Tartaros dans Fairy Tail) pour ne citer que quelques noms.

Bonus

Enfin, Tokyo Xanadu eX+ c’est des personnages, des donjons et des chapitres bonus. Beaucoup de contenus supplémentaires et d’heures de jeu en plus, surtout pour le 100 %. Et cette version Switch offre tous les DLC qu’il fallait acheter sur PS4 – des cosmétiques mais aussi des objets pour bien démarrer la partie ! La version parfaite en somme.

Ce titre de chez Falcom est une excellent découverte. Il permet de se familiariser avec des mécaniques propres à la saga mais aussi avec celles des autres séries phares du studio japonais. Tranche-de-vie légèrement VN, RPG et conquête de donjons, le jeu propose un savant mélange de différents styles et offre une expérience bougrement divertissante. Journal du Japon vous recommande chaudement de la tester dès maintenant ! Et comme une suite a été teasée il y a peu, autant se préparer avant. Ici on table sur 2025, 10 ans de disette en réalité et les 10 ans fictifs si importants in game… Tout concorde en tout cas. Vivement Tokyo Xanadu 2 !

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