Sand Land : à la recherche de la fontaine mirage et de la vérité !
L’année 2024 marque le décès du célèbre mangaka Akira TORIYAMA et l’arrivée de ses célèbres personnages sur nos écrans (dont Dragon Ball Sparkling Zero et Dragon Ball Daima). Sa série Sand Land devance son grand-frère avec la sortie d’un film puis d’un Action RPG en ce début d’année. Aujourd’hui, on revient sur cette licence peut-être moins connue mais tout aussi intéressante qu’est Sand Land en vous présentant un test de l’épopée désertique de ses héros, Belzeebub et ses amis, développée par ILCA Inc. et sortie le 26 avril sur PS4, PS5 et Switch.
A l’aube d’une épopée fantastique
L’histoire se déroule dans un monde désertique, où démons et humains survivent tant bien que mal sous le même soleil de plomb. L’eau s’y fait rare et cette ressource vitale est détenue par un dictateur avide de profits. C’est pourquoi le jeune prince démon Beelzebub n’hésite pas à piller les ravitaillements avec ses camarades pour aider son peuple, se contentant de ne prendre que le strict nécessaire. Et le malicieux diablotin n’hésite pas à partager son butin avec des humains dans le besoin, tout en se questionnant sur le shérif Lao sur sa mauvaise réputation…
Si Belzeebub accepte de le suivre dans sa quête d’une oasis légendaire, c’est pour permettre à son peuple de ne plus jamais ressentir la soif, et en laissant alors les humains d’accéder à ce même point d’eau – ce qui permettrait aux deux espèces d’enfin cohabiter sereinement. Accompagné du sage Thief, ils vont se confronter à différentes menaces et se questionner sur l’origine de la sécheresse. Et s’il ne s’agissait pas d’un simple mystérieux assèchement des points d’eau ? L’intuition de Lao quant à l’emplacement de la fontaine mirage serait-il exacte ?
La garde rapprochée de la royauté, de son coté, veut conforter son peuple dans la crainte des démons. Et le général Zeus a bien l’intention d’empêcher les aventuriers d’arriver à leurs fins et de trop s’intéresser au sort des Pitchs, un peuple « machiavélique » qui construisaient une machine de destruction… selon ses dires ! Il se pourrait que l’extermination de ce peuple « dangereux » ait été orchestrée par de sombre manigances….
L’histoire se limite à quatorze chapitre, mais elle se permet d’aborder plusieurs sujets sérieux, tels que le racisme, les préjugés et l’ignorance alimentant la mauvaise réputation des démons. C’est en fréquentant Belzeebub et en écoutant les vérités de Thief que Lao découvre l’humanité insoupçonnée de leur espèce, allant jusqu’à se questionner sur celle des humains. Ou plus précisément, sur la notion de bien collectif que dit défendre le colonel Zeus ! Et nos chers démons vont sur le chemin en apprendre davantage sur le passé du shérif. Celui-ci doit en effet composer avec un lourd passif militaire…
Comme pour la série, le jeu vidéo développe son scénario plus loin que celui du mangas La trame principale demeure, mais une nouvelle protagoniste (Ann) s’ajoute rapidement au trio. Pour justifier les nombreuses scènes de combat, alors qu’ils sont décrits comme rares dans le manga, les tanks viennent par demi-douzaine, l’ennemi insecte est présenté comme une armée alors qu’il est en unique exemplaire dans le manga. Mais la présence d’une grande carte ouverte, d’une faune dispersée et de villages fantômes rappellent que l’on est dans un monde peu peuplé. Les longues distances que le scénario nous demande de parcourir peuvent paraître pénibles, mais les sublimes décors épurés justifient les déplacements.
Gameplay : Aventure en terre sablonneuse
Même si le terme n’est jamais employé, nous sommes bien dans un univers post-apocalyptique. Le début du jeu rappelle que le monde a connu de nombreuses guerres entre humains par le passé qui, couplées au dérèglement climatique, ont participé à l’assèchement des sols. Les conflits meurtriers et la mauvaise répartition des ressources ont conduit des peuples à déserter leurs terres. Les ruines délabrées, les campements abandonnés et les villes fantômes occupent la carte. Si vous tombez sur des sites habités, il y a de fortes chances qu’ils appartiennent à des bandits et que leur chef ait sa tête mise à prix. La faune sauvage n’est pas plus accueillante avec les voyageurs, mais en acquérant un raptor apprivoisé, vous vous fondrez dans le décor. Plusieurs fois sur la route, vous pourrez croiser des voyageurs attaqués par des bandits ou des créatures hostiles.
