Amaterasu, le livre pop-up luxueux sur la déesse solaire de Artemisia

Avis aux fans des mythologies du monde (et japonaise en particulier) et des beaux livres, l’artiste Artemisia a lancé sa campagne de financement participatif pour auto-éditer un pop-up luxueux dédié à la légende de la déesse solaire Amaterasu. S’il s’agit de son premier Ulule, la jeune illustratrice a déjà illustré des projets pour de nombreux éditeurs. Sans plus tarder, voici notre entretien pour vous présenter l’artiste et ce beau livre théâtre !

Journal du Japon : Bonjour Artemisia et merci d’avoir accepté de répondre à nos questions. Avant de parler de votre campagne Ulule, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Artemisia : Tout d’abord, bonjour à toutes et à tous et merci à Journal du Japon de m’accorder de son temps. Oui bien sûr, avec plaisir.

Je suis Artemisia et je suis illustratrice à temps plein en région parisienne. Mon travail, haut en couleurs, se tourne essentiellement vers la jeunesse. J’ai eu l’opportunité d’illustrer des projets d’éditeurs comme Mage Editions, Au Loup, Fleurus et dernièrement Poulpe Fiction. Mon trait a pu également s’accorder à la ligne artistique, plus réaliste, des éditions le Héron d’Argent [NDLR : que l’on avait d’ailleurs interviewé pour son recueil de contes japonais].

En général, mes médiums de création sont numériques mais j’apprécie énormément le traditionnel et les réalisations manuelles. Il se pourrait bien d’ailleurs que certains de mes futurs projets personnels soient réalisés en traditionnel. Mais gardons un peu de ce mystère que j’affectionne tout particulièrement…

Les fans de mythologie découvrent Amaterasu en général avec le Kojiki. Vous êtes peut-être une passionnée des vieux récits autour du Japon ?

Il est vrai que j’apprécie beaucoup les anciens récits, l’histoire et l’art de divers pays dont le Japon. Loin d’être une spécialiste, j’aime découvrir les cultures du monde et me plonger dans des sujets divers et variés. Il suffit d’un mot, d’un texte ou d’une vidéo pour piquer ma curiosité et entreprendre des recherches approfondies, à l’instar d’Amaterasu.

Ce n’est donc pas avec le Kojiki que j’ai découvert la légende de la Déesse Solaire mais plutôt grâce à un recueil de contes japonais de mon enfance. Ce n’est que bien plus tard que j’ai connu le Kojiki. Après tout, la connaissance d’un sujet ou la finalité d’un projet peut prendre différentes voies et, comme il me plaît à le dire souvent : « tous les chemins mènent à Rome » (ou ici, au Japon).

Après l’Égypte des pharaons, vous explorez le Japon mythologique. Vous semblez aimer le fantastique, pour quelles raisons ?

Ce côté surnaturel qui s’immisce dans notre monde cartésien est tout bonnement fascinant. De nos jours, tout tend à être maîtrisé par la rationalité et il n’y a plus beaucoup de place pour la magie. Or, c’est fabuleux de pouvoir s’imaginer des situations, des mondes, des êtres extraordinaires. Dans les temps anciens, nos ancêtres à travers le monde tentaient d’expliquer l’inexplicable par le biais d’entités supérieures ou de créatures fantastiques. Grâce à cela, ils nous ont légué des récits mythiques d’une richesse incommensurable. Comment ne pas les apprécier lorsqu’ils vous offrent une meilleure compréhension des civilisations antiques et une source inépuisable d’inspiration ?

Il s’agit de votre premier livre en auto-édition. Et quel projet très ambitieux pour un début ! Qu’est-ce qui vous a convaincu de vous lancer et de réaliser ce livre pop-up luxueux ?

Effectivement, c’est mon premier gros projet en auto-édition et c’est une expérience que j’avais envie de tenter depuis longtemps. Choisir un projet ambitieux pour débuter peut paraître risqué mais l’aventure et le défi qu’il représentait m’ont séduite dès le début. Alors pourquoi ne pas me lancer sachant que, quoi qu’il advienne, il n’y aura pas de « défaite » mais un apprentissage et de belles rencontres ?

