Chroniques Hentai : la prostitution à Edo, démystification entre Geisha et Oiran

Encore trop de néophytes associent les geishas à des prostituées. Si ces dernières sont des dames de compagnie aux coutumes venant de l’ère médiévale, il est faux de les confondre avec les courtisanes des quartiers des plaisirs : les Oiran. Nous ferons ici un point sur le rôle et le mode de vie des courtisanes et vous présenterons une sélection de manga se plaçant dans ce contexte. Enfin, notre classique sélection d’œuvres Hentai publiées en France fera la part belle à deux auteurs très appréciés du public : Izayoi et Shindo L ! Bienvenu donc dans ce nouveau numéro de Chroniques Hentai, la rubrique où nous abordons la sexualité sans tabou.

 

© Royal Netherlands Institute of Southeast Asian and Caribbean Studies and Leiden University LibraryWikimedia Commons

Prostituées assises derrière l’Harimise à Shizuoka, photo par Kusakabe Kimbei (1890) © Royal Netherlands Institute of Southeast Asian and Caribbean Studies and Leiden University Library/Wikimedia Commons

Les geishas

Les geishas, voilà bien un trait de la culture japonaise connu de tous à travers le monde, au même titre que les sushis pour la gastronomie. Combien de touristes mal avisés ne font escale à Kyoto que pour les voir, les prendre en photo ou encore se permettre mille incongruités ? Beaucoup trop. Cependant, au même titre que certains croient que les Japonais mangent des sushis tous les jours, encore trop de personnes associent la geisha à une prostituée. Avant de commencer à parler des Oiran, petit rappel sur les garantes des traditions du divertissement et du spectacle.

Les geishas sont ce que l’on appelle des « Dames de compagnie », et il ne faut voir là-dedans aucun sous-entendu. Ce sont des artistes (le terme Geisha signifie littéralement « personne pratiquant les arts »), leur travail consiste à divertir les clients, et pour cela elles apprennent durant leur formation une foule d’arts traditionnels comprenant la danse, les instruments de musiques comme le shamisen, l’art floral Ikebana ou bien la cérémonie du thé. Si certaines ont pu vendre leur corps durant l’ère Edo, jamais elles ne l’auraient ébruité sous peine de grave sanction quant à leur titre de geisha. C’est donc un fait marginal, et qui est prohibé des pratiques de cette discipline.

Apparues à la fin du 18e siècle, les geishas logent traditionnellement dans l’Okiya, géré par la patronne Okāsan. C’est aussi l’endroit où elles sont formées. Elles travaillent dans des quartiers réservés appelés Hanamachi, dont le plus connu est celui de Gion à Kyoto. Si les geishas pouvaient être amenées à travailler aux côtés des prostituées dans leurs quartiers, l’inverse n’était pas possible, puisque les prostituées restaient enfermées dans leur Yukaku (le quartier des prostituées). Car les geishas et les courtisanes se sont côtoyées pendant longtemps. Leurs services étant complémentaires : durant un banquet, des geishas pouvaient divertir l’assemblée par leurs maitrises des arts musicaux et de la danse, avant que les clients ne montent dans les chambres avec une courtisane sous le bras pour la suite des festivités.

Lors du déclin des Oiran, dû à leur prix devenu exorbitant et réservé à l’élite, les geishas ont percé pour perdurer jusqu’à nos jours. La prostitution a elle, bien sûr continuée, sous d’autres formes, comme nous pourrons le voir dans un prochain article.

