5 mangas d’horreur pour de longues nuits blanches !

Les longues soirées d’été propices à la lecture au grand air pointent enfin le bout de leur nez, et c’est l’occasion parfaite pour se plonger dans des récits flippants où se mélangent le sordide et les abominations… Soupoudrez le tout de gore et de macabre, et voilà que Journal du Japon vous sélectionne 5 mangas d’horreur pour de longues nuits blanches !

Le Poinçonneur – Yuhei SUZUKI

Résumé : « Vous avez intérêt à valider votre ticket ! Un homme à l’allure étrange, habillé comme un agent de compagnie ferroviaire, erre dans les gares et les trains nippons. Quiconque croise le chemin de cet être terrifiant, doté d’une immense paire de ciseaux, meurt à la prochaine gare d’une manière horrible. Tsukiko, une étudiante vivant une vie modeste sur le campus, se trouve avec son petit ami dans le train et pense l’avoir aperçu… Ils doivent donc fuir… et vite ! »

Tsukiko est une jeune femme pas comme les autres : belle et douce, les regards se tournent facilement vers elle. Pourtant, elle est peu entourée et semble toujours triste. La raison de cette morosité permanente, c’est sa faculté morbide qui la rend si différente : Tsukiko voit les morts.

Vivre avec un tel fardeau lui pèse au quotidien, d’autant plus qu’elle n’a jamais eu le courage de confier ce secret à quelqu’un. Et voilà que son petit ami lui reproche de ne jamais sourire, la menaçant alors de la quitter. Tsukiko se décide à lui raconter qu’elle voit une créature effrayante, munie de grands ciseaux, rôder dans le métro et qu’elle la soupçonne d’être la meurtrière d’une jeune étudiante dont le corps a été retrouvé quelques jours plus tôt…

S’ouvrant sur une scène des plus macabres, Le Poinçonneur annonce très vite la couleur : cette créature dont personne ne sait rien est violente et sans limite, et elle semble tout particulièrement attirée par les jeunes femmes… Dans l’univers flippant proposé que nous propose Yuhei SUZUKI, différents personnages présentent des facultés occultes, plus ou moins puissantes. La créature a donc été repérée, et elle a même été nommée : Le Poinçonneur. Mais qui est ce fantôme qui parvient à entrer en contact avec les vivants ? Pourquoi s’est-il lancé dans cette série meurtrière ? Cherche t-il quelqu’un ? Et, surtout, Tsukiko et les autres parviendront ils à l’arrêter ?

Le Poinçonneur est un titre terminé en 3 tomes, dont le dernier est prévu pour août 2024 chez Omaké Books. Plus de détails sur le site de l’éditeur.

Le cadavre vivant – Hideshi HINO

Résumé : « Un homme se réveille sur une plage, il ne se souvient de rien mais une odeur nauséabonde lui rappelle que… son corps est en décomposition ! Après avoir été arrêté par la police, il est emmené à l’hôpital où des chercheurs lui font subir toutes sortes de traitements pour ralentir la pourriture qui le ronge. Dans l’espoir de découvrir son identité et de guérir sa putréfaction, il endure les douleurs les plus atroces. Mais un jour, il abandonne tout espoir et fuit de l’hôpital ! Saura-t-il trouver les réponses à ses questions ? »

C’est sous la patte caractéristique de Hideshi HINO qu’un pauvre homme se voit offrir le pire des cadeaux empoisonnés : une seconde chance de rester en vie, mais dans un corps qui se décompose. D’abord étonné de voir les réactions des passants qui le fuient dès qu’ils l’aperçoivent, l’homme comprend très vite que quelque chose cloche. Il ne se souvient de rien, ni de qui il est, ni de ce qu’il fait là, et encore moins de comment il s’est retrouvé dans cet état. Très vite pris en charge par une équipe médicale qui y voit l’occasion d’expérimenter, le pauvre homme met tous ses espoirs dans une réelle résurrection afin de retourner à sa vie d’avant.

Sur un ton plutôt léger, Le cadavre vivant propose une atmosphère assez particulière : malgré l’horreur qui touche ce pauvre homme, la comédie y trouve sa place, apportant une touche d’humour au destin tragique du héros. Pourtant, ce second souffle que notre mystérieux protagoniste se voit offrir devient rapidement une source de souffrance et d’errance, amenant petit à petit ce cadavre vivant à remettre en question sa volonté de rester en vie… Après tout, où se trouve réellement sa place ?

Le cadavre vivant est un one-shot publié en France aux éditions IMHO. Plus de détails sur le site de l’éditeur.

L’abomination de Dunwich – Gou TANABE

Résumé : « Dunwich, village en déliquescence aux confins de la Nouvelle-Angleterre, fait l’objet de nombreuses rumeurs. On dit que les cercles de monolithes au sommet de ses collines étaient jadis le théâtre de rites terrifiants… En 1913, la naissance de Wilbur est un mystère de plus sur cette terre maudite. Sa mère est une albinos aux airs de sorcière, et l’identité du père est tenue secrète par le patriarche Whateley, qui assure qu’il s’agit d’un être supérieur, différent de tout ce qu’il connaît…Les voisins le croient fou, néanmoins le faciès animal du jeune garçon semble appuyer ses dires. Sans compter qu’il grandit à une vitesse fulgurante… »

C’est sous la plume de Gou TANABE, qui signe cette adaptation des chefs-d’œuvre de Lovecraft depuis le début, que nous pénétrons dans la ville délabrée de Dunwich au fin fond des Etats-Unis. Devenue bourgade arriérée, la cité va petit à petit passer pour le lecteur de décadente à malaisante, avant de devenir glauque et angoissante puis finalement dévastée et terrifiante.

