Wild Hearts, un concurrent de taille pour Monster Hunter ?
Un nouveau jeu de chasse, Wild Hearts, est disponible sur PC, PS5 et Xbox Series depuis le 17 février 2023. Derrière le titre développé par Omega Force et édité par Electronic Arts sous son label EA Originals, les joueurs sont en droit de se poser pas mal de questions. S’agit-il d’une simple copie de Monster Hunter ? Karakuri… Avec ce seul système de création d’objets, les réalisateurs Kotaro HIRATA et Takuto EDAGAWA ont semble-t-il trouver les bonnes armes pour concurrencer la franchise de Capcom. Partons à la découverte d’Azuma et de ses kemono, des gros monstres durs à cuire qui demanderont du temps et de la préparation pour les abattre !
Bienvenue à Azuma, dans un Japon alternatif féodal
Les joueurs peuvent personnaliser de A à Z leur personnage : chaque aventure sera ainsi unique. La voix du héros ou de l’héroïne est personnalisable mais le personnage ne parle que très peu et cela ne sert pas à grand-chose. Une fois le jeu lancé, on est tout de suite jeté dans le grand bain avec notre première immersion dans le monde ravagé et dangereux de Wild Hearts. Pour Azuma, la direction artistique s’est inspirée du Japon féodal. Au fur et à mesure de nos chasses, on découvre de nouvelles régions où la nature est différente et où chaque endroit est unique.
La ville portuaire qui nous sert de base pour toute l’aventure ne se révèle vraiment aux joueurs qu’après le premier chapitre et le « réveil » des machines (karakuri) présentes dans Azuma. Nos terrains de chasse sont très travaillés. Les différents environnements grands ouverts respirent le Japon. Les bâtiments, les torii et statues jizô sur le chemin notamment, permettent une belle immersion dans ce Japon féodal ! Si la direction artistique est soignée, la technique est indigne d’une exclusivité sur les consoles next-gen et PC. Le rendu à l’écran est assez moche (textures affreuses et baveuses). Cela manque de finesse et on pourrait clairement se croire sur PS4… Pour ne rien arranger, Ghost of Tsushima était même plus joli et les musiques beaucoup plus immersives ! Un choc graphique malheureusement qu’il faut dépasser pour apprécier les très bonnes trouvailles du jeu…
À la chasse aux kemono
Qui dit jeu de chasse dit proies… Wild Hearts compte pour l’instant une vingtaine de créatures géantes appelées kemono avec pour certaines plusieurs variantes à chasser. Vivant d’ordinaire en paix, elles se sont mises à ravager le pays. Ces créatures ont la capacité de fusionner avec la nature et l’humanité est menacée d’extinction. Ce sera elles ou les humains ! Chacun défend son territoire et l’affrontement est inévitable. Notre mission : rétablir l’équilibre dans la région. Après un combat d’ouverture contre le loup-de-givre, un mystérieux joueur de biwa Mujina nous confie un pouvoir ancien qui sera notre atout pour venir à bout de ces monstres titanesques.
Le premier kemono, le Queue-de-rage, n’oppose pas une grande opposition mais tous sont loin d’être aussi faibles que ce rat avec une excroissance en forme de fruit au bout de sa queue. Le Corne-royale, énorme sanglier qui a des faux airs d’Okkoto, le dieu sanglier de Princesse Mononoké, est un défi de taille lorsque l’on débute le jeu. Le Dos-de-lave, le gorille de feu particulièrement agressif et vif est aussi une proie tenace qui a de quoi faire peur lorsqu’on l’affronte en solo. En tuant les monstres, on sauve la région d’Azuma mais on récupère aussi de précieuses ressources pour améliorer ses armes et crafter de nouvelles armures plus puissantes et résistantes.
Des armes classiques mais efficaces qui apportent de la variété
Sans surprise, Wild Hearts innove peu sur la question des armes que l’on manie. Il y a en tout 8 types que l’on peut changer et adapter selon son style de jeu et la proie chassée. Une fois l’introduction terminée où l’on utilise obligatoirement le katana, on est libre de forger et d’améliorer les cinq premiers types d’armes. À tout moment, le joueur peut récupérer les ressources utilisées pour les réaffecter à une autre arme. Il ne lui en coûtera qu’un peu d’argent. Cela permet une grande liberté contrairement à un système de classes de personnage qui aurait pu figer les possibilités de jeu et d’actions des chasseurs. Si la fabrication et le déblocage des armes n’ont rien de compliqué, le système d’amélioration des armes est largement perfectible. Dès le début, on découvre une immense toile avec de très nombreuses ramifications de différents éléments symbolisés par les kemono combattus. C’est très confus et le joueur est noyé dans toutes ces possibilités.
