Anim’Est 2023 : 20 ans et toujours debout !
Après un record historique de 10 000 visiteurs l’année dernière, la plus importante convention étudiante du Grand Est est de retour pour célébrer ses 20 ans d’existence. Les gourmands de mangas et de culture japonaise se sont retrouvés les 2 et 3 décembre 2023. Cette édition a été particulière en raison du changement de lieu, le Parc des Expositions de Vandoeuvre-lès-Nancy, poussant l’association à repartir de zéro. Pour cette nouvelle édition, les organisateurs avaient choisi le thème du « Festival ». Durant ce week-end, la fête était de mise grâce aux animations variées. C’était également l’occasion de célébrer les 50 ans du jumelage entre les villes de Nancy et de Kanazawa avec la venue de Takanori MURATA, maître pâtissier japonais de renom. Pour cette 21e édition, Journal du Japon a profité de ce moment festif pour échanger avec les intervenants qui œuvrent dans cette amitié franco-japonaise !
Quelles étaient les animations ? Est-ce que l’association a su se montrer au rendez-vous de ce moment clé de leur histoire ? Comment la culture japonaise était valorisée ? La réponse dans cet article.
Un nouvel endroit et une organisation repensée
Pour les nombreux bénévoles de l’association issus de l’Institut Mines-Télécom de Nancy, cette édition 2023 n’était pas comme les autres puisqu’elle se déroulait dans le cadre des 20 ans d’Anim’Est. De plus, elle était encore plus spéciale par rapport au nouveau lieu, le Parc des Expositions de Vandoeuvre-lès-Nancy. En effet, de 2014 à 2022, la convention se faisait au Centre des Congrès Prouvé au centre-ville de Nancy. Ce dernier était plus facile d’accès pour les visiteurs en raison des nombreuses lignes de bus et tram qui s’arrêtaient devant le bâtiment et la gare SNCF qui se trouvait à côté. Seulement, ce côté « pratique » s’est malheureusement perdu puisque le Parc des Expositions est en dehors de Nancy. Quelques lignes de bus desservent cet endroit mais les horaires ne sont pas si fréquents. Les organisateurs avaient bataillé pour obtenir des navettes qui transportaient les visiteurs depuis la gare de Nancy jusqu’au lieu de l’événement. Enfin, le Parc des Expositions dispose d’un très grand parking pouvant accueillir jusqu’à 1 800 véhicules.
Pendant 8 ans, l’association avait réussi à maintenir une organisation habituelle au Centre Prouvé. Cette fois, tout était à repenser. Les organisateurs avaient à leur disposition deux grands halls de la taille d’un terrain de football. Le défi était d’occuper au mieux l’espace de manière à ne pas laisser d’espaces vides. Dans le premier complexe, on pouvait y trouver l’espace VIP, les boutiques, un espace culture, une scène principale centrée sur les concerts, les karaokés ou encore les animations cosplay puis une scène dédiée à la danse et à des démonstrations. Quant au second hall, il abritait les stands créateurs, un coin jeu vidéo, le Maid Café et une scène culture axée sur les conférences, les quiz et les animations geek.
Malgré cette première expérimentation, la mobilisation des bénévoles, des exposants et des invités ont permis d’attirer 8 000 visiteurs contre 10 000 l’an dernier au Centre Prouvé.
Anim’Est en 2023, c’était :
- Plus de 8 000 visiteurs sur tout le week-end
- 200 bénévoles
- 300 exposants (contre 100 l’année dernière).
- 7 invités culturels
- 12 invités VIP
- 300 000€ de budget pour financer cette 21e édition (contre 180 000€ pour la convention précédente).
Cette année, 12 invités de marque ont festoyé avec les visiteurs pendant ces deux jours. Ils ont eu la chance de rencontrer des youtubeurs populaires comme Siphano ou Fildrong, la comédienne Chantal Baroin ou encore le rappeur Saru 2S. Pour le côté culture, Julien Fontanier alias Cours de Japonais et la traductrice de mangas Fédoua Lamodière étaient également présents.