Dix ans après les débuts de la saga au Japon, le mangaka maîtrise désormais son sujet avec brio et aisance, tant dans la composition des planches, dans les regards parfois énigmatiques, parfois terrifiés. Il joue aussi à merveille avec la narration, lors d’introspections rares mais puissantes ou dans des silences qui laissent la place à l’imagination inquiète du lecteur. En découle des ambiances grises et pesantes, avec de vastes décors lugubres où le soleil ne brille jamais de manière sereine. Les animaux y semblent toujours inquiets, sur la défensive. L’indicible et le dégoulinant capture notre regard entre curiosité addictive et dégout.

La terriblement sinistre demeure des Whateley incarne le fond de l’abime dont remonte progressivement l’abomination. On y rencontre d’abord un grand-père possédé qui perpétue des rites et qui possède d’étranges cicatrices, puis sa fille dévouée corps et âme aux ténèbres, se baladant nue la nuit près des pierres et des autels, au sommet des collines rondes. Et enfin ce fils anormalement mature et intelligent, sur lequel se braque rapidement les projecteurs… avant que ces derniers ne suggèrent que ce rejeton des forces obscures n’est finalement pas le plus à craindre. Palier après palier on s’éloigne de l’humain et l’on comprend que quelque chose rode, immense et invisible, plus fort et plus ancien que nous… que ce quelque chose veut être libéré, et que l’infame odeur, le grondement des collines, les nuées des engoulevents ou la poix visqueuse qui constituent sa trace ne sont rien par rapport à ce qui nous attend…

L’abomination de Dunwich est une œuvre en 3 tomes, dont le dernier est prévu pour le 5 septembre prochain aux éditions Ki-oon.

Junji ITO – Le déserteur

Résumé : « Un déserteur se terre dans le grenier d’une famille qui lui cache une terrible vérité, une jeune secrétaire se rend dans la villa de son patron pour prendre part à un horrible festin, un écrivain débutant craint de se faire remplacer par le double maléfique qui peuple ses cauchemars, des centaines de nourrissons à travers tout le pays sont mystérieusement enlevés toutes les nuits… »

Trois ans après la sortie de Tomie aux éditions Mangetsu, l’éditeur revient en cet été 2024 avec les premières nouvelles du maître de l’horreur, Junji Ito, publiées en parallèle de Tomie dans le célèbre Gekkan Halloween.

Le Déserteur est donc une compilation d’histoires courtes toute particulière, puisqu’elle regroupe 12 histoires qui datent de plus de 30 ans : de juillet 1987 pour la plus vieille, Bio House, jusqu’à novembre 1990 avec Le village des sirènes. On y retrouve alors les traits caractéristiques des débuts de l’auteur, nous renvoyant directement à la même époque des débuts de Tomie, et l’on observe l’évolution des dessins au fur et à mesure que les années passent grâce aux différentes histoires qui se suivent, pour la plupart, par date de publication.

Explorant de multiples thèmes tels que les vampires, la guerre ou les relations familiales, pour ne citer qu’eux, Junji Ito s’amuse ici à toucher à tout, rendant toujours aussi inattendu l’horreur qui va s’abattre sur les différents protagonistes. Comme toujours avec les recueils de Junji Ito publiés par Mangetsu, on ne peut que s’étonner de l’incroyable imagination de l’auteur pour parvenir à nous offrir des histoires tout aussi terrifiantes que passionnantes, qui ne laissent jamais indifférents.

Le Déserteur est une one-shot publié chez Mangetsu. Plus d’informations sur le site de l’éditeur.

La collectionneuse – Yôsuke TAKAHASHI

Résumé : « La collectionneuse, qui doit son titre à la première histoire de ce livre, reprend les nouvelles du recueil Hebi-onna hajimemashita (Je suis devenue une femme-serpent) de Yôsuke Takahashi paru en 2013 et d’une sélection de 11 autres histoires courtes du même auteur publiées dans Yû – Ghostly Magazine entre 2013 et 2018. On y trouve tout ce qui fait le succès de ce mangaka, à savoir un mélange de mystère et de fantaisie qui sait attiser la curiosité du lecteur pour le morbide. Yôsuke Takahashi joue avec le registre des histoires d’horreur, appelées kaidan en japonais, et avec les nombreux yôkai, fantômes et créatures qui les peuplent. Vous vous surprendrez à être captivé dès les premières cases de ces histoires courtes ! »

On reste dans le thème des recueils avec La Collectionneuse de Yôsuke TAKAHASHI qui nous propose pas moins de 30 histoires où se mélangent l’angoisse, l’incertitude, l’horreur, mais aussi le fantastique et l’absurde.

Composées de seulement 4 à 6 planches chacune, les histoires contées ici sont parfois silencieuses, avec une absence de dialogue. Elles sont parfois érotiques, parfois horrifiques, parfois gores,… L’auteur explore et s’amuse, nous mettant face à face avec l’effroi dans certains cas, puis rendant cette confrontation plus induite dans d’autres…

L’horreur n’est alors pas là pour faire simplement peur, elle vient questionner sur les choix de vie, les sentiments ou encore les parcours des différents protagonistes. Ces derniers, d’ailleurs, sont monsieur et madame tout le monde : avec des personnages très similaires les uns des autres, au sein d’une même histoire ou bien entre différentes histoires, l’auteur nous renvoie à la réalité que tout peut arriver à n’importe qui, n’importe quand.

La Collectionneuse est un one-shot publié aux éditions IMHO. Plus de détails sur le site de l’éditeur.

En attendant la prochaine sélection d’horreur prévue pour octobre à l’occasion d’Halloween, nous espérons que vous avez trouvé ici des titres qui vous donneront envie de vous plonger dans ces histoires si particulières et atypiques !

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