 

Les Oiran et les Yūjyo

Parlons maintenant des courtisanes, aka les prostituées de l’ancien temps. Les quartiers réservés des prostituées étaient appelés Kurawa, et contrairement à ceux des geishas, ces quartiers-là étaient de véritables prisons. L’enceinte du quartier était murée et les entrées gardées. Cet ensemble pouvait également être ceinturé de douves, renforçant encore l’impossibilité pour les femmes de s’en échapper. Sorte de ville dans la ville, les quartiers de plaisirs se sont instaurés en 1617, et les plus populaires sont ceux de Shinmachi à Osaka, de Shimabara à Kyoto, et bien entendu Yoshiwara à Edo, le plus célèbre.
Plusieurs règles régissaient ces quartiers. Pour y rentrer, les samouraïs devaient déposer leurs armes à l’entrée. La seule distinction qui se faisait entre les clients était la valeur de leur bourse, un commerçant ou un peintre fortuné pouvaient donc y rivaliser avec des nobles. Enfin, il n’était pas possible d’y rester plus de deux nuits consécutives. À l’intérieur, nous y trouvions une succession de Yukaku, c’est-à-dire des maisons closes, et la population pouvait s’élever à plusieurs milliers de prostituées.

En début de soirée les filles en activité étaient mises à l’étalage : le rez-de-chaussée des Yukaku avait une pièce « vitrine », séparée de la rue par des barreaux de bois, et les futurs clients choisissaient ainsi les filles qu’ils prendraient pour la soirée. Le couple d’un soir montait alors dans les chambres à l’étage, et le scénario pouvait se répéter plusieurs fois dans la nuit.

Étalage à Yoshiwara - The Sisters on Exhibit © Kusakabe Kimbei

Étalage à Yoshiwara « The Sisters on Exhibit » © Kusakabe Kimbei

Les jeunes filles qui arrivaient dans ces quartiers étaient souvent vendues par leur famille à, ni plus ni moins, une vie d’esclavage sexuelle où les clients pouvaient acheter et réserver la virginité des apprenties. Elles commencaient leur parcours comme Kamuro (suivantes) puis devenaient Hikkomi (apprentie prostituée) et enfin Yūjyo (prostituée standard). Lorsqu’un gérant de Yukaku repérait une jeune fille qui avait un talent ou une beauté exceptionnelle, elle pouvait être éduquée dans l’optique de devenir Oiran. Si les Oiran ont des privilèges qui les changent du quotidien d’une courtisane quelconque, ces dernières peuvent aussi être passées par des castes inférieures, et sont par définition une exception dans le milieu. Au sommet de la hiérarchie des prostituées, il y avait donc très peu d’élues, et l’écrasante majorité des filles de joie étaient des Yūjyo qui vivaient dans des conditions intolérables, si tant est qu’elles vivent assez longtemps… Car si le quartier en lui-même resplendissait et se devait d’être le plus attirant possible pour les clients, il ne fait nul doute qu’en coulisse, les choses étaient toutes autres.

À une époque où la contraception n’existait pas, dans une prison en vase clôt où plusieurs milliers de jeunes filles font de multiples passes par soir, nous vous laissons imaginer le nombre de Yūjyo qui pouvaient finir enceintes, et préférons nous taire sur les méthodes employées pour les avortements de masse qui en résulte. Il en va de même pour les MST qui devaient faire des ravages à une époque où la médecine n’était pas accessible pour tous, pour les simples Yūjyo, comme pour les clients.

Une Oiran et sa suivante

Une Oiran et sa suivante © George Grantham Bain Collection (Library of Congress)

À la différence des discrètes geishas, les Oiran devaient en mettre plein la vue, elles arboraient donc de multiples bijoux dans des coiffes très élaborées. Avoir un rendez-vous avec une Oiran coûtait pour un simple employé l’équivalant d’un an de salaire, et il n’était possible d’interagir avec elles qu’à partir du troisième rendez-vous. L’Oiran pouvait se permettre de refuser certains clients et cherchait à trouver un bon parti parmi les clients les plus fortunés. Il était en effet possible qu’une prostituée soit prise pour épouse par un client tombé éperdument amoureux d’elle et lui permettre de sortir du quartier-prison. Toutefois, si l’on a acquis la place la plus prestigieuse au sein du quartier des catins, son rang social risque de changer une fois dans le monde extérieur…