S’il y a bien un invité qu’on aurait aimé ne pas voir, c’est l’inflation qui a encore fait grimper les tarifs des tickets. Une prévente a été réalisée en amont. Le prix des billets est passé de 12€-18€ en 2022 à 15€-23€ cette année. Le tanuki pass déjà proposé lors de l’édition précédente est resté quant à lui à 50€.
Le staff d’Anim’Est proposait sa traditionnelle chorégraphie où certains bénévoles dansaient sur des génériques d’animés ou des musiques de J-pop. Cette représentation était spéciale puisqu’ils ont réalisé un best of des meilleures danses des éditions précédentes. Les fans ont pu voter en amont les chorégraphies qu’ils ont le plus apprécié via un sondage. A la fin de leurs démonstrations, les étudiants de l’association avaient déplié une banderole représentant 21 tanuki, la mascotte d’Anim’Est avec diverses tenues, pour évoquer les 21 éditions. On a pu les voir à l’œuvre sur un air du premier générique de Pokémon mais aussi sur du Code Lyoko. Les chorégraphies étaient bien trouvés par rapport à la musique la plus plébiscitée par les internautes et on pouvait y sentir tout le travail acharné.
Les traditions mises en avant au Japon des « festivals »
Comme à chaque fois, nous avons eu l’occasion d’échanger avec plusieurs intervenants qui mettent un point d’honneur à valoriser la culture japonaise . De la langue aux arts martiaux, le Japon des traditions était très bien représenté dans la convention nancéienne.
Initiation au japonais avec Julien Fontanier
« Bonjour à toutes et à tous, prenez place commençons ensemble ce nouveau cours de japonais. » C’est avec cette phrase que Julien Fontanier alias Cours de Japonais commence ses vidéos sur YouTube. Depuis 2015, Julien réalise des vidéos où l’on peut apprendre le japonais gratuitement. De l’écriture, du vocabulaire, de la conjugaison, de la grammaire… le youtubeur met à disposition les outils nécessaires afin que ses 315 000 abonnés puissent avoir les bases fondamentales pour appréhender la langue du Pays du Soleil Levant.
Chaque cours suit une ligne directrice permettant à ses élèves de les apprendre dans l’ordre. Ses vidéos se décomposent en saisons, avec une première saison sur l’écriture japonaise, la seconde centrée sur la grammaire et une troisième est actuellement en cours dédiée à la conjugaison. Pour enrichir le tout, il en publie d’autres sur le vocabulaire fonctionnant par thème pour avoir un important bagage lexical. En plus des cours, il propose des exercices pour passer de la théorie à la pratique avec une correction pour se rendre compte des différentes erreurs. Enfin, quand une saison se termine, il propose des « examens » pour que les abonnés évaluent leur niveau, accompagné d’un « conseil de classe » pour faire un bilan de la saison achevée !
Au fil des années, Julien Fontanier a acquis une notoriété conséquente en dépassant les 300 000 abonnés en 2022. En 2019, il est allé jusqu’à organiser un « voyage scolaire » au Japon avec une dizaine d’élèves avec des cours de japonais le matin et un après-midi détente dans les rues de la tentaculaire Tokyo. L’année dernière, une des consécrations de son travail a été l’organisation d’un cours géant au Parc des Princes, le stade de football du Paris Saint Germain, dans le cadre de la convention Let’s Play Paris.
De convention en convention, il propose des initiations au japonais et Anim’Est n’a pas fait exception. Le samedi de 11h30 à 12h30 et le dimanche de 13h00 à 14h00, les visiteurs ont pris place dans sa salle de classe et ont assistés avec engouement au cours du professeur. Pour illustrer cette découverte de la langue, il a fait preuve d’une pédagogie captivante et passionnante en racontant une histoire fictive pour parler de l’origine du japonais et ses différents styles d’écriture. A la fin de l’initiation, il a pris le temps d’échanger avec la plupart des personnes présentes et dédicacer ses posters sur les hiragana, katakana et kanji avec 140 personnages de mangas issus de 42 mangas différents, réalisé par le mangaka Djiguito, qui permettent d’apprendre l’alphabet japonais plus facilement. Enfin, Julien Fontanier était présent à son stand tout le week-end pour échanger avec les passants et abonnés.
