Collection Moonlight – Des titres empreints de sensibilité
L’essor fulgurant du marché du manga en France ces dernières années a conduit les éditeurs à diversifier leurs catalogues. Afin de permettre aux lecteurs de s’y retrouver, les maisons d’éditions sont de plus en plus nombreuses à proposer de nouvelles collections chacune ayant une ligne éditoriale lui étant propre. Aujourd’hui, nous vous invitons à découvrir le contenu de la collection Moonlight aux éditions Delcourt / Tonkam, qui propose des titres avec une atmosphère à part assez différente de celles que l’on a l’habitude de croiser dans les mangas les plus plébiscités par le grand public.
L’ÉMOTION AU CŒUR DES HISTOIRES
Après avoir publié plusieurs titres abordant des sujets touchants, comme Our Summer Holidays ou encore Golden Sheep, la maison d’édition Delcourt Tonkam a lancé en 2020 la collection Moonlight pour regrouper leurs futures publications de ce type.
L’éditeur souhaite réunir des histoires qui ne parlent pas forcément des mêmes sujets, qui ne visent pas forcément la même cible éditoriale (shôjo, shônen, seinen), mais qui dégagent toutes une atmosphère délicate cherchant à toucher la sensibilité du lecteur. C’est en effet l’émotion qui est au cœur de la collection, notamment avec beaucoup de questionnements autour de la construction de soi.
Différents genres d’histoires nous sont proposés : science-fiction, suspense, tranche de vie, fantastique, drame etc… et malgré le fait que l’on retrouve souvent des histoires de cœur glissées dans les scénarios, il ne s’agit pas seulement de romance. Si on nous parle d’amour, on nous parle aussi de nombreux autres sujets : la valeur de la vie, ce qui définit une personne, l’importance de la mémoire et des souvenirs, la peur de l’avenir, le harcèlement et encore plein d’autres choses.
Ce regroupement a été imaginé afin de donner plus de place et de visibilité aux titres et ainsi permettre aux lecteurs appréciant ce genre de manga de pouvoir les retrouver dans un même et unique espace. Delcourt-Tonkam a souhaité casser les codes des classifications habituelles pour s’adresser à un public de jeunes adultes et d’adolescents qui sont les principales personnes touchées par les thématiques abordées. Il n’est donc pas question de cibler un genre mais plutôt des lecteurs ayant la même sensibilité. Pour y parvenir, la maison d’édition a choisi ses titres au sein des catalogues de plusieurs éditeurs japonais et nous propose une sélection d’histoires atypiques.
Lors de la sortie de la collection 4 titres ont été lancés en même temps, 3 mangas et un Light Novel. Ils étaient tous écrits par Sugaru MIAKI. Depuis, la collection s’est bien étoffée, et elle a vu de nombreux auteurs entrer au catalogue. Il y a maintenant 9 mangas et 5 Light Novel publiés. Un nouveau titre est prévu pour juin.
LE PRIX DU RESTE DE MA VIE
Série terminée en 3 tomes.
Scénario du Light Novel original : Sugaru MIAKI
Dessin : Shouichi TAGUCHI
Kusunoki est un jeune adulte qui ne parvient pas à joindre les deux bouts. Pourtant, il y met du sien ; mais malgré ses efforts, ses poches sont vides. Un jour, pour pouvoir manger, il va se résoudre à vendre ses dernières possessions alors qu’il les aimait particulièrement. Après avoir récolté quelques pièces en vendant ses livres, le patron de la boutique va lui faire une étrange proposition : « est-ce que tu serais prêt à vendre ta vie ? ». Très sérieux, l’homme va lui remettre une note sur laquelle figure l’adresse de l’endroit où il devra se rendre s’il est intéressé. La même information va lui être donnée lorsqu’il va revendre ses CD.
Interpellé par cette proposition, le jeune homme va laisser ses pas le porter jusqu’au bâtiment indiqué sur le papier. Là-bas, il va apprendre que le prix de sa vie est dépendant d’un tas de paramètres. Bien entendu, sa santé et sa réussite sociale en font partie mais aussi son envie de vivre et tout un tas d’autres critères.
