Tempura #2 : un dialogue moderne sur le Japon
Suite et fin de notre entretien avec le rédacteur en chef du magazine Tempura, Emil Pacha Valencia, qui nous a accueilli à bras ouverts autour d’une discussion passionnante sur son histoire d’amour avec le Japon, qui l’a poussé à s’investir cœur et âme sur ce projet, et sur cette recherche permanente d’un Japon plus authentique qu’il se démène à nous montrer à chaque numéro. Retour sur les débuts de Tempura, ce qui nous attend pour la suite, mais aussi sur les défis rencontrés pour maintenir son indépendance éditoriale à l’heure actuelle.
Quelle a été l’impulsion pour toi de démarrer Tempura ? D’où est née l’idée ?
L’idée était de retrouver et de montrer ce Japon quotidien. Aujourd’hui, en France, si tu recherches à t’informer sur les mangas, les anime, sur la pop culture japonaise, tu vas trouver plein de médias, que cela soit en ligne, parfois en papier bien qu’il y en a qui ont disparu, mais tu vas trouver des informations. Alors que si tu recherches plutôt des informations sur des sujets de société au Japon, sur le monde du travail, sur le féminisme, sur les minorités, sur cet intime japonais, cela sera beaucoup plus difficile. Or, je pense qu’il y a quand même un intérêt. Les gens, une fois qu’ils ont franchi cette porte de la pop culture, ils ont envie d’aller vers autre chose et de nourrir leur Japon. L’idée du magazine est donc née de cette recherche, de cette volonté de montrer cet autre Japon. Et de ne pas faire ce qui est finalement déjà fait, et que certains font beaucoup mieux.
Moi aujourd’hui je serais incapable de faire un magazine sur la pop culture japonaise parce que je suis assez ignorant là-dessus. Je connais quelques choses mais pas beaucoup. Et c’est pas du tout, d’une part, ce qui moi me touche vraiment et ce que j’ai envie de faire ; et d’autre part, je ne suis pas compétent sur ça. Donc finalement on fait juste ce qu’on sait faire : parler de sujets de société. J’ai une formation en anthropologie, alors c’est de ce genre de choses dont je sais parler. Et on voulait montrer ce Japon-là parce que je pense qu’il y a un lectorat pour ça.
Effectivement ! Tempura s’est propulsé dès ses premiers numéros comme une référence de la culture japonaise, avec une approche sociologique, culturelle et historique inédite ainsi qu’un univers et des codes graphiques uniques. Comment expliques-tu aujourd’hui l’engouement immédiat qu’ont eu les lecteurs français pour le magazine ?
Parce que je pense qu’il y avait une vraie demande. Aujourd’hui il y a une bulle des mangas, on est inondés de pop culture japonaise. Le Japon lui-même se vend comme ça. Une des politiques diplomatiques du gouvernement, c’est de vendre ce qu’ils appellent le « Cool Japan » qui englobe les anime, le manga, le cosplay, toute la pop culture [NDLR : pour plus de détails sur le Cool Japan, vous pouvez (re)lire notre article « Cool Japan : la stratégie d’influence du Japon »]. Mais en fait, ça c’est une vérité du Japon, c’est une des facettes, mais ce n’est pas tout. Et malheureusement, cette facette prend tellement de place qu’elle masque tout le reste. On a l’impression en voyant Cool Japan, que le Japon c’est ça. Alors oui, c’est ça, mais pas que… Et nous ce qu’on voulait, c’était faire un pas de côté, aller voir un peu ce qu’il y a derrière. Je pense que le magazine a bien fonctionné, a suscité un engouement, parce qu’il a trouvé un point de pertinence finalement. Il a résonné avec les lecteurs. Si ce qu’on disait n’était pas intéressant, pas pertinent, on ne serait plus là aujourd’hui et il n’y aurait plus de lecteurs. Si on a réussi à constituer un premier bagage d’abonnés qui nous soutiennent, qui nous suivent, qui se réabonnent, c’est parce qu’on a je pense une certaine pertinence aujourd’hui dans le paysage japonisant des médias.
