Tengoku Struggle ou la romance après la mort
Alors que le printemps vient tout juste de pointer le bout de son nez, quoi de mieux qu’en cette belle saison Journal du Japon vous parle d’amour. Pas de fleurs de cerisier sous lesquelles se prélasser avec l’être-aimé mais bien un petit otome, Tengoku Struggle, signé Idea Factory et Aksys Game. Au menu, Enfer, Paradis et amour avec des prisonniers !
« La lutte du Paradis » débute
Nous sommes en l’an X de l’ère Reiwa. Grâce à un accord entre le Royaume des Humains et le Royaume Infernal, Asakusa a été transformée en une attraction touristique où les vivants peuvent rencontrer les morts. Un jour, le Fil de l’Araignée a été lâché du Paradis vers l’Enfer, permettant à de nombreux prisonniers de s’échapper. Le roi Enma ordonne ainsi à sa fille Rin, une Gardienne Infernale novice, de capturer les évadés avec Goemon Ishikawa et quelques autres prisonniers dignes de confiance. Quand ils descendent dans le Royaume des Humains pour leur mission, leur enquête les mène à un événement organisé par une ancienne prisonnière, Shinobikuni, où elle révèle une application qui pardonnera aux gens leurs péchés. Quel est l’objectif de Shinobikuni ? Et que deviendront les humains à qui l’on avait promis l’entrée au Paradis ?
Traduction du synopsis officiel anglais
Tengoku Struggle nous entraîne dans une intrigue surnaturelle qui lie Enfer, Paradis et le monde des humains. Accompagné dans sa mission par quatre personnages masculins, notre avatar va devoir se rapprocher de l’un d’eux pour pouvoir confronter Dame Shinobikuni et ses sbires. Le jeu se structure alors de manière à ce que chaque héros ait son combat. Par ce procédé, chaque route que choisit le joueur est toujours différente et permet d’en apprendre autant sur les antagonistes que sur les crush potentiels.
Ainsi, si l’on suit l’histoire avec Yona Murasaki, on va pouvoir en apprendre plus sur les personnages sur la gauche de Dame Shinobikuni, à savoir le samouraï Sansaburo Nagoya et sa compagne Izumo no Okuni. La jeune fille est liée au personnage de Kikunosuke et le ninja classieux à Sharaku. C’est en terminant leurs histoires respectives qu’il est ensuite possible de découvrir la route de Goemon et du mystérieux JacK.
Tengoku Struggle : quand l’Enfer ouvre ses portes…
Le jeu nous entraîne dans l’Enfer bouddhique. On y voit ainsi les différentes prisons ainsi que les châtiments de l’âme qui y sont appliqués. Le roi Enma préside chaque session du jugement et décide ensuite où vont les prisonniers. Très peu de personnes ont la chance d’aller au Paradis, et la grande majorité passe un certains temps dans l’un des Enfers les plus à même de purifier l’âme. Une fois que cette dernière est prête, elle retourne dans le cycle de la réincarnation pour renaître sous une forme inconnue. Humain, animal ou autre, personne ne sait quelle sera la prochaine vie ! Le jeu est si détaillé sur l’Enfer que notre héroïne dit rapidement quelle sont les tortures qu’elle inflige le plus aux prisonniers. Rin excellerait dans la découpe des corps, paraît-il !
Généralement représenté comme une sorte d’ogre, Tengoku Struggle a ici opté pour un roi Enma en mode beau gosse musclé et à la personnalité loufoque. Il adore sa fille et veut absolument qu’elle l’appelle « Papa » et fait mine de ne rien entendre jusqu’à ce que la formule magique ne soit dite. Mais dernière cette apparence guillerette se cache tout de même le souverain de l’Enfer qui possède de grands pouvoirs. Une divinité qu’il ne faut surtout pas chercher et les ennemis le savent très bien. C’est d’ailleurs pour cela qu’ils ont fait appel au Paradis, afin de se protéger un minimum de la colère du roi.
… à sa gardienne
Comme dans tout bon otome, Tengoku Struggle propose différentes routes à suivre. Mais avant d’en apprendre plus sur les différents Don Juan, récapitulons rapidement qui est notre héroïne. Rin (prénom pouvant être modifié) Enma est donc une Gardienne infernale, elle est l’une des personnes qui torturent les prisonniers de l’Enfer afin de purifier leur âme. Acharnée, elle a été la première de sa promotion et va bientôt recevoir sa certification. Mais derrière tant d’excellence se cache une jeune femme troublée… En effet, n’ayant plus aucune mémoire de son passé, elle est ce que le jeu nomme une Éphémère, une âme fragile qui peut disparaître du jour au lendemain. Le roi Enma maintient son corps mais seul un certificat spécial peut la lier à l’Enfer. Et pour l’obtenir, une seule solution, retrouver et capturer tous les prisonniers qui se sont évadé !