Le bureau de rachat des vies va effectuer un calcul avant de lui faire une proposition… C’est une mauvaise surprise qu’il va découvrir, car malgré sa jeunesse, il va se rendre compte, très déçu, que sa vie ne vaut pas plus que quelques milliers de yens. Pourtant, contre toute attente, il va tout de même décider de tout vendre sauf 3 mois et c’est cette période que l’on va vivre à ses côtés.
Sans surprise, le sujet principal de ce titre tourne autour de la valeur de vie. Naturellement, pour se plonger dans l’ambiance il faut mettre de côté nos pensées humanistes selon lesquelles « une vie n’a pas de prix » et partir du présupposé qu’il est possible d’en estimer la valeur et de la racheter. Dans un premier temps, on serait tenté de penser qu’un critère comme la réussite sociale doit être primordial dans le calcul mais le manga va nous pousser à réfléchir plus loin sur cette question. Qu’est ce qui donne du sens à la vie ? L’argent, la santé ou peut-être l’amour et le bonheur ? Est-il plus important de vivre longtemps malheureux ou de croquer le peu de temps qu’il reste à pleines dents ?
Les réflexions de l’auteur ne s’arrêtent pas à cette question, puisque c’est toute la vie du héros qui va être bouleversée par cette décision. Il va passer par de nombreux états et grâce à cela des sujets comme les regrets, l’amour, la confiance, le rapport au regard des autres, vont être au cœur du propos.
Ce titre nous invite à réfléchir sur notre propre vie tout en découvrant au fil des pages l’histoire de 2 âmes qui vont se connecter !
PARASITES AMOUREUX
Série terminée en 3 tomes.
Scénario du Light Novel original : Sugaru MIAKI
Dessin : Yuki HOTATE
Dans cette histoire, on va suivre 2 personnages qui ne trouvent leur place nulle part dans la société.
Elle s’appelle Sanagi. C’est une lycéenne déscolarisée qui ne supporte pas de sentir le regard des autres sur elle. Lorsqu’elle se sent observée, elle fait des crises de panique qui la plongent dans une détresse intense.
Lui, se prénomme Kôsaka, c’est un homme de 27 qui n’a pas d’emploi, ni de petite amie. En fait, il n’a pas du tout de vie sociale car il souffre d’un trouble obsessionnel concernant l’hygiène, cela l’empêche d’avoir le moindre contact physique avec qui que ce soit.
Un jour, un homme mystérieux va se présenter chez Kôsaka afin de lui donner une étrange mission : jouer le rôle de garde d’enfant. Bien entendu, le jeune homme ne va pas accepter sans raison. L’homme va le faire chanter et il n’aura pas le choix. Heureux hasard, cette mission va conduire nos 2 protagonistes à se rencontrer, se rapprocher et à tomber amoureux… Seulement ce qu’ils ne savent pas, c’est qu’un troisième acteur joue un rôle dans leur relation, un parasite niché au creux de leur tête qui les manipule…
Une grande mélancolie se dégage de cette histoire, sûrement parce qu’elle met en avant des protagonistes qui souffrent de ce qu’on pourrait qualifier d’un certain « mal de vivre » et d’une inadaptation à la société ! Ils ne sont pas parfaits, pas lisses, ils souffrent, font des erreurs et leur choix s’avèrent ne pas forcément être les meilleurs pour eux mais tout cela les rend très humains et nous pousse à nous attacher à eux, peut-être même que certains d’entre nous s’identifierons à ses âmes en peine qui luttent pour rester la tête hors de l’eau. L’idée d’introduire un parasite dans l’équation est originale et apporte une réflexion sur l’amour notamment la recherche chez l’autre de ce qui nous manque ou encore l’idée même que les âmes sœurs existent.
C’est une lecture bouleversante qui nous est proposée du début à la fin.
DERRIÈRE LE CIEL GRIS
Série en cours – 2 tomes parus
Scénario du Light Novel original : Sugaru MIAKI
Dessin : LOUNDRAW
Kumorizora a hérité le jour de ses 20 ans d’un étrange pouvoir, celui de contrôler le corps d’autres personnes. Qui ? Il ne peut pas le choisir, le visage des personnes prédéterminées émerge dans sa tête. À partir de ce moment, il sait ce qu’il doit faire : prendre le contrôle de leurs corps et les éliminer en se servant de son pouvoir pour les pousser à mettre fin à leur existence.
