Podcast, un voyage auditif vers le Japon – Episode 3 : Pixel Bento

Suite à la rencontre avec les créateurs et animateurs de Tabibito puis Explore Japon, c’est au tour d’un nouveau podcast : Pixel Bento. Le joyeux trio d’animateurs Marc, Nicolas et Thierry nous partagent des informations exclusives sur l’univers du jeux vidéo depuis le Japon. Avec l’ingénieur son et monteur Axel, ils nous font voyager au Pays du Soleil Levant et dans nos souvenirs. Au programme : Club Dorothée et films d’animations, histoire de l’évolution des licences et des consoles, présentation des coulisses de studios…

Journal du Japon : Bonjour Thierry et merci d’avoir accepté de nous parler de votre passion pour le Japon et de votre podcast Pixel Bento. Tout d’abord, pouvez-vous présenter votre podcast ?

Thierry : Pixel Bento, c’est avant tout une rencontre entre des passionnés de jeu vidéo et de pop culture en général, et il faut bien l’avouer, une excuse pour discuter ensemble des sujets qui nous passionnent ! Nos expériences cumulées :

• celle de Marc en tant que podcaster (La DevTeam) et bien sûr de game designer
• l’immense culture japono-centrée de Nicolas (qui vit au Japon depuis 20 ans)
• et finalement les talents de monteur / ingénieur son d’Axel

Tous ont déterminé le contenu et le format du podcast. Pixel Bento est aussi l’opportunité de partager notre amour du Japon, pays dans lequel nous vivons tous depuis plus de 5 ans et qui fait rêver tant de francophones.

Comment est venue l’idée de créer votre propre podcast ? Et le choix des co-animateurs ?

Je n’ai pas choisi mes co-animateurs : nous nous sommes trouvés ! Sous l’impulsion initiale de Marc et grâce au soutien technique d’Axel, on s’est décidé à lancer ce podcast ensemble. Et c’est également ensemble que nous discutons et débattons des sujets et thèmes abordés dans les prochains épisodes. Et puis comme nous sommes amis et que nous vivons presque tous à Tokyo (à l’exception d’Axel qui vit à Niigata), on se voit régulièrement pour un ciné, une expo ou un déjeuner, autant d’opportunités pour discuter des futurs épisodes, de nos envies respectives, et de s’accorder ainsi.

Pour être tout à fait honnête, ma culture Podcast était quasi-inexistante avant mon arrivée au Japon. Je me suis intéressé à ce média grâce à Audrey, mon épouse, et de nombreux amis, comme Marc bien sûr, mais aussi Mathieu (Mensetsu, La Librairie Yokaï) et Chris (KY Show). Je suis un enfant de la télé : ma culture est intimement liée aux petits et grands écrans. Mais j’ai découvert avec le podcast un média plus digeste et moins contraignant. On peut l’écouter partout, en marchant ou en faisant autre chose.

Comment avez-vous choisi l’identité du podcast ?

Le mot “Pixel” renvoie aux gros carrés de couleurs avec lesquels étaient créés les jeux vidéo dans les années 80. Si nous n’avons pas le même âge, tous les membres de l’équipe ont grandi avec les jeux vidéo de cette décennie, sans oublier les premiers anime diffusés en France, de Goldorak à Dragon Ball en passant par Kimagure Orange Road et les Chevaliers du Zodiaque. Notre culture geek est clairement notre inspiration première.

Une fois le nom du podcast trouvé, la structure a suivi logiquement. Toutes les rubriques de Pixel Bento (Matsu, Take, Ume, etc.) sont en effet liées à la culture du bento ! On souhaitait vraiment « habiller » ce podcast aux couleurs du Japon. On a aussi pensé aux ekiben, ces bentô que l’on achète dans les gares et que l’on consomme dans le train. On voulait que ce podcast soit pour nos auditeurs et auditrices à la fois un voyage et une dégustation légère de quelques heures. Un peu comme ces conversations passionnées, à l’emporte-pièce, que l’on peut avoir dans un train avec des amis proches !

Tout dans Pixel Bento a été décidé et discuté de manière collective. Le nom, le choix de l’identité musicale du podcast, mais aussi du logo, réalisé par un collectif d’artistes japonais spécialisé dans le pixel art. La musique chip tune, le logo tout en pixels et le nom Pixel Bento se répondent ainsi d’une manière que l’on espère élégante et qui illustre parfaitement le contenu du podcast ainsi que nos goûts de manière générale. Pixel Bento est avant tout l’histoire d’une rencontre et d’une envie de partage de nos passions mais aussi des vies que nous avons construites au Japon. On espère continuer encore longtemps cette aventure ensemble !

Comment choisissez-vous les sujets à traiter dans chaque épisode ?

Les sujets traités sont liés non seulement à l’actualité culturelle mais aussi à notre besoin d’échanger sur des sujets qui nous tiennent à cœur. Parce qu’au final, nous sommes juste des passionnés de jeu vidéo et de pop culture, pour qui ne pas échanger régulièrement sur ces sujets est tout simplement impensable (et impossible) !