Si son travail vous intéresse et que vous avez envie d’apprendre le japonais, vous pouvez toujours visionner ses cours sur sa chaîne YouTube Cours de Japonais. De plus, à l’heure où cet article sera publié, il sortira un manuel de japonais aux éditions Hachette le 24 janvier et il est d’ores et déjà en précommande sur le site de la Fnac ! Une chose est sûre, beaucoup de personnes attendent avec impatience la sortie de ce manuel écrit par un professeur comme Julien Fontanier qu’on aurait aimé avoir pendant notre scolarité.
Un nouveau souffle pour l’Association Franco-Japonaise de Nancy Lorraine !
Absente l’année dernière pour de multiples raisons, l’Association Franco-Japonaise de Nancy Lorraine était de retour à Anim’Est. Malgré la pandémie du covid-19 qui a fortement impacté l’association dans son fonctionnement, Jean-Luc Contet Audonneau, le président et certains adhérents ne se sont pas laissés décourager. L’arrivée de Nathalie, adhérente depuis plusieurs mois, a permis de rebooster tout le monde au sein de l’AFJNL et elle affirme que « Maintenant, on est tous ensemble ». Déterminés, les bénévoles que l’on a rencontré veulent continuer à écrire l’histoire de l’association créé en 1971.
Actuellement, l’association compte entre 55 et 60 adhérents et voudrait atteindre les 250 pour être déclaré de notoriété publique d’ici un an. Ils essayent de faire de plus en plus d’activités mais l’AFJNL est en recherche de prestataires. Les personnes adhèrent en raison de la « convivialité » et des cours de cuisine qui sont très demandés puis les cours de langues. La Fête des associations de la ville de Nancy a permis d’avoir des adhérents supplémentaires. Aussi, elle veut créer un lien fort entre Kanazawa et Nancy.
Pendant la convention, les bénévoles ont proposés plusieurs activités comme de l’origami, du furoshiki, une initiation au japonais ou encore des jeux de sociétés à thématique japonaise. La détermination impressionnante de Nathalie et la convivialité des bénévoles ont attirés l’attention d’un bon nombre de visiteurs. Ces derniers ont pu trouver un moment de détente grâce au shiatsu (technique de massage japonaise) proposé par Valérie qui a rejoint l’association grâce aux cours de cuisine.
L’année prochaine, l’AFJNL envisage de faire un voyage organisé au Japon et une délégation devrait se rendre à Kanazawa en octobre pour rencontrer l’Association Franco-Japonaise de Kanazawa. Une Assemblé Générale Ordinaire et Extraordinaire auront lieu en Janvier 2024 pour remodeler le fonctionnement de l’association. Si vous souhaitez adhérer ou bien participer aux cours de cuisines ou de langue, nous vous invitons à vous rendre sur leur site web et comme le disait Nathalie lors de la convention : « Nous serons très heureux de vous accueillir ! ».
L’Art du Sabre à l’honneur à Anim’Est
A côté du stand de l’AFJNL, se trouvait celui d’Aiki-Batto-Dojo, un club d’arts martiaux japonais qui propose de l’Aïkido et la pratique de l’Art du Sabre dont le iaido. Pour rappel, ce sport japonais repose sur l’art de dégainer le sabre du fourreau et à couper d’un seul mouvement. Ce sport se fait avec des katas qui sont des simulations de combat où les gestes doivent être parfaits ce qui nécessite de nombreuses années de pratique.
« L’ésthétisme va avec l’efficacité du geste » explique Michel Vergnat, fondateur du club d’arts martiaux. Au total, une dizaine de personnes pratique l’iaïdo pour compléter avec les autres sports japonais comme l’aïkido. Le club est composé uniquement d’adultes mais est aussi accessible pour les jeunes pratiquants. Michel Vergnat pratique lui-même l’iaido depuis 15 ans et faisait du judo auparavant. L’Association pratique également le kenjutsu qui permet de travailler en binôme avec un sabre en bois.