Pour ce genre de riche client, tout un spectacle était de mise lorsque l’Oiran venait au rendez-vous : le Oiran Dôchû. Aujourd’hui il est toujours possible d’assister à des Oiran Dôchû durant certains festivals. Vous pouvez alors y voir la démarche, pour ainsi dire la danse, appelée Hachi Monji, que pratiquaient les Oiran durant ce cortège. Le Oiran Dôchû peut être considéré comme un service compris dans le rendez-vous avec une Oiran. Si pour un client lambda, allez voir une Yujyo était un service sexuel de base pour se décharger, voir une Oiran revêtait plus du signe extérieur de richesse et du prestige. Il fallait alors que cela se sache et que cela impressionne. Donc plutôt que d’être transporté incognito dans une charrette, une procession se formait pour partir du Yukaku de la courtisane, jusqu’au lieu de rendez-vous avec le client. Empruntant l’allée principale, des servants de la maison close ouvraient le bal pour annoncer la venue de l’Oiran tandis que d’autres l’assistaient directement, en lui servant d’appui durant sa démarche, ou en la protégeant du soleil avec une ombrelle. En plus de ses Geta à talons très hauts, l’Oiran arbore une tenue encore plus chargée qu’à l’accoutumée, avec un énorme drapé au niveau de la ceinture, rendant l’exécution de cette marche d’autant plus complexe.

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Pour résumer, les points communs entre les geishas et les Oiran peuvent être les suivants : elles évoluent dans des quartiers réservés à leurs activités où elles offrent leurs services, elles se maquillent le visage en blanc, ont des coiffures et des kimonos élaborés, pratiquent certains arts avec raffinement, sont instruites comme des femmes de la cour, ont des apprenties et sont régies par une hiérarchie.

Cependant, les raisons de leurs éruditions ne sont pas les mêmes, les unes choisissent une voie, là où les autres sont vendues pour payer des dettes et sont forcées de se prostituer, et surtout leurs vies et leur avenir sont complètement différents, il convient donc de ne pas les confondre. C’est également durant l’occupation d’après-guerre, que certaines prostituées japonaises se faisaient passer pour des geishas aux yeux des Boys, qui ont rapporté cette confusion dans le monde occidentale. Anecdotiquement, vous pourrez remarquer que les geishas portent le nœud de leur Obi à l’arrière, tandis que les prostituées l’ont à l’avant pour pouvoir le dénouer seules.

Plusieurs mangas publiés en France prennent place parmi les courtisanes, en voici une petite sélection :

Oreillers de laque

© SUGIURA Hinako / CHIKUMA Shobo

Oreillers de laque est un manga (2 tomes compilant plusieurs récits) de Hinako SUGIURA datant de 1995, et paru en France chez Picquier en 2006. Parfois mangaka, souvent écrivaine et essayiste, cette auteure est une spécialiste des mœurs et mentalités du peuple d’Edo. Et quel meilleur lieu pour cerner des personnalités qu’un futon dans une chambre à la nuit tombée ? Dans ces recueils d’histoires, nous plongeons dans les conversations parfois banales, parfois pleines de jeux de dupes, de couples éphémères. Au cœur de cette intimité certains amours sont semble-t-il sincères, et des serments peuvent être couchés sur papier pour qu’un client se lie à une fille. Les filles peuvent aussi avoir leurs préférences, et doivent faire la part des choses entre un amant de cœur sans le sou, et un nanti qui l’indiffère.

Notez également qu’Oreillers de laque a une particularité graphique étonnante : les dessins sont dans le style des estampes Ukiyo-e. Assez rare pour être signalé, cela n’entache pas du tout la lecture, bien au contraire.

