Gaming Memories X11 – Let’s Party Game !
Il faut chaud, trop chaud, et vous avez envie d’un jeu vidéo mais vous vous dites qu’un RPG ou un jeu d’aventure massif prennent trop de temps ? Un jeu de combat ou un shooter font trop suer à cause de l’adrénaline ? Alors nous avons ce qu’il vous faut ! Entre fun et non-sens, seul ou à plusieurs autour d’épreuves toutes plus absurdes les unes que les autres, le 11e numéro de Gaming Memories X vous conseille 2 ténors du party game orchestrés par Nintendo : Mario Party et WarioWare !
Mario Party : le jeu de l’oie façon Nintendo
Profitons des 4 ports manettes de la console !
Mario Party est une série qui dure depuis bien longtemps. Les plus jeunes d’entre vous la connaissent peut-être grâce aux épisodes les plus récents tels que Mario Party Superstars, mais la série a débuté sur Nintendo 64 en décembre 1998 ! Elle a été développée par Hudson Soft, que l’on connaît pour leur collaboration avec NEC sur la PC-Engine ou encore plus pour Bomberman, une série particulièrement conviviale à plusieurs.
On y joue, grossièrement, comme un jeu de l’oie. Chacun son tour, après en avoir déterminé l’ordre, les 4 joueurs jettent un dé qui détermine le nombre de cases qu’ils parcourent dans différents niveaux à thèmes. À la fin du parcours d’un joueur, un mini-jeu se déclenche, faisant s’affronter tous les participants en « chacun pour soi » ou parfois à 3 contre 1. Ces mini-jeux sont pour la plupart très simples et demande d’appuyer sur le bouton A au bon moment en ajoutant quelques directions par moment.
Afin de pimenter le tout, certaines cases sont vides et rien ne s’y passe en fin de parcours, mais d’autres sont piégées sur le chemin. Par exemple, Bowser peut vous infliger un mini-jeu au hasard et si la malchance vous frappe, il vous vole toutes les pièces engrangées au cours de votre route. Des vilains blocs ne vous laissent passer que si vous leur donnez 10 pièces. En rencontrant Toad, au contraire, vous pouvez gagner quelques pièces. Il y a plusieurs chemins sur le parcours et parfois, il est possible de changer de direction. Le but principal n’est pas de ramasser des pièces mais bien de récupérer des étoiles en échange de la monnaie du jeu. Et c’est celui qui en aura le plus à la fin du jeu qui remporte la partie.
Jeu de l’oie modernisé mais pas toujours bien optimisé
Très simple d’accès, Mario Party propose un petit nombre d’options à sélectionner avant de commencer une nouvelle partie, comme la durée d’une partie (en nombre de tours), le personnage du joueur et ses opposants par exemple. L’ambiance y est sympathique et bon enfant, mais on galère un peu à vraiment s’amuser les premières fois, le temps de comprendre réellement comment un mini-jeu se déroule malgré l’explication de Toad avant chacun d’entre eux. D’ailleurs, on aurait aimé pouvoir passer ceux joués par l’ordinateur exclusivement pour gagner un peu de temps…
Ces petits jeux sont variés, cependant, et respectent bien évidemment l’univers du plombier et sa clique. Chaque partie est un peu confuse, ne sachant pas trop où aller mais bien vite, on se réjouit d’avoir pris de l’avance sur ses concurrents… ou se désole d’être le bon dernier. Tout peut basculer assez vite ! Le rythme est malheureusement un peu mou par moment en solo à cause de ces moments où l’on se contente de poser la manette en regardant l’ordinateur jouer et c’est bien dommage.
D’autant plus que le côté visuel n’est pas ce qui marquera le plus. Graphiquement, et sans que cela ne soit catastrophique, cela aurait pu être mieux. La modélisation des personnages reste suffisamment bien faite pour qu’on les reconnaisse directement – mention spéciale à Bowser, plus immense que tous les autres ! On apprécie les niveaux à thèmes, centrés sur un personnage ou une série, pour plus d’immersion. Le jeu est nettement plus fun avec d’autres joueurs que seul. Et c’est bien là l’intérêt d’un party game !
C’est bien sous ces termes que la série a pu fleurir d’années en années : Mario Party compte désormais plus d’une quinzaine d’épisodes, consoles de salon et portables confondues. Le dernier en date est de 2022, ce qui présage que de nouvelles sorties viendront avec les consoles futures de l’éditeur, sans aucun doute !
WarioWare : quand l’absurde total rencontre le party game !
La force de la stupidité
WarioWare a vu le jour en 2003 sur GameBoy Advance. Pourtant, il tire son inspiration d’un autre jeu bien plus ancien de Nintendo, Mario Artist : Polygon Studio dérivé de Mario Paint, dans lequel il était possible de jouer à des mini-jeux rapides qui est la base du concept de WarioWare, en somme. Et visiblement, la façon de participer au développement était plutôt curieuse et folle, à l’instar du soft lui-même…
En effet, d’après une interview auprès de l’équipe derrière le jeu, des membres de Nintendo qui n’en faisaient pas partie pouvaient aussi ajouter leur grain de sel, car les idées de mini-jeux étaient visiblement… postées à certains endroits sur des post-its que tout le monde pouvait voir et pouvait laisser pour participer. Bref, une façon bien curieuse et intéressante de créer un jeu ! L’idée de porter Wario en tant que protagoniste principal est venue instinctivement, car il n’y en avait aucun autre à qui le concept convenait le mieux… Étant le genre de personnages à faire des choses idiotes sans réfléchir, il était tout trouvé.