Une autre raison qui a fait que le magazine a fonctionné c’est que le fond et la forme n’étaient pas antinomiques. C’est-à-dire que l’on peut faire un magazine sérieux avec des vrais sujets de fond, des sujets de société, des interviews, des grands entretiens avec des figures telles que Mieko Kawakami, Shiori Ito et j’en passe… avec des enquêtes, des reportages, des plumes aussi, de vrais écrivains, des journalistes professionnels et en même temps avoir une empreinte graphique forte, et que ce soit un objet qu’on a envie de collectionner, qu’on a envie de prêter… ou pas justement! (rires) [NDLR : je lui disais en off que je ne les prête à personne]. Que ce soit quelque chose que l’on garde, que l’on collectionne. On y revient, on a envie de le lire. Et il y a un vrai plaisir de lecture. Un magazine pour moi c’est évidemment des mots mais aussi un graphisme, des images. Tu racontes des histoires aussi à travers la manière dont tu fais ta maquette, dont tu l’habilles graphiquement. Tempura, on l’a construit vraiment à quatre mains avec Clémence, avec Olivier aussi évidemment… mais en terme de graphisme et d’éditorial avec Clémence, on pense toujours les articles ensemble. Je parle toujours en amont des sujets avec elle, ça lui permet de réfléchir à comment habiller graphiquement l’article. Il y a plusieurs lectures dans un article. Tu as la lecture première qui est le texte et puis après tu as la lecture graphique. Et c’est ça qu’on a tout de suite voulu faire. Toutes ces raisons font que oui, Tempura a trouvé sa place dans le paysage médiatique aujourd’hui.
Au niveau des rédacteurs, ils viennent d’horizons et de background très variés. Il sont localisés aussi bien en France qu’au Japon. Comment avez-vous réussi à réunir une telle équipe ?
Alors on en a à peu près 70-80% qui sont basés au Japon. Ce sont des correspondants de grandes rédactions : Le Monde, Libération, Le Figaro, La Croix, Ouest France… il y a Karyn Nishimura Poupée, Philippe Mesmer, Clémence Leleu, Johann Fleuri, Yuta Yagishita ou encore Jake Adelstein, qui tient deux chroniques inédites depuis le numéro 1. Les 30% restants vont plutôt être sur les papiers d’analyse. Soit des chroniqueurs en France comme Stéphane du Mesnildot spécialisé sur le cinéma, Ryoko Sekiguchi sur les cultures culinaires, François Simon… et ce qu’il faut savoir c’est qu’en général avec les correspondants, les journaux ne leur donnent pas énormément de place pour écrire. Normalement un papier ça va être 2-3 feuillets, parfois 4. Pas beaucoup plus. Donc quand tu vas les voir et que tu leur donnes de l’espace pour écrire, pour partir en reportage (parce que nous on finance tous les reportages, on paie tous les journalistes, on paie tous les photographes, on paie les voyages, on n’est financés par personne et tout ça, ça a un coup) et que tu leur dis « voilà tu vas pouvoir partir 3-4 jours à Hokkaido dans les communautés Aïnu et en faire un reportage avec un photographe » ça les excitent un peu. Tu leur proposes ça, et en même temps ils ont vu qu’on voulait faire quelque chose de sérieux, qu’on voulait faire un vrai magazine de presse qui se vend en kiosque et en librairie.
Et bien, ça marche ! On a réussi à fidéliser ces journalistes depuis le n°1 parce que finalement Johann, Yuta, Sophia (Karyn est arrivée un peu plus tard mais maintenant elle est là quasiment un numéro sur deux), Philippe Mesmer sont là depuis le n°1. Ce sont des rédacteurs fidèles à Tempura, qui soutiennent aussi le magazine, qui ont envie qu’il marche. Et tout ça c’est un travail qu’on a fait en amont du lancement. Pendant un an, on a travaillé la ligne éditoriale, la ligne graphique, l’équipe éditoriale. On est allés au Japon plusieurs fois, on les a rencontrés un par un. Ça c’est traduit par aller prendre des cafés, discuter, leur présenter le magazine, défendre la ligne, leur expliquer ce qu’on voulait faire. Et tous nous ont confirmé qu’il y avait une place à prendre, que c’était intéressant et qu’ils avaient envie d’essayer. Donc certains ont essayé un premier article et se sont dit on va voir. Ensuite il y en a qui ont attendu parfois un numéro puis sont venus. Ce qu’on voulait c’était ne pas se lancer avec un numéro test et des rédacteurs non professionnels qui n’ont jamais fait de reportage, d’enquête ou de portrait et que ce soit un petit peu bancale ou qu’il y ait des choses à corriger. Non, on voulait installer dès le premier numéro une vraie ligne, que tu lises ça et tu te dises : « ok, ça c’est un magazine qui a sa place en kiosque ». Tout ça on l’a travaillé tous en parallèle de notre travail à côté. Ça a été pas mal de boulot jusqu’au lancement du crowdfunding, le premier qui a plutôt bien fonctionné parce qu’on avait travaillé la communauté avant. Ça a permis vraiment de lancer le reste.
Comment décidez-vous chaque trimestre du thème du prochain numéro ?
