À la découverte des linogravures de Japanese Linocut
A Journal du Japon, on aime vous faire découvrir l’artisanat japonais. Aujourd’hui, on vous présente la linogravure avec un couple d’artistes français que l’on a rencontré pour vous parler de leur entreprise Japanese Linocut. Après la lecture de cet entretien, cela devrait vous donner des idées de décoration… mais aussi des envies de tester la linogravure et pourquoi pas tenter l’un des ateliers !
Un couple d’artistes et de passionnés du Japon
Bonjour et merci d’avoir accepté de répondre à nos questions. Sans originalité, pour commencer cet entretien, pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Japanese Linocut : Bonjour à tous ! Merci pour cet entretien. Nous, c’est François et Sophie ! Nous sommes passionnés par le dessin et la création sous toutes leurs formes. Nous nous sommes rencontrés en école d’Art et n’avons eu de cesse que de renforcer cet aspect. De plus, nous partageons le même intérêt pour le Japon, un pays qui nous fascine à bien des égards et que nous continuons à cultiver à travers nos lectures, nos voyages sur place ou nos expériences en tant que famille d’accueil pour étudiants japonais.
François : Je suis artiste linograveur et je réalise des œuvres d’art en série limitée sur le thème du Japon. Dessinateur de formation, c’est en 2022 que je me lance dans cette technique afin d’allier ma passion et mon amour pour le Japon.
Sophie : Je suis également dessinatrice de formation et j’apporte un regard extérieur au travail de François. Je m’occupe également du packaging des envois et assure un suivi client personnalisé. Mon rôle ne s’arrête pas là, car je m’efforce de faire connaître le travail de François en l’introduisant auprès du public par le biais d’expositions, de conventions, de concours et d’autres interviews.
D’où vous vient la passion pour le Japon et l’art ?
François : Lorsque j’étais enfant, j’ai vraiment été séduit par les images d’époques du Japon et autres scènes que j’avais vu dans divers ouvrages à la maison. Les photos de bâtiments traditionnels, de temples, de pratiquants d’art martiaux…
Ces images ont profondément marqué mon esprit, éveillant en moi le désir d’explorer davantage ce fascinant pays. Parallèlement, le dessin a toujours été une passion constante. Et au fil de mes études en histoire de l’art, j’ai eu la chance de plonger dans l’univers artistique japonais, découvrant des artistes, artisans et explorant des aspects tels que les jardins zen et l’architecture traditionnelle.
Lorsque nous sommes allés au Japon pour la première fois, nous avons été totalement charmés par ce pays. Au-delà des paysages extraordinaires, nous avons aussi été marqués par l’altruisme des Japonais et leur bienveillance. Nous avons eu la chance d’y retourner plusieurs fois par la suite pour s’y ressourcer, puiser de l’inspiration et comptons bien nous y rendre de nouveau régulièrement à l’avenir !
Sophie : Pendant mon enfance, mon frère ramenait à la maison des mangas que j’ai eu le plaisir de découvrir. Cette expérience a suscité en moi une véritable passion pour le dessin, attirée par le graphisme unique des mangas, bien différent de celui des bandes dessinées classiques. La rencontre avec François a été déterminante, survenue dans une école d’art où nous avons exploré ensemble l’influence du Japon dans le monde artistique.
Progressivement, mon intérêt pour le Japon a grandi, nourri par le désir ardent de découvrir sur place les jardins zen, les temples japonais, les métropoles dynamiques, et bien plus encore. Après notre premier voyage au Japon, j’ai ressenti le besoin d’approfondir mes connaissances, notamment en explorant la cuisine japonaise qui n’était pas encore très répandue en France. Parallèlement, comprendre la philosophie profonde des Japonais est devenu une quête personnelle à laquelle je me suis consacrée avec enthousiasme.
Pourquoi avoir choisi la linogravure et pas une autre forme d’art ?
