Les mystères de la pop culture nippone – Décryptage par Gisèle Foucher
Pour nombre d’entre vous, la pop culture nippone n’est peut-être pas inconnue, mais pour d’autres qui découvrez Journal du Japon, peut-être qu’au contraire cette vaste pop culture nippone vous paraît énorme au point de ne pas savoir où donner de la tête. S’il y a bien une chose qui tient à cœur à l’équipe, c’est celle de vous faire découvrir toujours davantage cette culture si atypique et riche. Alors, quoi de mieux pour cela que de vous présenter le livre de Gisèle Foucher sorti aux éditions de l’Opportun le 15 juin dernier. Retour sur ce titre et sur un entretien avec son auteure ! Bonne découverte !
Les mystères de la pop culture nippone : un décryptage simple et concis !
Les éditions de l’Opportun propose cette fois-ci à tous leurs lecteurs un livre simple, concis et efficace par son approche sur la pop culture nippone. On le sait tous mais depuis de nombreuses années à présent, la culture japonaise ne cesse de gagner du terrain et de conquérir le cœur de bon nombre de personnes. Et parfois, alors même que les personnes en question ne savent pas que telle ou telle chose est… japonaise !
En somme, le soft power japonais n’a de cesse de s’implanter petit à petit dans le quotidien, mais quid de la pop culture nippone ? La vraie ? Pour cela, Gisèle Foucher, prend à bras le corps le sujet et en sort dans son ouvrage Les mystères de la pop culture nippone, des clés faciles à saisir afin d’éclairer le grand public. Elle y parvient en neuf chapitres qui mettent en avant les principales qualités et choses à savoir sur cette culture. Pour les otaku ou les passionnés du Japon, cet ouvrage ne sera d’ailleurs pas forcément une nouveauté et ne vous apportera rien à part un petit sourire en coin, et de titiller votre esprit du jeu afin de répondre aux différents quiz présents tout au long de la lecture.
Au-delà des explications, agrémentées d’exemples sur un sujet, l’auteure a en effet distillé sept quiz express permettant de mettre à l’épreuve vos connaissances, avec à la fin du livre, un questionnaire général pour vous indiquer quel type d’otaku vous êtes ! Un moyen ludique de faire apprendre peut-être de nouvelles choses sur le sujet à certains et d’en faire découvrir aux autres. Les chapitres sont réalisés sous la forme de thématiques : ainsi le kawaii ouvre la lecture avant de céder sa place aux mangas et leurs différents genres, puis de passer au cinéma et aux jeux vidéo, en abordant notamment les Super sentai. Mais que serait le Japon sans ses salles de pachinko ou sa mode si variée et attirante ?
Ces différents sujets sont abordés par l’auteure, exemples à la clé, et distille ainsi ses connaissances sans fioritures. On dépeint alors la musique et son rôle, mais aussi tous ces faux-amis : ce qu’on croit être japonais alors qu’ils ne le sont pas. Et bien sûr, on aborde la gastronomie japonaise chère aux Français, mais aussi toutes ces choses insolites propres au Japon qu’on n’a pas sur le sol français comme les fameux 100 yen shops. Bref, vous l’aurez compris, cet ouvrage est un essai qui récapitule ce qu’il est bon de connaître sur la pop culture nippone.
Gisèle vous donne l’opportunité de débuter quelque part votre propre culture sur le sujet, ou de vérifier s’il vous reste encore des connaissances à approfondir. Un livre qui va donc droit au but et qui saura plaire à tous les curieux du genre !
Entretien avec Gisèle Foucher, l’auteure du livre
Journal du Japon : Pour commencer, pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs en nous indiquant votre parcours et ce qui fait votre affinité avec le Japon, au point d’écrire sur le sujet ?
