Détective Conan : la fiancée de Shibuya, de l’action explosive pour le petit détective
Le 18 mai sort en salle le nouveau film de la saga Détective Conan. Avec maintenant 25 opus au compteur (sans compter les crossovers et les compilations d’épisodes), Détective Conan : la fiancée de Shibuya pourrait bien effrayer les nouveaux venus. Mais ne vous inquiétez pas, Journal du Japon a fait l’expérience pour vous : regarder le dernier film Détective Conan sans trop connaître la saga. Alors ? Qu’est-ce que ça donne ?
Une grande saga moderne
Commençons tout de même par l’inévitable présentation de Détective Conan. À l’origine un manga écrit et dessiné par Goshô AOYAMA depuis 1994, il raconte les aventures de Shinichi Kudo, détective surdoué de 17 ans, qui, lors d’un enlèvement par de mystérieux hommes en noir, se voit ingérer de force une drogue lui donnant une apparence d’enfant de CP. Il emprunte alors le pseudonyme de Conan Edogawa pour protéger ses proches, dont sa petite amie Ran Môri. Tout en cherchant qui se trouve derrière l’organisation des hommes en noir, il résout de nombreuses enquêtes seul, en compagnie du père de Ran, Kogoro Môri, ou bien avec l’aide deses nouveaux amis : les detective boys. L’année 2022 est particulière pour Détective Conan en France car la série arrive à son 100è volume : autant dire que Conan n’a pas lésiné sur les enquêtes depuis maintenant près de 30 ans !
Mais faut-il vraiment lire tous les tomes pour apprécier ce film ? Bien sûr que non. Le film lui-même en est conscient et introduit le pitch de la série ainsi que les relations entre les personnages par un résumé inaugural nécessaire, même si un peu dense pour les non-habitués. Il paraît évident cependant qu’on loupe des références et qu’on peut avoir du mal à situer tous les personnages, mais ce dernier point peut même être un avantage. En prenant Détective Conan : la fiancée de Shibuya en tant que film à part entière et non en tant que film spin-off (donc non canon) d’une saga bien installée, on ne peut qu’être plus pris par l’intrigue. En effet, si l’on a du mal à situer les personnages inédits du film de ceux installés dans la saga, on n’en est que plus attentifs aux rebondissements de l’intrigue et sensibles au danger constant qu’ils encourent.
Le succès de la série au Japon n’a pas tardé à faire naître, en 1996, une série d’animation Détective Conan. Un anime qui sera tout aussi populaire que le manga, culminant aujourd’hui autour des 1000 épisodes ! Un autre succès donc, qui voit, dès 1997, Détective Conan se porter sur grand écran avec le film Détective Conan : Le gratte-ciel infernal. On commence à y être habitués, c’est encore un succès pour la saga et depuis 1997, une nouvelle aventure sort chaque année sur grand écran. Un marathon qui n’a été stoppé exceptionnellement qu’une seule fois, en 2020, à cause de la pandémie de COVID 19. La série de films se place sur le podium des franchises les plus rentables du cinéma au Japon, tout de même derrière Doraemon et la saga Harry Potter mais devant les films Pokemon, Godzilla, Dragon Ball ou One Piece par exemple. Les films sont en effet régulièrement au top des classements box-office, avec une montée des recettes chaque année pour un record en 2019 de 9,37 milliards de Yen (environ 80 millions de dollars) pour Détective Conan : le poing de saphir bleu.
Un peu de mystère pour beaucoup d’actions
Détective Conan : la fiancée de Shibuya, bien qu’il soit réalisé par un nouveau venu, Susumu MITSUNAKA (réalisateur d’Haikyû notamment), conserve une équipe similaire aux autres longs métrages. Masamoto SUDÔ, qui officie déjà sur la série et les films, est toujours au character design et à la supervision de l’animation, et le scénariste Takahiro ÔKURA est également derrière quelques épisodes et deux autres films de la saga. Changement notable cependant, Katsuo ÔNO, compositeur emblématique de la franchise, est remplacé par Yûgo KANO, créateur entre autres des musiques de la partie 4 et 6 de Jojo’s Bizarre Adventure ou bien de celles de Gundam G no Recongista, qui s’appuie ici tout de même sur les thèmes cultes déjà existants de la série. Un film dans la lignée des précédents donc, malgré quelques changements, qui montre le savoir-faire d’une équipe expérimentée. Techniquement, le film est au rendez-vous : sans trop être impressionnant il arrive à être efficace dans les scènes d’actions, et les personnages ont tous leur petit charme avec le character design très anguleux de Masamoto SUDÔ.