Après avoir parfaitement exécuté ses 6 précédentes cibles, il va faire la rencontre de la septième : Aozora. Avec elle, quelque chose va changer puisqu’il ne va pas réussir à la tuer, sa personnalité va beaucoup trop lui rappeler quelqu’un : LUI-MÊME.
Seulement, si les raisons de l’apparition de son pouvoir et ses missions sont mystérieuses et inconnues, il semblerait que le choix final d’exécuter ou non la cible ne lui revienne pas entièrement. Dans ce contexte, s’attacher à Aozora pourrait bien être plus dangereux qu’il n’y paraît.
Cette histoire toujours en cours est très intrigante par son côté science-fiction qui aborde les thématiques de la mort et du suicide de façon inédite. Et si derrière une personne qui se suicide, se cachait la volonté de quelqu’un ou de quelque chose d’autre ?
De plus, comme on nous livre assez peu d’informations sur la vie et la personnalité des 2 personnages principaux, cela attise encore plus notre curiosité.
Encore une fois, nous allons rencontrer des personnages qui ont du mal à vivre leur vie de façon conventionnelle. Ils vont trouver un nouveau souffle grâce à la naissance d’une relation et d’un amour. Pourtant comme pour les 2 autres séries de l’auteur, rapidement des obstacles vont se dresser, cette fois la mort semble être un adversaire redoutable.
L’omniprésence d’un questionnement sur la mort va encore nous permettre de nous poser beaucoup de questions et c’est avec impatience que l’on attend le dénouement de l’histoire pour savoir ce que l’auteur a derrière la tête !
LE DÉVOREUR DE SOUVENIRS
Série terminée en 2 tomes.
Scénario du Light Novel original : Kiyoya ORIGAMI
Dessin : Nachiyo MURAYAMA
Si comme beaucoup de personnes vous avez déjà rêvé de pouvoir effacer une partie de votre mémoire, dans ce titre l’auteur nous propose de faire de ce rêve une réalité…
Le héros, Ryôichi, va découvrir malgré lui qu’une légende urbaine peut parfois s’avérer avoir de solides fondements ou s’avérer être tout simplement vraie.
Il va faire cette découverte en faisant des recherches sur le Kiokuya, un être qui pourrait effacer en partie la mémoire des gens.
Pensant cette légende totalement fausse, il va commencer à s’interroger quand plusieurs personnes de son entourage vont commencer à perdre la mémoire… La situation est très étrange, surtout qu’il ne s’agit pas d’amnésie à proprement parler, elles oublient seulement certaines choses bien déterminées, cela peut être une personne ou un évènement traumatisant par exemple.
Plus Ryôichi va enquêter, plus le mystère va s’épaissir, on va alors se demander ce qu’il va finir par découvrir au bout de son enquête !
Ce qui fait la force de cette histoire, c’est son originalité et son ambiance. Nous n’allons pas avoir une histoire joyeuse et légère mais plutôt une enquête qui va nous mener sur le chemin de la réflexion.
Deux visions du monde et deux façons d’appréhender la vie vont s’affronter. D’un côté, le personnage principal qui ne comprend pas comment il est possible que quelqu’un veuille effacer ses souvenirs, pour lui nos peines, nos peurs, font de nous ce que nous sommes. De l’autre côté, ses proches lui expliquent que parfois les souvenirs douloureux peuvent empêcher une personne d’aller de l’avant.
Les deux visions se défendent, mais plus que de nous inciter à prendre parti, l’auteur nous montre que l’empathie peut parfois être la clé. On peut accepter la vision des choses d’une personne sans pour autant la partager. C’est un message profondément humaniste qui est porté par ce titre qui arrive en 2 tomes à clôturer l’histoire avec brio.
