Anim’Est 2022 : retour sur la 20ème édition

Après une convention marquée par la crise sanitaire en 2021, les amateurs de mangas et de culture japonaise ont de nouveau foulé les sols de la nouvelle édition d’Anim’Est 2022 les 19 et 20 novembre. Ce sont pas moins de 10 000 visiteurs qui ont fait battre le cœur de l’évènement pop culture la plus importante des environs. Après les délibérations, les organisateurs avait choisi le thème des métropoles nippones. Et la folie urbaine était belle est bien présente ! Tout au long du week-end, la musique était bien représentée dans sa variété avec les tambours taïko du groupe Kichigai et les guitares électriques à la sauce Lucie,too. Pour cette nouvelle édition, Journal du Japon était de la partie et est allé à la rencontre d’intervenants souhaitant valoriser le pays du Soleil Levant.

Quel était le programme de cette 20e édition ? Les organisateurs ont-ils été à la hauteur ? Quid de la place accordée de la culture japonaise cette fois-ci et quelles étaient nos coups de cœur ? La réponse dans cet article.

La barre symbolique des 10 000 visiteurs atteinte !

©Leo Thomas pour Journal du Japon

Pour ceux qui n’ont jamais entendu parler d’Anim’Est, il s’agit de la convention la plus importante de la région. Depuis bientôt 20 ans, ce sont des étudiants issus de l’École des Mines de Nancy et de TELECOM Nancy qui mettent leur amour du Japon et de la culture pop dans l’organisation d’une convention qui attire les inconditionnels d’où qu’ils viennent. Cette édition avait un goût spécial et le travail de toute l’équipe durant les 20 dernières années a été récompensé en franchissant un palier symbolique : les 10 000 visiteurs ! Derrière ce succès se cache l’investissement sans limite des bénévoles qui se sont donnés à fond mais aussi les exposants et les invités.

Anim’Est en 2022, c’était :

  • Plus 10 000 visiteurs sur les deux jours (contre environ 8 000 l’année dernière)
  • Entre 110 et 120 bénévoles
  • 100 exposants
  • 7 intervenants culturels
  • 8 invités VIP
  • 180 000€ de budget annuel pour financer cette édition

Qui dit convention dit invités de marque. Cette année, ce n’était pas 5 mais 8 qui sont allés à la rencontre des visiteurs. Ils ont pu rencontrer notamment les voix iconiques françaises de Homer et Marge Simpson dans Les Simpsons, Phillipe Peythieu et Véronique Augerau, le comédien Pierre-Alain de Garrigues ou encore le rappeur manga Zoro L’Frérot.

Contrairement à l’année dernière, les restrictions sanitaires n’étaient plus de mises et tout le monde a pu profiter de la convention sans avoir un masque sur le nez. Comme d’habitude, les préventes en ont été faites en amont. Petit bémol, l’inflation était de la partie. Le prix des billets est passé de 11/17€ en 2021 à 12/18€ cette année. Un tanuki pass à 50€ était proposé pour profiter de plusieurs avantages non négligeables.

C’était aussi le grand retour de la restauration japonaise. Des bentos ou encore des ramens étaient proposés. Et pour les plus gourmands, des pâtisseries comme les dorayaki étaient aussi en vente. On pouvait également se rendre au Maid Café pour vivre l’ambiance des salons de thé japonais.

La culture japonaise des métropoles et des traditions à l’honneur

Comme l’année dernière, nous avons eu la chance de rencontrer des intervenants qui ont eu à cœur de montrer leurs talents. Tous nous ont montré leur engouement à mettre en avant la culture japonaise dans la convention nancéienne.

Satoko Mori, une Japonaise amoureuse de la calligraphie

©Leo Thomas pour Journal du Japon

En entrant dans cette convention à taille humaine, on rencontre des passionnés de mangas, d’animés ou de jeux vidéo et plus étonnant encore… de calligraphie. Satoko Mori, une calligraphe professionnelle, a eu le coup de foudre pour cet art à l’âge de 3 ans. Elle est arrivée à Nancy en 2011 et a débuté ses activités de calligraphique l’année suivante. Satoko animait des séances d’une durée de 45 minutes où elle apprenait aux jeunes débutant l’art de dessiner des caractères à l’aide d’un pinceau. Tout au long de cette initiation, nous avons pu voir à quel point Satoko était attentionnée avec chaque apprenti et qu’elle partageait sa passion avec pédagogie et bienveillance.

