Gaming Memories X9 – Quand les animes se transforment en jeux vidéo

Bienvenue dans Gaming Memories X9 ! Comme l’actualité jeu vidéo est assez plate en septembre, et ce depuis visiblement bien longtemps, nous avons décidé de revenir sur le tout premier thème évoqué lors de la création de la rubrique : les animes japonais ! En effet, nombre d’entre eux, dans les années 1980 et 90, se sont vus déclinés en jeux vidéo, pour le meilleur comme pour le pire. Nous allons donc revenir sur les trois à la base de tout, avant que la rubrique ne soit ce qu’elle est maintenant : City Hunter, Sailor Moon et Hokuto no Ken ! Prêts pour un double retour dans le passé ? Alors, c’est parti ! Génération Dorothée forever !

nicky larson jeu city hunter
City Hunter (1991, ©Sunsoft, PC Engine)

Première (… et dernière tentative de jeu City Hunter)

Créé en 1985 par le mangaka Tsukasa HÔJÔ, City Hunter (plus connu sous le nom de Nicky Larson chez nous) met en scène le personnage éponyme, qui combat le crime à sa façon dans le quartier de Shinjuku à Tôkyô. Le jeu dont nous allons parler a vu le jour sur PC-Engine de NEC, console 8 bits relativement méconnue du grand public, très peu diffusée hors du Japon (il y en a eu quelques poignées en France à l’époque), mais sur l’Archipel, c’était la concurrente principale de la Famicom de Nintendo.

Une scène d’intro plutôt dans le ton de l’anime.

Dans cette production, sortie exclusivement au Japon, on contrôle forcément le City Hunter, alias Ryô Saeba. Celui-ci doit effectuer quatre missions (la dernière ne s’ouvre qu’en terminant les autres), dans lesquels il va vagabonder dans des décors différents et remplir des objectifs simples, comme trouver certaines personnes ou des clés. Les lieux peuvent nous porter dans toutes les directions (gauche à droite ou inverse et parfois monter ou descendre des étages, on est assailli de vilains sur lesquels on doit tirer une boulette (qui ressemblent d’ailleurs à des tirs de shoot’em-ups, tout bleus… qu’est-il arrivé au Magnum 357 ??). Des pièges nous attendent également, ainsi que des escaliers et des portes qui mènent à d’autres portions des locaux traversés, créant un petit semblant de recherche. Pas de game over si l’on se fait avoir, on retourne juste à l’écran de sélection de niveau et peut continuer sans problème (hé, c’est Ryo après tout, faut pas déconner).

 Pas mokkori du tout…

Disons-le tout de suite, et au grand dam du rédacteur de la rubrique, grand fan de la série : ce n’est pas génial… du tout. C’est vrai, la cinématique d’intro reste dans l’ambiance, avec son coté très charismatique, et l’animation de pause (dans laquelle un Ryo et une Kaori chibi expriment l’intensité de l’action) sont des détails amusants et fidèles, mais il n’y a pas grand-chose à retenir du jeu. La démarche de Ryo est cool, mais on passe son temps à déambuler dans des couloirs un tantinet labyrinthiques sans trop de logique. Les ennemis nous assaillent en permanence les uns après les autres, se résumant souvent à de la simple chair à canon… on passe son temps à courir et à tirer dans le vide, car ils arrivent généralement assez vite pour qu’on ne les remarque pas à temps.

On se fait donc toucher facilement – Ryo a une jauge de vie assez grande pour tenir le coup mais regagner de l’énergie est assez rare – à part si l’on trouve l’une de ces jeunes filles mystérieusement dénudées enfermées dans une salle, et dont la simple vue requinquera entièrement notre héros. On apprécie avoir des mots de passe, car le jeu devient au final assez redondant et les adversaires sont  plus que pénibles. En effet, ils n’ont aucun autre pattern que de se jeter sur nous sans relâche et nous harceler ; à peine sorti d’une pièce, l’animation à peine finie, des vilains peuvent nous attendre collés à nous et on perdra de la vie directement, repoussés par eux comme s’ils étaient toxiques – et quand Ryo est touché, il se retourne immédiatement, ce qui fait qu’il est impossible de riposter directement. Il faut attendre qu’il ne soit plus bloqué, se retourner et enfin se défendre, et cela donne des scènes parfois pénibles (vive les jeux de flipper). Tout aussi agaçant, quand on sort d’une salle là encore, la caméra est centrée sur une extrémité de l’écran, ce qui ne laisse que quelques centimètres visibles, forçant à revenir en arrière pour élargir le champ…

Pan, pan, pan….. et c’est tout

Que retenir de bon dans ce jeu ? Pas son ambiance, même pas sa bande-son plutôt quelconque (le morceau du premier niveau est plutôt cool mais ça s’arrête là), tout est plutôt plat et pas franchement fascinant, il n’y a pas de gunfights comme l’on pourrait attendre d’un jeu CH… on passe juste son temps à courir, tirer dans le vide en prévision d’un arrivant et passer des portes sans savoir où l’on va. Alors c’est vrai, cela peut faire penser à ces moments d’action pure que l’on retrouve dans l’anime où Ryo va parcourir divers endroits jusqu’à trouver son objectif, mais la ressemblance est plutôt mince. Et c’est vraiment dommage, car une telle série avait un grand potentiel, même à l’époque. Mais visiblement, cela a suffi à ce que cette production soit la seule tirée de l’œuvre de HÔJÔ. Et l’apparition du City Hunter dans Jump Force, bien qu’il soit parmi les meilleurs personnages, n’a pas sauvé sa carrière dans le domaine…

