Tanuki, Bambou et Yôkai : le folklore japonais s’invite dans les jeux de société !
Qui dit été dit vacances et longues soirées : quoi de mieux pour se plonger dans les nouveautés de l’univers du jeu de société, et plus précisément des jeux inspirés du Japon ? Pour cette nouvelle sélection estivale, Journal du Japon vous embarque dans les campagnes japonaises à la rencontre de son folklore si atypique. Tanuki, Bambou, Yôkai… Voici 3 jeux de société inspirés du Japon pour tous types de joueurs !
3 jeux de société direction le Japon !
Tanuki – Synapses Games
On débute cette sélection de jeux Japon par un petit jeu de cartes malin : Tanuki de Cole Smith, édité par Synapses Games. Comme le nom vous laisse le présager, vous incarnez ici différents tanuki, cette espèce de raton-laveur que l’on retrouve dans le folklore japonais pour être un yôkai assez particulier. En effet, espiègle, celui peut changer de forme à sa guise, mais il se distingue surtout par… ses énormes testicules ! Ceci dit, ici, pas de ça : nos tanuki sont kawaï à souhait et se contentent d’endosser différents rôles aux travers de petits costumes tout aussi kawaï. Ces rôles, ce sont des personnages ou des actions que l’on va piocher et jouer à tour de rôle. Le but : récolter des bambous, et être celui qui a le plus de bambous à la fin de la partie ! Pour cela, rien de plus simple : avoir le plus grand jardin ! Ou peut-être le meilleur voleur ?
Mécanique
Tanuki se joue en 3 saisons : le printemps, l’été, et l’automne. Le printemps est le début de la partie, l’été annonce un renouveau, et l’automne sonne la fin. Tous les joueurs débutent la partie avec 3 cartes en jeu : un samouraï et deux jardiniers. Les jardiniers permettent de récolter un bambou à chaque fin de tour, et le samouraï permet de protéger ces jardiniers de toute éventuelle attaque. Au début de la partie, seul un des deux jardiniers est actif. Le second n’est activé que lorsque l’été arrive (c’est-à-dire lorsqu’une première carte saison entre en jeu). Après avoir constitué son jardin de départ (un samouraï et un jardinier actif, donc), chaque joueur reçoit 3 cartes qu’il garde secrète dans sa main. Ces cartes peuvent être de deux natures différentes : un personnage, ou une action.
Un personnage est une carte que l’on vient déposer dans son jardin et qui offre certains avantages : la famille de jardiniers, par exemple, permet de récolter 2 bambous à chaque fin de tour, au lieu d’un seul. Le shogun, lui, permet de piocher deux cartes au lieu d’une à la fin de son tour, et de choisir celle que l’on souhaite garder, en reposant l’autre dans la pioche. Les personnages sont permanents : leur action est effective tant qu’ils sont présents. Une action, en revanche, est éphémère et ne se réalise qu’au moment où elle est posée. C’est ici que les coups bas commencent : les actions permettent de détruire ou de voler un personnage adversaire, de voler des bambous ou encore d’aller se servir dans la défausse pour récupérer une carte convoitée.
À partir de là, vous commencez certainement à comprendre la mécanique du jeu : à tour de rôle, les joueurs s’affrontent pour avoir le jardin qui permettra de récolter le plus de bambou à la fin de son tour, tout en tentant de protéger ses arrières. Dès lors que la deuxième et dernière carte saison entre en jeu, c’est alors le dernier tour de table avant le décompte final. Celui qui a le plus grand nombre de bambous remporte la partie !
Bilan
Simple et rapide, Tanuki est le genre de petit jeu que l’on sort facilement. Les règles sont extrêmement simples, voire même peut-être trop simples, car quelques éléments mériteraient d’être plus explicites afin d’éviter tout écart de compréhension entre les joueurs ; mais elles restent accessibles à tous, puisqu’il suffit de jouer une carte de sa main en appliquant ce que le texte de la carte nous indique. Les tours s’enchaînent très vite, nous sommes rapidement dans le feu de l’action (tellement qu’on en oublie parfois de récolter ses bambous !), et les interactions entre les joueurs sont omniprésentes.
Le jeu est entièrement basé sur les coups bas, le slogan est d’ailleurs sans équivoque : « un jeu rapide de coups bas rigolos et sans pitié entre samouraï, geisha, ninja… et autres mignons personnages poilus« . Ne vous attendez donc pas à créer et entretenir votre petit jardin tranquillement, dans votre coin. Vous serez d’ailleurs peut-être le premier à attaquer, car les cartes ne laissent pas le choix : c’est soit vos adversaires, soit vous ! Préparez-vous alors à avoir de bons arguments pour convaincre vos adversaires de ne pas vous attaquer vous mais les autres, car vous en aurez besoin. Des alliances pourront peut-être même voir le jour… jusqu’à la trahison !
Accessible dès 7 ans, Tanuki est un jeu de cartes facile à transporter et à prendre en main. Rapide à mettre en place, il se joue avec tout types de publics, pour des parties plutôt courtes de plus ou moins 20 minutes. Que ce soit en famille ou entre amis, le jeu se sort facilement, et ce pour une ambiance dynamique entre 3 à 6 joueurs.
