GiantBooks : des mangas en langue japonaise dans une librairie française
Dans les années 80-90, les librairies de manga, encore rares, proposaient des titres originaux japonais à foison, car l’offre française était très réduite. On suivait ainsi les aventures des grands shônen de l’époque diffusées dans leur version animée sur nos télévisions. Entre 30 et 40 ans plus tard, avec une offre française pléthorique, les libraires mangas ont largement de quoi faire avec les centaines de mangas qui débarquent chaque mois.
Néanmoins, la production française est loin d’atteindre toute la richesse de l’offre japonaise, et certains mangas peuvent nous arriver bien plus tard, ne pas être retenus par les éditeurs français ou encore passer sous les radars. C’est pour cela que nous avons souhaité mettre en lumière aujourd’hui une librairie, en ligne et pas comme les autres : GiantBooks, qui sélectionne et propose des mangas en langue japonaise ou anglaise, ainsi que des artbooks inédits dans notre hexagone.
Entretien avec son gérant et fondateur, Kévin CHAPIRON.
Kévin CHAPIRON, fondateur de GiantBooks
Bonjour Monsieur Chapiron, et merci pour votre temps.
Nous nous rencontrons aujourd’hui pour présenter Giant Books, une librairie en ligne qui propose des mangas en japonais (en anglais aussi) mais aussi des artbooks et plus généralement des bandes dessinées de différents pays. Mais commençons par vous, est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur votre parcours jusqu’à Giant Books et sur votre lien avec la BD en général et le Japon en particulier ?
Bonjour Monsieur Ozouf et un grand merci pour cette interview.
Concernant mon parcours, j’ai étudié la philosophie à Lyon, jusqu’à obtenir mon master en 2019, avant de déménager sur Grenoble et de vivre le confinement dans cette ville. Mon attrait pour la BD et le Japon passe surtout par le prisme des mangas. Je suis toujours stupéfait par la capacité des mangakas à évoquer tant de thèmes, métiers, ou périodes historiques différents à travers leur médium, et je ne parviens pas à retrouver ailleurs la sensation que j’éprouve lorsque je découvre un nouveau manga.
Chez GiantBooks quel poste occupez-vous, quel est votre rôle et votre travail au jour le jour ?
Je suis le fondateur et gérant de GiantBooks et actuellement je n’ai pas de salarié. Je m’occupe donc du site, des commandes, des réseaux sociaux et des livraisons. La seule chose dont je ne m’occupe pas est la comptabilité. Même si j’ai à cœur de créer des emplois et d’ouvrir des boutiques physiques, j’aime la proximité que j’ai avec les partenaires avec lesquels je travaille et les clients que je rencontre sur les stands lors des conventions. C’est quelque chose que, même d’ici à plusieurs années, je souhaite conserver.
Je suppose que vous êtes un grand lecteur de bande-dessinées en général : quelles sont les œuvres et les auteurs qui vous ont marqués ?
Il faut savoir que je fonctionne beaucoup aux illustrations. Quand je suis dans une librairie, je suis attiré par un dessin et, seulement ensuite, je regarde si l’histoire peut m’intéresser. Je pense que, pour ma part, c’est en saisissant ce qui me plaisait vraiment que j’ai pu commencer à être marqué par des œuvres. Ainsi, je me souviens très bien de ma découverte du manga Shrink, par Jin NANAMI et TSUKIKO, et du sentiment de lire une œuvre très forte. Je ne pouvais m’empêcher de me dire que je devais absolument le faire connaître au plus grand nombre, et de toujours l’évoquer dès qu’une occasion se présentait.
De même avec le manga Bless de Yukino SONOYAMA et Re-Cervin de Kôsuke HAMADA. Hier encore, c’est le livre illustré The Last Stardog de E.K. Mosley qui m’a laissé une grande impression et la sensation que c’était l’un des plus beaux livres que j’ai pu lire.
Une offre manga différente… et pédagogue
Passons sur GiantBooks maintenant. J’ai décrit brièvement l’idée en introduction mais pouvez-vous nous redonner, plus en détail peut-être, le concept et l’objectif de Giant Books mais, aussi, comment est née cette aventure ?
