Les nouveautés dans le manga d’horreur pour un Halloween horrifique !

Halloween, c’est aujourd’hui ! Et pour ce jour unique de l’année où la peur et l’effroi sont au cœur de cette tradition, Journal du Japon vous propose une sélection de mangas d’horreur tout juste parus en France avec pas moins de 4 nouveaux titres où se mêlent vengeance, actes démoniaques et mystère… !

Treize nuits de vengeance – Kazuo KAMIMURA

Synopsis : « Japon, époque Edo. Découvrez treize portraits de femmes inoubliables, héroïnes aux multiples facettes, victimes d’une société étouffante, mais qui se montrent déterminées et impitoyables lorsque les hommes se jouent de leurs sentiments. Kazuo Kamimura revisite la littérature et les légendes japonaises, dans deux recueils d’histoires courtes horrifiques. Méfiez-vous de l’âme vengeresse qui sommeille en chaque femme… »

Inspirés des contes populaires et des œuvres incontournables du folklore japonais, les 13 histoires racontées par Kazuo KAMIMURA sont des interprétations de contes et légendes japonaises qui mettent en scène des femmes vengeresses. D’Oiwa, l’esprit vengeur (onryo) le plus représenté dans l’art japonais (cf. l’exposition Enfers et fantômes d’Asie) à Onami, une goze (itinérante aveugle qui joue du shamisen) qui périra à cause d’un amour interdit, l’auteur revisite 13 portraits de femmes japonaises au destin tragique qu’est la soif de vengeance, mais pas que : certaines sont à l’inverse elle-même victimes de vengeance, mais qu’ont-elles fait pour la mériter ?

Dans une magnifique édition regroupant 13 histoires courtes, Treize nuits de vengeance offre de belles illustrations couleurs ainsi qu’une passionnante analyse littéraire de l’œuvre et son auteur en fin d’ouvrage. Si l’on connait quelque peu les histoires originales, il est intéressant d’en voir la réinterprétation de l’auteur. Et si on ne les connait pas, c’est l’occasion de découvrir une première lecture avant d’aller chercher leurs origines. Inscrites dans un Japon ancien, une époque où Tokyo se nommait encore Edo, les Treize nuits de vengeance plongent le lecteur dans une époque médiévale où les femmes étaient soumises à un patriarcat particulièrement oppressif. Un cadre idéal pour faire naître de tragiques histoires autour de femmes blessées et déçues, prêtes à tout pour mener à bien leur vengeance.

Treize nuits de vengeance est une œuvre en 2 tomes, dont le 1er tome est sorti chez Kana ce mois d’octobre. Plus d’informations sur le site de l’éditeur.

L’école Décomposée – Junji ITO

Synopsis : « Le jeune Yûma et la petite Chizumi sont deux orphelins sans attaches. Lui se confond en excuses et en flatteries auprès de ses nouveaux camarades de classe, tandis que la fillette terrorise passants et voisins. Mais les airs contrits de l’aîné et le rire démoniaque de la cadette cachent de sombres penchants et répandent l’horreur partout où ils vont… »

Il n’est plus nécessaire de présenter Junji ITO, le maître du manga d’horreur, qui apparaît en toute logique dans cette nouvelle sélection avec l’un de ses derniers titres paru en France : L’école décomposée. Dans cette histoire composée de 5 chapitres, nous faisons la rencontre de deux nouveaux personnages dans l’univers Ito : Yûma Azawa et sa petite sœur Chizumi, des orphelins dont nous suivons les aventures à compter de l’entrée au lycée du grand frère.

Yûma est un jeune homme élancé, toujours bien habillé et poli, qui passe son temps à s’excuser. Chizumi, elle, est une petite fille turbulente qui terrorise le quartier. Le quotidien des deux enfants s’annonce alors bien compliqué : Chizumi, qui passe son temps à causer des problèmes, est une source d’interminables excuses pour Yûma qui s’acharne à réparer ses erreurs. Mais ça, c’est ce que ce dernier veut que l’on pense de lui… En réalité, le jeune homme cache bien son jeu, et la petite Chizumi n’est finalement peut-être pas le vrai élément perturbateur du duo. Pourtant, Yûma semble si sincère… Alors que se passe t-il réellement dans cette fratrie sordide ? Tout ce que l’on sait, c’est que les victimes sont nombreuses, et que l’état de décomposition dans lequel elles finissent laisse penser que les événements sont loin de se limiter à de simples accidents. Bien que les causes soient à première vue inexpliquées, la rumeur dit qu’un frère et sa sœur se trouvent étrangement toujours dans les parages lorsque des signalements sont effectués… Mais que se passe t-il autour des Azawa ?

