MASHLE : un tour de force dans l’école des sorciers

Petit scarabée bodybuildé deviendra grand sorcier

L’histoire de Mash Burnedead se déroule dans un univers où tout individu maîtrise la magie. Mais le jeune homme est né sans pouvoir et son existence fut cachée plus de 15 ans. Le jour où les autorités le découvrent, Mash accepte le pari fou de devenir le plus puissant des sorciers avec sa musculature surhumaine. A première vue, ce résumé dans les grandes lignes peut sembler banal. Mais Mash ne prend pas à la légère son engagement :

*tout individu né sans pouvoirs, comme le jeune héros, est condamné à mourir.

*Mash veut sauver sa peau mais aussi celle de son seul parent. Son objectif n’est donc pas égoïste.

*en devenant le sorcier le plus fort, il deviendrait aussi le plus respecté. Son existence serait alors acceptée.

*dès les premiers chapitres, on admet que sa force brute remet en question tout ce qui semble logique dans ce monde magique.

Même si le héros est présenté comme naïf et flegmatique ; Mash ne l’est pas tant que ça. Certes son cerveau surchauffe à l’idée de faire un effort mental, mais il n’est pas idiot. Le jeune homme ne cache pas son obsession pour les choux à la crème et l’effort physique, mais il voue un autre culte : celui à la paix et à la simplicité. Mash comprendra au fil de ses aventures que leur monde hiérarchique rejette aussi les sorciers jugés faibles, et il élargira sa cause. Sa quête ne concernera plus seulement la légitimité de son existence, mais l’égalité de toutes vies.

Les lois de la physique ? Connaît pas !

L’une des forces de Mash Burnedead, en plus de rendre convainquant ses idéaux simples, est tout simplement son corps. Jongler avec une boule de feu censée anéantir un dragon ? Planer dans les airs sans savoir faire voler un balais ? Sortir d’un labyrinthe piégé ou répondre à un questionnaire enchanté ? Il fait avec aisance ce que les sorciers considèrent comme des exploits.

Cette comédie ubuesque renverse les lois de la nature comme de la magie, bousculant les convictions des autres sorciers. Elle créée la surprise avec un objectif changeant des shônen classiques : avoir un quotidien banal et serein…tel Denji de Chainsaw man. Mais dans Mashle, très vite le jeune homme et d’autres personnages admettent que les traditions ont besoin de changement. Même si ce n’est pas son objectif, des alliés vont naturellement graviter autour de Mash.

Mais ses jugements hâtifs vont aussi le pousser à se faire des ennemis, essentiellement des personnages influents qui indiffèrent le héros. Il se concentrent même sur des détails futiles quand ces mêmes individus impressionnent l’assemblée par des menaces ou leur aura. Est-ce son isolement de longue date ou son esprit simplet qui démarque Mashle des autres sorciers ? Ou est-ce son impartialité inflexible ? Mash brise les règles et les tabous avec une facilité déconcertante.

Un Sosie de Harry Potter ? Pas tant que ça.

Même si l’Académie Magique d’Easton s’inspire beaucoup de Poudlard (une école de magie divisée en plusieurs classes avec des blasons d’animaux, un directeur avec une apparence similaire à Dumbledore, un sport du nom de duelo rappelant le quidditch…) l’univers s’étoffe et se démarque de l’oeuvre de J.K.Rowling au fil des tomes. L’auteur puise aussi dans des références nippones, telle la salle à gravité démultipliée de Dragon Ball ou les stands de Jojo’s Bizarre Adventure avec les baguettes divines. Sans oublier le contexte rappelant les débuts de Naruto ou My Hero Academia : ici aussi le héros est pointé comme une anomalie. Mais jamais Mash ne remet en question son existence.

L’élève atypique fait ses preuves non par des titres prestigieux mais par des démonstrations de force. Alors que les autres sorciers se distinguent par leur réputation et leur mana, Mash s’en détache. Il va porter de l’importance aux valeurs de ses amis, bien qu’ils soient jugés faibles ou bizarres à leur façon. Ce sorcier sans pouvoir ne cherche pas à simplement battre ses adversaires mais à les comprendre avant de décider de leur sort. Il peut sembler naïf car croyant sincèrement à la bonté humaine. Mash est persuadé que tous le monde a une part d’humanité qui ne demande qu’à s’exprimer, et il veut en être le porte-parole.