Luigi’s Mansion 2 HD : on repasse l’aspi ?
Alors qu’on parle de plus en plus de début 2026 pour avoir un 4e opus à Luigi’s Mansion, sur la future nouvelle Switch, et qu’un film serait en cours de production chez Illumination, Nintendo continue de faire vivre le frère de Mario. Depuis le 27 juin, la saga s’étoffe avec un « nouveau » venu : Luigi’s Mansion 2 HD. Onze ans après sa sortie, et 5 années après le 3e opus, Shigeru MIYAMOTO et sa team ont donc décidé de nous proposer un été dans les manoirs, usines et autres lieux abandonnés et fantomatiques.
Nous avons donc ressorti notre aspirateur pour partir à la chasse aux Boos et aux toiles d’araignées en compagnie du plombier vert… de peur !
La lune noire a disparu : K.Tastroff !
Luigi’s Mansion 2 HD reprend à la lettre le scénario de l’original sur 3DS. Notre héros malgré lui est appelé à la rescousse par un scientifique excentrique spécialisé dans l’étude des fantômes : le professeur K. Tastroff. Ce dernier a, à nouveau, besoin d’aide pour rétablir la paix dans la Vallée des ombres. Ces lieux, des manoirs et chalets aux usines désaffectés en passant par des serres abandonnées, étaient autrefois paisibles grâce à la Lune noire, un artefact mystique qui apaisait les esprits errants. Cependant, quelqu’un (ou quelque chose !) est venu briser cette Lune en plusieurs morceaux, rendant les fantômes agressifs et menaçants.
Luigi doit donc explorer cinq lieux distincts pour retrouver les fragments de la Lune noire et capturer les fantômes qui sèment le chaos. Pour accomplir son effrayante tache, notre moustachu est armé de son fidèle Ectoblast 5000, un aspirateur modifié capable de capturer les fantômes, et de sa 3DS (qui remplace la Game Boy dans la version 2013) pour communiquer avec le professeur et localiser les esprits. Luigi part donc à l’aventure dans les profondeurs des manoirs, les genoux tremblants et la main fébrile, pour restaurer l’harmonie.
Le scénario n’a donc rien de bien compliqué, pour ne pas dire qu’il est simpliste, mais on connait maintenant bien les aventures ectoplasmiques de Luigi (et celles des frères Mario) : on fait simple sur le pitch car c’est le jeu et l’univers qui comptent avant tout !
Who you gonna call ? Ghosbusters !
Commençons par parler du jeu lui-même. Pour ceux qui connaissent, on la fait rapide. Vous avez donc un aspirateur, le fameux Ectoblast 5000 qui vous permet de capturer des fantômes en les aspirant. A vrai dire, avec votre gâchette droite, l’Ectoblast aspire un peu tout ce qui lui passe sous le balai : animaux, déchets, rideaux, nappes, toiles d’araignées, sans oublier bien entendu des pièces, des billets, des lingots et des joyaux : Dyson et Rowenta peuvent aller se rhabiller !
En ce qui concerne les fantômes, les animaux menaçants et les pièces, le principe est simple : tout doit finir dans le sac de l’aspirateur, que vous viderez à chaque fin de niveau pour faire le point sur votre butin. Néanmoins, nos amis les spectres ne se laisseront pas faire, tentant de se carapater avant de se faire avaler : il faut d’abord les étourdir, souvent avec votre lampe de poche, le spectroflash, que vous chargez avant d’aveugler vos ennemis. Ces derniers comprennent bien vite votre petit jeu et vous les verrez rapidement affublés de lunettes de soleil, de casques de soudeur, de miroirs ou de pelles pour se protéger des rayons. L’ingéniosité et la roublardise des ces esprits (et de l’esprit des développeurs du soft) permettent d’éviter la lassitude.
Ensuite, une fois que vous avez prouvé que c’est bien vous le plus malin des deux en aspirant leurs lunettes ou casque de protection, il faudra passer à la capture. Chaque fantôme à une barre de vie, plus ou moins remplie, que vous devrez réduire à zéro en tirant le fantôme vers vous, façon Ghosbusters. Mais chaque ectoplasme est rarement seul, et ceux qui ne sont pas en lutte directe avec vous profiteront de votre combat acharné avec leur camarade pour venir vous coller des baffes… et vous faire lâcher prise avec votre proie initiale. Il faut donc réussir à manœuvrer du stick pour tirer vers vous votre adversaire tout en évitant les autres.