Entre deux séances, elle nous a accordé de son temps pour nous partager les secrets de ses talents de calligraphe professionnelle :

Journal du Japon : Bonjour Satoko et merci d’échanger quelques mots avec nous. Afin qu’on en sache un peu plus sur vous, pouvez-vous vous présenter ainsi que votre activité ? 

Satoko Mori : Je m’appelle Satoko Mori, je suis calligraphe japonaise. Je me suis installée à Nancy depuis 2011 et j’ai commencé mes activités de calligraphe en 2012. Je fais de la calligraphie depuis mes 3 ans donc cela fait plus de 35 ans. Je suis allée à une école de calligraphie et j’ai étudié la calligraphie japonaise jusqu’à mes 18 ans. La calligraphie, c’est quelque chose qui est la racine de la culture japonaise. J’avais eu pas mal d’occasion d’en faire par exemple pour le Nouvel An. Je fais des ateliers et des cours.

Pourquoi êtes-vous passionnée de calligraphie japonaise ? 

J’aime bien écrire les caractères chinois, ce qu’on appelle les kanji en japonais, c’est mon truc. Puis, cela me permet d’exprimer mes sentiments et mon mental. Quand je fais de la calligraphie, c’est comme de la méditation. Je ne pense plus à rien dans ces moments-là : c’est le vide dans ma tête, j’évacue le stress.

Parmi les élèves que vous avez, quelle est la tranche d’âge ? 

J’ai été étonné, il n’y a pas vraiment de définition de l’âge. J’ai eu des enfants et des adolescents et pour les plus âgés, ça tourne autour des 70 ans donc c’est ouvert à tous. Et je demande à chaque fois si c’est la première fois qu’ils en font.

Quelles sont les principales difficultés quand on veut débuter dans la calligraphie japonaise ? 

Premièrement, c’est de comprendre l’utilisation du pinceau car il faut souvent lever le bras. On ne peut pas le manier n’importe comment. Pour les enfants, le but est de garder le pinceau droit.

Que diriez-vous aux personnes qui veulent se lancer dans la calligraphie japonaise ?

Il ne faut pas être timide mais ça n’existe pas chez les enfants. En revanche, chez les adolescents, ils écrivent petit, mais pour moi, il faut écrire les caractères plus gros.

Quels genres d’activités proposez-vous aux enfants ?

Au début, je leur apprends à dessiner des symboles comme des carrés ou des croix pour maîtriser le mouvement. C’est facile d’accès et je leur propose d’écrire leurs prénoms en hiragana et en katakana, ce qui n’est pas difficile.

Pour quelles raisons vos élèves veulent-ils apprendre cette discipline ? 

Ils sont intéressés par la culture japonaise en faisant de la calligraphie. Ce sont aussi des personnes qui veulent voyager au Japon. Lors de leurs voyages, ils ont vu les caractères et ils ont été curieux d’en savoir plus.

Avez-vous eu l’occasion de faire part de vos talents de calligraphe dans le milieu du sport ? 

Ce n’est pas souvent mais je réalise des calligraphies pour des dojos comme pour celui de Budokai à Metz.

Est-ce obligatoire de passer par la calligraphie pour voyager ou vivre au Japon ?

Ce n’est pas forcément obligatoire, mais si vous voulez apprendre le japonais, il faudra passer par l’écriture. Ce n’est pas qu’avec le pinceau qu’on peut faire de la calligraphie, on peut faire avec le crayon. Pour nous, si la forme n’est pas la bonne, c’est difficile à comprendre.

Quelle est votre conception du Japon et de sa culture ?

Pour moi, le Japon c’est le terminus des cultures du monde entier. On peut trouver des points communs entre chacune.

Je tiens personnellement à remercier Satoko pour cette discussion très enrichissante. Vous pouvez la retrouver sur son site web pour en savoir plus sur les activités qu’elle propose.

Lucie,Too : un duo nippon au style déjanté !

C’est avec beaucoup de plaisir que nous avons pu rencontrer le groupe Lucie,Too pour cette édition 2022. Leur venue à l’évènement a pu se faire dans le cadre d’une tournée européenne. Lucie,Too, c’est l’histoire de trois copines, Chisa, Kanako et Naho , qui ont effectuées leurs années lycées ensemble. Suite à ça, elles ont décidées de former leur groupe en 2016. Leur carrière a débuté avec la sortie en 2017 de leur premier album Lucky .Naho et Kanako sont partis du groupe et Hikari les a donc remplacées.