Bishôjô Senshi Sailor Moon (1992, ©Arc System Works, GameBoy)

Sailor Moon en mode (presque) jeu de combat ? Au de la Lune…

Notre second jeu pour ce mois-ci est le premier tiré de Sailor Moon, créé par Naoko TAKEUCHI en décembre 1991. Avec la série animée dérivée qui arriva seulement quelques mois plus tard, en 1992, on pouvait s’attendre à ce que ce succès détonnant soit vite porté sur consoles. Et ce fut exactement le cas, avec cette première production vidéoludique, sortie en décembre de la même année sur GameBoy (uniquement au Japon) et produite par Arc System Works, yep, les gars qui ont fait Guilty Gear).

Voici… le jeu complet.

Bishôjô Senshi Sailor Moon est un jeu qui mélange exploration, discussions avec les personnages pour faire avancer les choses, et combats dans des niveaux infestés d’ennemis – en quelques sortes un jeu d’aventure beat’em-up très simple. En premier lieu, on explore donc le quartier où la jeune sailor vit, visite divers lieux et croise des personnages connus de la série, et au fil de cette exploration, on entre dans des niveaux de combat après les avoir trouvés. Ceux-ci se terminent par un affrontement contre les méchants de service.

.. je vais punir Arc System Works !

Jeu en 2D, Bishôjô Senshi Sailor Moon dispose de graphismes mignons aux animations plutôt correctes et parfois assez fidèles à notre petite sailor, Usagi (comme lorsqu’elle s’effondre au sol en pleurs, ce qui peut d’ailleurs faire apparaitre des bonus la rendant invincible temporairement). Les décors reprennent des endroits connus de la ville, tout comme les ennemis en sont tirés. Les dialogues ne se déroulent que sur des écrans fixes de bonne taille et assez fins pour la petite portable.

Sailor Moon et sa phrase d’intro devenue culte ! Au nom de la Lune…

Si l’écran-titre du jeu reprend le thème principal de la série animée dans une version chiptune de plutôt bonne facture, le reste de la bande-son est totalement originale. Elle est plutôt correcte et reste dans les tons de cette dernière cependant. Exploration et castagne, le tout dans une ambiance qui respecte l’œuvre originale (en la résumant très succinctement), tout semblait parfait…

Sauf que voilà, en fin de compte, cela ne rend pas le jeu particulièrement passionnant. Explorer le quartier de Juban est une idée intéressante, crapahuter dans les couloirs son collège est ennuyeux. Rencontrer les différents personnages et aller jouer à un mini-jeu avec Sailor V dans la salle d’arcade est un détail à signaler, mais les phases d’action sont également assez faibles. En effet, celles-ci sont juste là pour être là, Usagi n’est capable que d’un coup de pied à la portée assez risible (Sailor Moon Kick, hmm ?). Il faut souvent être très proche des ennemis et donc risquer de se faire toucher, surtout quand l’attaque ne réagit pas… et oui, notre personnage n’est capable que d’un coup de pied au sol et sauté… tout n’est donc pas à jeter dans la production, mais tout comme la première de Sakura Taisen sur GameBoy Color quelques années plus tard, on sent surtout le coté fanservice bien là pour attirer les lecteurs vers le jeu vidéo…

Hokuto no Ken (1986, ©SEGA,SEGA Mark III)

Hokuto no Ken à la sauce jeu textuel, une drôle d’idée…

Si vous connaissez un peu Hokuto no Ken, réputée pour sa violence plus ou moins exagérée (qui lui valut une censure totalement absurde en France… tous les apprentis du Hokuto de cuisine et du Nanto de Fourrure s’en souviennent), vous aurez peut-être du mal à le croire mais le tout premier jeu issu de la série de Tetsuô HARA se trouve être un jeu d’aventure graphique et textuel produit par Enix, les créateurs de la licence de RPG cultissime Dragon Quest ! Il est également un peu difficile à trouver de nos jours, et surtout intégralement en japonais… passons donc dessus pour aller vers quelque chose de plus rythmé (c’est aussi ça, GMX ! Casser les codes de la rubrique ! =^-^=)

Hokuto no Ken : Violence Gekiga Adventure sorti sur NEC-PC 8801 entre autres en 1986

Bien, ce qu’on veut nous, c’est des coups de poings violents, du sang, des têtes qui explosent de façon surréaliste ! Et cela tombe bien car c’est précisément… ce que l’on n’aura pas même dans la première adaptation de type action. Celle-ci a été produite par SEGA et est sortie sur Sega Mark III (SG-3000), notre Master System, en juillet 1986 au Japon, puis novembre la même année aux Etats-Unis et août l’an suivant en Europe, tous les deux sous le nom Black Belt et supprimant toute référence directe à Hokuto no Ken. Le jeu a été programmé principalement par Yuji NAKA, créateur de Sonic the Hedgehog.