Tanuki est disponible au prix de 15,90 euros. Plus d’informations sur le site de l’éditeur.
Bambou – Iello Expert
On reste sur le thème des bambous avec ce deuxième jeu dont le titre ne laisse aucun doute sur l’univers : Bambou, de German P. Millan. Édité par Iello dans la catégorie Expert, on est ici à l’opposé du précédent jeu : bien que plutôt compact, Bambou est un jeu de plateau pour joueurs aguerris qui demande une plus grande concentration et une bonne maitrise des règles pour profiter à 100% de ses possibilités. De quoi nous faire penser au fameux jeu Bitoku que nous avions testé en 2022. Et, en effet, les deux jeux font bien partie de la même saga, Kemushi, qui s’inspire de la thématique de la coexistence entre les humains et les esprits de la forêt sur fond de campagnes japonaises. Un univers qui nous touche forcément chez Journal du Japon !
Mécanique
Dans Bambou, chaque joueur incarne une famille d’agriculteurs qui cultive le bambou. Cette activité étant transmise de génération en génération, la place de la famille et du foyer est très importante dans le jeu. Et ce bercail, il va falloir en prendre soin tout au long des années qui défilent, puisque le jeu se déroule en 4 manches de 4 étapes, chaque manche représentant une année avec une saison par étape : le printemps, l’été, l’automne, et l’hiver. À chacune de ces étapes, les joueurs doivent réaliser différentes actions à tour de rôle, chaque action ayant forcément un impact sur la suivante. Il faudra alors, au choix, améliorer la maison, gérer les finances ou prévoir la nourriture nécessaire pour sa famille, tout en allant visiter des temples pour honorer les esprits de la forêt et tenter de les ramener chez soi. Le tout, dans le but de trouver et maintenir l’équilibre dans le foyer et ainsi obtenir des points de bonheur. La famille qui a le plus de points de bonheur à la fin de la partie est nommée grande gagnante !
Détailler ici les règles serait indigeste : vous aurez compris que Bambou est un jeu de stratégie où le but sera de planifier et réaliser les meilleurs combos pour optimiser chaque manche. Il faut alors réfléchir à tous ses coups pour se donner toutes les chances de réussir à accumuler le plus de points de bonheur pendant la partie, mais aussi à la fin, lors du décompte final. L’ambiance est relativement calme, chacun réfléchissant à la meilleure tactique à appliquer, et l’on maudit en silence son adversaire d’avoir piqué la tuile que l’on convoitait pour ne pas dévoiler son plan d’action…
Bilan
Si les règles de Bambou paraissent au premier abord complexes, elles sont en réalité assez simples une fois les mécaniques du jeu assimilées. Pour cela, il faudra nécessairement une première partie test, car c’est seulement au moins après la 3ème manche que l’on commence à bien comprendre l’impact de nos choix et les alternatives qui s’offraient à nous. Une fois maitrisé, le jeu est très fluide : les actions s’enchaînent, malgré des hésitations toujours présentes pour réaliser la meilleure manche possible, mais au plus on joue et au plus on maitrise nos choix. À 2 joueurs, le jeu est même plus rapide que prévu, pour des parties d’environ 60 minutes.
L’univers graphique est une vraie réussite et le matériel est très bien pensé (petit bémol sur les casiers qui, étrangement, ne permettent pas de rentrer toutes les tuiles). La boîte fait pile poil la taille nécessaire, sans superflu, et le système des bambous qui se poussent est original. Quant à la mécanique en elle-même, l’équilibre à maintenir dans son foyer est un réel challenge et l’utilisation de ses bambous n’est pas à prendre à la légère. On est ici dans un univers à la fois zen et folklorique mais compétitif… Bambou est sans conteste le digne petit frère de Bitoku !
Et pour ceux qui recherchent une complexité accrue, pas d’inquiétudes : Bambou propose un mode de jeu avancé, avec des contraintes supplémentaires pour corser la partie. De quoi promettre de longues heures de jeu !
Accessible à partir de 14 ans, Bambou est un jeu de placement et de majorité qui se joue aussi bien à 2 joueurs qu’à 3 ou 4, seules quelques petites nuances viennent équilibrer la partie pour le mode duo. Selon le nombre de joueurs et le type de ces derniers (on a tous quelqu’un dans notre entourage qui met 10 minutes à prendre une décision !) les parties peuvent varier de 60 à 90 minutes, idéal donc pour les amoureux de stratégie et de réflexion le temps de longues soirées ludiques.
Bambou est disponible au prix de 30,90 euros. Plus d’informations sur le site de l’éditeur.