La wagasa à lames (parapluie japonais) sort du lot par son originalité. Ce parapluie japonais peut servir de bouclier et dévier les attaques de kemono tout en donnant une forte mobilité au joueur et des enchaînements de coups avec ses nombreuses lames tranchantes. Mais attention, cette cinquième arme demande pas mal de dextérité et un bon timing pour être efficace : pour joueur patient donc ! En fier samouraï aux services de la princesse Toga, le katana est l’arme équilibrée et facile à manier qui s’adapte à toutes les situations ou presque. Les plus bourrins s’essaieront au marteau et au nodachi.
Les trois dernières armes, le canon à main, la lame-griffe et le bâton karakuri, quant à elles, se débloquent au fil de l’histoire principale. Dans un jeu de chasse dans le Japon féodal, on ne s’attend pas à retrouver une sorte d’équipement tridimensionnel à la Shingeki no Kyojin mais la lame-griffe est plutôt réussie et est particulièrement plébiscitée dans les chasses en ligne. Le canon à main est assez décevant quand on sait qu’il a été bien utile pour arrêter le Brise-terre, ours gigantesque de la taille d’une montagne.
La bonne idée du jeu : le système de karakuri
Wild Hearts se démarque de la concurrence et de Monster Hunter grâce aux karakuri. Il s’agit d’une technologie ancestrale qui a été oubliée pendant de longues années. Cette expertise s’est perdue avec le temps et ce n’est qu’à notre arrivée providentielle que ces machines d’antan reprennent du service dans la région d’Azuma. Grâce à son système de karakuri à la Fortnite, l’exploration et surtout les chasses prennent de l’ampleur et gagnent en dynamisme. Les éléments basiques mais aussi fusionnés permettent la création d’une large palette de coups et stratégies avec des dispositifs de protection (rempart par exemple). Cela consomme pas mal de fil céleste donc il est essentiel de surveiller sa jauge et refaire le plein régulièrement en détruisant des rochers ou en abattant des arbres. Il existe aussi des karakuri draconiques, des armes ou dispositifs qui utilisent de l’énergie des fosses draconiques que les chasseurs activent grâce à des ressources.
Avec seulement les 4 karakuri de bases (R1 + touche A, X, Y ou B), c’est-à-dire la caisse, le tremplin, la torche et l’hélicoïde, on débloque très vite de nombreux moyens d’explorer et escalader l’environnement. Souvent, superposer 3 caisses n’est pas suffisant pour franchir l’obstacle. Un vortex à vent ou prendre son envol avec l’hélicoïde est une option. Il y a aussi l’arc-à-saut, tyrolienne bien pratique pour descendre une vallée à grande vitesse ! L’un des points positifs du système des karakuri, c’est le joueur qui décide quel objet il pose et où. Et cerise sur le gâteau, les karakuri restent même une fois la chasse terminée. Pour trouver tous les tsukumo, créatures sphériques présentes partout dans la région d’Azuma, il faudra dompter la nature et les karakuri sont essentiels. Plus on en trouve et plus notre compagnon tsukumo géré par l’IA sera performant pour nous aider dans nos chasses en solo. Autre effet, cela accroit notre capacité en fil céleste pour créer toujours plus de karakuri !
Plutôt loup solitaire ou chasse en meute
Grâce au système en ligne crossplay (PlayStation 5, Xbox Series X|S et PC), on peut chasser les kemono par équipe de 3 chasseurs maximum. Ensemble, cela permet d’élaborer plus de stratégies de combat. Le terrain de chasse se remplit d’objets de construction. Cela crée parfois de la confusion et les bugs de caméra peuvent désorienter. Les chasses en solo sont plus compliquées et on peut facilement passer au mode en ligne pour demander de l’aide à d’autres joueurs sur console ou PC. Wild Hearts s’apprécie beaucoup plus en meute et voir comment les autres joueurs ont aménagé les lieux peut donner des idées. En groupe, un joueur peut aussi ranimer un coéquipier à terre : s’il revient au combat dans le temps imparti, cela permet même de ne pas dépenser une des trois vies pour la chasse (et sans décompter des points d’expérience à la fin de la mission).
L’alliance de Omega Force (Dynasty Warriors, Toukiden), Koei Tecmo (Nioh) et Electronic Arts a réussi le tour de force de créer un concurrent sérieux à Monster Hunter. Ce premier jeu ne détrônera pas la franchise de Capcom mais a le potentiel grâce à son système de karakuri. Si les graphismes ne sont pas à la hauteur des dernières consoles, gageons que le prochain Wild Hearts saura réparer cela. En tout cas, plus de contenu débarquera progressivement pour améliorer encore plus la durée de vie du jeu qui est déjà bonne avec plusieurs dizaines d’heures de chasses. En mars et avril, de nouveaux kemono, armes, armures, karakuri mais aussi des quêtes en difficulté haute apparaîtront dans Wild Hearts et tout cela, sans rien débourser en plus !
Test réalisé sur PS5 avec un code fourni par Reset PR.