L’école décomposée est un one shot publié chez Mangetsu. Plus d’informations sur le site de l’éditeur..

Pumpkin Night – Masaya HOKAZONO

Synopsis : « Ce soir, Asumi Nakatani a gagné une nouvelle followeuse sur les réseaux sociaux : la mystérieuse « Pumpkin Night ». Peu de temps après, elle reçoit une menace de mort… avant d’être sauvagement assassinée, le soir même, par une jeune fille avec une citrouille en guise de masque. Kazuya, à l’autre bout du fil, reçoit lui aussi un avertissement. Ses amis et lui seront les suivants ! Serait-ce une simple coïncidence ? Une fois qu’elle vous a pris pour cible, impossible d’échapper à Pumpkin Night… Rien ni personne ne pourra l’empêcher d’assouvir sa soif de vengeance ! »

Pumpkin Night est sans aucun doute le titre le plus gore de cette sélection. Âmes sensibles s’abstenir, les dessins ne laissent aucun répit au lecteur qui assiste à tous les actes de violence de la protagoniste : Pumpkin Night, une fille en costume d’écolière qui porte une citrouille sur la tête et qui semble n’avoir aucune limite. L’identité de Pumpkin Night n’est pas un mystère puisqu’elle est révélée dès le début de l’œuvre : il s’agit de Naoko Kiriko, une jeune élève à la réputation d’être « bizarre », qui fut la malheureuse victime d’un harcèlement violent. Après un épisode particulièrement traumatisant, elle finit par être envoyée en hôpital psychiatrique ; duquel elle finit par s’échapper après avoir assassiné le corps médical. Son évasion n’est motivée que par un seul et unique but : se venger de ceux qui l’ont martyrisée lors de ses années de collège. 

Pumpkin Night est un titre que l’on pourrait qualifier de slasher s’il s’agissait d’une œuvre cinématographique : l’histoire met en scène une succession de meurtres à l’arme blanche, menés par une tueuse masquée, qui approche méthodiquement ses victimes une à une afin de mener à bien son plan. Les victimes de cette vengeance ne se limitent pas qu’aux anciens bourreaux : tous ceux qui se dressent au travers de son chemin seront sauvagement assassinés, amenant ainsi une grande terreur dans la ville. Ceux qui se savent en danger, cherchent par tous les moyens à devancer les plans de la tueuse pour la tuer avant qu’elle ne les tue. Nous sommes ici sur une véritable chasse à l’homme, où le premier qui faillira tombera.

Pumpkin Night est une œuvre en cours de parution qui compte, au moment de l’écriture de cet article, 7 tomes au Japon et 1 en France chez Mangetsu. Plus d’informations sur le site de l’éditeur.

Harasaki – Ryo NOSHIRO

Synopsis :  » « Elle voulait se reposer quelques jours à la campagne, elle va plutôt vivre un enfer…  » Quelques jours avant sa cérémonie de mariage, Hinata décide de rentrer dans son village natal. Mais elle perd mystérieusement connaissance dans le train. Quand elle se réveille, elle est seule et tout semble avoir changé. Des flash l’assaillent, elle tombe sur un cadavre et d’étranges ombres semblent l’épier. La lugubre légende d’Harasaki était-elle donc véridique ? Hinata doit absolument se sortir de ce cauchemar… »

Jeune femme en passe de fonder une famille, Hinata prévoit de rejoindre son fiancé à Takenoyama, son village natal qu’elle a quitté il y a bientôt 10 ans. 10 ans, c’est aussi le temps qui espace ses derniers souvenirs à ceux d’aujourd’hui : peu la prennent au sérieux lorsqu’elle en parle, mais Hinata ne se souvient plus de sa vie au village thermal, ni de ses parents qu’elle n’a plus revu depuis leur départ. Cette amnésie est une vraie énigme pour la jeune fille plutôt discrète, bien qu’elle n’a pour autant jamais réellement chercher à la résoudre. Elle s’est plutôt faite à l’idée que « c’est comme ça ». Mais peut-être que le choix de Takenoyama comme séjour prénuptial n’est pas anodin, bien qu’un quelconque lien ne semble pas consciemment identifié. Si son cerveau semble avoir mis en place un mécanisme de défense bien connu du traumatisme, à savoir l’amnésie, la vie, elle, ne semble pas vouloir laisser Hinata oublier.

