5 mangas d’horreur pour quitter l’hiver dans l’effroi !
Le printemps pointe le bout de son nez, laissant l’hiver et les couettes derrière lui… Mais si vous voulez continuez à frissonner encore un peu, alors c’est parti pour une nouvelle sélection de mangas d’horreur ! Au programme : du sordide, du malsain, de l’étrange… et même un peu d’humour !
Suburban Hell – Taro KANAFURO
Résumé : « De l’horreur nouvelle génération ? Ne cherchez plus ! Les sept histoires de Suburban Hell, où tous les protagonistes sont consumés par l’obsession et la folie, prennent place dans une banlieue sordide. Dans ce recueil de hardcore horror, traumatisme, secte, précarité, trahisons et meurtres s’enchaînent. Le style, très sombre, ne laisse aucune place à l’espoir et nous dévoile l’horreur de la nature humaine, gouvernée par la haine et la démence. Âmes sensibles s’abstenir ! »
Suburban Hell s’articule autour de plusieurs troubles psychologiques : l’obsession, la paranoïa ou encore les hallucinations. Chaque protagoniste vit alors une aventure sordide, à la frontière entre le réel et l’imaginaire. Si certains d’entre eux sont les malheureuses victimes d’un traumatisme, d’autres voient leurs troubles les submerger, eux et leurs proches, sans que ni eux ni le lecteur ne parviennent à en saisir leurs origines. La violence est alors au centre de toutes les histoires que nous conte Taro KANAFURO, auteur de mangas d’horreur que l’on découvre pour la première fois en France avec ce titre.
En prenant place dans la maison des protagonistes ou dans leur quartier, les histoires ont ce petit quelque chose de « ça pourrait être n’importe qui » – un proche, un voisin, un collègue,… – qui dérange. Avec un style réaliste et un noir profond omniprésent, Suburban Hell nous plonge dans un univers sombre et glauque dans lequel se mélangent sexe, abus et violence. Si vous êtes sensibles à ces sujets, passez votre chemin. Et, de manière générale, l’ouvrage n’est pas recommandé aux plus jeunes. Pour les plus tenaces, le titre est un condensé de tout ce qu’il peut y avoir de plus malsain et de désordonné !
Suburban Hell est un one-shot publié en France aux éditions IMHO. Plus d’informations sur le site de l’éditeur.
Purgatory Girl – Masane MUROI
Résumé : « Shion poursuit sa scolarité sans histoire, jusqu’au jour où elle devient amie avec Kirie, une mystérieuse jeune fille nouvellement arrivée dans son lycée. Dès lors, d’étranges phénomènes se produisent dans l’entourage de Shion. Rapidement, elle découvre que Kirie vient d’un collège où l’un des meurtres les plus sordides de l’histoire du Japon a été commis… »
Victime de harcèlement depuis le collège, Shion entre au lycée avec l’espoir de repartir à zéro. Et pour cela, elle espère ne pas être à nouveau dans la même classe que ses harceleuses. Malheureusement pour elle, ses années lycéennes s’annoncent prendre la même tournure que ses années collégiennes : elle est belle et bien dans la même classe que ses persécutrices, mais en plus de cela tous les anciens de son précédent collège se remémorent la fois où elle s’est pissée dessus, devant tout le monde, et ne manquent pas de le raconter. Shion est vouée à rester la recluse qu’elle a toujours été… Mais c’était sans compter sur l’apparition de Kirie, une élève qui excelle dans tout et que personne n’intimide, qui prend la défense de Shion et se présente comme son amie. Pourtant, le temps passe, et Shion n’apprend rien sur cette étrange amie au regard parfois effrayant. Elle a du mal à cerner cette drôle d’amitié… En plus, depuis son arrivée, d’étranges et effroyables événements se déroulent autour d’elle…
Si le premier tome de Purgatory Girl laisse penser à un film d’horreur où va se succéder scènes d’horreurs soumises à une folie meurtrière, nous comprenons dès le second tome que l’œuvre se rapproche plus d’un thriller, et même d’un très bon thriller, où tout se regroupe et prend son sens lorsque la vérité éclate. Avec une histoire très bien ficelée et passionnante, l’œuvre se démarque par la tension et le flou qui entourent la relation de Shion et Kirie.
Purgatory Girl est une série terminée au Japon et en France, chez Omake Books, en 4 tomes. Un coffret collector intégral vient d’être édité, au prix de 30 euros, dans lequel on trouve des cartes reprenant les couvertures des différents tomes en complément. Plus d’informations sur le site de l’éditeur.
Sou Bou Tei – Kazuhiro FUJITA
Résumé : « Le Sou Bou Tei doit être détruit… Ce manoir légendaire se dresse avec orgueil dans le bourg de Numanakarai, à Tokyo… À l’intérieur, des ténèbres insondables attendent les visiteurs les plus imprudents… Et si par malheur vous vous y aventurez, vous risquez de disparaître à tout jamais. Quelle solution face à cette bâtisse maudite ? La détruire, à tout prix ! »
L’histoire de Sou Bou Tei prend place dans notre époque contemporaine. Dès les premières pages l’auteur nous annonce l’ambiance : deux jeunes garçons déambulent dans les sombres couloirs d’un grand manoir, à la recherche de l’amie qui les accompagnait et qu’ils ont perdu en chemin. Lorsqu’ils la retrouvent, cette dernière ne semble plus être la même… Ses bras et son visage se déforment, en même temps qu’elle les accuse de l’avoir abandonnée. Cette scène est en réalité un souvenir qui hante les esprits de ces deux personnages qui ont maintenant grandit et qui cherchent à tout prix à détruire cette demeure : le Sou Bou Tei. Et des moyens pour le faire, ils n’en manquent pas : devenus membres du gouvernement, ils lancent une attaque sans précédent sur ce manoir, qui reste immuable face aux armes employées. Tout le pays a alors maintenant connaissance de ce manoir hanté que rien ni personne ne parvient à détruit.
