Kenzaburô ÔE, l’écrivain révolté

Ce mois de mars 2023 a vu disparaître l’une des figures les plus importantes du monde littéraire japonais, Kenzaburô ÔE. Deuxième écrivain né au Japon à avoir reçu le prix Nobel de littérature, après Yasunari KAWABATA (1899-1972) en 1968 et avant Kazuo ISHIGURO (1954- ) en 2017, ÔE fut tout autant un auteur virtuose qu’un intellectuel en prise avec les problématiques de son époque. Journal du Japon vous propose un retour sur les quatre-vingt huit années de vie de ce personnage hors du commun à travers une plongée dans son œuvre foisonnante.

Portrait photographique de Kenzaburô ÔE
Kenzaburô Ôé, en couverture de Ôé Kenzaburô, l’écrivain par lui-même Entretiens avec Ozaki Mariko, ed.P.Picquier, 2014.

Une enfance en eaux troubles

Kenzaburô Ôe naît en janvier 1935, dans un petit village de l’île de Shikoku, au contact de la nature et de la vie rurale. Le Japon est alors en pleine période d’expansion coloniale et se dirige droit vers les affres de la Seconde Guerre mondiale. Et c’est dans une éducation nationaliste que grandit le petit Kenzaburô. Ses professeurs de primaire lui apprennent à tirer au fusil, à s’incliner devant les symboles impériaux et lui inculquent le fait qu’il doit être prêt à mourir à tout instant pour l’Empereur. L’enfant s’évade seulement par le biais des livres et des contes folkloriques de son île natale, que lui racontent sa mère et sa grand-mère. C’est à cette époque qu’il découvre l’écrivain américain Mark TWAIN (1835-1910) avec Les Aventures de Huckleberry Finn, et Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède, de l’autrice suédoise Selma LAGERLÖF (1858-1940) ; deux livres qui le marqueront à jamais et constitueront l’un des terreaux de son désir d’écrire.

Lorsqu’en 1945, une année après la mort de sa grand-mère et de son père, il entend pour la première fois la voix de l’Empereur, annoncer publiquement que le Japon capitule, c’est l’effondrement. Effondrement de tout ce qui lui avait été jusqu’alors inculqué et inversion des réalités de l’époque : le Dieu est devenu Humain, l’ennemi américain devient l’occupant de son pays. Ôe dira en 1991 que c’est pour guérir de la blessure ressentie ce jour-là qu’il a commencé à écrire des romans. L’empereur était jusqu’à ce jour une figure à la fois terrifiante par le sacrifice qu’elle recouvrait, et rassurante puisqu’elle donnait un sens à cette vie d’alors. À cet instant, c’est l’expérience du vide et de la solitude de celui qui perd soudainement foi que ressent, comme beaucoup d’autres enfants nés à cette époque, le jeune Ôe.

S’ensuivra dès lors la prise de conscience de l’endoctrinement… et la révolte.

Littérature française et découverte de la pensée démocratique

Avec l’occupation américaine du territoire japonais (de 1945 à 1952), arrive la période dite de la démocratie d’après-guerre. Si Ôe présente la capitulation du Japon comme un ébranlement, il décrit néanmoins entrer dans cette nouvelle ère avec un sentiment de libération. Libéré des dogmes impérialistes, il entame une renaissance intellectuelle. « Les sentiments de capitulation et de libération, de résurrection étaient comme une aquarelle sur laquelle on aurait appliqué plusieurs couleurs avant que chacune ne sèche : ils cohabitaient de façon ambiguë, étrange, se brouillant et se mêlant l’un à l’autre pour former une teinte particulière1. » écrit-il à ce sujet.

Couverture japonaise du livre Fragments sur la Renaissance française
Kazuo WATANABE Fragments sur la Renaissance française, 1950.

