Gaming Memories X8 – NES Classics
Bienvenue dans ce Gaming Memories X8, numéro spécial qui fait cette fois-ci écho à celui de juillet 2023 consacré à la Famicom de Nintendo ! En effet, afin de continuer dans la même lancée, nous allons cette fois parler de quelques « NES Classics », ces jeux cultes de la machine qui sont ressortis sur GameBoy Advance vingt ans plus tard.
A l’assaut de la nourriture volée !
Sorti en octobre 1984, Ice Climber met en scène deux petits personnages qui doivent récupérer leur nourriture, volée par un grand condor qui l’a emmenée tout en haut de sa montagne enneigée ! Dès lors, ils vont (à seul ou à deux en ce qui vous concerne) devoir grimper les montagnes dans des niveaux à défilement vertical. En se débarrassant des ennemis à coups de pioches et en détruisant les blocs de glace qui entravent leur progression, ils peuvent effectuer de grands bonds pour aller de plate-forme en plate-forme. À la fin de chaque niveau, qui sont d’ailleurs assez nombreux pour un jeu de cette époque (32 au choix), on a le droit à un « bonus stage ».
Ice Climber est l’un de ces jeux rétro de Nintendo devenus cultes avec le temps et persistant toujours 20 ans plus tard, grâce notamment aux portages Nes Classic, bien sûr, mais on peut aussi voir les deux petits personnages régulièrement dans des jeux comme les Super Smash Bros. Ils sont aussi présents dans d’autres épisodes de la série – absents de celle sur 3DS et Wii U à cause de problèmes techniques. Mais rester des personnages constants dans les Smash prouve bien qu’ils font partie de l’histoire de la société !
Alpinistes de l’extrême
Avec son gameplay simple et facile à retenir et prendre en main, Ice Climbers n’est pas juste un jeu de plateforme tout simple mais propose aussi de la réflexion. Trouver comment monter parmi les obstacles et ennemis, braver les conditions météorologiques qui font vous déplacer plus lentement (et entrave vos sauts) ou repoussent les personnages… le challenge se fait vite sentir mais n’est pas non plus punitif : en effet, il est possible de choisir son niveau à volonté, donc il n’y a pas à avoir peur de ne jamais voir la suite ! Si l’on joue à deux, il est bien entendu possible de s’entraider, l’un s’occupe des ennemis, l’autre des parois à détruire ou l’inverse…
Tous ces petits niveaux peuvent lui donner une durée de vie brute d’une heure environ, voir plus si l’on galère à monter correctement, ce qui est plus qu’honnête pour l’époque. Les graphismes sont simples, avec leurs arrière-plans uniquement noirs, mais les sprites des protagonistes sont de bonne taille pour l’époque, on ne se trompe pas sur qui est qui et puisque les deux Climbers ont une couleur différente, aucun problème. La maniabilité aussi tient la route, il faut juste s’y faire : les sauts se font principalement en hauteur et très peu en avant ou en arrière, ce qui les rend parfois assez raides pour atteindre une plate-forme en hauteur. Il faut juste bien appréhender cette distance et les éventuels ennemis qui se jettent sur nous au passage.
Avec tout cela, Ice Climbers n’avait pas forcément besoin d’un autre épisode, d’une suite par exemple, si ce n’était pour revoir les personnages et profiter à nouveau de ce gameplay simple et accrocheur qui le définit. Plusieurs portages au cours des années ont vu le jour pour faire perdurer leur esprit, ainsi que de nombreuses autres références, dans les party games Wario Ware par exemple, ou encore avec un petit Kirby se prenant pour eux dans certains jeux…
Vroom vroom ! (oh c’te mauvais titre…)
Excitebike, comme son nom l’indique plus ou moins, est un jeu de moto en 2D et vue de coté. On n’y affronte pas directement des concurrents lorsque l’on joue seul, mais plutôt un chrono pour le challenge et se surpasser dans le mode principal. Notre moto peut filer à deux vitesses différentes, et la deuxième la fera surchauffer si l’on s’en sert trop longtemps – dans ce cas, si cela arrive, il faudra attendre quelques précieuses secondes avant de pouvoir repartir. On avance sur quatre lignes différentes en appuyant sur haut ou bas pour en changer, ce qu’il faut faire régulièrement puisque les circuits sont ponctués d’obstacles qui nous ralentissent et de bosses plus ou moins hautes et longues. Là intervient un autre aspect important du jeu : il faut équilibrer sa moto en appuyant sur gauche et droite pour pencher plus en avant ou arrière et se rétablir correctement, sans quoi on s’écrasera par terre et devra, là encore, perdre de précieuses secondes avant de pouvoir repartir !
Sorti un mois après le jeu précédent au Japon, Excitebike s’est très vite exporté sur les systèmes arcade Nintendo aux États-Unis en tant que Vs. Excitebike. Le succès est au rendez-vous, ce qui lui permet d’ensuite parvenir jusqu’en Europe sur notre NES en tant que titre de lancement. Acclamé par la critique et les joueurs, le titre est aussi, d’une certaine façon, à la base de Super Mario Bros. : en effet, le moteur du jeu a été repris pour la première vraie aventure du plombier, lui permettant des déplacements plus souples et à deux vitesses plutôt qu’une seule constante !
Du BMX dans GMX ? (Là ça devient grave !)
Si le jeu est finalement répétitif et assez simple, aussi bien graphiquement qu’en terme de mécaniques, il s’avère tout aussi accrocheur. C’est tout simple, et sans qu’on s’y attende, on finit vite par s’y plonger et tenter de finir toutes les courses de chaque catégorie, qui augmentent de difficulté au fur et à mesure. Il n’y a aucun problème à signaler au niveau des commandes, qui réagissent très bien – on aura peut-être un peu tendance à râler sur la moto qui explose tout simplement lorsqu’on dérape un peu, parfois.