Ce n’est jamais très facile pour moi de me présenter, aussi vais-je peut-être vous laisser sur votre faim. L’écriture a toujours fait partie de ma vie. J’ai suivi des cours de théâtre, de danse, de photographie ; j’ai été chanteuse lyrique, puis rock, puis sculptrice, mais sans jamais arrêter d’écrire, sous toutes les formes : des poèmes, des idées farfelues sur des bouts de papier volants, des synopsis, des exercices de style, des nouvelles, etc., jusqu’à ce que je publie mes premiers livres. Cela fait maintenant plus de 16 ans que je publie régulièrement des ouvrages, de l’essai au livre humoristique en passant par les livres pratiques. Pour mon plus grand plaisir.
Mon affinité pour le Japon remonte à loin. J’ai toujours été intriguée par cette culture particulière, empreinte de traditions séculaires (parfois à la limite de l’incompréhension pour nous autres occidentaux), mais également de valeurs qui me touchent, comme la persévérance, le courage, la loyauté et le respect. Et j’aime cette image colorée que le pays véhicule à l’étranger depuis quelques dizaines d’années, tout en m’interrogeant sur sa réalité. C’est en tout cas sous cette facette dynamique et positive que j’ai voulu faire découvrir ce pays dans cet ouvrage.
Depuis plusieurs années maintenant, le soft power japonais s’est bien ancré dans le quotidien des Français, jeunes ou moins jeunes, et de nombreux projets sur la question ont vu le jour. Qu’est-ce qui vous a amené à publier un ouvrage similaire à un tel moment ?
J’ai envie de dire : ce n’est pas parce que mille livres ont été écrits sur l’amour qu’il n’est plus possible d’écrire dessus. La pop culture japonaise a ses fans, mais il y aura toujours des curieux, des personnes qui ne connaissent pas cette culture et qui sont intriguées. Le sujet étant vaste, qui sait, peut-être que mon livre donnera envie à certains lecteurs d’approfondir leurs connaissances ou de vivre une expérience inédite sur place !
À vos yeux, qu’apporte de différent votre livre par rapport à la concurrence ?
Mon livre n’est pas un roman, il est donc normal qu’il existe des titres concurrents. Mais j’ai peu regardé les autres titres sur le sujet : je ne trouve pas cela très bon pour le processus d’écriture, ni pour l’inspiration. J’ai préféré trouver un angle d’écriture qui soit léger et ai cherché à ce que le lecteur s’amuse. J’ai tâché de trouver des anecdotes ou des insolites qui tranchent avec ce que l’on a l’habitude de vivre quotidiennement. Si je peux mettre de l’humour dans mon livre, je ne m’en prive pas. Alors oui, il y a un peu d’humour dans mon ouvrage, des informations, des jeux et un peu de lecture entre les lignes…
Comment avez-vous réfléchi aux thématiques de votre ouvrage et à l’enchaînement des chapitres ?
À notre société occidentale qui semble actuellement si triste et terne, j’ai trouvé intéressant d’opposer le kawaii prôné par le Japon, ou en tout cas si exporté. Je trouve dans le kawaii une source de fraîcheur et d’innocence que je rêverais voir adoptées en France. Je suis donc partie de cela à la base. Je ne pouvais continuer sans aborder les mangas et autres media qui sont la marque de fabrique du Japon pop. Ceci pour donner une première image globale de ce qu’est la pop culture nippone. Puis, il fallait faire rêver, avec la découverte de certains quartiers réputés, par exemple. Pour chaque chapitre, je réfléchis à l’idée centrale et j’écris à partir de là.
Quelle est votre partie préférée de votre livre (celle peut-être qui a été la plus simple à travailler) et pourquoi ?
Ce sont peut-être les insolites du chapitre 7 qui m’ont donné le plus de plaisir dans la recherche et l’écriture. Parce qu’on est toujours fasciné par ce qui diffère le plus de notre culture, de la même façon que les Anglais sont fascinés par le fait que les Français puissent manger des cuisses de grenouille, par exemple !
L’idée des quiz est bien trouvée d’ailleurs : est-ce votre volonté ou une suggestion de l’éditeur pour égayer encore davantage votre ouvrage ?
