City Hunter : Angel Dust – Le retour fracassant de Nicky et Laura !
Pour marquer le 35e anniversaire de la diffusion de sa première série animée (avril 1987), Nicky et Laura reviennent sur grands écrans le 25 janvier ! 3 ans après City Hunter : Privatif Eyes, Kenji KODAMA réalise avec City Hunter : Angel Dust une seconde aventure palpitante. Ayant déjà travaillé sur les 3 premières saisons de City Hunter (et sur la seconde de Cat’s eyes), KODAMA est familier avec les univers de Tsukasa HÔJÔ. Les deux studios œuvrant derrière le film ne sont pas en reste : The Answer Studio et en particulier Sunrise, ayant notamment travaillé sur Code Geass, Inuyasha, Gintama et surtout sur les saisons originales de City Hunter. Prêt à retourner dans les tréfonds obscurs de Tokyo ?
35 ans de complicité : retour sur notre duo préféré
Nicky Larson (Ryo Saiba en VO) est le City Hunter, un nettoyeur professionnel dont les talents à la gâchette ne sont plus à démontrer. Il accepte toutes les missions impliquant une jeune et jolie femme en détresse : garde du corps, escort boy, détective privé… Toujours assisté de Laura Marconi (Kaori Makimura en VO), qui veille à ce que les mains baladeuses et les pensées libidineuses de Nicky ne les détournent jamais de leur mission. Si besoin, elle rivalise d’ingéniosité pour dresser des pièges contre son collègue pervers, ou bien elle dégaine son énorme massue pour lui remettre les idées en place. Mais, le duo comique arrive toujours à ses fins, notamment quand Nicky reprend son sérieux et dégaine son fidèle Colt Python 357 Magnum.
Tireur hors pair, plus intelligent qu’il n’y paraît, il prend au dépourvu les personnages en alternant entre phases loufoques et discussions sérieuses. En comprenant rapidement les plans pensés contre lui et en jouant de l’assurance de ses comploteurs, il ne cesse de surprendre le public. Ce qui peut aussi le détacher du scénario, à être trop souvent pris au dépourvu et en retournant trop souvent la situation. Les motivations lubriques du héros et ses agressions envers la gente féminine peuvent aussi déplaire, même quand le scénario leur trouve une justification. Par exemple, dans le film, Nicky a su reconnaître une personne masquée en touchant une zone précise de son corps : ses talents de voyeur invétéré et de séducteur impudique trouvent donc par moments leur utilité dans les enquêtes !
Angel Dust : le fil rouge de cette nouvelle aventure
Nicky et Laura sont missionnés pour retrouver le chat d’Angie, une belle étrangère fraîchement arrivée au Japon. Mais au fil de leur recherche, la requête prend de l’ampleur et se retrouve étroitement liée à une seconde mission : retrouver l’angel dust, une nanotechnologie aussi mystérieuse qu’efficace démultipliant les capacités physiques. Des soldats s’étant eux-mêmes injectés ces puissantes nanomachines mettront tout en œuvre pour barrer la route de nos deux citadins. En parallèle, la lieutenante de police Hélène enquête elle aussi sur l’origine et les conséquences de cette arme exploitée dans des missions militaires secrètes.
Le film revient aussi sur le passé de Nicky, dévoilant l’existence d’une organisation bien plus puissantes que celles jusque là rencontrées. Celle-ci est en rapport direct avec une connaissance commune de nos deux tokyoïtes. La référence au « Chapitre Final » des bande-annonce insiste donc sur l’intensité des enjeux et sur l’ampleur du ou des prochains films. Dans City Hunter : Angel Dust, Laura va donc découvrir des facettes de son collègue jusque là jamais soupçonnées, ce qui remettra en question tous les acquis qu’elle et le public pensaient avoir sur le tireur d’élite. Le film fait ainsi directement référence à la fin du manga : attention à ne pas mettre entre les mains des nouveaux-venus ! De plus, le long-métrage s’adresse à un public ayant déjà vu Nicky à l’œuvre.
Une équipe qui ne change pas mais qui se modernise
Bien que nos héros nés dans les années 80 soient intemporels, leur environnement s’est adapté aux nouvelles technologies. Téléphones portables, applications de rencontres, Neko Channel… Les écrans pullulent à Tokyo. Angie braque constamment son « outil de travail » (son smartphone donc) sur Nicky et Laura, à la manière d’une caméra pour capturer leurs chamailleries et les pertes de patience de Laura. Même si la principale concernée ne le confirme pas catégoriquement, Laura qualifie Angie de créatrice de contenu. Mais c’est bien par le tableau à craie iconique, comme pour toutes les missions demandées au City Hunter, que Angie cherche à entrer en contact avec lui.
