Lectures du Japon #2 : de nouveaux mangas, inédits en France !
Nouvel épisode pour cette nouvelle rubrique, qui comme notre article annuel sur les Taisho Awards nous donne l’occasion de vous parler de manga encore inédits en France !
Dans cette chronique, en partenariat avec la librairie en ligne Giant Books, nous souhaitons présenter des mangas qui ne sont pas connus du grand public et qui sont publiés depuis plusieurs années maintenant au Japon. Que ce soit à travers des maisons d’édition de petite tailles tel que ComicGot ou bien que ce soit une œuvre d’un tout nouveau mangaka, nous vous invitons à découvrir ces titres méconnus.
Au programme de la SF riche d’un bestiaire abyssal, un hôtel de tueurs à gage et, car nous savons qu’il y a des amateurs des beaux visuels parmi vous, un artbook aux teintes vidéoludiques !
Tokyo Iriboshi Kanrikyoku – Madoguchi Moto
Moto MADOGUCHI débute professionnellement en réalisant des illustrations pour le roman Hyuodoro – Susukawa sekiza no kaiitan (Hyuodoro : La mystérieuse histoire de Sekiza susukawa) paru chez Kadokawa en 2014. Trois ans plus tard, elle entame la publication de Tokyo Interstellar Immigration chez Comic Medu. Cela deviendra sa principale série, en parallèle de laquelle elle réalise une histoire courte pour une anthologie sur l’univers de Ultraman en 2019 et Made in Abyss en 2020. Mais c’est dans la réalisation des histoires courtes qu’elle est la plus prolifique. On dénombre plus de 15 dojinshi et one-shot en l’espace de dix ans et ceux-ci couvrent un large panel de thème. Que ce soit de la science-fiction avec Saibane Meshi de la fantasy avec Onofuri erufu to yumi hiki dowâfuou bien même de la comédie avec le one-shot Chûtosayô baito kaijin paru dans le Shônen Jump plus en juillet 2023. Actuellement, elle travaille sur deux séries, Les rumeurs de Tara qui est en cours chez l’éditeur ComicMedu et Les armes sont nécessaires pour les aventures! La vie de forgeron de Ruby chez Futabasha.
Tokyo Interstellar Immigration, c’est donc son premier manga publié au format relié qui, pour autant, conserve une identité propre au dojinshi. On suit l’histoire de Lein et Ann, deux extraterrestres obligés de travailler avec le Bureau, entité qui régule et contrôle l’immigration extraterrestre sur Terre, afin de faire libérer leur boss, Hein.
Moto MADOGUCHI réalise un manga qui va à un rythme effréné. Que ce soit les scènes d’actions, qui profitent d’un dynamisme de la mise en scène très soutenu, ou bien encore la très grande diversité des aliens rencontré, Tokyo Interstellar Immigration est avant tout un manga très généreux. L’imagination de la mangaka déborde sur chaque planche et les extraterrestres, dont les formes lui ont été inspirés par la vie marine, principalement celles vivant dans les profondeurs, façonnent un bestiaire rarement vu ailleurs.
Série aussi très courte, le manga de Moto MADOGUCHI vaut absolument le coup d’œil, d’autant plus que son expérience en tant qu’autrice prolifique de dojinshi lui donne une liberté bienvenue dans sa manière de raconter une histoire et de la présenter.
Tokyo Interstellar Immigration est disponible sur le site de Giant Books.
Hotel Inhumans – Ao TAJIMA
A l’été 2018, Ao TAJIMA remporte le prix de la meilleure publication mensuelle avec son one shot intitulé Houkago No Rinjin paru sur la plateforme Ura Sunday de l’éditeur Shôgakukan. C’est auprès de ce même éditeur qu’elle commence la série Hotel Inhumans qui compte actuellement 8 tomes.
Hotel Inhumans est une série atypique, qui malgré ce que laisse présager son premier tome, tend plus vers le drame que vers l’action. Ainsi, Sara et Ikurou sont les concierges d’un hôtel pour tueur à gage et doivent être capable de répondre à toutes les demandes de leurs clients. Ainsi, certains voudront de l’aide afin de régler des problèmes personnels quand d’autres auront besoins de services spécifiques à l’hôtel.
À travers l’impossibilité pour les deux concierges de dire non, on se retrouve à rencontrer une multitude de personnages, à voyager dans de nombreux lieux et à découvrir les problèmes qui rongent la vie des personnes et les poussent sur des chemins qu’ils auraient aimés ne jamais emprunter. Mais nous en apprenons aussi plus sur les deux concierges et sur leur passé au fur et à mesure des lectures.
C’est tout cela, les nouvelles rencontres et l’approfondissement des relations qui font de Hotel Inhumans un excellent manga. Alors, oui, vous aurez des scènes d’actions, mise en scène de manière très claire et épurée, mais vous aurez surtout beaucoup d’émotions.
Hotel Inhumans est disponible sur le site de Giant Books.
Vanilla Mania ! L’artbook officiel du studio Vanillaware
Studio immensément célèbre à travers le monde pour la création de jeux comme Odin Sphere, Dragon’s Crown, Murasama : The Demon Blade ou plus récemment Unicorn Overlord (on a testé le jeu en ce mois d’avril d’ailleurs, ici), Vanillaware a été fondé en 2022 par un ancien de Capcom et de Atlus, George KAMITANI.
Rétrospective complète et unique en son genre, Vanilla Mania nous plonge dans la conception des jeux du studio japonais, chaque présentation étant accompagnée des commentaires des développeurs, des illustrations et croquis de l’univers et toutes les créations originales entourant les jeux et qui ont servis à la publicité de ceux-ci. D’une grande taille, le livre permet aux créations du studio d’être admirées dans toutes leurs splendeurs, d’autant plus que c’est la première fois que ces dessins sont présentés au sein d’un ouvrage.
Concernant l’aspect informationnel vous aurez, en plus des commentaires des développeurs mentionnés plus haut, une interview avec plusieurs responsables du studio et un historique de l’histoire du studio, des débuts jusqu’à aujourd’hui. C’est un ouvrage essentiel pour tous les admirateurs de la société et un excellent livre pour ceux qui sont intéressés par l’art et la création de jeux vidéo.
Vanilla Mania est disponible sur le site de Giant Books.
Et voici pour ce second volet des chroniques inédites. Cette nouvelle rubrique vous plait ? Dites-le-nous en commentaire et consultez nos précédents épisodes sur #lecturesdujapon
Super article qui donne envie. J’aime découvrir de nouveaux mangas qui m’oblige à sortir de la zone de confort ( Jirõ Tanugachi, Junji Ito, Hiroki Endo, Yukinobu Yoshiki) . Le dernier en date qui m’a donné une envie est Hirayasumi de Keigo Shinzo. Ceux de l’article vont finir dans les prochains achats.
Bonjour Pierre,
Paul OZOUF, rédacteur en chef. Merci de nous avoir lu et de votre retour ! Avec ces titres inédits nous partons un peu dans l’inconnu nous aussi, ravi de voir que ça plait et hâte de découvrir, encore, de nouvelles choses ! 🙂