Accompagné de plusieurs élèves, le club était à la disposition des passants pour les renseigner sur les différentes activités sportives proposées au sein d’Aiki-Batto-Dojo et pour présenter les différents sabre qu’utilisent les adhérents dans chaque art martial. Pour davantage de renseignements, toutes les informations sont disponibles sur le site d’Aiki-Batto-Dojo. Alors, qu’attendez-vous pour franchir le pas et dégainer le sabre comme Zoro de One Piece ?
Découverte des traditions de Kanazawa
Anim’Est, c’était aussi l’occasion de célébrer les 50 ans du jumelage entre les villes de Nancy et Kanazawa. Pour illustrer cet évènement, des étudiants et les services de la municipalité de Nancy ont animé un stand dédié à la ville nippone. Kanazawa se situe à l’ouest du Japon dans la préfecture d’Ishikawa à 230 kilomètres de Nagoya. Elle est connue notamment pour son jardin Kenrokuen, un des trois plus beaux jardins du Japon et pour le quartier des anciennes résidences de samouraï de Nagamachi-Buke Yashiki. Kanazawa est une des plus grosses villes fortifiées du pays et elle n’a pas été touchée par les guerres ou catastrophes naturelles pendant plus de 430 ans !
La mise en place de ce stand a permis aux visiteurs et fans de mangas d’assister à plusieurs activités dont celle de la dorure à la feuille d’or, une tradition bien connue des japonais de Kanazawa. Cette activité consistait à réaliser des cartes postales ornées de feuille d’or de Kanazawa. Pour notre part, nous avons fait le test avec une carte représentant un daruma et des fleurs de cerisiers Il suffisait d’abord de retirer le film qui recouvrait la carte puis de placer la feuille d’or pour qu’elle puisse recouvrir le motif. Ensuite il fallait lisser avec le doigt pour faire adhérer l’or à la carte puis répéter l’opération avec la feuille d’or restante jusqu’à ce que les motifs soient totalement recouverts. Enfin avec un pinceau, on devait retirer l’excès d’or. Pour découvrir ce genre de traditions de manière ludique et originale, c’est une activité idéale !
Afin de ne pas repartir l’estomac vide, nous avons pu déguster des gâteaux secs de Kanazawa dont le koicha. Il s’agit d’une fine couche de crème de thé vert en sandwich entre deux biscuits croquants. Pour compléter ces activités, une présentation de la ville, un quiz et des cadeaux étaient proposés.
Rencontre avec Kirisut’Enka : un quatuor qui a du coffre
Plusieurs groupes de musique ont fait trembler les murs du Parc Des Expositions. Parmi ces artistes, Kirisut’Enka a offert une heure de concert le dimanche aux spectateurs curieux. Ce quatuor revisite le répertoire des chansons « enka », un style de musique japonaise né dans les années 60/70 qui évoque les déceptions et les difficultés pendant la vie d’adulte. Emiko OTA, la chanteuse du groupe est accompagnée du guitariste Julien Omeyer, la flûtiste Mayo SATO et le batteur Nicolas Brémaud. Ensemble, ils révolutionnent l’enka depuis 2017 à trois instruments. Pendant le concert, on ressent les sentiments évoqués dans les différents titres à travers la voix d’Emiko OTA.
Après le concert, Emiko a acceptée de nous parler de leur groupe, de l’enka et de leurs projets :
Journal du Japon : Merci à vous d’avoir accepté de répondre à nos questions. Vous avez fait un concert à Anim’Est dans le cadre de cette 21ème édition. Afin qu’on en sache davantage sur votre groupe, qu’est-ce que Kirisut’Enka ?