Butterfly Beast

© 2012 NAGATE Yuka by LEED PUBLISHING

 

Butterfly Beast de Yuka NAGATE prend place en 1635 dans le quartier de Yoshiwara. Édité par Mangetsu, la série comprend un total de sept volumes. Nous y suivons Ochô, courtisane le jour et Kunoichi chasseuse d’anciens shinobi la nuit. L’univers des courtisanes n’est bien-sûr là qu’en façade dans ce récit de vengeance guerrière, mais nous permettra de découvrir Yoshiwara grâce à un très beau coup de crayon. L’auteure était l’invitée d’honneur de l’éditeur pour cette édition de Japan Expo 2022 et le dernier tome de son manga va paraitre le 7 septembre prochain.

 

 

Sakuran

© SAKURAN 2003 Moyoco ANNO / Kodansha

« Les vraies prostituées sont capables de faire dire à leurs clients exactement ce qu’elles veulent. C’est ce qu’on appelle les ruses de l’amour. »
Sakuran
est certainement LE manga à lire pour découvrir le milieu des courtisanes ! Écrit par la géniale Moyoco ANNO en 2003, ce one-shot est disponible en France sept ans plus tard chez Pika, dans un grand format jaspé qui lui rend honneur. Le trait sensible et sensuel de la mangaka n’a jamais aussi bien été mis à profit. Le récit y présente la vie de Tomeki, une petite fille revêche qui vient d’être vendue à une maison close et qui refuse de devenir une prostituée. Sa force de caractère lui vaudra sa survie ainsi que son prestige avec les hauts, et surtout les bas, que cela comporte. De la découverte tant bien que mal de la sexualité très jeune (n’oublions pas que le métier que l’on inculque à ces apprenties de 10 ans est celui du sexe…) à celui de la duperie et la parade amoureuse, ce personnage haut en couleur s’aura vous faire sourire mais aussi pleurer. Véritable bijoux tant sur le fond que sur la forme, Sakuran marquera tous ceux l’ayant lu. Le manga a été adapté au cinéma en 2006 par Mika Ninagawa, avec Anna Tsuchiya dans le rôle titre.

Vous pouvez également noter que le shojo manga La courtisane d’Edo de Kanoko Sakurakouji va être réimprimé par Pika Edition en décembre 2022.

 

Chroniques sous X

Chez JDJ, nous sommes pour la parité. En ce point il est facile d’être équitable entre les deux éditeurs leader du marché Hentai puisque Niho Niba et Hot Manga ont tous deux publiés dernièrement un ouvrage de Shindo L, ainsi qu’un recueil de Seishin Izayoi. Difficile de faire plus parfaite égalité. Mais commençons d’abord par un manga qui vient de nous parvenir chez le jeune label Seiko de l’éditeur Dynamite.

 

 

Tokyo Confidential

© HAZUKI Kaoru / Leed

Tokyo Confidential par Hazuki Kaoru
Seiko Dynamite
Contenu : Soft, historique, pour novice du H

De son nom original Tenpou Momoiro Suikoden, cette série en quatre tomes se passe dans l’ère Edo. Hazuki Kaoru a un trait réaliste et un peu vintage qui donne un charme fou à Tokyo Confidential ! Seule œuvre de l’artiste à être parue en France, les éditions Dynamite ont mis là le grappin sur une petite perle qui offre un vent de fraicheur dans le secteur français du hentai.

Magoroku, ancien bushi à la retraite, vient de perdre son fils. Il décide de quitter son hameaux pour Edo en compagnie de sa bru, désormais veuve, qu’il n’ose pas renvoyer chez une famille maltraitante. Kazu, qui n’aura connue son mari que 6 mois a une sexualité débordante, et entame avec ardeur une relation avec son beau-père de 50 ans son ainé. Loin d’être grabataire, Magoroku aura bien besoin de son passé de samurai pour survivre dans ce quartier animé, entre une voisine qui n’accepte de poser nue attachée en Shibari que si il l’a bat en duel, un Tempei intenable, et une Kazu très naïve et gaffeuse.