Tiré du roman éponyme de Ryo NOSHIRO qui a obtenu le « 24ème prix des lecteurs du meilleur roman d’épouvante au Japon », Harasaki nous plonge dans un univers lugubre où notre héroïne se retrouve confrontée à d’étranges ombres qui semblent vouloir en découdre. Hinata ne serait-elle pas bloquée dans le Harasaki, ce fameux monde où disparaissent tous ceux qui ont quelque chose à se reprocher et qui sortent la nuit à Takenoyama ? La légende du Harasaki est tenace au village, on dit que ceux qui s’y retrouvent bloqués n’en sortent jamais… et si le Harasaki existait vraiment ?

Harasaki est une œuvre terminée en 2 tomes, dont le 1er tome est paru chez Omaké Manga en septembre dernier. Plus d’informations sur le site de l’éditeur.

Les Cauchemars de Mimi – Junji ITO

Synopsis : « La jeune Mimi mène une existence simple, mais l’horreur étend son ombre dans chaque recoin de sa vie : sous la tenue noire de jais de son énigmatique voisine, au fond de l’épaisse forêt qu’elle traverse au cours d’une promenade, dans le cimetière qui jouxte son appartement ou au creux des flots sombres de son lieu de vacances.« 

Dernier ouvrage de Junji Ito en date paru chez Mangestu, Les Cauchemars de Mimi nous conte le quotidien horrifique de Mimi, une jeune femme des plus ordinaires, témoin de faits surnaturels. Tout commence par une brève rencontre avec une vieille femme au visage défiguré qui se tient fièrement sur un poteau électrique, au dessus d’une route, les cheveux en pagaille, dotée d’un rire diabolique. Leurs regards se croisent, et cette dernière se jette sur la voiture de Mimi et son compagnon. Elle disparait ensuite tout aussi rapidement qu’elle est apparue, laissant les deux amants perplexes face à cet épisode inattendu. Après cet événement, Mimi observe de plus en plus d’évènements tordus et anxiogènes, qui n’ont très certainement aucun rapport avec la première rencontre, si ce n’est que notre héroïne est maintenant observatrice et curieuse, malgré elle.

C’est en effet la curiosité qui va l’amener à fourrer son nez dans les affaires de son étrange voisine… Puis, petit à petit, les évènements vont se succéder, comme si la jeune femme était devenue une cible parfaite pour subir horreur sur horreur. Mimi, lucide, comprend bien vite ce qui l’entoure, mais son angoisse grandissante ne l’aide pas à combattre les monstruosités qui apparaissent à elle. Son compagnon, Naoto, a quant a lui du mal à se faire à l’idée que ces évènements ont bien eu lui, et qu’il en a aussi été témoin, en partie. Bien moins dramatique que sa compagne, il rationnalise en minimisant les faits, exaspérant Mimi. 

Les Cauchemars de Mimi est une adaptation du recueil d’histoires vraies Shin Mimibukuro de Hirokatsu KIHARA et Ichiro NAKAYAMA. Les récits ont été repris par l’auteur qui a apporté sa propre interprétations des histoires originales pour laisser place à son imaginaire que l’on savoure tant.

Les Cauchemars de Mimi est un one-shot publié chez Mangestu. Plus d’informations sur le site de l’éditeur.

Les 4 mangas d’horreur de cette sélection d’Halloween ont la particularité d’être plus ou moins violents. Hormis Harasaki qui se distingue par une intrigue qui amène une touche de suspense, les mangas d’horreur présentés ici sont plutôt destinés à un public qui a l’habitude du gore. À ne pas mettre entre toutes les mains, donc !