Au début des années cinquante, Ôe quitte son village natal pour un lycée de Matsuyama, où il fait la rencontre de Jûzô ITAMI (1933-1997), futur réalisateur et acteur de cinéma avec qui il se lie immédiatement d’amitié. Jûzô deviendra son beau-frère en 1960, lorsque Kenzaburô se marie à sa sœur, Yukari ITAMI. Les deux amis échangent à cette époque leurs découvertes littéraires et c’est Juzô qui met dans ses mains l’ouvrage qui sera décisif dans la suite de son parcours : Fragments sur la Renaissance française de Kazuo WATANABE (1901-1975). Traducteur japonais de François RABELAIS muselé pendant les années de guerre, WATANABE fit de la pensée de cet écrivain humaniste du XVIe siècle l’expression de sa révolte. Ôe, qui n’avait jusque-là aucun intérêt particulier pour la France, fasciné par la pensée politique des hommes présentés dans ce livre et par la pensée humaniste, décide de partir à l’Université de Tôkyô afin d’étudier la littérature française.

La France lui apparaît à l’époque être la meilleure alternative au semblant de démocratie importé par les États-Unis : alors que les premières années d’après-guerre lui avaient semblé fascinantes par l’introduction de ces notions dans le quotidien du Japon, il se rend rapidement compte des travers de l’occupant américain. La sévère censure du SCAP (Supreme Commander of the Allied Powers) a remplacé celle du ministère de l’intérieur de l’Empire du Japon, la chasse au communisme devient une entrave à la liberté d’expression démocratique, la création des Forces d’Auto-Défense contournent l’article 9 de la Constitution (qui stipule le renoncement définitif du Japon à la guerre), etc. Ôe voit apparaître les failles dans le vernis démocratique, que l’occupant adapte selon les circonstances : avec le début de la guerre du Vietnam, le Japon se retrouve à participer indirectement au conflit par la présence des soldats américains et des armes stationnés sur son territoire.

C’est à cette période qu’Ôe se plonge dans ce qui deviendra toute sa vie : la fascination pour l’écriture et la dénonciation des travers politiques de son pays.

1 : Kenzaburô ÔE, traduction d’Antoine Bechler In. ÔE Kenzaburô une économie de la violence, PUS, 2015, p.35.

Couverture du livre Kenzaburô OE Oeuvres

Littérature et politique

À l’Université de Tôkyô, Ôe étudie et découvre nombre d’auteurs français comme Albert CAMUS (1913-1960) et Louis-Ferdinand CELINE (1894-1961). Il se penche également sur de nombreux autres écrivains occidentaux tels que William BLAKE (1757-1827), Thomas MANN (1875-1955 ) ou encore Günter GRASS (1927-2015). Et c’est sur Jean-Paul SARTRE (1905-1980) que le jeune homme décide d’écrire son mémoire de fin d’études, un auteur dont la pensée orientera fortement sa propre vision de l’être humain. Esseulé, moqué par ses camarades en raison de son accent paysan et vivant mal ce passage du cocon rural où il a passé dix-huit sa ans de vie à la mégalopole tokyoïte, il commence alors à s’adonner à l’écriture. Son travail est immédiatement remarqué et sa première œuvre, une nouvelle publiée pour la première fois dans le journal de l’Université en 1957, s’intitule Un curieux travail. Le lecteur est confronté dans ce récit à l’absurdité de la violence humaine cristallisée ici autour d’un groupe d’étudiants embauché pour abattre cent-cinquante chiens appartenant à un hôpital accusé de faire des expériences sur les animaux. Pendant que les jeunes discutent de la manière d’abattre ces animaux, de leur dégoût face à ce travail, ou encore de leurs projets d’avenir fondés sur l’argent qu’ils recevront en récompense, le narrateur fixe son regard compatissant sur les chiens. Des chiens épuisés, obéissants, mais qui lui donnent l’impression de vouloir crier leur indignation. L’ensemble du groupe finit cependant par se soumettre et par exécuter leur travail, sans obtenir au final le moindre sou. Certaines analyses perçoivent la nouvelle comme une métaphore du peuple japonais face à l’occupation américaine ; d’autres y voient plus largement une satyre acerbe sur les comportements humains.