©Leo Thomas pour Journal du Japon

Elles ont également eu l’occasion de participer à des évènements tels que le DMZ PEACE TRAIN Music Festival en 2019 où il s’agissait de faire un concert en soutien au désir de paix en Corée du sud et du nord.

Pour le premier jour de la convention, elles ont donné un concert d’une heure dans l’amphithéâtre de Palais des Congrès de Nancy. Avant de venir à Anim’Est, elles avaient joué à Cologne et leur tournée européenne n’est pas terminée. Ce que nous avons pu constaté c’étaient deux Japonaises qui ont voulu nous raconter leur histoire et qui ont beaucoup d’énergie à revendre. Elles connaissent déjà les codes pour conquérir le public. Nous avons pu relever une sorte de complémentarité avec Hikari qui est très expressive tandis que Chisa est un peu plus timide. Seulement, il y avait un petit défaut, le son émis par les guitares via les bandes étaient très fort, ce qui était assez désagréable pour les oreilles, au point d’en être devenu un peu sourd en sortant du complexe.

Si vous voulez écouter leurs tubes, nous vous invitons à aller sur leur chaîne Youtube et à suivre leur actualité sur leur page Facebook.

 

Kichigai Taïko et l’art du tambour

©Leo Thomas pour Journal du Japon

Pour les lecteurs qui lisent régulièrement nos articles, vous avez peut-être déjà entendu parlé du groupe Kichigai Taiko. En effet, ils ont déjà eu l’occasion de parler à Journal du Japon en 2020. Dans leur groupe, 3 virtuoses du tambour : Hervé, Lucie et Bruno. Ils exercent donc le taïko à Belfort en Bourgogne Franche-Comté et ils ont plusieurs années d’expérience à leur compteur dans cette discipline.

Au début de leur représentation devant le public d’Anim’Est le dimanche, ils voulaient nous « faire voyager » à Kyoto grâce à leurs tambours. En fermant les yeux, on pouvait parfaitement s’imaginer dans l’ancienne capitale japonaise. Ils ont donné un concert qui alliait le taïko et les arts martiaux. Chaque morceau était joué avec toutes les sortes de tambours, du plus petit au plus grand. Le trio a mis toute son énergie pour ce voyage musical. Après le concert, ils ont animé une conférence très passionnante sur leur discipline.

A cette occasion, Bruno, Hervé et Lucie ont de nouveau accepté de nous parler du taïko et de leurs projets :

Journal du Japon : Bonjour à tout les trois et merci de nous accorder une nouvelle interview. Pour ceux qui ne vous connaissent pas, pouvez-vous nous parler un peu de vous ? 

Hervé : Bonjour, nous sommes l’équipe de Kichigaï Taïko. Le taïko, c’est donc le tambour. Kichigaï c’est un terme qui veut dire « décalé ». On est hors normes car nous ne sommes pas des Japonais. On promeut le taïko à travers la France et l’Europe et c’est le partage d’une passion et d’une énergie. On fait avec un public très large qui part du très jeune comme dans les conventions comme Anim’Est jusque dans des publics beaucoup plus âgés qui seront quand même intéressés par le Japon en général. On a démarré avec le taïko il y a un peu plus de taïko.

Bruno a vécu pendant plus d’un an au Japon. Il a appris le taïko là-bas et par le biais des arts martiaux, on a découvert cette discipline qui nous tenait à cœur et on s’est dit qu’un jour dans les années 90 qu’on aimerait bien y jouer. Aujourd’hui en 2022, on donne des cours et des stages.

En quoi consiste le taïko ?

Lucie : Le taïko est un terme générique qui veut dire « tambour », sans origine ou pays. Le taïko est très important au Japon, il fait vraiment partie de la culture populaire japonaise. Il y a beaucoup de clubs amateurs dans le pays. C’est aussi de la percussion avec beaucoup de mouvements chorégraphiés autour du tambour. Il y a beaucoup de formes et des positions différentes et c’est très festif.

Combien de temps faut-il pour apprendre à maîtriser la taïko ?