Même si Laura et Nicky possèdent eux-mêmes des smartphones, leur profession garde ses pratiques traditionnelles : quand ils cherchent le chat de Angie, on remarque qu’ils vont le chercher avec un filet et informer les passants avec des prospectus. Nicky fait même remarquer à Laura que, au contraire de Angie, elle n’est pas la plus au fait des actualités technologiques, ce qui n’en fait pas pour autant un personnage déconnecté du monde moderne ! Déconnectée du passé de Nicky et de tout ce qui peut l’y rattacher, Laura est en vérité pleinement ancrée dans le moment présent.
La force brute du film : la féminité
Laura est le repère intangible de Nicky, dont le principal concerné veut lui épargner la moindre situation dangereuse. Bien qu’elle ne soit jamais montrée comme une femme en détresse, Laura est à plusieurs reprises protégée sans forcément s’en apercevoir, son collègue cachant la sombre vérité avec ses farces et ses sourires niais. Le fossé entre nos deux héros est d’autant plus profond qu’un troisième personnage dont nous préférons taire le nom va, dans ce film, partager une complicité particulière avec Nicky. Au travers de leur passé commun et de leurs prouesses au combat, ainsi que par leurs joutes verbales s’accompagnant de revolvers braqués mutuellement, ils ne cesseront de se mesurer et de se tester tout au long du film. Laura s’immisce plusieurs fois entre eux pour cesser ces situations tendues et apporter de la légèreté, ce qui permet au long métrage d’entrecouper les passages intenses par des scènes de vie tantôt douces tantôt rigolotes.
Pour les amoureux de l’univers de Tsukasa HÔJÔ, ne vous attendez pas à voir souvent les Cat’s eyes en action (l’autre manga de l’auteur dont le groupe d’héroïnes éponyme rencontre parfois Nicky), ni voir Mammouth, ancien mercenaire et désormais allié de Nicky, passer son temps à casser des bouches en sa compagnie. Ces premières sont seulement présentes le temps d’un caméo servant le récit. Et le colosse va plusieurs fois confirmer à Laura qu’il existe des aspects du nettoyeur brun que le concerné a raison de taire. La douce Miki est aussi présente, toujours accolée à son grand chauve préféré. Comme Laura, bien que consciente que Nicky et Mammouth n’ont pas un vécu ni un quotidien ordinaires, elle vient apporter des passages plus ordinaires. Ce seront même les filles qui encourageront Angie à expérimenter des desserts succulents, des sessions shopping, des photos décomplexées… De quoi permettre à cette jeune touriste d’oublier brièvement son rôle central dans le scénario et de gagner en humanité, mais aussi aux fans de la série de revoir toute cette galerie de personnages attachants.
La nouvelle venue du film, Angie, est présentée comme puissante et entreprenante. Quand son passé la rattrape, au contraire de ses collègues, elle va pleinement à contre courant des attentes qu’on lui porte et œuvre pour les contrecarrer. Le spectateur peut lui reprocher de rester dépendante des individus dont elle veut pourtant s’éloigner, mais jamais Nicky ou ses amis ne lui reprocheront d’être sentimentale. Le talentueux nettoyeur préférant diriger sa colère vers les individus abusant de la dévotion de sa belle cliente.
On n’oublie pas les prouesses physiques comme intellectuelles des frangines cambrioleuses. Ni la perspicacité de Hélène ou le courage de Miki. Même si ce long métrage ne cherche pas particulièrement à les mettre en valeur, il présente les femmes comme indépendantes et pourvues de fortes convictions. Les passages où Nicky intervient pour les aider ne ternissement pas leur image mais confirment qu’il est un de leurs plus puissants alliés.
Prouesses aux revolvers, sous-vêtements en dentelle, mystères dépassant l’entendement, cascades vertigineuses et explosions fracassantes, le dernier film City Hunter ne vous laissera pas indifférent ! Les charmes de l’œuvre originale sont toujours là. Et Nicky ne cesse de se surpasser face à de nouvelles puissantes menaces, tandis que Laura prouve une nouvelle fois sa dévotion en ne fuyant jamais devant le danger. Allez-vous voir cette aventure sur grand écran en version originale ou en version française ?