GiantBooks, librairie en ligne de mangas et artbooks en japonais et en anglais, ainsi que de bande-dessinées et livres illustrés en anglais, a plusieurs objectifs. Faire découvrir de nouveaux auteurs et autrices, aider les personnes à choisir leurs ouvrages en langues étrangères en les accompagnant via des aides, apporter des livres en anglais pour les plus jeunes afin qu’ils puissent améliorer leur compréhension de l’anglais, offrir une alternative stable et sûre aux lecteurs pour se procurer des ouvrages étrangers, et enfin, éditer des illustrateurs et illustratrices émergents.
Au départ, il était simplement question de proposer une solution à tous ceux qui souhaitaient acheter des mangas étrangers et des livres illustrés, mais qui ne parvenaient pas à trouver un moyen sûr de se les procurer. Après avoir passé cette première étape via la création du site GiantBooks, il est apparu qu’il fallait aider les lecteurs a bien choisir les ouvrages selon leur niveau de langue. À partir de là, j’ai créé différents guides afin d’orienter les lecteurs en direction des ouvrages pour lesquels ils auraient le plus de facilité de lecture. Il est question avant tout ici de s’assurer que personne ne se retrouve bloqué dans sa lecture et ne soit frustré.
Enfin, j’ai toujours admiré un grand nombre d’illustrateurs et j’ai, depuis longtemps, l’envie de les aider à créer le livre dont ils rêvent. C’est ainsi que GiantBooks s’est aussi donné la possibilité d’éditer des auteurs émergents.
Dans les années 80-90, les éditeurs de mangas étaient rares voire inexistants et il y avait donc, souvent très regroupés à la Capitale, quelques boutiques de mangas d’imports, qui proposaient les mangas issus des animes du Club Dorothée. Tout ça a bien changé désormais, les éditeurs de mangas se comptent par dizaine et tous les titres populaires du Japon arrivent assez vite chez nous, donc comment exister face à l’offre française de manga, déjà pléthorique ?
L’offre est effectivement pléthorique avec plus d’une vingtaine d’éditeurs français. Encore aujourd’hui, de nouveaux éditeurs voient le jour et proposent à leur tour de nouvelles séries pour le grand public. Mais je pense aussi que cette offre très grande peut être « dangereuse » et je vois beaucoup de lecteurs, qui ont des séries en cours, ne pas pouvoir commencer une nouvelle série d’un nouvel auteur par manque de temps ou de moyens.
En partant de ce constat, GiantBooks a décidé de proposer des séries qui ont peu de chances d’arriver en France, en raison de divers facteurs, et d’exercer un suivi poussé pour chacune de ces séries. Par exemple, je mets toujours en avant le manga Shrink lors des conventions et sur les réseaux sociaux, alors que celui-ci est disponible depuis octobre 2021 au sein de la librairie. Chaque nouveau tome est traité avec autant d’intérêt et de plaisir que si c’était le premier de la série, et je souhaite faire connaître chacun des mangas que je vends et qu’ils connaissent le succès que, je pense, ils méritent.
Enfin, étant des mangas en langue étrangères, la raison de les lire ainsi que le rythme de lecture est bien différent des mangas traduits en français, ce qui entraîne aussi un temps plus long entre deux achats. Ces raisons font que GiantBooks propose une expérience bien différente des librairies traditionnelles.
Il faut aussi souligner que sur plus de 170 séries proposées, 76 sont terminées, ce qui permet aussi aux lecteurs de se lancer dans l’aventure sans craindre de ne jamais pouvoir compléter leur série.
Ensuite se pose forcément la question linguistique pour des mangas en japonais, et votre site témoigne d’ailleurs de vos efforts en la matière : comment franchir la barrière de la langue ? Comment accompagnez-vous vos lecteurs en ce sens ?
Comme dit précédemment, c’est là l’un des objectifs de GiantBooks, à savoir aider les lecteurs à choisir le manga qui leur conviendra. Pour cela, le premier obstacle à lever et celui de la langue. GiantBooks a mis en place un guide de lecture dès le mois de juillet 2022 afin de pouvoir orienter les lecteurs.
Le guide, pour les ouvrages en japonais, est découpé en trois niveaux, à savoir « débutant », « intermédiaire » et « confirmé ». Pour chaque manga, des indications permettent d’établir le niveau correspondant.
Par exemple :
• Les mangas qui répondent au niveau « débutant » auront des thèmes liés à la vie quotidienne, du vocabulaire pour les nouveaux apprenants, aidés par les furiganas ainsi que des formats qui se prêtent plus à la première lecture (grandes cases dans lesquelles l’action est claire, kanjis plus larges, etc…),
• Au niveau « intermédiaire », on voit l’apparition de jargon apporté par des sous-thèmes, des éléments fantastiques et/ou de science-fiction, ce qui complique la compréhension du texte. Le découpage des cases peut aussi être plus dynamique, et rendre le lecteur plus confus dans la lecture des dialogues.