Il existe deux modes de combat pouvant s’alterner à tout moment : à pied ou depuis un véhicule. Selon le contexte, il est encouragé de recourir à l’un ou à l’autre (hormis quelques exceptions). On peut doser les coups de Belzébul, enchaîner des combos (au sol ou dans les airs) et améliorer ses capacités. Lao et Thief interviennent au second plan pour assister le jeune prince : étourdir l’adversaire, récupérer des ressources, infliger des dégâts complémentaires… leurs compétences sont tantôt passives, tantôt déclenchables à la demande.
Si au contraire vous choisissez le véhicule, veillez à bien le sélectionner ! Préférez l’armure pour les combats rapprochés, le tank pour aller à l’assaut d’un lourd vaisseau, ou encore la moto pour fuir les adversaires trop puissants. Il est possible d’en stocker plusieurs et de les utiliser quasiment instantanément dans un système rappelant les capsules de Dragon Ball. Pensez à vous équiper en tonifiants et en kits pour améliorer l’attaque et/ou la défense de votre démon rose comme celles de vos véhicules.
Ces derniers s’améliorent au fil des pièces amassées et des customisations. Après chaque combat et lors de chaque fouille, faites le plein de pièces en tous genres : vis, ressorts, huiles, poudres à canon, acier, rouages, minerais, câbles… Chaque pièce possède un niveau différent, un grade, mais vous aurez besoin d’atteindre un niveau minimum avant de vous équiper des plus puissants canons ou des plus rapides suspensions. Quand vous choisissez de changer des morceaux de votre véhicule, plusieurs paramètres doivent être pris en compte selon vos priorités. Souhaitez-vous un moteur qui récupère vite sa jauge de boost ? Ou souhaitez-vous qu’il ait la plus grande jauge possible ? Peut-être préférez-vous que ses accélérations soient les plus rapides ? Chaque paramètre est ainsi personnalisable selon les ennemis ciblés et modifiable en fonction de nos besoins du moment. Enfin, et c’est important de le préciser : vos balles et missiles sont illimitées.
Le temps des explorations
L’un des défauts de la production est l’apparition de dialogues lors de phases de jeu. Si ces interventions ne sont pas essentielles pour comprendre le scénario, elles restent intéressantes pour en comprendre toutes ses subtilités. Il faudra vous arrêter régulièrement lors de ces échanges, le temps d’un instant, pour pleinement en profiter.
Ne vous attendez pas à des énigmes poussées lorsque des obstacles barreront votre route, les missiles suffisent le plus souvent à libérer la voie. Le chemin à suivre est toujours indiqué par des icônes et par la carte omniprésente. On peut cependant reprocher à cette dernière de ne pas être précise. Il faut parfois longer les falaises pour atteindre une destination que l’on croit en ligne droite. On peut vite s’égarer par la rare présence de repères géographiques. Ne vous attendez pas à des routes traçant votre chemin ou à des indications précises sur des pièces manquantes pour vos véhicules. Heureusement, il est possible de vous téléporter aux grandes villes une fois qu’elles sont découvertes et les boutiques vendent des produits illimités. Mais les points de ravitaillement en eau sont à usage unique.
Les quêtes secondaires viennent ponctuer l’avancée du quatuor dans les paysages désertique, octroyant des primes, nous permettant de récolter des sous et des pièces pour améliorer nos véhicules. Le choix des quêtes en fonction de leur niveau de difficulté permet de s’adapter à son propre niveau. Pour les amateurs d’imprévus, il reste possible de les croiser sans les activer. Vous pouvez aussi participer à des courses ou à l’arène de combat, changer le design de vos véhicules, améliorer le village où vous résidez, ou encore customiser votre propre chambre.
A la question « Faut-il acheter ce jeu ?« , tout dépend de vos attentes d’une licence signée par Akira TORIYAMA. Ne vous attendez pas à un jeu de combat avec de multiples combinaisons d’attaques, l’accent est surtout mis sur les quelques 14 véhicules plus complexes même que les techniques de combat de Beelzebub et qui vont changer de fond en comble, devenant plus rapides, plus robustes et plus puissants tels des personnages à part entière. L’histoire est prenante, les personnages sont attachants, les décors sont magnifiques, mais le jeu veut surtout se focaliser sur l’une des spécialités du mangaka : les véhicules et leur mécanique détaillée.
Êtes-vous prêt à embarquer avec notre quatuor pour d’incroyables aventures ?
Test réalisé sur une version gracieusement fournie par l’éditeur.
Captures d’écran prises par Marie Jenck pour Journal du Japon.