Super Mario Bros : le film de références
Ce mercredi 5 avril 2023 sortait dans nos salles le plus qu’attendu Super Mario Bros, le film. Haut en couleurs, en références et ponctué d’humour, il ravira les fans de la licence et les enfants… Mais cela suffit-il pour s’affirmer en dehors de ce public ?
Une adaptation comme personne n’a encore fait
Mario est un personnage qu’il n’est même plus utile de présenter tant sa renommée est aussi bien planétaire qu’intergénérationnelle. Malgré cet engouement autour de notre héros, aucun n’avait jusqu’ici tenté le pari de nous faire entrer dans son univers à travers un film. (Pour le bien de tout le monde, nous allons prétendre que le fiasco de l’adaptation Super Mario Bros. de 1993 n’a jamais existé). Mais ce fut avant qu’Universal Pictures et Illumination (Les Minions, Tous en scène…) ne se lancent dans l’aventure aux côtés des réalisateurs Aaron Horvath et Michael Jelenic.
Le film nous présente Mario et Luigi, deux plombiers de Brooklyn un peu ratés à la recherche de clients. Lors d’une réparation qui tourne mal, ils vont se retrouver à inonder tout leur quartier. Dans l’intention de faire quelque chose de grand, les deux frères vont vouloir sauver la situation. Seulement, les voilà aspirés dans un monde parallèle, séparés l’un de l’autre. Se lance alors une quête pour Mario qui, après avoir atterrit dans le royaume champignons aux côtés de Toad et Peach, va devoir aller sauver Luigi alors coincé dans le château l’inarrêtable Bowser. Ce dernier, épris de notre princesse, est bien décidé à l’épouser et se dirige ainsi droit vers son royaume.
Des étoiles dans les yeux
Alors que le box-office semble dernièrement fâché avec les couleurs, Mario, lui, n’a pas froid aux yeux et nous propose un univers acidulé dans lequel on plonge avec plaisir.
Les musiques sont aussi un gros point fort du film. Une croisée entre des hits des années 80-90 mêlées à des versions réorchestrées des mythiques OST de la licence. Pour le plaisir du public de la première heure comme des plus jeunes fans. Fruit du travail du compositeur japonais Koji Kondo (Super Mario, The Legend of Zelda…) associé à celui de l’américain Brian Tyler (Scream VI, Fast and Furious : Tokyo Drift…). Ces musiques transportent le spectateur, avec elles. Tant dans la découverte d’un arrangement inédit que par la montée en puissance qu’elles donnent à l’action.
L’animation, les textures comme les mouvements, est plus que réussie. Le film nous balade dans l’univers des différents royaumes le tout ponctué d’une multitude de références plus au moins subtiles. Super Mario Bros bien sûr, mais aussi Mario Kart et sa légendaire route arc-en-ciel ou encore Mario Galaxy. On trouve même un clin d’œil à Super Smash Bros lors d’un combat sans merci (ou presque) entre Donkey Kong et notre protagoniste. On y retrouve aussi notre cher Luigi apeuré et équipé de son aspirateur, nous rappelant bien sûr sa série de jeux Luigi’s Mansion.
L’utilisation des items est elle aussi très bien amenée et adaptée. Que ce soient les différents champignons ou les bananes lors de courses de kart. Mais aussi, l’étoile qui donne lieu à une scène pleine de frissons.
Une très grande partie de l’univers de la licence est donc dépeinte, ce qui ravira les fans.
Mais ce n’est pas tout. En effet, Nintendo décide de ne pas se reposer sur ses acquis et nous montre toute une partie du lore que l’on ne connaissait pas ou peu jusqu’ici. Les origines de Mario et Luigi, leur famille, leur relation et la place qu’ils y occupent.
Bowser nous dévoile lui aussi des faces cachées jusqu’ici insoupçonnées. Une part de lui peut-être plus timide qu’il ne dévoile que devant son bras droit et serviteur, Kamek, mais aussi une âme d’artiste. On retrouve d’ailleurs la marque de fabrique du studio Illumination. A l’instar de leurs précédentes créations comme Moi, moche et méchant par exemple. Notre antagoniste se voit retiré de sa rustre façade voir même parodié pour devenir un élément humoristique central du film.
De même, Peach casse l’écran par sa force de caractère et physique mais aussi grâce à des explications sur son arrivée dans ce monde. Si dans la grande majorité des jeux jusqu’ici c’était elle que l’on devait sauver, ce n’est pas le cas cette fois. Non seulement Luigi se trouve à cette place, mais c’est même notre princesse qui initie Mario aux cascades et jeux de plateformes. Un changement qui fait plaisir à voir !
Mais… est-ce assez ?
Bien que le film ait en effet beaucoup de points positifs, ce qui explique les retours plus qu’enjoués de la part du public, nous sommes en proie de nous demander si cela suffit.
En effet, le film fait tout de même preuve d’une certaine faiblesse : le scénario. Très classique, si ce n’est ces touches de féminismes et le développement du lore, le reste de l’histoire reste tout de même sans grande surprise. La trame est simpliste jusqu’à parfois nous faire ressentir quelques longueurs. Il est vrai que les aventures de Mario n’ont jamais été des plus écrites scénaristiquement. Seulement, si l’on est directement actif en jouant aux jeux pour palier à ce manque, cette possibilité n’est pas envisageable devant un film.
Cela peut alors malheureusement perdre un spectateur qui n’est pas déjà adepte de la licence et à qui les références aux jeux ne suffisent pas.
Dans l’ensemble, Super Mario Bros, le film semble conquérir le cœur des fans, ce qui est ce que tout film d’adaptation cherche à faire en premier lieu. On peut alors dire que le pari est remporté pour Nintendo. Cependant, cela laisse la possibilité pour essayer de donner la chance à tout le monde de s’immerger dans cet univers, sans en perdre aucun sur la route, une prochaine fois. Pour aider à se plonger dans l’histoire, force est d’avouer que la 3D peut être utile pour ce film. De même, la 4DX peut être une expérience sympa, et peut s’avérer rentable.
En attendant, suivons les conseils de Miyamoto en personne et restons connectés pour les prochains Nintendo Directs… De bonnes nouvelles risques d’arriver d’ici peu !