Bien plus léger que les deux premiers titres de cette sélection de mangas d’horreur, Sou Bou Tei mélange à la fois action, humour et horreur. Le résumé ne le laisse pas transparaître, et la couverture non plus, mais il y a une part laissée à la comédie, avec des personnages aux tempéraments en décalage avec l’horreur qui les menace, et certains présentent des traits physiques inattendus dans ce type d’œuvre, comme le petit nez rond de Rokurô, un enfant victime du Sou Bou Tei. Kauzhiro FUJITA nous livre ici une œuvre horrifique, certes, mais qui reste accessible au grand public, tant que celui-ci accepte certaines pages effrayantes.
Sou Bou Tei est une série terminée au Japon en 25 tomes, dont le premier vient d’être publié en France aux éditions Mangetsu. Plus d’informations sur le site de l’éditeur.
Carnage – Junji ITO
Résumé : « Des hordes de chauves-souris qui se nourrissent de sang, une bibliothèque hantée par les personnages des livres qu’elle contient, un village fantôme recouvert d’éclats de miroirs brisés, une jolie jeune femme au visage mystérieusement ensanglanté, une chanson qui pousse à la folie… Ressortirez-vous indemne du terrible jeu de massacre orchestré par Junji Ito ? »
Petit dernier de la collection Junji ITO des éditions Mangetsu (qui commence à être conséquente !), Carnage est un nouveau recueil d’histoires courtes. Écrites pour la plupart aux débuts des années 2000 (hormis la dernière, en date de 2017), les histoires compilées dans cette édition tournent autour d’un trouble psychologique : l’obsession. Que ce soit le protagoniste principal, un membre de son entourage ou un inconnu, les différents personnages qui sombrent dans l’obsession emportent avec eux leur humanité. Quelle soit involontaire et subie, ou bien contrôlée et source de plaisir, l’obsession prend ici différents visages, à la manière du grand maître de l’horreur telle qu’on la connait.
Composé de 12 histoires inédites (à l’exception de Lipidémie, que l’on retrouve dans le tome 1 des Chefs d’œuvres de Junji Ito), Carnage nous amène à la rencontre de personnages particulièrement détestables : leur obsession les rend pour la plupart insupportables, effrayants et instables. Impossible alors pour leur entourage de parvenir à anticiper et contrôler le cour des événements. Malheureusement pour eux, étant des personnages issus des histoires du maître de l’horreur, les choses finissent forcément mal. Si certains parviennent à ne rester que de tristes spectateurs de la descente aux enfers de cet être obsessionnel qu’ils côtoient depuis longtemps ou qu’ils viennent à peine de rencontrer, d’autres se retrouvent victimes de leurs troubles. Qui parviendra alors à sortir indemne de ces épisodes où la raison n’est plus ?
Carnage est un one-shot publié en France chez Mangetsu. Plus d’informations sur le site de l’éditeur.
Limit – Keiko SUENOBU
Résumé : « Il suffit de se laisser porter par le courant pour vivre sa vie sans souci. Telle est la philosophie de Mizuki. Amie proche de Sakura, la reine du lycée, elle fait partie des élèves “populaires” de son école, et participe aux brimades que font subir ses copines à leurs camarades pour préserver son statut social et sa tranquillité. Mais son petit monde s’écroule le jour où, au cours d’un voyage scolaire, toute sa classe est victime d’un accident tragique qui coûte la vie à la majorité des élèves. Perdue en pleine forêt sans aucune ressource, Mizuki va devoir composer avec les autres survivantes si elle veut espérer survivre jusqu’à l’arrivée des secours… »
On s’éloigne des scènes gores et des épisodes de folies avec ce dernier titre sorti en février dernier chez Pika Édition que l’on doit à Keiko SUENOBU, connue pour son titre choc Life. Loin du manga d’horreur où se multiplient scènes de malaise et visions d’horreur, on est ici dans un titre qui nous fait vivre l’horreur par sa situation plus qu’angoissante : la survie de lycéennes livrées à elles-mêmes. Avec un thème de fond autour du harcèlement, de la jalousie et du pouvoir, Limit nous raconte la malheureuse aventure de jeunes filles perdues en pleine nature suite à un accident de bus.
Tout allait pourtant pour le mieux pour Mizuki, cette jeune fille à la critique facile qui ne se différencie pour autant pas de ceux qui la répugnent tant. Suiveuse dans l’âme, elle est à la botte de la fille la plus populaire du lycée, Sakura, pour la simple et bonne raison que c’est la position la plus tranquille à avoir. Son cercle d’amies est aussi superficiel que son jugement des autres, et tout ce qui l’intéresse, c’est de vivre sa vie sans qu’on l’ennui. Mais le destin en aura décidé autrement pour elle : c’est lors de la sortie scolaire annuelle, à la fin des vacances, que le bus qui les menait elle et ses camarades de classe au camp d’été se renverse. Lorsqu’elle se réveille, l’horreur apparaît devant elle ; mais elle comprend bien vite qu’il va falloir sortir de là pour survivre. Se met alors en place une toute nouvelle hiérarchie entre les survivantes, qui ne repose alors plus sur la popularité et la beauté, mais sur la force et les armes…
Limit est une série terminée en 6 tomes au Japon et en cours de parution en France chez Pika Édition. Plus d’informations sur le site de l’éditeur.
Avec cette première sélection de mangas d’horreur de l’année 2024 , vous en avez pour tous les goûts : du malsain et du sordide, du seinen et du shôjo, de l’enquête… Pour quels titres allez vous craquer ?