MY CAPRICORNE FRIEND
One-Shot
Scénario : OTSUICHI
Dessin : Masaru MIYOKAWA
La maison du héros de ce titre a une particularité, elle est située au carrefour de différents flux d’air, la conduisant à être constamment la proie du vent. À cause de cela, le balcon de la chambre de Matsuda est constamment couvert de feuilles mais aussi d’autres objets divers et variés venus d’on ne sait où. Il peut s’agir de vêtements, de jouets ou même d’animaux, mais le matin où débute le manga, c’est un morceau de journal qui va attirer l’attention de l’adolescent. De prime abord, il semble n’avoir rien de spécial, seulement, il est daté de quelques jours plus tard. En plus, ce journal venant du futur est encore plus intriguant puisqu’il fait mention d’un meurtre qui n’a pas encore eu lieu ! Sans trop prendre cette histoire au sérieux, Matsuda va se rendre au lycée où comme chaque jour il tente tant bien que mal de mener son existence sans trop faire de vague. Il est tétanisé par peur de devenir la cible des harceleurs de sa classe qui ne cessent de s’en prendre à Naoto, un de ses camarades, à qui ils font subir les pires tourments.
Après une journée comme les autres, c’est en se rendant à la supérette du coin qu’il va se rendre compte que le journal disait vrai. Non seulement un meurtre a eu lieu mais tout porte à croire que le tueur n’est autre que Naoto, puisqu’il va le croiser muni d’une batte couverte de sang.
Si le crime a déjà eu lieu et qu’il n’a pas pu l’empêcher, que peut-il faire ? Poursuivre sa route en ignorant la détresse de son camarade comme il l’a fait chaque jour au lycée ou lui tendre la main ?
Le thème principal de ce one-shot est le harcèlement scolaire, aussi bien en tant que victime, témoin passif ou persécuteur. On ne nous propose pas une réponse toute faite, l’auteur va plutôt tenter de nous montrer que rien n’est gravé dans le marbre. Forcément le sujet abordé ne peut pas nous laisser indifférents, malgré la colère ressentie à l’égard du persécuteur, on vous proposer de faire preuve d’empathie.
La victime du meurtre était un harceleur certes, mais mériterait-il la mort ? D’autres moyens auraient-ils pu permettre d’empêcher la catastrophe ? Aurait-il été possible d’aider Naoto avant le drame ? Pourquoi la majorité des témoins n’ont-ils rien fait ?
De nombreuses questions vont ainsi nous être posées, sans pour autant porter un jugement sur les réponses que chacun va y apporter.
En plus de cette réflexion, un suspense est instauré dès les premières pages, la tension est renforcée par le dessin, qui va réussir à retranscrire différentes ambiances. C’est aussi accentué par la façon dont l’auteur a choisi de raconter son histoire en nous communiquant les pensées internes de Matsuda.
Le titre aborde des thématiques dures (harcèlement, suicide, meurtre, vengeance…) mais la justesse des sentiments et les notes d’espoir qui sont disséminées au fil du tome, ne peuvent que nous inciter à passer à l’action face à l’injustice dans notre vie de tous les jours.
LE SECRET DES ÉCAILLES BLEUES
Série en cours – 1 tome paru
Scénario et dessin : Yoko KOMORI
Tokiko est une petite fille qui vient de quitter Tokyo avec son papa pour emménager dans une petite ville au bord de la mer. Ce bouleversement intervient juste avant la reprise de l’école pour sa dernière année de primaire. On comprend très vite que si Tokiko et son papa sont venus habiter chez la grand-mère maternelle, c’est à cause d’un problème avec la maman, même si on ne sait pas exactement de quoi il s’agit ! Tout ce que l’on sait c’est que cette femme est à absente.
Bien entendu, notre héroïne est chamboulée par les événements qui se passent dans sa vie. Malgré tout, elle essaye de faire bonne figure, même si elle affiche presque tout le temps un air maussade.
Une seule chose semble l’animer, un souvenir datant de l’année de ses 4 ans. C’était la seule fois où elle était venue voir sa grand-mère et lors d’une après-midi à la plage avec sa maman, elle avait profité d’un moment d’inattention de cette dernière pour aller dans l’eau. Bien évidemment ne sachant pas nager, elle avait manqué de se noyer mais dans ses souvenirs, elle avait été sauvée par une sirène…
Personne n’avait jamais rien su de cette histoire, puisqu’elle était revenue indemne sur le rivage juste avant que sa mère ne l’appelle pour partir. Depuis ce jour, elle avait gardé un souvenir impérissable de ce moment, elle le chérissait et rêvait d’une seule chose, revoir un jour la personne qui l’avait sauvée pour la remercier.