Yuuuuuriiiiiaaaaaaaa !! (oui, il est très éloquent notre Kenshirô)

La production de SEGA est un jeu d’action 2D dans lequel on contrôle bien évidemment Kenshirô dans le tout premier arc scénaristique de la série plus ou moins fidèlement. On y affronte donc des antagonistes cultes tels que Shin ou Raoh, mais avant d’arriver jusqu’à eux, il faut traverser les niveaux (de gauche à droite) dans lesquels des hordes d’ennemis viennent nous assaillir sans relâche. Des mid-boss viennent ponctuer la progression, proposant un affrontement avec des patterns d’attaques précis. On ne dispose que de trois vies mais on récupère un peu d’énergie en tuant certains adversaires.

Pour se défendre, Kenshirô dispose d’une attaque au poing et une au pied – on sent d’ailleurs que ce dernier est nettement plus profitable, car il a une plus longue portée –, qu’il peut également utiliser baissé ou en plein saut. Ceux-ci d’ailleurs ont deux hauteurs et portées différentes qu’il faut savoir mettre à profit aux cours des niveaux et combats. Oui, c’est peu, mais pour l’époque, cela permettait déjà d’avoir une diversité dans les mouvements, d’autant plus qu’il faut savoir les mettre à profit contre certains adversaires : par exemple, Heart (le méchant immense et plutôt… rondouillard que Ken affronte aux débuts de la série) ne peut être vaincu qu’en lui assénant des coups de poing baissé pour qu’ils touchent son ventre alors que tout autre partie est invincible, comme dans l’œuvre originale.

Et un sbire qui part en poussière, un !

Le jeu en lui-même, en dehors de cela, est bien entendu assez répétitif, puisque l’on passe littéralement notre temps à tuer les mêmes sbires en boucle. Des mid-boss viennent s’ajouter à la fête et en conclusion d’un niveau, on affronte ces boss à un contre un. Les sprites des personnages, à la base, sont de taille suffisante et l’animation, en particulier celle de Ken et les ennemis qui explosent lorsqu’il les tue, sont de bonne facture pour cette époque (ils partent en petits morceaux…). Les personnages sont encore plus grands dans les affrontements qui concluent les niveaux, se déroulant à la façon d’un versus fighting, sans pour autant vraiment s’avérer en être un. Chaque boss a sa propre façon de se battre mais par exemple, pour vaincre le premier boss (Shin), il suffit de lui mettre des coups de pieds sautés et reculer lorsqu’il se rétablit, le tout dans un bon timing et… ça passe.

Avec ses graphismes de plutôt bonne qualité pour l’époque, avec des décors à l’ambiance directement reprise de la série animée, ce premier vrai jeu HNK a tout pour plaire sur le papier : défoulant, réactif, avec des combats de boss assez cool aux animations de mort reprises de l’œuvre originale… mais il est cependant aussi d’une difficulté monstrueuse. Pas autant que le tristement célèbre « Last Battle » sorti sur Mega Drive, avec sa vie unique et quasiment aucune chance d’en regagner, mais ce volet MS nous met aux prises d’ennemis qui nous harcèlent littéralement, sans jamais nous laisser le moindre répit, et surtout, on finit souvent par être encerclés et à partir de là, Ken se retrouve dans un jeu de flipper à rebondir contre eux jusqu’à ce qu’ils s’éloignent et nous laissent de la place (encore…). Par contre, la jauge de vie, elle, descend plutôt violemment à chaque impact…

On peut donc se dire qu’il demande une certaine dose d’apprentissage pour connaître l’apparition des punks et les patterns des boss, mais voilà, il n’y a pas non plus de mots de passe… si papa et maman n’achètent pas de nouveau jeu tant que celui-là n’est pas fini, on risque d’être bloqués à un seul jeu jusqu’à notre majorité ! Cela ne l’empêche pas, cependant, d’être vraiment amusant et au final, il n’a pas vieilli tant que cela, ne souffre pas de raideurs et de boutons mystérieusement oubliés par le jeu, de ralentissements ou autres. N’est pas NAKA qui veut ! Si l’on veut tout de même chipoter, on se permettra de faire remarque que le jeu tourne autour de deux ou trois BGM différents, donc le même pour chaque niveau (qui se finissent en une vingtaine de minutes… si l’on y arrive), de même les boss on tous la même mélodie…


Le jeu vidéo étant un moyen facile d’exporter une licence et l’étirer, aussi bien pour le profit que pour les fans, bien d’autres séries ont forcément été exportées en cartouche. Nous y reviendrons une prochaine fois pour sûr – attendez-vous à un petit passage de Dragon Ball, Saint Seiya et autres ! D’ici là, le mois prochain verra le retour d’articles principaux, avec cette fois…

… l’un des jeux de plate-forme/action les plus poussés techniquement de la Mega Drive ! Accrochez-vous !

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