Bonsaï, le jeu : qui maîtrisera l’art de la culture miniaturisée ?
Art millénaire originaire de Chine, le bonsaï est devenu une figure emblématique de la culture japonaise après que le bouddhisme se le soit approprié pendant l’époque de Heain (794-1185). D’abord réservée aux classes religieuses, fortunées et dirigeantes, sa pratique s’est ensuite popularisée jusqu’à devenir un passe-temps pour tous ceux qui s’y adonnaient. C’est aujourd’hui à votre tour de maîtriser l’art du bonsaï avec le jeu de société Bonsaï de Rosaria Battiato, Massimo Borzi et Martino Chiacchiera que Journal du Japon vous propose de découvrir.
Bonsaï : les règles du jeu
Dans le jeu de société Bonsaï, vous incarnez des experts de l’art du bonsaï qui s’affrontent dans l’espoir d’être l’artiste qui sera choisi pour avoir l’honneur d’exposer son bonsaï dans les jardins impériaux. Pour cela, vous n’avez qu’un objectif : cultiver le bonsaï qui cumulera le plus de points de victoire ! À tour de rôle, vous avez le choix entre deux possibilités : méditer ou cultiver.
Si vous choisissez de méditer, vous pouvez choisir une des cartes visibles sur le plateau commun. Selon l’emplacement de la carte choisie, vous pourrez, en plus, récupérer une ou plusieurs tuiles (Bois, Feuilles, Fleur ou Fruit) qui vous permettront de constituer votre arbre miniature. Parmi ces cartes, vous trouverez 5 types différents : Croissance, Outil, Apprenti, Maître et Parchemin. Les cartes Croissance et Outil sont des cartes que vous conservez tout au long de la partie. Elles vous permettent de cultiver (carte Croissance) et de conserver plus de tuiles que votre réserve ne vous l’autorise initialement (carte Outil). Les cartes Apprenti et Maître sont des actions à usage unique qui s’activent lorsque vous les prenez, elles vous permettent soit de cultiver (carte Apprenti) soit de piocher des tuiles supplémentaires (carte Maître). Enfin, les cartes Parchemin sont des cartes que l’on conserve face cachée tout au long de la partie et qui permettent d’obtenir des points supplémentaires à la fin du jeu en fonction des tuiles posées.
Si vous choisissez de cultiver, vous pouvez poser des tuiles sur votre bonsaï. Le nombre de tuiles que vous pouvez poser pendant votre tour de jeu dépend de votre tuile Seishi (tuile personnelle distribuée en début de partie) ainsi que des cartes Croissance amassées jusqu’ici. La pose des tuiles doit répondre à différentes règles de placement : une tuile Bois doit forcément être adjacente à une autre tuile Bois, une tuile Feuilles doit elle aussi être forcément adjacente à une tuile Bois, une tuile Fleur doit être adjacente à une tuile Feuilles, et une tuile Fruit doit toucher deux tuiles Feuilles sans jamais toucher une autre tuile Fruit. C’est là que toute la stratégie se met en place, puisque ce sont bien les placements de ces tuiles qui vont rapporter des points à votre bonsaï que l’on calcule à la fin de la partie.
La partie prend fin dès lors que la dernière carte de la pioche du plateau commun est révélée. Tous les joueurs effectuent alors un dernier tour, y compris celui qui a retourné la carte. C’est alors l’heure des comptes ! Le calcul des points est très simple : une tuile Bois ne rapporte aucun point ; une tuile Feuilles rapporte 3 points ; une tuile Fleurs rapporte autant de points qu’elle a de côtés ne touchant aucune autre tuile ; et une tuile Fruits rapporte 1 point. À ce calcul se rajoutent les points obtenus par les tuile Objectif que vous pouvez atteindre en cours de partie : ces tuiles sont communes à tous les joueurs et permettent de remporter jusqu’à 12 points !
À la lecture de ces règles plutôt simples, vous l’aurez compris : Bonsaï est une jeu de stratégie reposant sur un système de placement de tuiles. L’ambiance est donc plutôt calme : chacun doit mettre en place sa tactique pour réussir à créer le bonsaï qui rapporte le plus de points, tout en gardant un œil sur les objectifs commun avant qu’ils ne soient acquis par les autres joueurs afin de réussir à amasser des points supplémentaires qui peuvent faire la différence.