Aussi, pour répondre au mieux à cette question, il faut remonter aux origines de ce projet qui m’a paru être relativement plus simple à mettre en place que les autres. Mon imaginaire et mes carnets à dessins regorgent, depuis longtemps, de projets plus ou moins avancés. Certains seront peaufinés pour être, un jour, proposés au public, à l’image du livre pop-up Amaterasu, la Grande Déesse Solaire.

Cependant, je me suis souvent mise des barrières, tant et si bien que j’ai sans cesse remis à plus tard l’avancement de mes projets personnels. Et pour cause, je pensais que, pour me lancer, je devais dégager plus de temps, avoir plus d’argent, améliorer ma technique et l’habilité dans mon style et dans mon trait, obtenir plus de crédibilité et de légitimité. Je crois bien que si j’avais continué avec ces pensées, aucun moment n’aurait jamais été propice au lancement de mon projet. C’est cet électrochoc qui m’a poussé à vivre cette aventure, aussi folle soit-elle !

Pour le côté luxueux du livre, il faut dire que j’ai toujours apprécié les anciens ouvrages aux couvertures ornées de dorures. Mon côté baroque peut-être… Cela faisait sens que d’offrir un somptueux écrin à un livre ayant pour sujet une légende.

Pour mettre en valeur les aventures de la Déesse Solaire et de son frère tempétueux Susanoo, vous avez choisi d’utiliser la technique du livre théâtre. Pouvez-vous nous en dire plus sur la conception ?

Dans ce livre j’ai regroupé énormément de choses que j’apprécie dont le pop-up. J’ai une affinité toute particulière pour ce genre de livres animés. Je les vois comme une passerelle ludique entre les livres illustrés et les dessins animés. Ce sont également des livres techniques qui demandent de la réflexion sur leur fabrication et ça, c’est un casse-tête que j’aime énormément.

Pour cet ouvrage et la collection de mythes et légendes du monde dont il fera partie (oui, c’est un vaste projet), j’ai choisi la technique du livre théâtre car c’est un moyen efficace de donner de la profondeur, du dynamisme et de la vie au livre et à l’histoire racontée. Pour ce faire, j’ai dû prendre en compte l’assemblage des différentes strates du livre. Ce sont trois niveaux d’illustrations ajourées qui se superposent. Le plus grand défi de ce livre a résidé dans l’association de ces fameuses « illustrations découpées » et d’un texte plutôt conséquent sur chaque page. J’ai donc fabriqué de nombreuses maquettes afin d’éprouver le « mécanisme ». Ensuite, quelques petits arrangements ont dû être réalisés sur les illustrations avant de sortir le prototype final. Je ne vous en dirai pas plus sur les détails de la conception pour que la magie reste intacte et que le livre, une fois dans vos mains, se révèle.

En plus du livre, on voit un soin particulier donné aux diverses contreparties avec notamment des marque-pages de fabrication artisanale. En débloquant les différents paliers, ce sont de jolis cadeaux que vous faites aux contributeurs. Avez-vous déjà prévu des séances de dédicaces ?

Cette campagne participative a un objectif conséquent. C’est pourquoi je souhaite remercier comme il se doit les contributeurs en leur proposant des contreparties et des paliers inédits. L’un d’eux est effectivement un marque-page pensé et réalisé par mes soins en résine moulée, avec des paillettes de feuille d’or, une chaînette et une breloque en inox/laiton.

Il y a aussi d’autres contreparties conçues de façon artisanale comme des originaux A5 et A4 ainsi que des tableaux personnalisés avec dorure. Dans les cadeaux à gagner du lot Daruma, vous trouverez également des marque-pages japonais en origami. En ce qui concerne les dédicaces, il y a fort à parier qu’il y en aura ! Je vous communiquerai les dates en temps voulu sur mon compte Instagram : artemisia.sf. Alors restez à l’affût !

Sous le charme de la déesse solaire ? À Journal du Japon, c’est le cas et on vous invite à participer à la campagne de financement participatif pour que ce projet de beau livre puisse voir le jour. Artemisia vous attend sur sa page Ulule : Amaterasu compte sur vous pour l’aider à calmer son frère tempétueux Susanoo !