François : J’ai toujours été fasciné par les gravures et les sceaux japonais. Les tampons aussi ont bercé mon imaginaire et c’est en essayant de réaliser mon propre tampon que je me suis initié à cette discipline particulière. J’ai pris goût à étudier et à affiner chaque étape de la linogravure. Étant un grand fan de l’artisanat japonais, j’ai cet amour de la patience et des choses bien faites. J’ai toujours admiré les artisans japonais qui, avec quelques outils et un atelier vétuste, parviennent à réaliser des objets d’une grande qualité. Eh bien que, sans me comparer à ces maîtres, je ressens la même satisfaction à analyser une scène, la retranscrire, la graver minutieusement pour finir par l’encrer.
Quelles sont vos inspirations pour vos œuvres ?
François : Les photos de mes voyages et plus particulièrement les photos qui véhiculent une émotion ou un ressenti particulier que j’ai pu éprouver lors de mes périples. J’essaye de retranscrire la beauté de la scène, bien sûr, mais aussi la quiétude, la sérénité, la nostalgie, etc.
Comment qualifieriez-vous Japanese Linocut ? Qu’est-ce qui vous différencie d’autres artistes et d’autres « linograveurs » ?
François : Disons que je crée avant tout pour me faire plaisir et pour véhiculer mon amour pour le Japon. Je ne crée pas dans l’optique de vendre à tout prix, mais plutôt de séduire les personnes qui seraient touchées par mon travail. Des personnes qui auraient eu les mêmes ressentis sur place ou à travers d’ouvrages, etc. Je dirais que c’est du partage avant tout.
Tous les deux, en plus de l’art, vous partagez la passion de la cuisine. D’ailleurs, il y a quelques années, vous avez lancé le site internet Cuisine-japon.fr où vous partagez vos recettes de cuisine japonaise. Qu’est-ce que ce projet vous apporte et vous a apporté pour ce nouveau projet complémentaire, toujours en lien avec votre passion du Japon ?
Sophie : Oui, en effet, nous avons lancé cuisine-japon.fr il y a plus de 10 ans maintenant dans le but de partager la richesse de la cuisine japonaise. Vous trouverez des recettes, mais aussi un guide sur la cuisine japonaise et les ustensiles. D’origine asiatique, mes parents sont restaurateurs, et j’ai retrouvé des saveurs de mon enfance au Japon, mais également d’autres goûts que nous ne connaissions pas. La gastronomie japonaise nous a captivés, tant par la qualité des plats que par les nombreuses traditions qui entourent chaque mets.
Des ateliers en groupe et en privé pour s’initier à la linogravure
Quelles sont les étapes de la gravure sur linoléum ? Et comment se forme-t-on (en ligne, dans des ateliers découvertes…) ?
François : Eh bien, concernant les étapes, il faut commencer par définir un motif que l’on va dessiner ou transférer sur le lino (à l’envers). Ensuite, l’objectif est d’apprécier chaque découpe pour préserver les contreformes et révéler avec le plus de fluidité et de légèreté possible les traits qui seront encrés. Ensuite viendra l’impression, qui pourra se faire sur différents papiers et qui sera une étape réalisée à la main dans mon cas. Je ne souhaite pas utiliser de presse ou autres machines dans ma conception.
En ce qui concerne les formations, nous pouvons avoir recours à des vidéos, des tutos, des ouvrages, etc. Ou bien participer à des cours et autres ateliers. Les occasions ne manquent pas pour s’initier à telle ou telle discipline de nos jours. Je suis également en train de travailler sur une formation en ligne très complète pour pouvoir apprendre à graver, choisir son matériel et se perfectionner en toute autonomie.
A l’Espace Lyon-Japon, vous organisez des ateliers de linogravure japonaise. Est-ce ouvert vraiment à tout le monde, même les personnes pas forcément très douées en travaux artistiques ? Quels sont les profils types des clients de ces ateliers ? Des profils artistique, des fans de culture japonaise ?