• Enfin, au niveau « confirmé », on entre dans des thèmes très difficiles à aborder (psychiatrie, architecture, paléontologie, enquêtes policières) et des dialogues qui sont très nombreux et parfois aussi très longs, ce qui peut entraîner une difficulté à traduire et à suivre.
Afin de répondre au public européen de GiantBooks, le guide pour les ouvrages en japonais, a été traduit en anglais, italien, espagnol et allemand.
Un autre guide a été établi pour les ouvrages en anglais, pour que les parents puissent savoir ce que le livre apportera à l’enfant selon son âge et son niveau scolaire, si le vocabulaire peut participer à la découverte de l’anglais par l’enfant, ou si celui-ci demande des connaissances préalables. Ils sauront aussi s’il est adapté à une lecture du soir afin que les parents puissent « travailler » avec l’enfant.
Enfin, GiantBooks propose depuis le mois de septembre une liste des mangakas dont les œuvres sont disponibles sur le site afin que les lecteurs puissent se familiariser avec eux et connaître d’autres séries qu’a fait paraitre un auteur ou une autrice qu’ils viennent de découvrir.
Vos mangas sont en vente à partir de 10-11 euros, un prix un peu plus élevé qu’un manga français. On pense au frais d’import mais pouvez-vous nous détailler d’où vient la différence ?
Hormis trois séries et quelques exceptions, les mangas en japonais sont proposés aux prix de 10 euros. Pour les mangas en anglais, le prix est compris entre 10 et 14 euros. Cette différence de prix avec les mangas français s’explique par différents facteurs : tout d’abord, en France, les éditeurs appliquent automatiquement une remise aux libraires, ce qui n’est pas forcément le cas pour les éditeurs étrangers, et elle ne s’établit pas de la même manière.
Ensuite, il y a la répercussion des frais de port, lissés proportionnellement sur chaque livre. Enfin, les prix à l’achat varient d’un manga à l’autre, et j’ajuste au maximum le prix pour qu’il soit le plus juste possible. Si un manga est proposé à 11 euros, c’est qu’il n’était pas possible pour la librairie de le proposer au prix habituel de 10 euros.
Enfin, même si le prix est effectivement plus élevé qu’un manga français, hors exceptions, la majorité des lecteurs que nous rencontrons en conventions sont étonnés du prix de 10 euros, qu’ils considèrent comme étant bas, notamment par rapport au prix qu’ils devraient payer s’ils voulaient importer eux-mêmes ces livres. Je suis très heureux de cela car cela amène les lecteurs à franchir plus facilement le pas.
Enfin pour terminer le tour d’horizon de votre concept, GiantBooks c’est un site web mais et une boutique en ligne, pourquoi pas un librairie physique ?
GiantBooks est en effet, pour le moment, une librairie en ligne. Au vu des objectifs fixés pour l’entreprise, il était clair qu’un site web serait le meilleur moyen de répondre à ceux-ci. Il permet une plus grande fluidité d’exécution, que ce soit dans les mises à jour ou bien l’ajout de nouveaux éléments, tels que le guide de lecture ou la liste des mangakas. De plus, GiantBooks étant dès le départ une librairie conçue pour avoir une portée européenne, il fallait faire en sorte que tous puissent accéder facilement à celle-ci.
Un catalogue inédit de mangas, des belles découvertes
Parlons maintenant de mangas… Vous m’avez dit dans nos premiers échanges que vous proposez une centaine de séries différentes afin de faire connaître un large panel de mangakas et d’œuvres : vous trouvez qu’il y a un manque à combler ?
Si manque à combler il y a, cela concerne la question de l’importation de mangas en japonais. GiantBooks n’a pas pour mission d’ajouter une nouvelle couche de mangas au marché français. Par contre, du fait de la place des mangas dans le cœur des français, je pense que de nombreuses personnes peuvent être intéressées par des mangas qui traitent de thèmes dont ils n’ont pas l’habitude, par des séries et des auteurs dont ils n’ont jamais entendu parler, et aussi par l’exercice de la langue japonaise à travers la lecture des livres japonais. Je dirais donc que GiantBooks apporte une autre manière de découvrir de nouveaux mangas.
