Japan Art Festival Paris-Tokyo : 1ère édition des rencontres artistiques franco-japonaises
Le JAPAN ART FESTIVAL 2022 PARIS – TOKYO présentera les 24, 25 et 26 avril, 269 œuvres d’art traditionnelles et contemporaines des deux pays via de multiples disciplines : calligraphie, photographie, peinture (à l’huile, acrylique, nihonga, à l’encre monochrome, aquarelle), poésie (haïku, tanka), sculpture et bien d’autres surprises !
A l’occasion de la première édition française, Journal du Japon est allé à la rencontre des organisateurs de l’évènement. Initiée en 2014 à Berlin, l’association JEPAA (Japan-Europe Palace Art Association) promeut avec passion et détermination les échanges culturels entre l’Europe et le Japon dans un amour commun pour l’art. Leur but est de créer des liens et des rencontres au travers de discussions artistiques et humaines. Entrevue !
Journal du Japon: Tout d’abord, je vous remercie pour votre temps. Je souhaitais vous demander comment est née l’association Japan-Europe Palace Art Association (JEPAA)?
Tomoko Germer (JEPAA Berlin) : A l’origine, deux jeunes hommes japonais au Japon (dont Koji Mori, le président) et Tomoko Germer à Berlin ont commencé avec une toute petite exposition à Berlin. Et petit à petit les expositions ont pris de plus en plus d’ampleur jusqu’en 2014, date à laquelle est née l’association JEPAA telle qu’elle est à présent. En 2018, nous avons organisé la première grande exposition à Munich, en 2019 à Vienne, et en 2020 à La Valette à Malte. A Malte, le président était présent.
Lorsque vous avez créé l’association, quelle était l’intention première?
L’intention était de permettre aux artistes japonais de pouvoir exposer leur art non seulement au Japon, mais aussi en Europe. Pour nous, le plus important était de voir les personnes venir aux expositions, regarder les œuvres et échanger avec les artistes sur place. En somme, la rencontre culturelle nous tenait à cœur. Dans ce but, nous recherchons toujours des artistes provenant des villes où nous exposons. A l’occasion de Japan Art Festival Paris-Tokyo, nous avons rassemblé des artistes parisiens pour se joindre aux Japonais, et lorsque nous étions à Munich, des artistes locaux, de manière à toujours créer cet échange entre les exposants mais aussi les visiteurs. Une fois les expositions en Europe achevées, nous emmènerons les œuvres françaises avec nous à Tokyo afin de les exposer là-bas et de garder cet échange présent. De cette manière, les Japonais ont également l’opportunité de découvrir les artistes français et européens à leur tour. Avant la Covid, nous invitions toujours trois artistes européens au Japon afin d’échanger avec les artistes locaux et avoir l’occasion d’être interviewé sur place. Nous tentions de créer des liens entre les personnes.
Pouvez-vous présenter plus en détail à nos lecteurs les disciplines qui seront exposées?
Nous n’avons pas un thème précis en général. Vous trouverez des styles très divers, c’est toujours une surprise ! Bien-sûr vous trouverez des aquarelles, de la peinture à l’huile, de la peinture à l’eau, de la nihonga (NDLR : peinture japonaise traditionnelle) mais aussi de la calligraphie japonaise et du kakejiku (NDLR : peinture ou calligraphie sur soie ou sur papier encadrée en rouleau et destinée à être accrochée au mur)… Il y aura également de la poésie Haïku. Neuf poètes parisiens exposeront leur haïku en français (Tomoko-san nous montre les poèmes imprimés en français et japonais) et nous les avons traduits en japonais, de cette manière les Japonais pourront également les lire.
Vous avez également programmé une performance de Taiko le 24/04. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur cette performance et sur l’artiste ?
C’est un professionnel du Taiko qui voyage constamment entre le Japon et l’Europe, montrant ses performances et représentant la discipline, et il a publié la plupart de ses enregistrements. Il nous fera une démonstration pendant le festival à 15h, 16h et 17h. L’entrée est gratuite. Vous pourrez donc appréciez avec vos yeux et vos oreilles à la fois les œuvres et la musique !
Il y aura aussi un atelier de fabrication de bonbons japonais Amezaiku…
Oui ! Il est prévu le 26/04. Mais nous sommes actuellement à la recherche de 8 personnes pour participer à cet atelier. C’est en cours d’organisation. Voulez-vous venir ? (rires).
Merci beaucoup pour l’invitation ! Je ne sais pas encore si mon emploi du temps me le permettra…
Je comprends. N’hésitez pas à inviter des amis si vous le souhaitez !
(A bon entendeur, si vous êtes intéressés, manifestez-vous en commentaire ! Nous ferons la demande)
A Paris, vous avez choisi d’exposer dans le Marais, à la Halle des Blancs Manteaux. Y a-t-il une raison particulière sur le choix du lieu ?
Nous avons regardé de nombreux lieux à Paris. Et nous avons entendu parler de la Halle par la ville de Paris directement, nous avons tenté de les contacter pour savoir si nous pouvions utiliser le lieu pour exposer. Nous avons eu beaucoup de soutien de la part de la ville de Paris pour cette première édition du Festival et nous en sommes si reconnaissants ! C’est pour cela que nous travaillons très dur pour offrir un évènement d’exception afin de remercier de tout le support reçu, et nous souhaitons que le plus grand nombre puisse assister au Festival.
Vous allez présenter des artistes japonais au public, mais aussi des français dans un amour commun pour l’art. Et nous sommes curieux du regard que vous portez sur les artistes français. Voyez-vous des similarités ou des différences dans l’expression artistique française comparée à celle japonaise ?