Malgré l’époque et un plot qui pourrait sembler tendancieux, le titre est très léger. Beaucoup d’humour, et parfois de l’absurde, il offre de la légèreté à un recueil pourtant foncièrement érotique. Les dessins semblent comme faits au pinceau et à l’encre de chine. L’absence d’extravagance à renfort de poitrine bonnet Z, de fontaine de fluide, ou d’Ahegao, en font un hentai à conseiller pour les gens voulant lire une première œuvre érotique. Ce hentai a totalement sa place parmi les meilleurs mangas pornographique du marché.

Prévu pour septembre 2022, nous attendons le tome 2 avec impatience, et espérons voir un jour Hontou ni Hatta H na Taiken Oshiemasu, une autre série de l’auteur.

 

TSF monogatariTSF Monogatari par Shindo L
Hot Manga
Contenu : Hard Sex, étranglement, pregnant

Après le phénomène Métamorphose, que son auteur décrit lui-même comme « un Requiem for a dream version manga« , il était temps de découvrir d’autres ouvrages de Shindo L. Son premier manga publié (2011) est certainement son œuvre la plus vendue au Japon, et on constate que l’auteur avait déjà acquit son style graphique, qui a peu bougé depuis.

Dans TSF Monogatari nous suivons Takumi, un jeune étudiant, qui se voit proposer un traitement génétique pour soigner son cancer en phase terminale. Effet secondaire du traitement ? Se retrouver avec un corps de femme. Commence alors la découverte d’une sexualité débordante avec un corps qui réclame toujours plus.
Shindo L oblige, voici donc l’opposé de Tokyo Confidential. Ici l’amour sera sous la forme codifiée d’un certain cinéma porno, c’est-à-dire brutal (étranglement), avec mise en scène de viol et slut shaming. La seule chose pour laquelle vous êtes à peu près sûr d’être épargné, c’est pour le loli. C’est un peu ce à quoi il faut s’attendre avec l’auteur américain : du hentai parmi ce qui se fait de plus hard visuellement, mais paradoxalement des histoires poussées, d’un niveau que l’on retrouve peu dans le milieu. Il faut savoir que la démarche n’est pas de juste proposer quelque chose d’extrême gratuitement. Il y a à travers le hentai, et les scènes parfois extrêmes que l’on y voit, une volonté d’exprimer sa liberté le plus loin possible.

Six des huit chapitres racontent une même histoire, celle de Takumi, on retrouve donc la volonté de Shindo L de développer son intrigue sur tout un volume. Vous aurez même droit à un petit twist. Pour un public averti donc.

 

ScandaleScandale par Seishin Izayoi (grand format)
Hot Manga
Contenu : Soft, grosses poitrines, consentement.

Le livre se présente dans une édition deluxe à couverture cartonnée pour un rendu très joli. Il correspond au grand format hentai classique, et pas au format artbook, ce qui lui donne une meilleure maniabilité.

Seishin Izayoi, le technicien. Si l’on excepte les proportions absurdes des poitrines qu’il dessine, ce mangaka, dont nous vous avons déjà parlé, maitrise totalement l’anatomie et le fait savoir lorsque l’on voit les muscles et plissures de la peau apparaitre lors des scènes de sexe. D’ailleurs, à l’inverse de Shindo L, n’attendez pas ici un scénario solide. Les chapitres très courts se succèdent uniquement pour laisser la place à l’acte.
Ce n’est de toute manière pas ce que l’on demande à Seishin Izayoi, dont on raffole surtout du dessin. Le recueil attaque chaque chapitre par des pages couleurs, ce qui est nécessaire pour un illustrateur tel que lui, et l’ouvrage parfait le tout de plusieurs galeries d’illustrations couleurs, dont Le cabaret d’Izayoi qui présente les héroïnes qu’il a créées jusqu’à maintenant, ou encore les couvertures japonaises. De quoi admirer les coiffures toujours impeccables et travaillées et les visages très expressifs des personnages.