Bruno : C’est comme tout le reste, la musique, la danse ou les arts martiaux. Il y a les gens doués qui s’y mettent très vite et qui y arrivent mais il n’y a pas de perfection. L’idée, c’est de continuer de s’améliorer. Il faut plusieurs années pour faire un répertoire plus élaboré donc c’est difficile de répondre. Comme il s’agit d’une discipline de groupe, on doit travailler ensemble, c’est moins intéressant de le faire seul.

Quel genre de public avez-vous dans vos cours ou stages ? 

Hervé : Je dirais entre 20 ans et 60 ans, plutôt très féminin. Ce qui est surprenant, c’est que le taïko est une discipline physique guerrière et on s’imagine que le taïko est masculin. En tout cas, on a plus d’élèves féminins que masculins. Et il faut savoir qu’au Japon, il y a des groupes spécifiquement féminins mais les hommes sont les bienvenus.

Pourquoi veulent-ils pratiquer le taïko ? 

Lucie : Il y a des personnes qui sont vraiment amoureux du Japon et qui veulent faire quelque chose qui a un rapport avec le pays. D’autres adorent la percussion et sont vraiment attirés par le côté musical et festif. Les gens qui nous ont vu jouer ont trouvé ça beau et ont voulu essayer.

Mais après, beaucoup ont arrêté parce que c’est difficile. On a un certain bagage à l’heure actuelle. On croit que ça a l’air facile mais ce n’est pas le cas. La difficulté dans le taïko, c’est la position : c’est très technique, il faut beaucoup bouger et idéalement, il faut frapper en rythme avec le groupe. Il faut intégrer beaucoup de choses dans les premiers cours.

Comment communiquez-vous entre vous lors des concerts ?

Hervé : Le problème des positions dans le taïko, c’est qu’on écrit que la percussion. Il y a une partie chorégraphique qui est à peu près 80% du travail et ça, on ne peut pas l’écrire. C’est un travail qui doit se faire en répétitions. On a en effet un moyen de communiquer par le son de la voix, on utilise un souffle d’énergie pour marquer un tempo bien précis pour nous dire à quel moment de la partition on se trouve.

Quelle est la particularité du taïko par rapport aux autres percussions ? 

Lucie : C’est justement les chorégraphies et mouvements que l’on a autour du tambour et qu’on ne retrouve pas dans les autres percussions qui sont plus statiques de manière générale et nous, on bouge énormément autour des tambours. On a des mouvements de bras qui s’apparentent à des mouvements martiaux et ça nous tient vraiment à cœur de le faire et c’est la principale différence.

Comment évaluez-vous la place du taïko en France ? Pensez-vous que dans quelques années cette discipline aura une place plus importante ?

Bruno : Le taïko ne se développe pas très vite en Europe. Il y a des pays comme l’Allemagne, les Pays-Bas ou la Belgique où ça commence mais il y a encore du chemin. En France, on doit être une dizaine de groupes dont plus de la moitié est sur Paris. Les gros concerts de taïko qui y sont donnés sont essentiellement des groupes japonais. On va bientôt assister à un concert de Yamato. On se déplace en Allemagne : c’est pas très loin mais en France c’est très rare.

Quelle importance les Japonais accordent au taïko ? 

Bruno : C’est une tradition très vivante au Japon. Par contre, c’est comme les arts martiaux, c’est très traditionnel par village. Il y a quand même un renouveau où à Narita des centaines de groupes viennent jouer du taïko devant le temple. C’est très vivace et populaire. Cest très ancré et ça modernise aussi. Le taïko, c’était pour les évènements religieux et les moissons. Ça passe beaucoup par les universités et les clubs.

Quels sont vos endroits préférés au Japon ?

Lucie : On a beaucoup aimé la ville de Kyoto ou Nara avec ses daims en liberté et on aime ce côté traditionnel donc c’est très plaisant à voir mais ça reste malgré tout à taille humaine. Tokyo reste une ville intéressante. Nous aimerions voir aussi l’île de Sado où se trouve le groupe Kodo et on aimerait jouer avec eux. La particularité, c’est qu’on doit avoir moins de 25 ans et on s’engage pour 2 ans. Ils sont complètement isolés pendant cette période, ils vivent en autarcie.

Bruno : J’y suis allé plusieurs fois pour le travail et j’ai vu les grandes villes et les usines donc c’est pas le Japon des conventions, c’est le Japon industriel, ça existe aussi. Par contre au sud, il y a la montagne Haso qui est un volcan en activité et là, c’est vraiment la campagne magnifique.