Est-ce qu’il y a par exemple un mangaka qui est passé complètement sous les radars des éditeurs français mais que vous trouvez génial ?
Pour être très sincère, je pense que toutes les œuvres que propose GiantBooks méritent d’être traduites afin d’être disponibles auprès du plus grand nombre. C’est un sentiment personnel, mais c’est aussi ce qui me guide dans la décision de faire découvrir des œuvres. Mais si je devais parler d’une série qui aurait pu être publiée en France et qui ne l’a pas été, j’aimerais mettre l’accent sur Swingin’ Dragon & Tiger Boogie par Kôkô HAIDA. C’est une série terminée qui a bien fonctionné au Japon, et a obtenu le prix d’encouragements en 2021 au Japan Media Arts festival dans la catégorie Manga.
On voit pas mal de nouvelles séries chez vous, dont certaines commencent déjà à avoir un peu de renommée, ou d’autres qui sont davantage de parfaits inconnus : comment les dénichez-vous ?
Je consulte beaucoup de sites d’informations, la plupart en japonais, ainsi que les sites des divers éditeurs japonais. Sur les réseaux sociaux, je regarde les recommandations des auteurs dont je possède déjà des mangas et je suis aussi beaucoup les comptes qui répertorient assidûment les dernières sorties au Japon. Enfin, je lis beaucoup les nouveautés qui paraissent afin aussi de découvrir des œuvres que j’aurais pu rater par les moyens habituels.
Ensuite, parmi tous les mangas qui croisent votre regard…Comment sélectionnez-vous ceux que vous allez proposer à la vente, et quels sont vos fournisseurs d’ailleurs ?
Le choix est très personnel et tourne principalement autour de trois éléments. Premièrement, est ce que cette œuvre me parle, est-ce qu’elle fait naître quelque chose en moi ? Deuxièmement, est-ce qu’elle peut apporter quelque chose aux lecteurs, que ce soit par sa forme ou son fond ? Enfin, troisièmement, est-ce que cette œuvre fait partie d’une série, et si oui, longue ou courte ? Ces trois facteurs permettent la sélection des ouvrages que je propose dans ma librairie.
Concernant mes fournisseurs, je commande les ouvrages en anglais auprès du distributeur anglais Gardners et du distributeur américain Ingram. Pour les mangas en japonais, c’est avec la société Nippan que je travaille et je suis très heureux de ce partenariat car ils sont très coopératifs et nous nous rencontrons lors des Japan Expo afin de pouvoir échanger. Enfin, pour les ouvrages plus spécifiques, comme ceux qui sont des exclusivités pour la librairie, je me tourne directement vers les éditeurs, comme cela a été fait pour l’ouvrage indonésien Legacy of Love illustré par Antonio Reinhard.
Puisque l’on parle de prix précédemment, parlons de vente : quels sont vos plus grands succès et à combien d’exemplaires se sont-ils écoulés ?
Plus de 1400 livres ont été vendus en 2 ans, dont environ 450 mangas en japonais. Concernant les plus grand succès, on retrouve Mr. Villain’s Day Off par Yuu MORIKAWA, et Ame To Kimi par Kô NIKAIDÔ, qui sont indiqués pour les »débutants » et qui rencontrent donc les faveurs de ceux souhaitant s’exercer au japonais tout en découvrant une nouvelle œuvre.
Hors manga, l’artbook de Satoshi MATSUURA intitulé Monster & Human, Imaginary Creatures est aussi un ouvrage très demandé, tout comme Mythopedia de Anna Claybourne, Becky Bolton et Louise Chappell.
Des images d’ici et d’ailleurs
Vous proposez aussi des artbooks et j’aurai la même question que précédemment : comment les dénichez-vous et comment faites-vous votre sélection ?
Je suis beaucoup d’artistes sur les réseaux sociaux, et lorsque l’un d’eux fait paraître un artbook, si cela est possible pour GiantBooks de l’obtenir afin de mettre en avant son auteur ou autrice, alors cela est fait. Je regarde aussi souvent les plateformes de financement participatif afin de dénicher des artbooks, et enfin, je consulte ce qui paraît chez les éditeurs étrangers.
Je fais particulièrement attention à ne pas proposer d’artbooks qui sont disponibles ailleurs, car s’il existe très peu de sites pour acheter des mangas étrangers en France et en Europe, il y a une offre très forte pour les artbooks, car l’obstacle de la langue est moins prépondérant. Ainsi, GiantBooks peut par exemple proposer les artbooks de Gustaffo Vargas et de Sara Kippin, que l’on ne peut trouver ailleurs aujourd’hui en Europe.
