La réceptionniste Pokémon : une nouvelle série en stop-motion tout en douceur sur Netflix
Sans faire trop de bruit, Netflix propose depuis le 28 décembre une nouvelle série Pokémon en stop-motion où l’on retrouve avec plaisir le studio Dwarf qui a l’habitude de collaborer avec la plateforme de SVOD américaine (Oni : Légendes du tonnerre, Rilakkuma et Kaoru). Que valent les 4 premiers épisodes de La réceptionniste Pokémon ? Spoiler : vous allez adorer !
Bienvenue à l’Hôtel Pokémon où le client Pokémon est roi
Dans La réceptionniste Pokémon, le spectateur découvre en même temps que Haru l’île paradisiaque où se trouve un hôtel où les clients Pokémon sont rois. C’est en explorant les lieux que la jeune femme part à la rencontre d’elle-même pour mieux comprendre sa mission en tant que nouvelle réceptionniste à l’Hôtel Pokémon. Chaque épisode d’une quinzaine de minutes est une bulle de douceur où ici et là sont disséminés des conseils de vie pour oublier les tracas du quotidien et s’accepter comme on est, avec ses forces et faiblesses ainsi que ses différences. Un Magicarpe avec une bouée qui éprouve des difficulté à nager peut évoluer en un majestueux Léviathor ! Haru a aussi pour mission d’aider un petit Pikachu timide que son dresseur s’efforce de rendre plus communicatif et sociable.
La première collaboration entre Netflix et The Pokémon Company apporte un nouveau regard sur le monde des dresseurs de Pokémon. Cette série est originale à plus d’un titre. Tout d’abord, sur la forme : le studio Dwarf maîtrise les techniques de stop-motion. En effet, les Pokémon sont plein de vie et expressifs à souhait : de véritables peluches trop « kawaii » que l’on souhaiterait prendre dans nos bras ! Et sur le fond, exit les combats et les arènes pour se concentrer sur les Pokémon et leur bien-être. Et pour bien marquer cela, rien de mieux que de changer de mascotte. L’attachant Psykokwak et son problème pour contrôler ses pouvoirs psychiques vole ainsi la vedette à la souris électrique qui apparaît tout de même.
Le choix de cette technique d’animation, aux mouvements saccadés et moins rapides qu’une série animée classique où les duels demandent fluidité et vitesse, ne doit rien au hasard. Cela fait écho à l’ambition de la série : se poser et apprécier le moment, les échanges entre les personnages et les Pokémon, la musique… La crise du Covid a apporté du positif en provoquant un électrochoc et une remise en question de notre monde en perpétuel mouvement, intoxiqué par les réseaux sociaux qui nous coupent de la réalité et des autres personnes et où confrontation et compétition sont notre quotidien. D’ailleurs, Animal Crossing: New Horizons a connu le succès lors du confinement et a permis à de nombreux joueurs et joueuses de s’évader dans cette ambiance chill et reposante où seule l’imagination est la limite. N’hésitez pas à (re)lire notre article : « Animal Crossing : l’aboutissement d’une saga à succès » pour comprendre le phénomène AC !
Après 9 générations de Pokémon, ses cartes à collections, une série animée de plus de 1 000 épisodes, une vingtaine de films, ses mangas, la franchise Pokémon ne cesse de trouver des moyens d’alimenter la Pokémania en innovant. Si l’aventure à travers différentes régions fictives dans le but d’attraper tous les Pokémon pour compléter le Pokédex et collecter les badges des arènes pour devenir le meilleur dresseur est le concept original, des produits Pokémon réussissent à surprendre les fans comme avec La réceptionniste Pokémon sans duel et tout en douceur. Citons le jeu mobile Pokémon Sleep où le « jeu » se déroule pendant le sommeil du joueur accompagné par Ronflex.
Have a Good Time Here !
Depuis quelques années grâce aux DJ et aux algorithmes de YouTube et de SoundCloud, la city pop apparue au Japon à la fin des années 70 est (re)découverte par toute une jeune génération dans l’Archipel et le monde. La chanson du générique, Have a Good Time Here (Kimi no Ibasho), n’a pas été confié à n’importe qui. Il s’agit de la chanteuse et compositrice Mariya Takeuchi qui a popularisé la city pop à l’étranger avec son tube Plastic Love de 1984 sur YouTube qui a dépassé les 30 millions de vues depuis 2021. Pour approfondir vos connaissances sur le genre musical qui a connu son âge d’or dans les années 80, nous vous conseillons de lire l’article « Et le monde redécouvrit la City Pop japonaise » sur nippon.com.
D’ailleurs, dans Suzume, Makoto Shinkai utilise très bien la musique city pop pour créer une ambiance nostalgique et illustrer le voyage initiatique où la jeune héroïne traverse une bonne partie de l’archipel pour se réconcilier avec son passé et ses traumatismes. Impossible de ne pas apprécier la scène de la voiture décapotable avec Suzume, sa mère et Tomoya et sa playlist Spotify vintage.
Vous l’aurez compris : La Réceptionniste Pokémon est une série doudou qui explore différemment la saga Pokémon pour conquérir le cœur des fans de tous âges. Sans violence et feel good uniquement, c’est une guimauve à dévorer une soirée au chaud dans son plaid pour une ambiance cocooning réussie ! Sur la chaîne YouTube de Netflix, on peut découvrir les coulisses de la création de la mini-série. On devine ainsi la patience et le temps nécessaire pour donner vie aux personnages et aux Pokémon. Si une saison 2 sort, cela sera malheureusement dans plusieurs mois ou années… Et pourquoi ne pas enchaîner avec le film live Pokémon Détective Pikachu, disponible sur Netflix aussi ?