Alors ça, c’est les discussions, les opportunités… Par exemple, le n°7 sur les femmes au Japon et le féminisme, on en a eu l’idée suite à la rencontre avec Shiori Ito dans Le Grand Entretien de Tempura n°4. En discutant avec elle de féminisme, des féministes historiques au Japon, Raichō notamment [NDLR : Raichô Hiratsuka] je me suis dit c’est bizarre, on n’en entend jamais parler. On a ce cliché de la femme japonaise soumise, des femmes au foyer qui ne se rebellent pas, c’est étrange… je n’ai jamais rien lu là-dessus alors que Shiori me parlait du premier magazine féministe qui s’appelait Seitō. Il y avait quelque chose à creuser. On s’est dit : « let’s go ! consacrons tout un numéro au sujet». En en parlant aux journalistes, ils viennent vers moi avec des sujets, moi je leur propose d’autres sujets. Et c’est comme ça que je construis le chemin.
D’autres fois, ça va être un sujet d’actualité qui va me donner envie d’en parler. Je vais voir passer quelque chose sur les jeunes d’aujourd’hui au Japon qui sont tous déprimés. Et là je me dis : « ben tiens c’est bizarre. Je n’arrive pas à comprendre… pourtant il y a pleins de jeunes qui s’engagent. Des jeunes qui justement brisent le modèle du salary-man, qui vont faire autre chose, qui partent à Sado faire du vin. J’ai envie de rencontrer ces jeunes-là. » Dans la même démarche on prend un sujet d’actualité, on essaie de faire un pas de côté, et de montrer notre réalité. Et c’est toujours comme ça qu’on construit le magazine. C’est essayer de montrer les choses différemment, de questionner des préconceptions en allant interroger les gens, en leur donnant la parole. C’est des rencontres, des discussions, des sujets d’actualité et ensuite c’est vraiment de l’instinct. On se dit que ça, ça peut parler aux gens.
Le dernier numéro sur le crime, on s’est dit que pour l’été on allait parler des affaires criminelles au Japon. Et en même temps, le Japon a un taux de criminalité très bas. Les yakuza prennent toute la place, c’est quoi la réalité derrière tout ça ? On est allé creuser, on est allé voir, on a interrogé des pénalistes, on a analysé des grandes affaires criminelles au Japon dans les années 70-80. Donc c’est de l’itération. Il n’y a pas de règles, on ne suit pas un protocole à chaque fois. C’est instinctif.
Et du coup pourquoi avoir choisi le thème de la nourriture pour le premier hors-série ? Est-ce que vous comptez en faire d’autres ?
On s’est dit que pour un premier hors-série il fallait marquer le coup. Il fallait que cela parle à beaucoup de monde, mais que ça permette aussi de faire découvrir le magazine. Une des portes d’entrée première vers le Japon, ça reste la cuisine et la nourriture. Tu parles à quelqu’un de Japon, même des gens qui n’y sont jamais allés, ils peuvent être amoureux du Japon à travers la cuisine japonaise, parce qu’ils adorent les sushis, les tempura, que sais-je… mais on la connaît assez mal finalement. On la connaît à travers une petite fenêtre, à travers ce qu’on voit à Paris, surtout quand on n’y est pas allé. Ou même parfois quand on y est allé. Alors avec Ryoko, ça a été des discussions, on s’est dit : « comment est-ce qu’on pourrait parler de la cuisine japonaise différemment ?». Encore une fois l’idée c’était de faire ce pas de côté. Pendant 6 mois, voire plus, on a commencé à vraiment travailler dessus juste après l’été 2020 et à en discuter en février 2021, donc ça fait un an… On a laissé mariner (c’est le cas de le dire), on a échangé. On a établi un premier chemin de fer qui a complètement bougé depuis. Et ça s’est construit comme ça, par petites touches.
Finalement ça a donné un magazine sur la cuisine japonaise où l’on ne parle pas de sushis, ni de kaiseki [NDLR : gastronomie japonaise composée de plusieurs petits plats servis conjointement], on ne parle pas de pleins de choses qu’on s’attendrait à voir dans un magazine sur la nourriture japonaise. Il y a des recettes, mais ce sont des recettes de producteurs japonais installés en France qui produisent des légumes et qui donnent leur petite recette. Il y a très peu de recettes de chefs. Et c’est ce qu’on voulait : ne pas faire ce qu’on voit déjà. Tu as déjà plein de bouquins de recettes. Il y a vraiment de tout ! Même sur la street food maintenant il y en a plein. On voulait faire quelque chose de différent alors on a fait une analyse anthropologique de l’umami, on aborde des sujets tels que le féminisme à travers les pâtissières installées à Paris. La cuisine c’est un prétexte. Ça permet d’aborder de nombreux sujets socio-politique : le féminisme, la discrimination, etc… Est-ce que le ramen est de droite par exemple ?