Au bout d’un moment, vous comprendrez le petit truc qui va mettre du sel à ces phases d’action : essayer de regrouper les fantômes pour tous les aspirer d’un coup, avec moins d’ennuis et souvent un petit bonus à la clé, en pièces ou en cœurs. Mais ce n’est pas si facile que ça a en à l’air… d’autant que vos accessoires ne sont pas toujours maniables ou précis et on peut pester sur le plombier lorsque l’on essaie de le faire se déplacer tout en visant un ennemi et en appuyant sur une voire deux commandes. Quelques heures sont nécessaires pour palier à ces difficultés mais elles demeurent un petit grain de sable dans le plaisir du jeu qui reste, pour autant, globalement positif.
Exploration, observation, aspiration !
Si toute cette partie action du gameplay n’est pas nouvelle, elle vient s’enrichir d’une partie exploration / réflexion plus fournie dans cette nouvelle mouture. Votre aspirateur n’est pas fait que pour aspirer des ennemis, il va aussi avoir de très nombreux usages comme, ô surprise, faire le ménage !
Mais Luigi n’est pas vraiment une fée du logis comme les autres : il va certes aspirer les toiles d’araignées et des monceaux d’ordures (où l’on trouve souvent pièces et lingots, ça donne envie de sortir les poubelles), mais son aspirateur va surtout lui servir pour activer des mécanismes en aspirant des chaines par exemple, ou encore en aspirant des objets façon ventouse. Il pourra dès lors les transporter d’un point A à un point B, comme ces nombreux seaux que vous pourrez remplir pour aller ensuite arroser des plantes, ou encore ces boules de toiles d’araignées que vous allez enflammer sur une bougie pour aller réduire en poussière d’autres obstacles. L’Ectoblast 5000 pouvant à la fois inspirer ou expirer, vous pourrez aussi vous en servir comme d’un fusil ou… d’une montgolfière !
Et ce n’est pas fini car notre machine à tout faire est accompagnée de deux accessoires fort utiles : le spectroflash évoqué plus haut ne servira pas qu’à éblouir les fantômes mais aussi à faire fleurir des plantes ou activer des récepteurs photosensibles. A ses côtés, l’indispensable Révéloscope vous permettra de découvrir des éléments rendus invisibles par certains fantômes, qui sont dirigés par les Boo, ces ennemis bien connus de Mario, qui ont toujours cette fâcheuse tendance à disparaitre.
Il va donc falloir explorer, observer et… réfléchir, pour venir à bout des différents niveaux et tenter de les finir avec la note maximale : en étant rapide, en évitant de vous faire toucher et en trouvant le plus de bonus possibles. On note d’ailleurs la présence de gemmes, une douzaine par maison, dont quelques-unes sont très bien cachées. Ajouter à cela le fait que les pouvoirs de votre aspirateur vont progresser petit à petit, et vous aurez une bonne raison d’aller retester certains niveaux pour trouver les gemmes, faire un meilleur score pour débloquer les 3 étoiles ou débusquer le Boo caché. Car il y a ça aussi : si vous mettez la main sur chaque Boo dans chacun des 5 niveaux d’un lieu hanté, c’est un niveau secret qui vous attend !
C’est comme le ménage, on n’a pas envie de s’y remettre
Le jeu est donc d’une véritable richesse. Il s’avère aussi moins ardu que dans la version d’origine : les dégâts infligés sont moins sérieux, ce qui nous permet d’éviter le KO. Car ce Game Over a des conséquences : il faudra recommencer le niveau depuis le début ! Sachant que ces derniers peuvent prendre entre 15 minutes et une petite heure si l’on butte sur une énigme, devoir le reprendre depuis le début s’apparente parfois à une sacrée purge. Cela dit, les combats n’en ont que plus d’enjeu : surtout NE PAS MOURIR !! Ou alors réussir à trouver le petit os doré, qui vous offre le suprême avantage d’une seconde vie. Ouf !