Dans tous les cas, Un curieux travail, tout comme son autre nouvelle de l’époque intitulée Le faste des morts (parues en français chez Gallimard dans la compilation Oeuvres) constitue le point de départ qui contient en germe l’essence-même de l’écriture d’Ôe : violence, compassion, incompréhension du monde, colère, révolte…

Une fois lancé, Ôe ne s’arrête plus, enchaînant des récits qui deviendront ses œuvres phares, avec notamment Gibier d’élevage et Tribu bêlante en 1958. Deux œuvres qui questionnent les rapports entre les êtres humains, les réactions face à l’étranger, l’inconnu, ainsi que la lâcheté humaine qui pousse chaque être à suivre le groupe plutôt que de se vouer à ses propres principes. Gibier d’élevage reçoit à sa parution le prix Akutagawa, l’un des plus prestigieux prix littéraires japonais.

Couverture du livre Gibier d'élevage

L’année de ses 25 ans, le jeune auteur s’engage dans la lutte contre le renouvellement de l’ANPO, le Traité de Sécurité Nippon-Américain qu’il voit – tout comme nombre de ses camarades – comme le déni du tournant pacifiste que le Japon avait officiellement pris après la guerre. C’est également cette année-là que survient l’assassinat d’Inejirō ASAMUNA (1898-1960), alors président du parti socialiste japonais, par un jeune militant d’extrême droite de 17 ans, en plein débat télévisé. L’année suivante, en 1961, Ôe publie Seventeen, une nouvelle coup de poing inspirée de cette affaire, qui met en scène un adolescent effacé trouvant peu à peu dans le sexe et l’ultranationalisme le seul exutoire à sa vie2.

Toujours en 1960, Ôe se rend en Chine, en tant que membre de la Délégation littéraire Japon-Chine et rencontre MAO Zedong (1893-1976), avant de voyager à Paris et de faire la connaissance de Jean-Paul SARTRE… Autant de manières d’élargir son champ de vision politique. Figure de la contestation qui ne s’est jamais affiliée à aucun parti, Ôe n’eut de cesse d’élever la voix dès qu’une cause lui semblait juste : opposition à la guerre du Vietnam et aux bases américaines présentes encore de nos jours sur l’archipel nippon, lutte pour la reconnaissance des torts que le Japon a infligé au territoire okinawaïen depuis l’ère Meiji (1868-1912) et contre le nucléaire. Posant son regard sur le monde entier, Ôe n’hésite pas à critiquer la France et à appeler au boycott du festival de la littérature d’Aix-en-Provence, dont il est l’invité d’honneur, lorsque le gouvernement français décide en 1995 de reprendre les essais nucléaires dans le Pacifique. Il fera par la suite évidemment entendre sa voix en 2011, à la suite de l’accident nucléaire qui frappa la ville de Fukushima.

2 : Voir à ce sujet : https://www.journaldujapon.com/2016/11/25/seventeen-cest-lhistoire-dun-mec-et-de-son-pays/

Couverture du livre Une affaire personnelle

Naissance d’Hikari, de la découverte du handicap aux victimes d’Hiroshima

Le 13 juin 1963, Ôe devient le père d’un petit garçon porteur de handicap, dont la survie est incertaine. Ébranlé, le couple décide pourtant de se battre côte-à-côte pour offrir la meilleure vie possible à cet enfant malvoyant, autiste, frappé d’épilepsie, d’un retard de développement et d’un manque de coordination physique… Le père signe alors plusieurs œuvres quasi-autobiographiques inspirées de son expérience, comme Une affaire personnelle (1964), Agwîî le monstre des nuages (1964) ou encore Dites-nous comment survivre à notre folie (1969).

La naissance de ce fils handicapé a également orienté le regard d’Ôe vers les victimes des bombes atomiques larguées par les États-Unis en août 1945 sur les villes d’Hiroshima et de Nagasaki. Entre 1953 et 1954, l’écrivain se rend plusieurs fois à Hiroshima à la rencontre des hibakusha, les survivants irradiés par la bombe qui furent toute leur vie mis au banc de la société japonaise. Il en tirera un essai désormais connu internationalement : Notes de Hiroshima (1965). La solidarité qui relie ces personnes souffrantes et exclues, tout comme la force que dégagent les médecins qui les suivent, permet au père de puiser la force de se relever et d’accompagner son fils. Sa colère face à l’absurdité d’une telle souffrance se canalise également dans cette histoire encore plus absurde et cruelle de la guerre atomique. Son fils, Hikari (prénom qui signifie « lumière » en japonais), doté d’une capacité auditive exceptionnelle, s’ouvrira finalement au monde par les sons et est désormais devenu un compositeur reconnu.