Le but du jeu est extrêmement simple : comprendre quoi faire et le faire en un temps plus que limité (4 secondes maximum). Attraper, stopper, esquiver, shooter, mettre un doigt dans le nez, aider une princesse à renifler… Le bon goût et le non-sens sont de mise lors de ces mini-jeux qui consistent le plus souvent à appuyer sur le bouton A au bon moment, à tapoter ou à éviter quelque chose. Le joueur dispose de 4 points de vie pour compléter une série de mini-jeux qui se termine par un boss. Le mini-jeu échoue si l’on ne remplit pas la condition à temps (la limite de temps pour les compléter diminue au fur et à mesure que l’on progresse dans un ensemble de jeux) mais la partie continue tant que l’on a des vies.
Vidage de tête obligatoire
Le ton est donné immédiatement et définitivement. Les adjectifs « crétin », « idiot » et « débile » deviennent les maîtres-mots du jeu, aux cotés bien entendu de « fun ». Il n’y aucun sens à ce que l’on fait dans ce jeu : on a juste à appuyer sur les bons boutons au bon moment et se marrer devant l’incroyable ingéniosité dans la crétinerie dans laquelle la production baigne. Ne le prenez pas de travers cependant : ce ne sont pas des insultes dans le cas de WarioWare mais bien des compliments, pour cet univers déjanté absolument génial dans son idiotie ! On se marre, on apprend les mini-jeux pour les compléter, on se marre à nouveau, on lâche un « oh non ils n’ont pas osé ! » et… si, ils ont osé. Videz votre tête, oubliez toute logique et intelligence et laissez juste votre sens de l’humour et vos réflexes parler !
L’ambiance globale est assez fofolle en elle-même, avec la pléthore de personnages hauts en couleurs qui vont nous proposer ces mini-jeux. Jimmy le danseur de disco ringard et accro au téléphone portable, Mona la folle de vitesse éternellement en retard pour son travail à défier la police sur son scooter ou encore 9-Volt le gamin addict de jeux Nintendo avec son casque digne du Professeur Sakamoto et plus encore, on en a pour tous les goûts et on appréciera finalement la diversité dans les genres d’ambiance des personnages. Comment, en bons fans du Japon, ne pourrait-on pas aimer l’ambiance ninja traditionnel dans laquelle les petites Kat et Ana baignent ?
Alors, bien sûr, vous l’aurez compris mais il faut aussi laisser de côté tout sérieux et espoir d’un jeu travaillé. On parle de Wario, cet espèce de gros flemmard seulement intéressé par l’argent, qui a créé ce jeu avec ses sales mains. L’ambiance est donc épurée, les graphismes des mini-jeux simplistes (ce qui leur donne aussi tout leur cachet !) tout comme le côté sonore qui colle parfaitement à ce qui se trouve à l’écran. Là encore, comment ne pas sourire devant les bruitages clichés, les défis directement repris de jeux NES et encore cette musique enka qui surprendra obligatoirement dans la série des ninjas ? C’est, tout bonnement, du génie et comme tout génie, on aimera ou non, bien entendu. Mais seul ou avec quelqu’un, WarioWare s’avère être une petite perle du minigame, unique en son genre.
WarioWare s’est un peu imposé comme une sorte de vitrine d’exposition technique pour les consoles Nintendo… à sa façon. En effet, le premier épisode exploite le petit support portable qu’est la GameBoy Advance à la perfection et quelques mois plus tard, un second opus arrive sur GameCube. On l’aura deviné, cette version ne permet plus de jouer à quelques jeux à deux mais propose une pelletée de nouveaux défis jusqu’à 4, avec tous les coups bas et alliances silencieuses et traîtrises qui vont avec ! On se souviendra de ce mode fantastiquement idiot où gagner les mini-jeux n’est pas le point… Ce sont les applaudissements des autres joueurs en conclusion qui déterminent si l’on gagne ou non !
Nous nous contenterons de revenir plus en détail sur cet exemple représentatif de ce que sera le reste de la série, mais le second sur GBA, par exemple, possédait une bille dans la cartouche pour de nouveaux défis basés sur l’inclinaison de la console. L’épisode sur Wii utilise la wimmote et le nunchuk sans surprise… Bref, que de joyeusetés et comment mêler nouveautés techniques spécifiques et fun ! Un bel exemple d’utile et d’agréable à la fois.
Les party games sont nombreux dans le paysage vidéoludique. Et avec ces deux séries, Nintendo a su le marquer à sa façon. Seul ou à plusieurs, il y a de quoi faire et juste s’amuser. Idéal pour passer le temps et se détendre, c’est parfait pour des vacances d’été, en somme…