Vous proposez aussi des mangas en anglais : des titres parus au Royaume-Uni ou aux États-Unis ? Il y en a beaucoup qui ne sont pas publiés en France dans ceux-ci ?
Ce qu’il faut savoir, c’est que les États-Unis comptent un très faible nombre de maison d’éditions spécialisées dans les mangas. Le nombre de titres disponibles aux États-Unis mais pas en France est dès lors très faible. Par contre, là où les américains sont en avance, c’est sur le marché du light-novel.
Pour revenir au manga, les exceptions sont les titres de l’éditeur Viz Media qui voit les parutions de certaines séries accélérées. Ainsi, Komi cherche ses mots, qui est arrivé chez Pika édition en juillet 2022, en est à son 27e tome aux États-Unis.
Enfin, en terme de BD, il n’y a pas que les mangas dans la vie, que proposez-vous d’autres ?
GiantBooks a aussi été créée, comme dit précédemment, pour aider, notamment les jeunes, à apprendre l’anglais de manière ludique. Pour cela, la librairie propose un grand choix d’ouvrages illustrés qui traitent de thèmes comme l’écologie, l’espace, la géographie ou l’histoire, et des bandes dessinées en anglais plutôt à destination des adolescents et jeunes adultes.
Hors BD, la librairie a aussi quelques exclusivités mondiales, comme Legacy of Love, livre indonésien illustré par l’incroyable Antonio Reinhard que l’on ne peut trouver, en dehors de l’Indonésie que chez GiantBooks. Nous avons aussi ainsi les ouvrages disponibles exclusivement chez la galerie d’art/éditeur Nucleus, basé aux États-Unis avec qui nous travaillons depuis le début et qui nous permet de proposer les artbooks de l’artiste Sara Kipin.
Enfin, et cela est situationnel, nous proposons aussi des ouvrages non illustrés qui traitent des mythologies à travers le monde, comme South Asian Folktales Myths and Legends par Sarah Shaffi et illustré par Abeeha Tariq.
J’ai posé la question sur les mangas les mieux vendus tout à l’heure, mais comment se répartissent vos ventes entre manga en japonais, manga en anglais et BD d’autres horizons ?
Les mangas sont la catégorie d’ouvrages qui se vend le plus. Elle est suivie par les artbooks, qui rencontrent un grand succès lors des salons, et les bande-dessinées en anglais. Concernant les livres illustrés, je considère que c’est un tout autre public et que les moyens d’entrer en contact avec celui-ci sont assez différents. C’est quelque chose sur lequel je travaille depuis le début, et qui est encore au stade de préparation.
Pour finir je vous laisse la parole sur vos dernières nouveautés : parlez-nous de 3 nouveaux titres à ne pas rater, et pourquoi ?
Si je dois choisir 3 nouveautés, j’aimerais vous parler de :
• Kirakira to giragira par Sawako ARASHIDA est un manga qui traite d’un personnage féminin de l’univers shôjo qui va rencontrer un garçon issu de l’univers du furyô. En plus d’être très drôle, les codes esthétiques de chaque genre sont respectés et c’est assez unique.
• Mermaid with hand flags par Gumi AMAJI où l’on suit un lycéen qui souhaite se consacrer à la réalisation d’un animé dans lequel la petite sirène du conte finit heureuse, et cherche pour cela la voix parfaite pour l’incarner. Il finira par la trouver lorsqu’il entendra une jeune fille chanter, mais il découvre rapidement que celle-ci ne peut s’exprimer à l’oral à cause de l’anxiété. Je trouve ce manga très touchant, et léger grâce à des moments comiques.
• Enfin, The depth of the sky, par Marco KOHINATA et Mina SAKURAI, nous ouvre les portes d’un salon de coiffure tenu par des femmes qui purgent des peines de prison. C’est une belle histoire, très sincère, et c’est un one-shot.
J’ajouterais pour finir que, même à distance, via la librairie en ligne, je suis disponible pour conseiller et répondre aux questions que peuvent avoir les lecteurs, et c’est un aspect de mon métier que j’aime beaucoup.
Ce sera une belle façon de conclure cette interview alors.
Je vous remercie beaucoup pour votre temps !
Merci à vous et bonne continuation à GiantBooks !
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