Accessible à partir de 10 ans, le jeu de société Bonsaï se joue jusqu’à 4 joueurs et propose un mode solo ainsi qu’une variante pour les plus experts. Une partie dure en moyenne 40 minutes. Pour plus de détails, rendez-vous sur le site de Gigamic.
L’avis de Roxane
La première chose qui marque à la découverte du jeu de société Bonsaï, c’est la simplicité des règles. On comprend rapidement, avant même d’y jouer, la mécanique du jeu ainsi que ses objectifs et les différentes stratégies possibles. Pour autant, la partie n’est pas si évidente : d’abord parce qu’on se retrouve rapidement limité si on ne gère pas bien sa réserve ou ses capacités de cultivation, ensuite par les différentes règles de placement des tuiles que l’on oublie bien vite dans l’excitation des premières parties. Ces règles d’apparence si simples demandent alors finalement la mise en place d’une véritable stratégie, qui se doit d’être la plus optimisée possible. En effet, les parties filent à vitesse grand V ! Si l’on pense pouvoir remplir tous les objectifs commun, et bien sûr dans leur version qui rapporte le plus de points, on se rend alors vite compte que l’on n’a pas le temps nécessaire pour les réaliser et qu’il va donc falloir faire des choix. Et c’est le seul point négatif, si l’on peut dire ça, que je peux lui trouver : être trop rapide, et donc ressentir une légère frustration de ne pas avoir le temps nécessaire pour réaliser toutes les actions que l’on aurait aimé faire. Il faut donc être particulièrement efficace en réussissant à mettre en place une stratégie qui tient dans le temps.
Dans sa version à 2 joueurs, la partie avoisine plus les 25 minutes que les 40, ce qui place donc chez nous Bonsaï dans la catégorie des jeux rapides, idéal donc pour jouer sans avoir à se lancer dans une grande aventure. Pour autant, nous avons tenté de jouer aussi avec l’intégralité des cartes (cette configuration n’est recommandée que pour 4 joueurs) afin de rallonger la partie, mais cela change drastiquement la mécanique : Bonsaï est un jeu où les limites sont structurantes de la stratégie. En retirant les limites (puisque nous croulons sous les cartes et les tuiles !), on perd alors l’intérêt premier de devoir faire des choix dans un temps court. Cependant, nous avons tout de même beaucoup aimé pouvoir réaliser un bonsaï plus grand, avec plus de possibilités. En d’autres termes : Bonsaï est un jeu qui se présente rapidement comme étant addictif et il est bien évidemment validé, que ce soit dans sa configuration 2 joueurs, ou dans la configuration 4 joueurs tout en restant 2, afin de varier les plaisirs.
Bonsaï propose également une variante, qui consiste tout simplement à faire sortir les cartes Parchemin plus rapidement, ainsi que deux versions solo. La première version reprend les règles de base en y ajoutant une nouvelle contrainte qui est de défausser une carte du plateau principal à chaque fois que le joueur médite ou cultive. La seconde version repose sur différents scénarios dans lesquels le joueur doit réaliser des objectifs bien précis pour gagner la partie. Ces modes solo sont idéal pour ceux qui n’ont pas toujours des joueurs motivés autour d’eux, ou pour ceux qui souhaitent approfondir toutes les tactiques du jeu !
Au delà de la mécanique facile à prendre en main et assez accessible pour convaincre des non-initiés aux jeux de sociétés modernes de jouer, nous pouvons relever sa mise en place très rapide ainsi que l’aspect esthétique qui est particulièrement réussi. C’est à l’illustrateur Davood Moghaddami que nous devons cet univers onirique qui colle parfaitement à l’univers du japon zen, par le choix de ses teintes et de ses motifs, jusqu’aux petits détails bien placés comme le kintsugi (la célèbre technique de réparation des porcelaines et céramiques brisées avec de la laque à la poudre d’or) réalisé sur les tuiles pots. Le matériel est très agréable, que ce soit au touché ou au visuel, et il y a un plaisir tout particulier à voir son bonsaï prendre forme sous nos yeux.
Le jeu de société Bonsaï est un jeu familial de placement de tuiles stratégique et malin qui se prend en main aussi facilement qu’il se met en place. Les différents modes de jeu en font un jeu qui s’adapte à toutes les configurations : idéal donc que ce soit en solo, à 2 ou à plus. Les parties s’enchaînent alors pour tenter d’exploiter les différentes tactiques possibles et devenir le meilleur artisan !
Merci pour cette découverte, un jeu accessible au enfants et qui n’est pas trop long pour eux.
De belles parties s’annoncent à la maison