… à ses prisonniers.
Retour à présent sur les héros qui vont devenir les petits amis de Rin. Le premier, et la tête d’affiche est Goemon. Célèbre voleur japonais ayant vécu durant le XVIe siècle, il a été envoyé dans l’Enfer éternel au moment de sa mort. Il cherche maintenant à réduire sa peine et peut-être autre chose… Particulièrement important et mystérieux, il est l’une des routes à débloquer après avoir terminé celles de Yona, Kikunosuke et Shiraku.
Yona est lui un pirate. Macho voire misogyne au début (ça tombe bien, Rin est elle misandre sur les bords), il n’en reste pas moins un personnage attachant et très pur dans son affection. Assez conservateur sur bien des aspects (les filles ne doivent pas se battre ou encore, livre papier mieux que numérique), il change peu à peu au contact de l’héroïne et de ses adversaires. Etant un résident de l’Enfer assez spécial, a développé une capacité spéciale qui lui permet de tirer à la carabine à l’infini ! Et Yona la développe davantage en apprenant à connaître Rin qui elle peut capter les souvenirs douloureux. Un sacré duo !
Viennent ensuite l’artiste Sharaku notamment connu pour ses estampes ukiyo-e représentant des acteurs de kabuki et le loup Kikunosuke. Le premier est présenté comme un fan de propreté et un gars assez tendancieux tandis que le second est un jeune geek adorant les jeux vidéo. C’est au contact de l’héroïne et des antagonistes qu’on voit leur évolution et que leur capacité spéciale se développe. Il reste un dernier crush, JacK mais Journal du Japon vous laisse le loisir de découvrir tous ses secrets !
Tengoku Struggle : un jeu simple, une histoire complexe
Vous l’aurez sans doute compris mais l’histoire de cet otome est plutôt complexe et nécessite de lire l’ensemble des scénarios des personnages (oui ça reste un visual novel). Chacune propose d’apporter de la profondeur au héros et de mieux comprendre les adversaires mais ce n’est qu’une fois toutes les routes lues que tout se résout parfaitement. Qui est Dame Shinobikuni ? Pourquoi utilise-t-elle une application pour pardonner ? Pourquoi ses sbires la suivent ? Une femme pleine de mystères que seul le joueur/la joueuse peuvent percer à jour.
Comme dans beaucoup de jeux de drague « pour filles », la progression des routes se fait sous forme de chapitres liés à un crush. Il arrivera parfois qu’un choix soit proposé et il faudra donc choisir la réponse qui semble le plus en adéquation avec la situation. Petite astuce, dès que cela se produit, il est bon de sauvegarder. Ainsi, pas de tracas ! Si la réponse sélectionné affiche un tampon « Bad » alors que vous recherchiez « Happy », vous rechargez la sauvegarde précédente et pouvez changer la réponse. En procédant ainsi, il est très facile d’obtenir les différentes fins (3 en tout) de chaque personnage.
Une lutte de toute beauté
Tengoku Struggle propose de très beaux dessins faits par Satoi. En premier lieux viennent les personnages qui sont tous incroyablement sexy. Grands et élancés, avec une musculature plus ou moins dessinée selon le crush, clairement il y en a pour tous les goûts. Mais les autres personnages, les aides ou les antagonistes, sont aussi très beaux et sont clairement l’un des arguments pour se prendre le jeu. Outre la character design aux petits oignons, les décors sont eux aussi très bien faits. Que ce soit l’Enfer avec beaucoup de tons rouges, ou le Royaume des Humains beaucoup plus clair, tout un travail a été fait pour une meilleure immersion.
Une équipe de qualité
Le jeu propose une aventure entièrement doublée ! Quoi de mieux pour se rapprocher des crush que de les entendre nous parler ? Ainsi, Taku YASHIRO, Ryota SUZUKI, Kaito ISHIKAWA, Soma SAITO, Makoto FURUKAWA et bien d’autres seiyû viennent donner vie à cette histoire dirigée par Wataru WATANABE et scénarisée par Yuma KATAGIRI. Les musiques et les OST sont aussi un grand plus du jeu. Vraiment du très beau travail !
Idea Factory et Aksys Games signent une nouvelle œuvre de toute beauté qui plaira certainement aux fans d’otome. De plus, le parti pris reste intéressant et détone pas mal, permettant à Tengoku Struggle de se démarquer. Si succès il y a, peut-être qu’un jour nous suivrons de nouveau les aventures de Rin et consorts. En attendant, jouez à ce jeu et préparez-vous mentalement à votre séjour en Enfer !
Test effectué via une mort envoyée par Reef Entertainment