Chaque épisode est l’objet de nombreux jours de préparation ! Nous nous efforçons par exemple de finir les jeux dont nous parlons. Pour moi, Pixel Bento est souvent une opportunité de découvrir et de creuser un nouveau pan de la culture japonaise, ce qui nécessite pas mal de recherches. J’adore ça.

Comment se déroule une séance d’enregistrement ?

Chaque mois, on tourne un épisode chez Nico, Marc ou chez moi. On tourne ainsi tous les trois mois. La préparation se fait essentiellement à travers nos discussions sur LINE ainsi que la mise à jour du conducteur, en particulier pour le Matsu (le sujet principal dont nous parlons tous les trois). Chacun prépare ensuite de son côté les différentes rubriques dont il sera spécifiquement en charge. Le montage est fait par Axel les week-ends qui suivent l’enregistrement, chaque membre de l’équipe lui envoyant via Google Drive des fichiers pour l’habillage sonore, comme les trailers des jeux dont on parle, des musiques, etc. Si l’envie n’est pas au rendez-vous, on se motive les uns les autres : l’avantage de faire un podcast à quatre !

Qu’est-ce-que vous évitez de faire lors des enregistrements ?

Pour ce qui est des choses à ne pas faire, on s’efforce de ne pas (trop) dépasser le temps imparti à chaque rubrique, et on utilise donc un conducteur (avec le découpage de l’émission) ainsi qu’un timer en cours d’enregistrement. Mais la passion l’emporte souvent sur la raison, ce qui complique forcément le travail de notre ingénieur son (désolé Axel !!), auprès de qui on s’excuse tous les mois… Sa patience est légendaire.

Avez-vous des conseils à donner à ceux qui souhaiteraient eux-aussi faire du podcast ?

La régularité, même si ce n’est pas toujours facile, est sans doute l’un des points les plus importants. Un podcast, c’est aussi un rendez-vous, une conversation régulière entre amis passionnés à laquelle sont invités nos auditeurs et auditrices. Faire un podcast, c’est aussi créer une communauté dont il faut s’efforcer de prendre soin. La communication (via les réseaux sociaux, Twitter pour nous) est essentielle. Mais cette communication est tout aussi importante, sinon davantage, au sein du groupe.

Que ce soit pour organiser l’enregistrement ou déterminer les sujets que nous allons aborder, il faut lutter contre la routine qui peut agir comme un produit corrodant. S’écouter, s’assurer du respect des personnalités de chacun est important. Ce podcast doit rester un plaisir et un loisir. Si nous passons un bon moment entre nous, il en sera de même pour nos auditeurs et auditrices je pense.

Dernier conseil : si trouver le bon équilibre entre spontanéité et préparation est avant tout affaire de pratique, l’équipe a tout à gagner à échanger sur le sujet pour que chacun trouve sa voix ainsi que son tempo, et que tout le monde se sente à l’aise.

Quels sont les avantages et inconvénients à vivre au Japon, par rapport aux autres podcasters aux sujets similaires ?

En vivant au Japon, nous avons la chance d’être au quotidien au contact des choses et des gens. Ce contact crée une proximité qui facilite la compréhension. Ce qui l’enrichit d’un vécu sans filtre et d’une myriade de petits détails qui contribue à la saveur unique de ce pays et de sa culture. Notre apprentissage de la langue a bien sûr profondément modifié notre perception de cette culture, quelque chose que nous nous efforçons de partager avec nos auditeurs et auditrices, en particulier grâce à notre sensei Nicolas (traducteur de métier et donc totalement bilingue).

Le Japon est un pays unique dont la culture rayonne mondialement et constitue depuis plusieurs décennies une incroyable source d’inspiration pour les créatifs et les curieux du monde entier. Cette culture a contribué et contribue encore à modeler nos sociétés modernes, au sein desquelles les individus façonnent de plus en plus leur identité à travers leurs passions.

L’inconvénient est que le Japon accueille parfois les produits culturels des autres pays avec un décalage, en particulier pour les sorties cinéma… Le film Mario est ainsi sorti avec quasiment un mois de retard par rapport au reste du monde !

Est ce que le podcast a évolué depuis son premier épisode ? Ou au contraire cherchez vous à rester fidèles à vos débuts ?

Nous avons récemment enregistré notre 36e épisode de Pixel Bento, et cela fait maintenant 4 ans que nous faisons ce podcast ensemble. Il a donc évolué de façon naturelle pour répondre à nos besoins et nos envies. On a ainsi créé de nouvelles rubriques, comme un courrier des auditeurs par exemple, mais aussi des épisodes bonus hors-série consacrés à des salons de jeu vidéo comme le BitSummit de Kyoto ou le Tokyo Game Show, sans oublier des interviews de développeurs. Nous avons aussi lancé notre site Internet pixelbento.fr avec le concours de Blueprint et de Valokar.