Le sujet de la cuisine est venu naturellement, mais ça a surtout été une rencontre avec Ryoko Sekigushi qui était une rencontre professionnelle à la base. Elle écrivait pour nous dès le premier numéro, puis c’est devenue une amitié. Ça a été un bonheur de travailler ensemble. C’est vraiment quelque chose qu’on a construit à quatre mains. Enfin plus maintenant, avec Clémence et Olivier, à huit mains mais ça a été des échanges quotidiens avec Ryoko. Elle ne m’a pas juste envoyé quelques sujets comme ça. Elle s’est impliquée énormément, elle a relu tous les articles et nous a fait des retours. Elle a pris à bras le corps le projet et quand il y a son nom sur la couverture ce n’est pas juste un prête-nom. Chaque article, elle l’a relu, elle l’a validé, elle a fact-checké, on y a repensé ensemble. Au final, on travaillait vraiment quotidiennement, on s’échangeait des milliers de messages WhatsApp. Ça a été vraiment un beau projet dont je suis assez fier, et il y en aura d’autres évidemment, j’espère. Je pense que le prochain… Bon je ne vais pas le révéler tout de suite [NDLR : raté, on y était presque mais on aura pas de scoops !], mais on y réfléchit, on a déjà quelques idées en tête. On va bien sûr faire d’autres hors-séries, peut-être avec d’autres rédacteurs en chef invités… on va voir ! c’est en réflexion mais en tout cas on en prépare un pour la fin d’année, début d’année prochaine, et on va commencer à travailler dessus à la rentrée.
Du coup, le mot de la fin. Je voulais revenir sur le mail qu’on a reçu : « Tempura a besoin de vous ». Comment pouvons-nous soutenir Tempura ? Et peux-tu aussi nous parler des défis que vous rencontrez en ce moment ?
Les défis sont principalement dû à la crise du papier. Cette crise affecte aujourd’hui toute la presse, et plus particulièrement la presse indépendante comme Tempura. Nous n’avons pas de soutien financier, nous sommes totalement indépendants. Nous avons très peu de publicité car on est un magazine de lecteurs. Ce qui finance les reportages, les enquêtes, les portraits et la paie de tout le monde, ce sont les lecteurs et les abonnés, la vente en kiosque et en librairie. On est tout juste à l’équilibre financier. C’est un modèle économique qui fonctionne, mais on est fragiles parce qu’on est indépendants alors la crise du papier nous a énormément impacté. C’est quelque chose qu’on a pas vu venir, qui est sans précédents depuis la Seconde Guerre mondiale.
Il y a une hausse : les prix ont presque doublé. On en est à 35-40% d’augmentation sur moins de deux ans, c’est phénoménale ! Et ça nous impacte énormément parce que notre premier coût c’est l’impression. En plus nous avons cette volonté d’imprimer en France, sur du papier de qualité pour mettre en valeur les articles, les photos, les illustrateurs. Et tout ça, ça a un coût. Aujourd’hui ça remet en cause notre modèle et on est obligés de faire des concessions sur la pagination, sur le papier, sur le tirage etc… cette crise du papier pour faire très simple elle est dû principalement à la crise du Covid où les papetiers ont arrêté de fabriquer du papier pour se tourner vers le carton parce que c’était plus rentable. Il y a donc moins d’offre de papier alors que la demande est repartie à la hausse et il y a une inflation du prix.
Si je dois passer un message, c’est : « ne nous oubliez pas, soutenez-nous, abonnez-vous, parlez-en autour de vous ». C’est en découvrant Tempura qu’on en devient prescripteur. On a envie de le faire découvrir à ses amis qui aiment le Japon. On a envie d’en parler autour de soi. Et je pense qu’on a ensuite envie de s’abonner, en tout cas on a envie de continuer à lire et je ne pense pas qu’on soit déçus après la lecture d’un Tempura. Mais pour l’instant on est jeunes, ça fait un peu plus de deux ans, on est pas très connus, on commence à être identifiés. Mais c’est quand même un travail de longue haleine.
Nous allions partir en oubliant de poser LA question : Mais alors, pourquoi Tempura ? Emil Pacha Valencia nous a donné la conclusion parfaite : « Nous avons choisi ce nom car, en fait le tempura n’est pas vraiment un met japonais à l’origine. Il y a plusieurs théories, mais la plus plausible serait qu’il ait été importé par les marins portugais dès le 17e siècle : c’est le tempora, consommé durant le Carême qui donnera naissance au tempura – et ce, alors que le Japon était fermé au monde, justement pour « protéger » sa culture. Ce met marque selon moi ce lien indéfectible entre l’Occident et le Japon, et symbolise surtout la porosité des frontières et des cultures. Quoique l’on fasse, quelles que soient les barrières que l’on monte, les gens, les cultures, les cuisines, les idées, continueront de circuler. À une époque de crispation identitaire, nous voulions que le magazine s’ancre dans l’échange, le partage et le dialogue. »
Merci à la rédaction de Tempura pour son accueil ! Et si cette rencontre vous a donné envie de partager cette vision du Japon, n’hésitez pas à précommander le numéro 10 Spécial Crime.
Pour aller plus loin :
le site de Tempura : tempuramag.com
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