Aujourd’hui, au Japon, l’influence artistique Européenne est très forte dans le style contemporain. Par exemple dans les techniques de la peinture à l’huile, ou l’aquarelle, il n’y a pas tellement de différences. Mais il est aussi beau de constater que lorsqu’un artiste japonais rencontre un artiste français, malgré leurs chemins si différents, ils se comprennent immédiatement à travers l’art.
Nous aurons aussi énormément de calligraphie (Shodō) avec des styles très éclectiques. Parmi eux, une femme sera présente. Habituellement nous accueillons une vingtaine d’artistes Japonais. Mais cette fois elle sera seule. Son style et son concept sont très originaux et novateurs. Elle sera présente les 24 et 26 avril.
Quels ont été vos critères de choix pour les artistes parisiens ?
Il y aura 21 toiles faites par 21 artistes parisiens et l’une de nos connaissances à Berlin connaissait des artistes à Paris. Nous l’avons missionné de nous présenter des artistes locaux. Nous avions également une connaissance dans la communauté japonaise à Paris possédant une galerie d’art et nous ayant fait sa sélection d’artistes de son côté également. C’est pour cela que nous avons pu trouver des styles très différents également parmi les artistes parisiens.
Nous présenterons 9 poètes haïku français qui exposeront leur travail. Pour les réunir, nous avons contacté l’association française de haïku à Paris.
Est-ce qu’un visiteur qui n’est pas familier avec l’art japonais ou l’art en général peut apprécier et comprendre les œuvres ?
De mon expérience sur les précédentes expositions en Europe, de nombreux visiteurs sont entrés par pure curiosité et chance durant une promenade fortuite. Ils n’étaient pas familiers avec l’art japonais. Nous avons la chance d’être exposés dans des lieux de balades et de visites centraux. Et c’est justement parce que nous n’avons pas un thème précis pour nos expositions, et que la variété des styles est telle, que les visiteurs sont fascinés de voir autant d’art et trouvent leur compte. Certains visiteurs, après nous avoir découverts, ont ensuite continué à vouloir découvrir l’art japonais et sont allés à la recherche d’autres expositions spécifiques à l’art japonais dans leur ville. Les échanges avec les artistes présents y sont aussi pour beaucoup dans cet intérêt et rapprochement.
C’est en effet très intéressant ! Pour le mot de la fin, souhaiteriez-vous faire passer un message à nos lecteurs ?
Venez nous rendre visite et passer un agréable moment. Vous pourrez apprécier les œuvres de 269 artistes d’horizons très divers et différents. Vous pourrez y découvrir des styles traditionnels japonais couplés à de l’art moderne. Notre festival est à l’image d’une grande ville japonaise. En vous baladant dans les rues vous avez sans doutes constaté le contraste entre tradition et modernité, un temple proche d’un building d’architecture en béton moderne. Ce contraste et cette mixité sont excitants ! De plus, nous n’excluons aucune forme d’art. Notre but est de montrer toute cette richesse et cette diversité. Nous voudrions que les visiteurs s’éprennent de ces œuvres et qu’un jour peut-être ils commencent aussi à s’intéresser à la culture japonaise. Nous sommes très heureux de pouvoir exposer à Paris pour la première fois !
Les disciplines qui seront présentées
– NIHON-GA 日本画
Signifie littéralement « Peinture japonaise » et désigne toutes les sortes de peintures exécutées par la technique traditionnelle.
– SUIBOKU-GA 水墨画 ou SUMI-E
Signifie « peinture à l’encre ». C’est l’une des techniques de la Nihon-Ga. Ce courant se caractérise par l’usage du lavis à l’encre noire, la prédominance du paysage comme sujet et la proximité avec la philosophie du bouddhisme Zen.
– SHODO 書道
Signifie « Voie de l’écriture ». La calligraphie japonaise a été influencée, et influence, la pensée zen. Pour un morceau de papier donné, le calligraphe n’a qu’une seule occasion pour tracer avec le pinceau. Les coups de pinceau ne peuvent pas être corrigés, et même un manque de confiance est aussitôt visible dans le travail.
– KAKEJIKU 掛け軸
Le kakémono, littéralement « objet accroché » ou kakejiku, désigne une peinture ou une calligraphie sur soie ou sur papier encadrée en rouleau et destinée à être accrochée au mur.
– HAÏKU 俳句
Poésie courte d’origine japonaise. Le Haïku traditionnel se compose de 5/7/5 syllabes (en total 17) et il comporte un KIGO (mot qui fait imaginer la saison) et un KIREJI (5 premières syllabes qui provoquent des résonances).
Infos pratiques :
ENTRÉE GRATUITE
Avec le soutien de la Mairie Paris Centre et sous le haut patronage de l’Ambassade du Japon en France.
HALLE DES BLANCS MANTEAUX
48 Rue Vieille du Temple, 75004 Paris
Dimanche 24/04 – 11h00 à 19h00
Lundi 25/04 – 11h00 à 17h00
Mardi 26/04 – 11h00 à 19h00
Sites de l’association :
https://www.facebook.com/events/3090649854595142
Portrait de la calligraphe Miwako Nagaoka : http://jepaa.info/artists/miwakonagaoka/
Site officiel du percussionniste Taiko japonais Takuya Taniguchi : https://taiko-ist-takuya.jp/
Ça peut être sympa, l’atelier, mais compliqué niveau horaire, je suppose
Bonsoir,
merci pour votre intérêt pour l’atelier. C’est le 26/04, il y a une session à 15h puis une seconde à 17h.
Si vous avez la possibilité sur l’un de ces créneaux n’hésitez pas à nous le dire et nous demanderons à vous inscrire 🙂
Cristina