Souvenirs (jap)animés #11 – Signé Cat’s Eyes

Bienvenue dans le 11e volet de nos Souvenirs (jap)animés ! Un numéro qui fera écho au tout premier de la rubrique que nous avions consacré à City Hunter. Nous vous invitons donc à suivre ces « trois vives panthères, qui en un éclair, savent bondir sans un bruit »… Faites place à Signé Cat’s Eyes !

Cat’s Eye ©TMS Entertainment ©Tsukasa Hôjô
Captures d’écran prises par JDJ à partir d’une
édition DVD IDP.

Sur papier ou en anime, elles relèvent tous les défis !

Cat’s Eye, aussi nommé Cat’s ♥ Eye au Japon, est une série écrite et dessinée par Tsukasa HÔJÔ, aussi et surtout connu pour son plus gros succès, City Hunter (Nicky Larson en France). C’est la quatrième série dont il s’est occupé et qui a été publiée pour la première fois en manga entre 1981 et 1985 dans Weekly Shônen Jump pour un total de 18 tomes au Japon. En France, après une première édition en 10 tomes par Tonkam entre 1998 et 2000, c’est désormais chez l’éditeur Panini Comics que l’on peut retrouver les 15 volumes de l’édition Deluxe, ainsi qu’une nouvelle édition Perfect actuellement en cours avec 6 tomes disponibles sur 10. L’anime, quant à lui, est diffusé au Japon entre juillet 1983 et mars 1984 et contient 36 épisodes. La deuxième partie, Cat’s Eye 2, suivra entre octobre 1984 et juillet 1985 avec 37 nouveaux épisodes.

Les deux saisons ont été produites par Tokyo Media Shinsha (TMS Entertainement), connu pour des séries telles que Lupin the Third, Detective Conan, Magic Knight Rayearth, Fruits Basket (version 2019), et également pour des productions non-japonaises (The Adventures of Sonic the Hedgehog, Inspecteur Gadget, Duck Tales, Batman (1992) ou encore les Animaniacs). La deuxième saison accueille également Kenji KODAMA (producteur de l’intégralité des anime City Hunter et Detective Conan entre autres).

Un succès à travers les âges

Cat’s Eye ne s’est effectivement pas arrêté à un manga et à une série animée. Les sœurs Chamade ont refait apparition plusieurs fois au travers des années, notamment dans un film live sorti en 1996, malheureusement loin d’être l’adaptation du siècle cependant. Des romans sont également sortis au Japon.

En terme d’animation, les Cat’s Eye ont fait une apparition à nouveau dans les films animés City Hunter : P-rivate Eyes (où l’on apprend qu’elles étaient parties en voyage après avoir loué le café à Falcon, l’ami et rival éternel de Ryo) ainsi que dans le plus récent Angel Dust. Plus surprenant, les sœurs se retrouvent au coté de Lupin III dans une autre production !

Plus récemment enfin, on apprenait même que la chaîne de télévision française TF1 préparait une adaptation live de la série (6 épisodes de 52 minutes chacun), chaîne sur laquelle l’anime est toujours diffusé et disponible en replay. On peut regretter qu’aucun jeu vidéo, média très prisé pour les adaptations d’anime, n’ait jamais eu aucune adaptation. Mais quand on voit le niveau du seul et unique jeu tiré de City Hunter, on se dit que c’est peut-être mieux…

Jeu du chat et de la souris entre amoureux…

… mais qui est le chat, et qui est la souris ?

Cat’s Eye met en scène les trois sœurs Tam, Cylia et Alex Chamade (Hitomi, Rui et Ai Kisugi en japonais). Elles sont les filles du célèbre peintre Michael Heinz, qui a disparu en laissant ses trois filles derrière lui. Ces dernières, propriétaires du café Cat’s Eye le jour, deviennent des voleuses la nuit afin de récupérer les tableaux de leur paternel ainsi que les œuvres d’art qu’il possédait, désormais tous éparpillés à travers le monde. Et tout cela dans le but de récolter des indices pour le retrouver. Ces trois sœurs voleuses se font connaître sous le nom de Cat’s Eye !