Et si son déménagement était l’occasion rêvée pour revoir cette sirène ? Et puis, si ce n’était pas le cas, peut-être que ce serait quand même l’occasion pour elle de prendre un nouveau départ ?
Sous ses airs tout doux avec ses dessins aux traits enfantins, cette histoire cache une grande mélancolie. C’est exactement la même chose que l’on ressent concernant l’héroïne. Elle a une petite tête adorable mais on sent qu’au fond d’elle, elle est perdue. Elle ne comprend pas vraiment pourquoi sa mère est absente, pourquoi elle doit déménager, alors elle se raccroche aussi fort qu’elle le peut au souvenir qu’elle garde du jour magique, unique et mystérieux, où elle a été sauvée par une sirène.
Dans sa nouvelle vie, elle va faire des rencontres intéressantes qui vont la faire grandir et réfléchir. Elle va notamment croiser la route d’un petit garçon qui va remettre en question sa manière de voir les choses car pour lui il n’y a que ce qu’il voit qui existe ! Bien entendu pour elle qui pense avoir rencontré une sirène cela va être dur à entendre, mais comment distinguer le réel de l’imaginaire ?
Les relations familiales vont avoir une place prépondérante dans ce récit, aussi bien à travers de ce que l’héroïne va vivre au quotidien (rencontre avec sa grand-mère, renforcement des liens avec son papa…), que par les personnes qui brillent par leur absence (pour Tokiko, il s’agit du départ de sa maman, mais pour d’autres il va être question du deuil).
L’auteur nous fait passer un message sur la valeur de la vie, sur le fait de profiter des petits bonheurs et grâce à l’ambiance de bord de mer, malgré la tristesse, il se dégage de cette histoire une sensation d’apaisement presque comme si nous étions nous aussi transporté au bord de l’eau. Maintenant, on attend avec impatience de découvrir si la sirène existe bel et bien.
HELLO, HELLO AND HELLO
One-Shot
Scénario : Hazuki AYA
Dessin : TERUYA
Chara Design : BOOOTA
Ce one-shot nous emporte dans une histoire d’amour à travers le temps.
Haru est un garçon d’une gentillesse sans borne, c’est d’ailleurs ce qui va attirer Yuki la première fois qu’ils vont se rencontrer…
Mais cette première fois c’était quand ?
En effet, si nos 2 héros vivent de beaux moments ensemble depuis très longtemps, il semblerait que chaque semaine, ils vivent leur première rencontre.
Cela peut sembler étrange comme idée, mais elle prend tout son sens quand on sait que la jeune fille est frappée d’une sorte de malédiction…
Elle est coincée dans un éternel recommencement, comme une boucle qui se répète sans cesse. Malgré le fait que chaque semaine leur première fois se répète, aux yeux de Yuki ces moments sont extrêmement précieux et elle y place tous ses espoirs d’avenir. Mais un avenir est-il possible pour elle ? Et la gentillesse d’Haru sera-t-elle suffisante pour vaincre la malédiction ?
Difficile d’en dire plus sur cette belle histoire sans gâcher le plaisir que vous éprouverez à la lecture ! Certes le début est un peu déconcertant (surtout lorsque l’on n’a pas lu de résumé avant), mais au fil du récit, les pièces du puzzle s’imbriquent et nous permettent de remonter le temps auprès de nos personnages pour comprendre où, quand et comment a débuté leur relation. C’est une histoire très agréable à lire ; qui ne va pas uniquement nous parler d’amour mais aussi de bonté et d’avenir. Avec ce titre, la collection accueille une histoire qui nous propose une ambiance différente de ce que l’on connaissait jusqu’à présent. La science-fiction va côtoyer le quotidien comme dans quasiment tous les titres Moonlight mais, cette fois-ci, le ton est un peu plus léger, peut-être parce que l’histoire est terminée en un seul tome. On sait donc rapidement où l’auteur voulait nous emmener. La beauté des dessins donnera très envie aux amateurs du genre de découvrir un jour cette histoire adaptée en film d’animation.