Emiko : Tout d’abord, Kirisut’Enka c’est le mot japonais « kirisute » qui signifie couper et jeter et enka le style de musique j-pop vintage qui est apparu dans les années 60. C’est une technique de chant traditionnelle qu’on appelle le kobushi. On mélange l’enka avec de la musique pop. On reprend des chansons qui datent de l’époque Showa (1926-1989).
Comment s’est formé votre groupe ?
C’était lors d’un défilé de mode de Kenzo au Trianon de Paris. La direction de la marque cherchait un groupe d’enka. Il s’agissait d’un ami qui m’avait proposé de chanter ce style. Je n’avais pas encore de groupe et j’ai demandé à Julien Omeyer, mon guitariste, qui jouait du shamisen avec d’autres artistes. Ensuite, Mayo Satto a accepté venir et on a joué tout les trois. On a bien aimé et on a voulu continuer. Notre batteur Nicolas Brémaud nous a rejoint et c’est comme ça que le groupe s’est crée.
Quelle est la particularité de l’enka ?
C’est un style très récent par rapport aux autres styles. L’Enka met en scène une chanteuse ou un chanteur soliste accompagné d’un orchestre symphonique. Les gammes utilisées s’inspirent des musiques traditionnelles japonaises. Cela donne une sorte de blues japonais très caractéristique. On reprend par exemple des musiques du 7ème siècle. On joue des chansons d’animés également comme Kitaro le Repoussant de Shigeru MIZUKI ou de Demon Slayer.
Cela vous tient à cœur de valoriser ce style de musique ?
Mon but est qu’un maximum de gens puissent écouter de la musique japonaise et de valoriser la culture du Japon. Je veux aussi donner un côté un peu « rigolo ». Si je chante que de l’enka ce sera très « blues ». Cela ne marcherait pas très bien dans les conventions et les spectateurs ne seraient pas très réceptifs. L’enka donne toujours ce côté triste, chagrin d’amour.
Est-ce que les japonais eux-mêmes aiment l’enka ?
Quand le karaoké a commencé au Japon, tout le monde chantait de l’enka. Il y avait même des japonais qui pleuraient. Beaucoup ont aimé ce style et on est content de pouvoir chanter de la vraie musique japonaise dans les conventions comme Anim’Est. J’adore les chansons d’animés mais il n’y a pas que ça.
Pendant le concert, vous avez chanté « Kita No Yado », que raconte cette chanson ?
Kita No Yado raconte une femme triste qui est dans une maison d’hôte du nord du Japon où il fait très très froid. Elle tricotait un pull et son amant ne pouvait pas l’essayer. Elle est très seule, elle boit son saké toute seule. Elle tellement triste qu’elle demande si elle peut mourir et qui exprime une certaine détresse du fond de son cœur.
Des images étaient projetées à l’écran, que signifiaient-elles ?
Les images représentent Osaka, Tokyo, la neige et des animaux. Elles montrent aussi le nord du Japon. Il y a des liens entre les images et les paroles par rapport au titre « Kita No Yado ».
Pourquoi était-ce important pour vous d’être présent Anim’Est ?
J’ai déjà fait un concert à Anim’Est il y a 12/13 ans avec un groupe différent. A l’époque, je jouais du Taïko et je chantais . C’était plus un mélange de Minyo (musique japonaise) et de rock. C’est toujours un plaisir de venir ici et chanter de la musique japonaise .
Quels sont vos projets par la suite ?
En ce moment on reprend de nouvelles chansons d’animés avec Kirisaki Nin. On a également signé un contrat avec une boîte de production sur le côté métal.
Pour terminer, quels sont vos endroits préférés au Japon ?
J’ai vécu à Osaka au Japon et j’ai habité longtemps à Kyoto. J’aime beaucoup le côté moderne et traditionnel.
Merci au groupe Kirisut’Enka, retrouvez toute leur actualité sur leur page Facebook.
Cosplay : Une coupe de France aux abonnés absents
Pour ceux qui ont l’habitude de venir à Anim’Est lors des éditions antérieures, une sélection régionale de la Coupe de France de Cosplay avait lieu à chaque fois. Cette fois, l’association France Cosplay a décidée qu’il n’y aurait pas de sélections cette année en raison de la pandémie qui avait décalé les sélections. Cela peut-être frustrant pour les cosplayeurs qui se préparaient depuis plusieurs mois.