Pour terminer, quelles sont vos propres définitions à chacun de la culture japonaise ?

Lucie : J’ai grandi avec le Club Dorothée et j’ai vu l’arrivée du Japon en France par le biais des dessins animés donc je ne peux pas m’empêcher d’associer le Japon aux mangas et aux arts martiaux. C’est ma vision personnelle.

Bruno : C’est ce qu’on voit dans une convention, ce sont des descendants du Club Dorothée. C’est comme si on définissait la France par les croissants ou la baguette. Le Japon, c’est pas que la Pop Culture. En 100 ans, ils sont passés de pays pauvre à un des pays les plus industrialisés du monde.

Hervé : Ce qui est intéressant dans la culture japonaise, ce sont les traditions que les Japonais ont conservé dans leur vie quotidienne. La particularité du Japon, c’est aussi de se sentir en sécurité n’importe où et n’importe quand. Je pense que c’est lié étroitement à leur culture de travailler et de penser en groupe.

©Leo Thomas pour Journal du Japon

Un immense merci à Bruno, Hervé et Lucie pour cet échange plus qu’instructif. Si vous voulez découvrir le taïko à travers leurs cours ou leurs stages, vous pouvez aller consulter leur site web

 

La Coupe de France de Cosplay : une sélection régionale et de nouveaux formats

©Leo Thomas pour Journal du Japon

A Anim’Est, comme à son habitude, c’était une nouvelle saison de la Coupe de France de Cosplay animée par l’irremplaçable Farah qui connaît très bien le public nancéien. Avant le passage aux sélections régionales, l’Association Cospop qui organise la sélection fait patienter la foule en proposant un karaoké géant sur des génériques populaires. Impatient, les fans de cosplay assistent ensuite aux prestations de chacun des candidats avec un jury composé d’Aldarion, Okoer et Shubba qui a remporté la sélection régionale l’année dernière avec le cosplay de Padmé de Star Wars. Les critères d’évaluation demeurent inchangés : 50% de la note sur le costume et l’autre moitié sur la prestation. Parmi les candidats, une s’est démarquée : Dovahkiin Cosplay qui a remporté la sélection avec l’armure d’Alatreon dans Monster Hunter. Et nous lui souhaitons bonne chance pour la finale de la Coupe de France de Cosplay.

Cette année, l’Association Cospop a décidé de miser sur deux formats qu’ils n’ont jamais eu l’occasion d’appliquer lors des dernières éditions d’Anim’Est. Le premier était un défilé de cosplay où plusieurs cosplayeurs pouvaient faire des prestations sur la scène sans avoir à être noté par un jury. Une douzaine d’entre eux ont bien voulu jouer le jeu, même un peu trop pour certains comme avec un cosplayeur déguisé en Batman et sa danse assez osée mais amusante !

Le second format était un Cosplay Show sur le thème de l’Etrange Noël de Monsieur Jack, un film Disney sorti en 1993. Pendant 15 minutes, une dizaine de personnes avec leurs costumes des différents personnages ont retracé l’histoire du film avec une mise en scène réussie. Chaque cosplayeur avait beaucoup répété pour faire ce genre de show et le résultat était à la hauteur de leurs efforts et de leur implication. Les costumes, notamment celui de Jack étaient bien réussis et chacun a pu nous transporter dans l’univers du dessin animé. Ils étaient à fond dans leurs personnages et c’était un très beau moment. En espérant que Cospop refasse ce genre de format dans les prochaines éditions de la convention !

©Leo Thomas pour Journal du Japon

Interview en guise de bilan avec les organisateurs

Cette 20e édition de la convention allait fermer ses portes aux visiteurs, il était temps de faire le point avec Hugo, le président d’Anim’Est et Martin, le responsable de la communication.

©Leo Thomas pour Journal du Japon

Journal du Japon : Bonjour à vous et merci pour votre temps. Pour commencer, pouvez-vous nous expliquer le choix du thème de cette année ? 

Hugo : Pour le thème de la convention, nous avons choisi de partir sur les métropoles japonaises.

Martin : C’est un thème sur lequel on a délibéré pour en proposer plusieurs et c’est celui-ci qui est revenu. On a essayé tout au long de la convention de travailler cet aspect et notamment sur le visuel et sur le Maid Café.