JOSÉE, LE TIGRE ET LES POISSONS
Série terminée en 2 tomes.
Scénario : Seiko TANABE
Dessin : Nao EMOTO
Tsuneo est étudiant à la faculté dans un cursus scientifique, mais ce qui le passionne réellement c’est la plongée sous-marine qui lui permet d’observer de près les poissons. Sur son temps libre, il multiplie les petits boulots pour se constituer des économies dans l’espoir de pouvoir un jour se rendre au Mexique pour plonger et nager avec les poissons-anges de Clarion.
Un jour, par hasard, il va faire la rencontre fracassante de Josée. Fracassante c’est peu de le dire, puisqu’il se trouve que la jeune fille va dévaler à toute vitesse une route très pentue, à bord de son fauteuil roulant.
Il va se jeter vers elle de l’espoir de stopper sa course folle et c’est non sans quelques bobos qu’il va y parvenir. Pour cet acte de bonté, il va être récompensé par une morsure de la part de la jeune fille qui va l’accuser d’être un pervers.
La grand-mère de Josée va par contre être très reconnaissante envers Tsuneo pour ce sauvetage. Pour le remercier et contre l’avis de sa petite-fille, elle va l’inviter à manger et elle va même aller jusqu’à lui faire une étrange proposition : venir chaque jour garder sa petite fille contre rémunération.
Même si Josée est exécrable avec lui, il ne va bien entendu pas refuser de se faire encore plus d’argent pour l’économiser et un jour réaliser son rêve.
Ce titre nous propose une romance atypique. En acceptant un travail pour se faire de l’argent plus facilement, Tsuneo ne s’imagine pas un instant le quotidien de Josée. Son handicap et le côté trop prudent de sa grand-mère l’a forcée à vivre recluse dans une cage dorée. En acceptant un étranger dans son quotidien, elle va voir son univers s’élargir même si cela va lui procurer autant de bonheur que de peine.
Grâce à son duo, l’auteur va aborder de nombreuses thématiques allant du deuil, au handicap en passant par la construction de soi. La question des rêves et des aspirations des personnages est au cœur de l’intrigue et c’est un message optimiste qui va nous être délivré de manière douce et bouleversante !!! D’ailleurs cette douceur va se retrouver dans les dessins et le chara-design qui va permettre d’exprimer les sentiments de manière juste. Le fait que l’héroïne passe son temps à dessiner, renforce l’importance des illustrations et cela nous donne presque envie de voir en couleur les fonds marins imaginés par Josée.
Cette fois encore, le ton de l’histoire va être différent et bien moins mélancolique que les premiers titres de la collection. Bien entendu, le quotidien difficile de l’héroïne et ses difficultés vont nous toucher en plein cœur mais la relation qu’elle va créer avec Tsuneo va venir rapidement donner une grosse touche d’espoir qui ne nous lâchera pas même dans les moments plus difficiles de la lecture. L’empathie va être au cœur du propos et c’est une ode à la tolérance que l’on va découvrir.
Après ces différentes présentations, vous l’aurez sans doute compris, le catalogue Moonlight propose de nombreux titres très différents les uns des autres. Pourtant, ils vont tous venir titiller nos sentiments et nos émotions. Certains récits finissent bien, d’autres pas tellement, et d’autres encore nous laissent imaginer la fin mais dans tous les cas, l’ambiance disséminée au fil des pages parvient à nous emporter dans l’univers que l’auteur a imaginé pour nous, et on plonge au cœur de l’émotion. Si vous êtes amateurs de ce genre d’histoire vous trouverez sûrement votre bonheur dans cette collection et vous serez sans doute ravis de savoir que la maison d’éditions a annoncé la sortie de 5 nouveaux titres d’ici fin 2022. C’est avec une patience non dissimulée que nous attendrons leurs sorties !
Pour découvrir les autres histoires de la collection n’hésitez pas à aller lire ces 2 articles :
• Envolez-vous loin de tout, qui présente De l’Autre Côté de l’Horizon et L’Île aux Escaliers.
Envolez-vous loin de tout : 5 mangas insulaires qui pourraient vous plaire !
• Ranobe #5, qui parle de Ce qu’il reste de nos Souvenirs.