Couverture du livre Notes d'Okinawa

Dans la lignée des Notes de Hiroshima, sortent cinq années plus tard les Notes d’Okinawa, fruit du travail d’un Kenzaburô Ôe obnubilé par l’indignation qu’il ressent face au sort que le Japon métropolitain a réservé à Okinawa et honteux de ce poids qu’il porte en lui en tant que Japonais. Tout à la fois carnet de voyage, hommage à son ami Soken FURUGEN (1930-1969) – président de l’Association des Citoyens de la Préfecture d’Okinawa, mort en 1969 dans d’étranges circonstances – et critique véhémente de la politique coloniale japonaise envers le territoire okinawaïen, cet essai constitue également une mine d’informations irremplaçable pour comprendre le contexte géopolitique du Japon contemporain, ainsi que pour découvrir la culture et la littérature d’Okinawa. Une phrase revient sans cesse, sorte de refrain littéraire et philosophique : «  Qu’est-ce qu’un Japonais ? ». Alors que les anthropologues et autres universitaires en sciences humaines posent à l’époque un regard analytique sur les habitants d’Okinawa, dans le but de légitimer le rattachement de leur terre natale au territoire japonais, Ôe détourne ce regard, comme un miroir. Le « problème Okinawa » lui permet au contraire de mieux tenter de comprendre le peuple japonais.

Séjour mexicain et représentation de la nature

En 1976, Ôe part pendant six mois au Mexique, où il travaille comme professeur d’université dans le plus grand centre de recherche sur les études asiatiques de Mexico. L’écrivain japonais s’intéresse depuis longtemps à la culture latino-américaine, culture qui connaît une sorte de boom à l’époque de sa jeunesse, à la suite de la révolution cubaine qui a eu lieu en 1959. La mise en place d’un gouvernement communiste à Cuba trouve alors écho chez les jeunes militants japonais qui luttaient contre l’ANPO et la guerre du Vietnam, en un mot, contre la suprématie américaine. C’est dans ce contexte que l’écrivain part découvrir le Mexique, où il fera la connaissance de grands auteurs latino-américains installés à Mexico, tels qu’Octavio PAZ (1914-1998), Juan RULFO (1917-1986) et Gabriel GARCÍA MÁRQUEZ (1927-2014). Ôe tira de ce séjour plusieurs œuvres qui le font s’écarter peu à peu des récits liés à Hikari. Citons notamment Un « arbre à pluie » intelligent (1980) et Lettres aux années de nostalgie (1987).

La lutte contre le nucléaire constamment prônée par Ôe est également liée à sa fascination pour la nature. Né dans l’une des parties les plus sauvages du territoire japonais, le jeune Kenzaburô a évolué au rythme de la forêt et des légendes qui l’habitent. La nature s’impose ainsi dans nombre de ses œuvres, dans lesquelles l’écrivain décrit un environnement magnifié qui fascine les enfants et se trouve en constante interaction avec les Hommes qui l’habitent. Tranchant avec la violence présente dans ses récits empreints de politique et d’analyse de l’être humain, ces œuvres sont davantage contemplatives, envoûtantes et vaporeuses. Parmi elles se trouve M/T et l’histoire des merveilles de la forêt (1986). Récit inspiré par les histoires que sa propre grand-mère lui racontait, Ôe met ici en scène les légendes de son village à travers l’histoire d’une communauté de fuyards qui auraient fondé une société autonome dans cette forêt peuplée de forces mystérieuses dénommées « les merveilles ». Le merveilleux amène peu à peu une réflexion et une analyse de l’écrivain sur les fondations d’une révolte et le fonctionnement des sociétés en autarcie.