Cependant, les amateurs de cosplays pouvaient se consoler avec les animations proposées par Cospop. Le Samedi 2 Décembre, un défilé avaient eu lieu avec un passage solo et un autre en groupe. Les cosplayeurs en groupe étaient tous déguisés en personnages de la mythique saga de Harry Potter où on a pu voir le professeur Rogue danser ! Quant au passage solo, il s’agissait d’une représentation pour le moins surprenante d’Aquaman.
Et comme à chaque fois, un concours classique de Cosplay avait eu lieu, avec un jury de cosplayeurs expérimentés et dont la plupart avaient été sélectionnés aux anciennes éditions d’Anim’Est. Exceptionnellement, l’évaluation avait commencé par les prestations et s’en suivait après des notes sur la qualité du déguisement.
L’heure du Bilan de la convention avec Benoit, Président d’Anim’Est
Au moment où la 21e édition touchait à sa fin ce dimanche 3 Décembre, le moment était venu de faire le point de ce riche week-end avec Benoit, le Président d’Anim’Est de cette édition 2023.
Journal du Japon : Bonjour à vous et merci de nous accorder du temps. Pour commencer, avez-vous fait mieux que l’année dernière en terme de fréquentation ?
On a pas fait mieux que l’année dernière mais on s’y attendait avec le changement de lieu qui pouvait freiner les gens. En revanche, on a atteint l’objectif qu’on s’était fixé en terme de prévisions. On a fait 8 000 visiteurs, on en est très content.
Quels étaient les incontournables de cette édition ?
Il y avait notamment le karaoké géant qui était très demandé, le blind-test géant qui a vraiment fait fureur. Ça débordait même dans les allées. C’est très plaisant à voir en tant qu’organisateur. Une pokérace avait lieu avec le youtubeur Siphano. Un certain nombre d’événements était construit autour de nos invités.
Pourquoi Anim’Est n’avait pas pu se faire au Centre des Congrès de Nancy ?
L’année dernière on a eu beaucoup de visiteurs, on a dû fermer l’entrée pendant trois heures car il y avait trop de monde au Centre des Congrès et pour des raisons de sécurité, nous ne pouvions pas accueillir davantage de visiteurs. Si on restait au même endroit, ça se serait certainement reproduit. Soit on devait bloquer les personnes et ce ne serait pas acceptable soit on augmentait nos billets pour rentrer dans nos frais mais en faisant un peu une caricature de nous-même chaque année. Il fallait qu’on voit plus grand en étant dans un espace plus important permettant d’accueillir plus de visiteurs.
En quoi la chorégraphie du staff d’Anim’Est est importante pour l’association ?
Pendant toute la préparation, tous nos bénévoles qui participaient ont passés un très bon moment et s’amuse énormément. Pour l’humeur des troupes c’est une très bonne chose et c’est le moment où on se dit qu’on montre ce qu’on a vraiment fait. Elle nous tient vraiment à cœur et ça fait plaisir aux visiteurs.
Comment arrivez-vous à faire l’équilibre entre les animations pop culture et celles autour du Japon traditionnel ?
On a nos différents pôles dont celui sur l’évènementiel sur les grandes scènes et notre pôle culture qui va gérer cette partie orientée vers le Japon. Ces deux parties vont travailler en étroite collaboration. On a une scène culture pour que les deux univers puissent être représentée. Tout un espace est réservé au Japon traditionnel.
Un des moments marquants a été la venue du maître pâtissier japonais, Monsieur Takano MURATA, comment avez-vous fait pour le convaincre de venir à Anim’Est ?
En plus des 20 ans d’Anim’Est, on célèbre aussi les 50 ans du jumelage entre Kanazawa et Nancy. Étant donné que nous avions déjà un contact à la mairie de Nancy chargé de ce jumelage, on l’a sollicité et on a vu avec elle pour faire marcher notre partenariat avec la ville pour avoir une représentation concrète.