Tout irait bien sans un détail bien précis : elles sont toutes les trois malicieuses, athlétiques, belles et courageuses ; mais au milieu de cela se trouve Quentin Chapuis (Toshio Utsumi)… inspecteur de la BRB, la Brigade de Répression du grand Banditisme ! Et celui-ci n’a de cesse de traquer et courir après Cat’s Eye sans jamais parvenir à leur mettre la main dessus. Téméraire, inventif, le jeune homme quelque peu maladroit met toute son âme à tenter d’attraper les voleuses, sans se douter une seule seconde de qui se cache derrière. Car comble de l’absurdité de la situation, l’inspecteur se trouve être le petit ami de Tam, la voleuse principale du trio !

Qui court donc après qui ? Quentin se rend vite compte, au bout d’un moment, qu’il commence à éprouver des sentiments pour Cat’s Eye, cette voleuse mystérieuse qui n’a de cesse d’occuper ses pensées. Est-ce que Tam devrait être jalouse d’elle-même ou en être fière ? Elle qui est quelque peu « soupe au lait » et susceptible. Heureusement que sa grande-sœur Cylia est là pour lui remettre du plomb dans la tête par moments !

Captures d’écran provenant de la première saison.

Personnages hauts en couleurs et retournements de situation

Admettons-le, les personnages secondaires ne sont que des personnages secondaires et cela ne va pas bien plus loin, la plupart du temps. Mais lorsque l’on parle du chef Bruno (le supérieur de Quentin) et sa collègue Odile Asaya, c’est déjà autre chose. Toute la série a beau tourner autour des sœurs et de l’inspecteur, ces deux-la sont des figures importantes à leur façon. Toujours en train de vociférer sur le pauvre Quentin en le tartinant d’une volée de « espèce de crétin », « tu n’es qu’un incapable » et autres « abruti », le chef ne manque pas de lui montrer de l’affection par moments en retour, le tout dans un brin d’humour qui le tourne légèrement en ridicule. Asaya, quant à elle, est sérieuse, intelligente et même sournoise : elle est l’une des menaces principales pour le trio, qui renverse parfois la donne dans l’affection que le spectateur peut leur porter !

En effet, par leur ingéniosité, leur ténacité et par la montée en puissance de Quentin à certains moments, on ne peut s’empêcher de se dire qu’on aimerait que le jeune homme capture les voleuses ! Qui est le héros ? Qui est l’antagoniste ? Au final, le cœur du spectateur peut balancer d’une minute à l’autre au fil des épisodes, que ce soit devant la bravoure du policier ou devant les situations catastrophiques que Cat’s Eye peut parfois affronter. Les propriétaires de certaines œuvres d’art sont carrément des psychopathes sans scrupules qui tuent et tendent des pièges mortels un peu surréalistes mais qui ne manquent jamais de garder le spectateur en haleine. Vous pensiez que Kazuma Kiryu (Yakuza) était le seul à pouvoir combattre des tigres à mains nues ? Hé bien non, Tam aussi a à faire face à ces félins dans l’une de ses aventures ! Les pièges mortels qui les attendent sont légion au fil de l’aventure !

Cela soulève un autre point important de la production : la créativité de son auteur. Cat’s Eye a beau être ce genre de séries au schéma précis et répétitif (ici la découverte d’une œuvre d’art, l’échafaudage d’un plan, le larcin et la poursuite par le policier), il s’avère que toutes les occasions sont bonnes pour diversifier la série. Sur terre, dans l’air ou sous l’eau, elles relèvent tous les défis, et la façon dont les Cat’s parviennent à leurs fins sont souvent folles. Si l’on était dans un jeu vidéo, on pourrait le décrire comme étant un jeu à objectifs : chaque niveau aurait une configuration différente, dans un lieu et obstacles différents, et ça serait au joueur de trouver comment s’en sortir. Ce qui offre finalement une diversité dans une certaine répétitivité pour la série.