Vers une reconnaissance internationale

L’ensemble de son œuvre, au style tourmenté, réaliste, tout autant empreint de naturalisme que de mythologie, qui fait la part belle à la dénonciation politique et aux réflexions philosophiques à travers la fiction, se trouva récompensé en 1994 par le prix Nobel de littérature. Voici comment l’écrivain décrit alors son travail :

« [L]e style fondamental de ma littérature consiste à partir de faits concrets et autobiographiques pour les rattacher à la société, à l’État et au monde3. »

Kenzaburô Ôe
Photographie de l'écrivain Kenzaburô ÔE en plein discours devant une banderole qui mentionne "Adieu au nucléaire"

ÔE Kenzaburô en plein discours contre le nucléaire. Sur la banderole dans son dos est écrit « Adieu aux centrales nucléaires » (Photo by Kyodo News Stills via Getty Images)

Pour son discours prononcé à Stockholm le 7 décembre 1994, Ôe s’inspire de celui de son aîné et prédécesseur Yasunari KAWABATA qui l’avait intitulé « Moi, d’un beau Japon » (1968) et dans lequel il présentait notamment au public des poèmes de moines zen de l’époque médiévale qui contenaient selon lui toute la beauté intraduisible de l’essence japonaise. L’écrivain de Shikoku y répond par ce titre : « Moi, d’un Japon ambigu ». Dans cette allocution, Ôe part de l’ambiguïté présente dans le discours de KAWABATA pour mieux montrer que celle-ci se trouve aux fondements même du Japon moderne. Il présente un Japon écartelé entre individus et État, vœux de pacifisme et traité de sécurité nippon-américain, modernisation inspirée de l’Occident et préservation de la culture traditionnelle, etc. Selon lui, c’est cette ambiguïté-même qui a fait naître l’expansionnisme japonais et la terrible Histoire de la première moitié du XXe siècle. L’auteur n’oublie donc pas ses luttes : il profite de la portée de ce discours pour rappeler l’importance de l’article 9 de la Constitution et la nécessité absolue pour le Japon de se tenir loin de tout conflit militaire, en mémoire à toute les victimes de la Seconde Guerre mondiale. Un sujet plus brûlant que jamais, à l’heure où la guerre en Ukraine, la belligérance chinoise envers Taïwan et la menace que représente la Corée du nord, risquent à tout instant de faire basculer le pays dans un changement de position, avec l’aide des États-Unis.

3 : Extrait de son discours à Stockholm : « Moi, d’un Japon ambigu ».

Par son rejet du système de valeur sociétal et sa manière de refléter les questionnements qui ont déchiré la génération de l’après-guerre, Ôe a su mettre des mots sur les maux de l’époque et s’imposer, auprès de ses lecteurs tout comme dans le monde des idées, comme une figure essentielle de son temps. Ses œuvres ont à leur tour inspiré nombre d’écrivains et d’artistes ; plusieurs d’entre elles furent par exemple adaptées au cinéma. Citons notamment The Time of Youth en 1959, par Koreyoshi KURAHARA (1927-2002), Le faux étudiant en 1960 par Yasuzô MASUMURA (1924-1986) et Le piège en 1961 par le célèbre Nagisa ÔSHIMA (1932-2013).

Mais laissons l’écrivain lui-même conclure cet article, avec une phrase énoncée en 2009 pour un article du Yomiuri Shinbun : « J’ai survécu sans m’écrouler grâce à ces œuvres (…) Je ne suis rien d’autre qu’un homme qui souhaite mourir, comme il a vécu, en défendant la démocratie4. »

4 : Kenzaburô ÔE, traduction d’Antoine Bechler In. ÔE Kenzaburô une économie de la violence, PUS, 2015, p.88.

Nina Le Flohic

Grande lectrice passionnée par le Japon depuis ma plus tendre enfance, je suis diplômée d'un master Langue, Littérature et Culture Japonaise. Des études au cours desquelles j'ai eu l'occasion d'effectuer des recherches dans le domaine de la littérature japonaise et de voyager plusieurs fois au pays du Soleil Levant. Très heureuse de pouvoir partager avec vous mes coups de cœur et expériences à travers mes articles, n'hésitez pas à me laisser vos questions ou avis en commentaires, j'y répondrais avec plaisir !

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