Blague à part ce défaut révèle ce qui va être, finalement, l’écueil le plus gênant du jeu : sa répétitivité. Comme nous l’avons dit, il y a beaucoup à faire dans Luigi Mansion, mais ceci implique de tourner en rond pendant de nombreuses heures dans les mêmes pièces et les mêmes couloirs. Pour chaque lieu hanté, chaque niveau possède sa petite partie en plus, la plupart du temps, mais aussi beaucoup en commun avec les niveaux précédents, d’autant que le jeu utilise un mécanisme classique : j’active un mécanisme en A pour ouvrir une porte en B, pour aller activer un nouveau mécanisme en A, et ainsi de suite.
Le jeu n’abuse pas de ce système d’allers-retours mais il est présent et il faut avouer que, si vous refaites le niveau parce que vous venez de mourir dans un combat avec les fantômes, se retaper encore ces même tableaux n’est pas le moment le plus agréable de votre partie. De quoi vous faire hésiter à retourner sur certains niveaux si c’est juste pour tenter le perfect ou vérifier si la dernière des gemmes qui vous manque ne serait pas dans CE niveau-là. Oui car certaines pièces d’un lieu hanté seront accessibles dans un niveau, mais pas forcément dans un autre.
Et puisque l’on parle des quêtes annexes, ajoutons le mode en ligne. Trois modes sont disponibles, comme en 2013 : le Contre-La-Montre, le mode Chasse et la récupération des Ectochiens. Le mélange de coopération et compétition dans le jeu à plusieurs est intéressant mais globalement, ces modes un peu plus relevés que la quête principale vous lasseront sans doute assez vite de par leurs salles et leur boss répétitifs.
Gentiment horrifique, drôlement sympathique
Heureusement, l’ambiance de Luigi’s Mansion 2 HD vient contrebalancer nettement le point précédent. Dans cette version en haute définition, le travail de modernisation est surtout visible sur le modèle OLED de la Switch. Les jeux de lumière sont prenants et on s’immerge rapidement dans l’aventure. On salue aussi la bande-son et les bruitages vraiment bien travaillés, dont certains ont été ajoutés pour cette nouvelle version.
Au delà de la technique, qui propose donc une mise à jour assez réussie, le rôle joué par Luigi d’anti-héros ou plutôt de héros malgré lui, s’imbrique avec le visuel et la bande-son pour créer une ambiance comico-horrifique qui emporte dès les premiers instants l’adhésion du joueur. Mort de peur du début à la fin, Luigi tente de se rassurer et de passer pour un modèle de courage mais il n’est pas Mario, et c’est tant mieux : il n’en est que plus sympathique. De leur côté, les fantômes ont bien compris a qui ils avaient à faire et ne lui laissent aucun répit. Une ambiance de farce et de petits gags surprises en font un jeu où, sans pour autant se tordre de rire, on sourit bien souvent : le joueur s’amuse des frayeurs et des mésaventures de son protagoniste principal. Quant à celui qui tient la manette, à moins d’une phobie des fantômes et des araignées, il est peu probable que vous bondissiez d’effroi sur votre canapé si vous avez plus de 12 ans. On respecte la saga Mario en proposant un jeu qui peut être joué de 7 à 77 ans sans aucun souci.
Luigi’s Mansion 2 HD n’est donc pas un simple portage de la 3DS à la Switch, 11 ans plus tard. La dynamique de jeu reste toujours simple et efficace, et la jouabilité, même si elle est perfectible, est étoffée par un contenu d’une grande richesse, un héros toujours aussi drôle malgré lui, et une immersion fort agréable dans un monde de fantômes pour tout public. Pour autant, nous le conseillons exclusivement aux néophytes qui n’ont pas eu l’occasion de jouer à l’original car la répétitivité du jeu est son talon d’Achille, d’autant qu’il existe aussi un Luigi Mansion 3 un cran au dessus techniquement.
Mais si vous ne l’avez jamais essayé, et surtout si vous rechercher un jeu à jouer en famille ou à offrir à vos enfants, Luigi’s Mansion 2 HD sera un sympathique compagnon pour votre été !
Et pour ceux qui seraient tentés de tester le 3e opus, jetez un œil à notre test ci-dessous :