Terres de Yokai – Gigamic
Enfin, on terme cette sélection de jeux de société sur le thème du Japon avec un petit jeu de cartes format voyage édité par Gigamic. Terres de Yokai est un jeu stratégique pour deux joueurs. Bien que son auteur, Ignasi FERRÉ, n’ait pas encore de jeux connus dans nos contrées, l’illustrateur, lui, n’en est pas à son coup d’essai. Vincent DUTRAIT a une patte graphique bien reconnaissable, qu’il a déjà laissée dans d’autres jeux connus comme Heat, Jaipur ou encore Lueur, reconnaissable pour sa direction artistique particulièrement onirique.
Dans Terres de Yokai, vous incarnez deux enfants en quête d’aventure, mais surtout de yôkai ! Tandis que vous en apercevez, vous décidez de faire un concours de celui ou celle qui réussira à en observer et à en dessiner le plus dans son carnet… Celui qui en a le plus à la fin de la partie est déclaré grand vainqueur du duel !
Mécanique
Basé sur une mécanique de collection à majorité, le jeu est assez simple à comprendre : au centre de la table se trouvent quatre yôkai différents, représentés chacun par une couleur : jaune, marron, bleu et violet. Renouvelé au cours de la partie, chaque yôkai peut apparaître sous différentes cartes, chiffrées de 3 à 7. Côté joueur, chacun possède des cartes composées de deux couleurs, et parfois un symbole en son centre (nous y reviendrons).
Chacun commence la partie avec trois cartes en main. À son tour de jeu, le joueur actif pioche une nouvelle carte et peut en poser jusqu’à trois. S’il a moins moins de cinq cartes en main, il peut décider de temporiser et ne rien faire, mais à partir du moment où la main est composée de cinq cartes, il est obligé de poser au minimum une carte. Pour poser une carte, il suffit de choisir une des deux couleurs et de la poser sur la couleur de yôkai correspondante. Dès que le chiffre de la carte yôkai au centre de la table est atteint, celui ou celle qui a la majorité récupère le yôkai et se défausse des cartes utilisées. L’autre laisse ses cartes où elles sont, lui offrant ainsi un avantage pour récupérer le prochain yôkai dévoilé.
Pour agrémenter ces règles simples, il existe deux moyens d’influencer sur le jeu de l’autre : grâce aux cartes sur lesquelles se trouvent les symboles énoncés plus haut, à savoir la trace de patte ou l’onigiri. Chaque symbole débloque une action particulière : la trace de patte permet d’appeler un yôkai, et l’onigiri de distraire un yôkai. Brièvement, appeler un yôkai permet de changer temporairement la couleur d’un yôkai, et distraire un yôkai permet de déplacer la carte d’un adversaire, l’obligeant à jouer sur un autre yôkai. La partie prend fin dès lors qu’une ou plusieurs piles yôkai sont vides. Chacun compte alors les points qu’il a dans sa collection de yôkai, et le joueur qui en comptabilise le plus remporte la partie !
Bilan
Comme vous l’aurez compris à la lecture de cette rapide explication des règles, Terres de Yokai est un jeu de cartes où se mélangent hasard et stratégie. Avec l’interdiction d’avoir plus de 5 cartes en main, il est possible de temporiser la partie jusqu’à une certaine limite, après quoi il faut poser. Si la carte convoitée n’a pas été piochée, il va alors falloir user de ses méninges pour arriver à ses fins. Et gare aux pouvoirs ! Il faut espérer que la pioche soit bonne, et savoir poser ceux en main aux moments les plus opportuns ! L’aspect « Stop ou encore » est bien présent, puisque chaque choix peut avoir une incidence.
Pensé pour deux joueurs, Terres de Yokai fait partie des plus rares jeux de société sur le thème du Japon qui se joue exclusivement en duo. La mécanique est alors pensé pour être un combat frontal avec son adversaire dans une ambiance relativement calme, où chacun réfléchit à son prochain coup afin d’atteindre l’objectif visé : récolter les yôkai qui rapportent le plus de points.
Côté graphisme, avec la patte artistique de Vincent Dutrait remarquable, il aurait été amusant d’avoir un dessin différent d’un même yôkai, de plus en plus détaillé en fonction de sa difficulté à être récupéré. D’ailleurs, une petite présentation des yôkai aurait pu être un plus appréciable pour accentuer l’immersion.
Accessible à partir de 10 ans, Terres de Yokai est un jeu qui requiert un esprit stratégique et savoir anticiper. Rapide à mettre en place, le jeu s’adresse autant à un public débutant qu’initié pour des parties d’une petite vingtaine de minutes qui s’enchaînent facilement. Avec son rythme dynamique et son petit format, il se présente comme un jeu idéal à embarquer dans ses valises pour des vacances ludiques en duo.
Terres de Yokai est disponible au prix de 13€50. Plus d’informations sur le site de l’éditeur.
Prêt pour de longues soirées estivales sur le thème de la campagne japonaise, de ses esprits et de ses agriculteurs ? Avec Tanuki, Bambou et Terres de Yokai, nous espérons vous avoir donner des idées de jeux sur le thème du Japon pour animer votre été, que ce soit en couple, en famille ou entre amis ! Alors, plutôt d’humeur à voler se battre avec ses voisins ? À cultiver ses bambou paisiblement ? Ou à partir à la chasse aux yôkai ?