C’est moi qui ai présenté l’idée des quiz et du test final à mon éditeur. J’avais envie d’amuser le lecteur, de lui donner l’occasion de tester un peu ses connaissances de façon ludique. Cela le fait s’impliquer dans l’ouvrage et je suis sûre qu’il en tire un certain plaisir. Et je me suis bien amusée à les créer !
Êtes-vous déjà allé au Japon afin de vous fondre dans toute cette culture nippone ?
Hé bien cela était envisagé il y a deux ans, lorsque la vague du Covid a frappé. Cela m’a fait l’effet de quelqu’un apprenant que le groupe favori qu’il n’est pas allé voir à son dernier concert va se séparer…
Que pensez-vous de toute cette affluence japonaise en France au point de voir naître de nombreuses librairies spécialisés mangas (le Daruma Shop il y a moins de 3 ans, la librairie à venir à Marseille…), et surtout de nombreux festivals sur le thème du Japon et des anime (Japan Tour Festival, Japan Touch Haru à Lyon, Japan Addict Z à Strasbourg…) ?
Le manga va-t-il finir par détrôner nos BD françaises auprès de la jeunesse ? C’est la question que l’on peut se poser. Son influence grandissante est certaine, d’autant que son contenu passe souvent inaperçu aux yeux des profanes, qui ne voient souvent là qu’une débauche de dessins grossiers et d’onomatopées. Ainsi dans certains mangas, la violence, l’érotisme et la sexualité sous toutes ses formes passent-ils la barrière de la censure sans que personne ne s’en rende compte. Le manga aborde également de nombreux faits sociétaux et nombre d’adolescents vont y chercher des réponses à leurs questions. Enfin, le manga véhicule souvent des valeurs nobles telles que le courage, la persévérance, la générosité. Il faut espérer que ce soit ces dernières valeurs qui inspirent les lecteurs (Rires) ! Pour toutes ces raisons, et quelques autres, il semble normal que des librairies de mangas ouvrent de plus en plus en France. La demande est là.
Votre livre est dans tous les cas bien clair dans ses propos et résume assez bien la culture japonaise pour les curieux. Vous êtes la première à parler d’ailleurs des inventions dont il ne faut pas prononcer le nom et c’est appréciable ! Qu’attendez-vous des lecteurs après avoir lu votre livre ? Qu’ils en parlent autour d’eux ? Qu’ils échangent entre eux sur le sujet par exemple ?
Comme vous l’avez justement souligné, ce livre est à l’attention des curieux de la pop culture japonaise, pour les familiariser et leur donner envie d’en savoir plus sur cette culture, ce pays, ses habitants. La culture japonaise est vaste, complexe, mêlant des traditions et croyances séculaires à une surconsommation de masse censée apaiser les âmes tourmentées. Comment les Japonais vivent-ils cette « manganisation » de leur vie ? Ont-ils réellement cette âme d’éternel enfant qu’on leur prête si facilement ? Sont-ils les dupes du « cool Japan » ? Ou est-ce vraiment leurs valeurs, dans lesquelles ils se reconnaissent ? Voilà par exemple le genre de questions que j’aimerais que mes lecteurs se posent après avoir lu mon ouvrage. Et l’expérience serait d’autant plus enrichissante s’ils avaient l’occasion d’en discuter avec des Japonais.
Auriez-vous un mot pour nos lecteurs ?
Je pense que la culture japonaise est en mesure d’apporter des réponses à des questions que l’on se pose au plus profond de nous, ne serait-ce que par certaines valeurs qu’elle véhicule. Et il est passionnant de les découvrir.
Merci beaucoup pour toutes ces réponses.
Pour suivre le travail de Gisèle Foucher, on vous invite à suivre son site internet.
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[…] Pour lire l’interview : https://www.journaldujapon.com/2022/07/15/les-mysteres-de-la-pop-culture-nippone-decryptage-par-gise… […]