Êtes-vous satisfait de cette édition ? Avez-vous des chiffres en terme de fréquentation ?

Hugo : Pour la fréquentation, pour la journée du samedi, nous avons battu un record qui était de 6 300 visiteurs et sur tout le long des deux jours, nous avons atteint les 10 000, ce qui est beaucoup plus que l’année dernière.

Vous aviez reçu le haut patronage du Consul Général du Japon à Strasbourg, qu’est-ce qu’il vous apporte ?

Hugo : Cela nous apporte de la visibilité et de la reconnaissance de ce consulat qui nous rend un aspect un peu plus légitime.

Pourquoi avoir décidé d’inviter le groupe Lucie,Too ?

Martin : Nous avions appris que le groupe était en tournée en Europe et nous a proposé de venir. L’idée était bonne et on a aimé. Nous avons ensuite lancé la procédure d’invitation.

Auriez-vous aimé inviter d’autres personnes ?

Hugo : Dans les invités que nous avions, il y avait Miss Jirachi qui a annulée peu avant sa venue. Nous avons pu en trouver d’autres.

S’il y avait des choses à améliorer, ce serait quoi ? 

Martin : Ce serait d’arriver à avoir plus de staff : on a eu un manque de bénévoles. On s’est vraiment battu cette année pour arriver à en recruter. Un aspect associatif de l’école a été retiré et il a fallu qu’on aille chercher en externe.

Hugo : Pour donner des comparatifs, l’an dernier, nous étions 160 et cette année, nous étions entre 110 et 120 bénévoles par jour.

Concernant l’Association Franco-Japonaise de Nancy Lorraine qui était absente cette édition, vous aviez essayé de les contacter sans avoir eu de réponse. Or, nous avons contacté leur président qui nous a affirmé qu’il voulait que leur association y participe et un de vos responsables lui a répondu que les inscriptions étaient closes et que leur participation était donc compromise. N’avez-vous pas le sentiment d’avoir perdu un invité culturel important lors des prochaines éditions ? 

Martin : Je pense qu’il y a eu une erreur de notre part de ne pas avoir insisté. Pour ce qui est des animateurs culture, les échanges peuvent se faire dans les deux sens, si jamais ils n’avaient pas reçu de demande, ils pouvaient venir vers nous. Forcément, comme on a des échéances, au bout d’un moment, on ne peut pas prendre plus de personnes. Nous restons totalement ouverts à leur venue et c’est pas une blacklist.

Quels invités aimeriez-vous voir en 2023 ?

Martin : Tout ce qui concerne les invités VIP dépendra de l’année prochaine. On ne peut pas se porter garant des propositions qu’on peut faire mais on pourrait réinviter le groupe Pixelophonia l’année prochaine ou les autres années et ça pourrait être une bonne expérience.

Pour terminer, le maire de Nancy est venu vous rencontrer. Quel rôle joue le Grand Nancy dans l’organisation d’Anim’Est ? 

Hugo : La métropole nous aide de plusieurs manières en nous offrant un support économique et logistique, en nous donnant des contacts avec d’autres groupes.

Comme l’année dernière, j’ai beaucoup aimé l’implication une nouvelle fois remarquable de la part des organisateurs. Malgré un manque de staff conséquent, toute l’équipe a su répondre aux attentes du public grâce à des animations passionnantes. Mon coup de cœur de cette édition porte sur le concert de Kichigaï Taïko et plus particulièrement lors de la chorégraphie avec le katana interprété par Lucie pendant que Bruno jouait de la flûte japonaise et j’ai été très ému de ce moment. Je les remercie très chaleureusement pour cet instant où j’ai pu voyager musicalement dans le Japon traditionnel. Ils ont su allier leur passion des arts martiaux et leur maîtrise du taïko avec beauté et écouter chaque partition était un régal pour les yeux et les oreilles. Merci également à Satoko ainsi qu’au groupe Lucie,Too. Merci également aux organisateurs pour ce week-end : continuez à nous surprendre et longue vie à Anim’Est ! 

Quelques photos pour finir en beauté !

©Leo Thomas pour Journal du Japon

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Leo Thomas

Passionné de la culture japonaise depuis plusieurs années, je fais transpirer cette passion via des articles sur des domaines variés (conventions, traditions, littérature, histoire, témoignages, tourisme).

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