Alors que la parade de Halloween se prépare à Shibuya, de mystérieuses explosions intriguent les forces de police : elles auraient un lien avec un terroriste évadé de prison ayant déjà sévi auparavant dans les rues de Tôkyô. Parti à sa poursuite pour venger la mort d’un de ces anciens camarades de classe, l’agent secret sous couverture Tôru Amuro tombe dans un piège et se retrouve prisonnier d’un collier explosif. Tout porte à croire que ces événements ont été organisés par le mystérieux Plamya, poseur de bombe légendaire. Au milieu de ces conspirations, Conan Edogawa tente de démêler les fils et de trouver qui se cache derrière ces incidents.
Petite anecdote que nous nous sentons obliger de raconter, le personnage de Tôru Amuro, au centre de ce film, tire son nom de son célèbre doubleur Tôru FURUYA (Seiya, Yamcha, ou Sabo), et du personnage Amuro Rei qu’il double dans Mobile Suit Gundam. Ses autres alias d’agents secrets (Furuya Rei) y font également référence. Un doubleur d’exception qui prête sa voix à un personnage qui nous a tout de suite séduit !
L’intrigue de Détective Conan : la fiancée de Shibuya se révèle plutôt complexe à suivre, les personnages ayant de nombreux liens entre eux plus ou moins directs et les rebondissements étant eux aussi conséquents, mais le spectateur n’est jamais perdu pour autant. En effet, en suivant les péripéties de Conan, nous sommes à la fois spectateur et enquêteur et nous nous amusons, de notre côté aussi, à démêler les fils de cette intrigue. Si les révélations se trouvent au final être assez prévisibles et l’antagoniste facilement démasquable dès sa première apparition, les différents rebondissements et les scènes d’actions qu’ils amènent valent largement la peine à eux seuls. L’intrigue se concentrant autour des différentes bombes posées par Plamya, le film fait alors la part belle aux scènes de déminages, où le chronomètre descend peu à peu dans une tension plus que palpable.
Car oui, plus qu’un thriller d’enquête dont la révélation finale va vous retourner le cerveau, Détective Conan : la fiancée de Shibuya est davantage un film d’action, un film James Bond comme nous le soulignons dans notre article sur le précédent film. Conan n’est pas que détective, il use de ses différents gadgets (dont un super skate électrique et un ballon de foot presque léthal) face aux dangers, et les autres personnages, on pense particulièrement Tôru Amuro, ne sont pas en reste. Ces scènes sont accompagnées d’une bande-son efficace qui donne de la grandeur aux événements, avec notamment un remix chanté du thème principal de la série qui reste en tête une fois le film terminé. En somme, un film d’action qui ne surprend pas par son scénario mais qui est un très bon spectacle à voir tête reposée.
Eh bien oui, on peut tout à fait apprécier le dernier film Détective Conan sans avoir vu le reste ! Malgré quelques interrogations sur des personnages précis qui sont restées sous silence dans le film (mais sûrement pas dans la série), le spectacle et le déroulement de l’intrigue inédite prennent le pas sur nos méconnaissances d’hérétiques, et le film reste tout à fait divertissant. Ne vous attendez cependant pas à un film d’enquête complexe, venez surtout pour le spectacle, et ensuite pourquoi pas, si les personnages vont ont marqués et que vous souhaitez plus d’enquêtes, vous pencher sur le manga ou l’anime d’origine. Si vous êtes hésitant, vous pouvez toujours vous faire un avis avec la bande annonce.