Captures d’écran provenant de la seconde saison.

Trois voleuses de charme… !

Quel bambin de l’époque, dont c’était peut-être le premier contact avec l’animation japonaise, n’a pas bavé devant l’une des trois belles sœurs ? Si le résultat visuel est un peu variable lors de la première saison, on ne peut dénier que le paquet a été mis sur elles, afin de les rendre charmantes au possible. Certains épisodes semblent être un peu moins bien finis visuellement, d’autres utilisent plus de plans fixes décrivant l’action. Mais le trait des personnages devient de plus en plus raffiné et charmeur au fil des épisodes.

La deuxième saison semble être légèrement moins travaillée aux premiers abords, mais c’est plutôt un travail effectué sur le character-design qu’il faut retenir. Désormais, il est plus régulier que dans la première partie et se rapproche également davantage du trait d’HÔJÔ de l’époque. On remarque d’ailleurs que plus d’une fois Quentin fait diablement penser au futur Nicky Larson, aussi bien dans sa tenue que sa coiffure ! Si l’on voulait pousser le vice encore plus loin, on pourrait même dire qu’Alex est la petite sœur de Laura, la sidekick de choc de l’étalon de Shinjuku !

Avec un tel rythme de production, et ses 73 épisodes en environ deux ans, on ne peut en aucun cas blâmer l’équipe de TMS en charge de l’anime pour ces petites baisses de régime dont témoigne la série. Et force est de constater que même maintenant, presque quarante as plus tard, Cat’s Eye se porte à merveille. Le poids de l’âge ne pèse pas bien lourd sur les sœurs Chamade, et on aura sans doute vu d’autres séries qui ont moins bien vieilli.

Tous les épisodes sont séparés en deux par ces illustrations signées par Hôjô lui-même.

Et le son, on en parle du son ?

L’adaptation animée de Cat’s Eye brille aussi par son coté sonore. Le doublage français, par exemple, y est assez bon pour l’époque : les personnages sont vifs, leurs humeurs sont palpables. On est bien loin de doublages douteux comme ceux de Ken le Survivant ou Nicky Larson, et le travail effectué par les comédiens donne une vraie personnalité à cette adaptation. Même ces épisodes dans lesquels certains doubleurs sont remplacés temporairement (sans doute pour cause de vacances ?) n’ont pas à rougir et respirent un sérieux indiscutable. Un vrai plaisir certes rétro, voire ringard pour les plus jeunes, mais qui ne se retrouve malheureusement pas dans toutes les séries de l’époque.

On peut même aller jusqu’à étendre cette qualité au générique de la série. La version japonaise a eu deux openings et endings, notre version à nous n’a qu’un seul générique pour les deux et du début à la fin. Mais quel générique ! Vif et dynamique, à l’image du doublage lui-même, il n’a pas à rougir des mélodies japonaises pourtant accrocheuses (voire sexy) et dans l’air de leur temps, et a su marquer toute une génération de fans. Petit détail amusant : on constate que la version allemande du générique est quasiment la même, juste traduite, alors qu’Occhi di Gatto (version italienne) a son propre générique, plutôt mignon d’ailleurs !

La version intégrale de notre générique VF (seules les 45 premières secondes sont dans l’anime)

Signé Cat’s Eyes porte un peu le poids de son âge. Les mœurs ont évolué et, cette série étant ancrée dans celles de l’époque, on ne pourra s’empêcher de penser que la vision de certains, comme ce bon Quentin plutôt mufle sur les bords, est dépassée. Mais peu importe, la production a son charme, même en version française, et le porte toujours aussi bien même encore maintenant !

1 réponse

  1. Myamoto dit :

    Bonne analyse de cet animé que j’ai adoré dès sa sortie, et aujourd’hui à 65 ans, j’éprouve toujours autant de plaisir à la regarder, même si je perçois plus la bêtise de notre Quentin. Mais qui aime bien ..

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