François : En effet, tout le monde est le bienvenu, que l’on soit fan de culture japonaise ou de travaux manuels. Je laisse le choix parmi un très grand nombre de motifs aux difficultés croissantes, mais je laisse aussi le choix de travailler un motif personnalisé. J’ai formé des enfants comme des personnes âgées. Et bien souvent, ce sont les personnes qui se pensent peu douées qui, au final, ressortent assez surprises du résultat !
Photos prises lors d’un atelier à l’Espace Lyon-Japon ©Japanese Linocut
Outre les ateliers, où pouvons-nous vous retrouver (des expositions, en convention sur le Japon) ?
Sophie : Nous souhaitons renforcer notre présence dans les points de vente et les expositions, car nous apprécions le contact direct avec les personnes et les échanges enrichissants qui en résultent.
Pour 2024, voici ce que nous avons prévu pour l’instant :
- du 6 et 7 avril 2024 : participation à la convention KamoCon, à Dijon
- du 4 et 5 mai 2024 : participation à la convention Japan Touch Haru, à Lyon
- du 11 au 26 mai 2024 : exposition au salon Art cité Bourg, à Bourg en Bresse
- du 28 au 30 juin 2024 : participation à la convention Japan Tours Festival, à Tours
- du 7 au 26 octobre 2024 : exposition à Espace Japon à Paris
Toutes les dates ne sont pas encore là, n’hésitez pas à aller voir nos actualités ou bien nos évènements.
Des linogravures faites à la main, de la production à l’emballage
Comment vous répartissez-vous les rôles, de la production à l’expédition des commandes des gravures réalisées à la main ?
Japanese Linocut : François réalise donc les linogravures et les impressions, et gère l’expédition. Sophie s’occupe du pliage du packaging en kimono et du suivi client. Toute la production est faite à la main jusqu’à l’emballage !
Combien d’heures de travail demande une linogravure classique en général ? Quelle est celle dont vous êtes le plus fier et pour quelles raisons ?
François : Tout dépend du motif, mais disons que cela peut être très chronophage, en effet. Les plus longues m’ont pris près de 60 heures de travail, rien que sur la gravure. Et je prévois d’autres gravures qui prendront certainement plus.
Il y a le choix de la couleur (noir ou bleu) : est-ce la tradition ou vos goûts personnels ? On associe le rouge au Japon : est-ce un choix de ne pas proposer cette couleur ?
François : Le noir et le bleu sont très présents au Japon. Et j’apprécie ces deux couleurs qui, pour moi, me replongent dans les estampes qui m’ont bercées pendant des années. Le rouge, quant à lui, est destiné à ma signature, à l’instar des hanko japonais.
Quel papier préférez-vous utiliser ? Quel impact a le choix de celui-ci sur le rendu de la linogravure ?
François : Je privilégie des papiers naturels fibrés tels que les papiers wenzhou et washi. J’apprécie le wenzhou pour son côté très fragile. Je trouve qu’il met en valeur la gravure et rajoute un côté délicat au motif.
Quels sont les modèles qui rencontrent le plus de succès ?
François : C’est très variable ! Et plutôt tranché. Certaines personnes aiment les paysages, d’autres les représentations, les personnes, les objets, etc. En somme, je dirais que chaque création rencontre son public. Car une sensibilité et une atmosphère particulières sont liées à chaque gravure.
Un dernier mot à nos lecteurs ?
Merci beaucoup pour celles et ceux qui auront lu cette interview jusqu’au bout ! N’hésitez pas à nous suivre sur nos réseaux et à venir nous rencontrer sur les salons !
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Un grand merci François et Sophie pour votre temps et votre disponibilité. Si vous voulez ajouter une touche japonaise à votre décoration d’intérieur, vous savez où trouver votre bonheur. Direction Japanese Linocut pour acheter votre linogravure japonaise traditionnelle faite à la main, de la production à l’expédition ! N’hésitez pas à suivre leurs réseaux sociaux pour suivre leur actualité, les conventions où ils sont présents et leurs expositions.