Vous avez évoqué les 50 ans du jumelage entre Nancy et Kanazawa, en quoi est-ce important pour Anim’Est ?
Quand on avait appris que nos deux anniversaires allaient se coïncider, on s’est dit que c’était vraiment un signe. Il fallait vraiment plus axer sur l’aspect traditionnel. C’est vraiment la volonté de pouvoir enrichir ça en créant une passerelle supplémentaire entre les deux villes.
C’est la première fois que vous expérimentez le Parc des Expositions de Vandoeuvre-lès-Nancy. Qu’est-ce qu’il y aurait à améliorer pour l’année prochaine ?
On a déjà eu des réflexions en interne sur l’optimisation de l’espace pour permettre de limiter les nuisances entre les scène et dans les deux sens. C’est à dire que la scène ne soit pas perturbée par les agences et que les boutiques puissent toujours communiquer. On récupère des retours des visiteurs et des intervenants pour retravailler la démarche pour améliorer la convention et que tout le monde soit satisfait.
Auriez-vous aimé continuer au Centre des Congrès ?
C’était un endroit assez confortable. On avait toutes les salles déjà faites. Il fallait affecter les salles aux différentes choses et là on est obligé de refaire le cloisonnement pour le Maid Café pour avoir un espace dédié. Le fait d’avoir la gare de Nancy à côté était un vrai atout.
Vous êtes la dernière convention animée par des étudiants, le regrettez-vous ?
C’est un peu triste car on se retrouve à être peu contre des professionnels ou des associations avec des moyens plus importants. Mais on espère montrer que c’est possible de faire une grande convention du Grand Est alors qu’on est étudiants et encourager d’autres personnes à le faire.
Que retenez-vous de ces 20 ans de l’association ?
Même en étant étudiant, on peut faire des choses qui sont colossales. Il faut bien s’organiser, coopérer, négocier et il ne faut pas se laisser abattre. Il faut juste avancer et se dire qu’il faut surtout profiter comme on est encore étudiants.
Quels étaient les meilleurs moments que vous avez passé dans la convention depuis que vous y allez ?
Les meilleurs moments c’est quand on voit les visiteurs avec un grand sourire. Il y a aussi les cosplayers qui se revoient dans ces moments-là et qui viennent de villes différentes. Quand je les vois courir les uns vers les autres pour se retrouver ce sont de beaux moments.
Pour terminer, qu’aimeriez-vous voir l’année prochaine ?
Cette année, nous avons Monsieur MURATA le chef pâtissier et ce serait une belle chose de continuer à avoir des échanges culturels comme ça et que ce soit un événement récurrent d’avoir un invité venu du Japon.
Cela fait maintenant 4 ans que je viens à Anim’Est pour y réaliser un compte-rendu. Encore une fois, je reste admiratif de l’énergie que les bénévoles de l’association mettent au profit de ce magnifique projet. Cet investissement est encore plus remarquable quand on sait qu’ils ont dû repenser l’organisation de zéro à cause du changement de lieu. Mes coups de cœur sur cette édition ont été la venue de Monsieur MURATA, le maître pâtissier japonais, dont sa démonstration devant les visiteurs a été spectaculaire et aussi la conférence de Fédoua Lamodière alias Shindo, traductrice et mangaka qui a expliqué ses deux métiers avec envie et passion. Je les remercie très sincèrement pour ces instants. Que ce soit l’Association Franco-Japonaise de Nancy Lorraine, Julien Fontanier ou encore le club d’art martiaux Aïkido-Batto-Dojo, tous ont montrés leur amour de la culture japonaise et de ses traditions et c’est peut-être le meilleur cadeau que l’on puisse faire à cette amitié qui lie les villes de Nancy et Kanazawa. S’il y a bien un cadeau qu’on puisse offrir à Anim’Est pour ces 20 ans, c’est de lui dire merci ! Merci pour le bonheur que vous apportez et rendez-vous pour les 25 ans !