Le deuxième mode de jeu est, quant à lui, un peu moins… fun ? En effet, celui-ci met le joueur en concurrence avec d’autres coureurs contrôlés par la console. Les collisions avec eux sont possibles, ce qui donne lieu à de nombreuses scènes un peu catastrophiques si vous n’êtes pas encore au point, en tant que joueur. Les pilotes contrôlés par la console n’ont pas l’intention d’être agréables, ils restent là et ne se gênent pas pour nous rentrer dedans ou rester sur notre chemin, ce qui nous éjecte directement sur le coté, parfois on se remet sur piste juste au moment où ils arrivent, provoquant une autre chute… il arrive parfois que ce soient eux qui prennent, mais c’est plutôt rare et, surtout, la console aime taquiner le joueur en faisant arriver d’autres coureurs mystérieusement à chaque chute, histoire de bien nous faire comprendre que nous ne sommes pas doués…
L’ambiance est également assez minimaliste, avec quelques courts morceaux de bande-son dans les menus mais un silence total lors des courses, hormis les bruitages qui vont avec. Bruitages qui pourraient bien rendre fou à la longue tant ils sont stridents. Mais cela donne un cachet propre à ce jeu, qui finalement n’est pas une simple course mais demande des réflexes et une bonne connaissance des tracés. Cela a valu un grand succès au jeu à l’époque et une poignée de portages, voire même des suites comme celle sur Nintendo 64 par exemple.
Dans l’espace, personne ne vous entend crier…
« Metroid » est la contraction de metro (sous-terrain) et androïde. On y contrôle la chasseuse de prime Samus Aran, qui doit se rendre sur la planète Zebeth (Zebes) pour enquêter sur les larves metroides qui s’y trouvent et détruire le chef de Pirates de l’Espace, Mother Brain. Pour cela, elle va arpenter les couloirs souterrains de la planète en éliminant les menaces qui lui font face, voyager de zone en zone et éliminer les boss de la planète jusqu’à se défaire des Metroids eux-mêmes. Elle peut avancer, sauter et tirer (avec un canon à la distance de tir ridicule). Au fil de son exploration, elle ramassera des upgrades pour améliorer sa santé totale, trouver de nouvelles capacités (comme la Boule Morph pour passer dans les endroits étriqués) et différents types de tirs.
Metroid a été produit par l’iconique Gunpei YOKOI au sein de Nintendo R&D1. Bien entendu, le film Alien de Ridley SCOTT ainsi que les travaux de H.R. GIGER, bien connu pour ses designs de créatures monstrueuses, ont été des sources d’inspiration pour les créateurs du jeu. Metroid d’ailleurs, est l’un des premiers à mettre en scène un personnage féminin en avant, et se sert aussi de réutilisation de parties de décors modifiées, aux couleurs différentes, pour gagner de la mémoire dans le jeu et ainsi s’en servir pour le rendre plus long.
… mais là, ça risque pourtant d’arriver
Metroid est un jeu plutôt minimaliste. Les décors sont un simple fond noir la plupart du temps, et pas non plus toujours très détaillés. Les sprites, aussi bien du personnage que des monstres, ne sont pas des plus grands – ce qui est cependant volontaire pour créer une impression de solitude (une première dans le monde du jeu vidéo), d’être perdu en permanence dans des lieux trop grands pour soi. Cela se ressent d’autant plus dans les couloirs que l’on traverse, parfois très longs qu’ils soient à la verticale ou horizontale. Trop grands, car il faut parfois plusieurs minutes pour en traverser certains en répétant le même schéma avec les mêmes monstres sur les mêmes plates-formes en boucle…
Il est aussi difficile et plutôt punitif : on commence avec seulement 30 points de vie, il faut donc impérativement commencer la partie en farmant la vie en tuant les mêmes monstres en boucle jusqu’à être à l’aise (sachant qu’on ne regagne que cinq PV et pas à chaque ennemi tué et qu’ils peuvent en enlever entre 7 à 10 en nous touchant…). Cependant, chaque zone a sa petite ambiance qui va donner son cachet au jeu. C’est la base de toute une série qui reprendra les mêmes mécaniques et deviendra une pierre angulaire de Nintendo, toujours présente de nos jours alors que beaucoup d’autres de leurs licences sont mortes maintenant.
On ne saurait cependant conseiller ce Metroid qu’histoire de voir, de savoir, car il est difficile à apprécier de nos jours. S’essayer à Super Metroid, entre remaster, remake et suite serait une meilleure idée, ou surtout, aller vers Metroid Zero Mission – fantastique remake toujours aussi plaisant à jouer presque vingt ans plus tard – serait une meilleure idée – l’un des meilleurs épisodes de toute la série qui permet de découvrir l’original tout en ayant l’impression de jouer à une toute nouvelle production. Et en prime, la version NES y est disponible une fois terminé !
Si certains de ces jeux sont plus ou moins oubliés de nos jours, ils restent des pierres angulaires de l’histoire de Nintendo, qui déjà à cette époque avait le don pour créer des jeux marquants. Si ceux-ci semblent minimalistes et simplistes de nos jours, ils restent cependant toujours aussi intéressants à essayer, grâce à des idées de départ accrocheuses. Peut-être reviendrons-nous à nouveau sur cette collection en s’étendant un peu sur The Legend of Zelda, Ballon Fight ou d’autres encore…