 

Shindo'L Cultural antropologyShindo L’s Cultural Anthropology par Shindo L
Niho Niba
Contenu : Comment dire… C’est du Shindo L… Hardcore, pregnant/birth, pieuvre.

Ce qui différencie le travail de Shindo L de celui des auteurs classique de hentai, c’est la part d’histoire que celui-ci met dans ses œuvres. L’auteur explique qu’un hentai classique développe son histoire sur ses 5 premières pages, puis ne met que du sexe sur toutes les suivantes. Les deux sections sont assez compartimentées et le lecteur peut faire l’impasse sur la narration. Intégrer l’histoire tout au long du tome, et au sien même des scènes de sexe, permet au lecteur de s’y intéresser et rend l’ensemble de l’œuvre plus intense. C’est selon ce mantra qu’il construit ses recueils.

Shindo L’s Cultural Anthropology porte parfaitement le logo de la collection OHNI de Niho Niba : un groupe scolaire d’étude des rites et cultures va en faire voir de toutes les couleurs à l’étudiante Miyashita, des divinités aux zombies en passant par les cannibales.

L’auteur nous livre entre autre une réinterprétation du Rêve de la femme du pêcheur d’Hokusai très bien trouvée, et qui servira au lecteur à se préparer pour la suite… En effet, Shindo L a pour ainsi dire un kink sur les grossesses, et Shindo L’s Cultural Anthropology est peut-être son ouvrage le plus extrême parmi ceux publiés en France. Il y avait déjà des grossesses dans ses autres hentai, mais ici vous aurez aussi droit à des scènes de naissance. Oui, tout est possible et imaginable en dessin, même (surtout) ce à quoi vous ne pensiez pas.
Ici nous avons un fond de fiction dans l’histoire, là où ses deux autres ouvrages sont orientés sur la société contemporaine, ce qui permet à l’auteur d’aller plus loin. À ne pas mettre entre des mains pudiques.Sensations

 

Sensation par Seishin Izayoi (grand format)
Niho Niba
Contenu : Soft, pastèque, femme d’affaire et uniforme.

Sensations condense de vieux travaux d’Izayoi, si ce n’est les premiers, datant de 2003 à 2006. Son style était moins abouti qu’aujourd’hui, mais comme Scandale est sorti en 2019 au Japon, et qu’il correspond aux travaux les plus récents de l’auteur, il est difficile de faire mieux. Cependant le livre bénéficie d’un format 18 x 25 et se permet des doubles pages dépliantes du plus bel effet. Dans ce recueil vous trouverez, chose exceptionnelle pour l’auteur, un personnage qui n’a pas une poitrine plus grosse que des pastèques, et des visages qui font peut-être un peu plus « manga » que le style réaliste qu’il a d’habitude. À part ce point on est en terrain connu, et si vous êtes fan du trait de l’auteur, Sensations reste un indispensable.

 

 

Voilà pour ce numéro. Merci d’être toujours plus nombreux à vous intéresser à ce sujet. Et merci aux éditeurs français de permettre à ces œuvres et ces auteurs de s’épanouir en France dans de meilleures conditions qu’au début des années 2000. À bientôt pour un prochain numéro !

Olivier Benoit

Présent sur Journal du Japon depuis 2013, je suis un trentenaire depuis longtemps passionné par l'animation traditionnelle, les mangas et les J-RPG. J'écris dans ces différentes catégories, entretiens également la rubrique hentai, et gère le pôle gastronomie. J'essaie de faire découvrir au plus grand nombre les choses qui me passionnent. @oly_taka

2 réponses

  1. Anonymes dit :

    Je ne vois pas le rapport entre les Geisha et le hentai? ça doit être les fantasme des pervers.

    • Olivier Benoit dit :

      Bonjour,
      Je vous invite à prendre connaissance du principe de cette rubrique, et accessoirement de lire l’article, avant de revenir en section commentaire pour peut être avoir un échange constructif.

      Olivier BENOIT.

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