Que vaut Monster Crown, le nouveau Pokémon-like qui débarque sur PS4 ?
Au fil des générations, la franchise Pokémon connaît toujours le même succès jeu après jeu, allant de la version bleu & rouge jusqu’au petit dernier en monde ouvert, Arceus. De nombreuses productions comme Temtem, Nexomon, Monster Sanctuary ou encore Monster Harvest tentent d’imiter la fameuse série de capture de monstres de poche. Aujourd’hui, dans ce test, nous parlerons du petit nouveau dans la cour des Pokémon-like, Monster Crown qui est maintenant disponible sur PC, Switch, PS4 et Xbox One.
Monster Crown, ton univers impitoyable ?
Comme dans Pokémon, le joueur incarne un adolescent de 14 ans qui quitte ses parents pour explorer le royaume de la couronne (d’où le « Crown » du titre) et devenir le meilleur dresseur de monstres. Dans Monster Crown, point de monstres de poche mais des monstres loin d’être accueillants avec les humains. Dès le début du jeu, après avoir quitter la ferme familiale, le héros est mis en garde contre les monstres et leur danger. S’aventurer seul sans escorte et c’est la garantie de finir dans l’estomac de l’un d’eux, ne laissant derrière nous qu’un sac à dos…
Dans ce monde impitoyable, les humains et les monstres signent des pactes : les premiers offrent leur intelligence et les seconds leur force en contrepartie. Le début ne dépaysera personne : tout commence dans notre chambre et le héros se voit confier un monstre de départ. Quelques contrats passés avec des petits monstres et l’histoire s’assombrit… On découvre un scénario un peu plus élaboré et plus mature que la franchise de Game Freak. Il serait impensable de retrouver dans Pokémon des cadavres : mention spéciale au méchant maire qui meurt manger par un monstre dans le lac en échappant au héros ! Les sous-titres en français, de bonne qualité mis à part quelques passages laissés en anglais, permettent une meilleure immersion et compréhension pour les Français non anglophones.
Pour venir à bout de l’histoire, il faudra compter 15 ou 20 heures, ce qui est dans la moyenne de ce genre de jeux. Le développement est classique : aller de ville en ville et défier le meilleur dresseur du coin pour gagner l’un de ses monstres et surtout, augmenter de 10 niveaux la limite maximale des montres de son équipe. Grottes, déserts, forêts, paysages sous la neige, lac et océan : le joueur traverse différents terrains avec des écosystèmes propres. Si les zones à explorer peuvent paraître assez vastes, le tour est assez rapidement effectué et une fois les différents monstres de la zone capturés, on peut avancer au point suivant.
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Plus de 200 monstres : attrapez-les tous !
Les plus de 200 monstres disponibles rappelleront les 150 Pokémons de la première génération de Pokémon. Les nostalgiques de l’époque de la Game Boy Color apprécieront de retrouver des monstres en 2D pixelisé. Sans compter les reproductions et les fusions de monstres, le bestiaire est assez conséquent et permet de disséminer aux quatre coins de la carte des créatures toujours différentes à ajouter à son « Pokédex » ! La musique et les graphismes old school permettent de revivre notre expérience dans les versions Bleu et Rouge. Chaque monstre a un type parmi les 5 qui existent : Tenace, Brutal, Malveillant, Instable et Impitoyable. Comme dans Pokémon, il faut donc appeler tel monstre pour gagner facilement contre l’adversaire. Pas forcément instinctif, un système plus simple du genre feu, eau, nature, terre, électricité aurait très bien fait l’affaire. Après pas mal de combats, on retient tout de même les affinités de type pour maximiser les attaques efficaces et ne pas avoir de combinaisons désavantageuses. En dehors de ces types, le joueur pourra s’étonner d’avoir un monstre tenace ne possédant pas encore d’attaque tenace !
En combat, les choix sont classiques avec le menu des attaques, la possibilité de changer de monstre, la fuite si le monstre en face s’avère trop dangereux. L’aspect stratégique est grandement gâché par le fait que l’on est tenté d’utiliser seulement les attaques les plus puissantes car il n’y a pas de points de magie ou un nombre d’utilisations limité. L’ajout de la mécanique de Synergie n’apporte pas grand-chose aux combats finalement et aurait peut-être mérité une meilleure mise en place : Lors de combats avec plusieurs monstres engagés en même temps et compatibles ensemble, des attaques combinées dévastatrices auraient plus d’allure et d’intérêt stratégique… En montant de niveau, nos monstres débloquent de nouvelles techniques, souvent plus faibles que les précédentes et qui pour la plupart, ne serviront donc jamais…
C’est l’une des grosses déceptions du jeu. Beaucoup de monstres s’avèrent au final assez inoffensifs et on finit par les capturer juste pour les ajouter à notre collection. Pour notre équipe de 8 monstres, on se retrouve avec uniquement les gros boss que l’on capture au lieu d’éliminer. Les croisements d’espèces et les fusions s’avèrent ainsi plus utiles pour le fun ou le « Pokédex » plutôt que pour un intérêt dans les batailles futures. Quelques monstres et adversaires poseront quelques challenges mais un peu d’entraînement permet toujours d’en venir à bout. La difficulté est à des moments mal dosée mais la progression vers le dénouement est assez fluide. Les nombreux bugs qui poussent à redémarrer le jeu sont des gros points noirs du jeu qui mériteraient des patchs de correction. Devoir sauvegarder assez souvent pour ne pas perdre son avancement coupe dans son élan malheureusement !
Après 5 années de production, le jeu indépendant du studio Aurum édité par Soedesco aura mis du temps avant de nous parvenir. Assez ambitieux, si l’on met de côté les bugs (erreur forçant à redémarrer la partie), Monster Crown est un Pokémon-like qui saura exploiter la fibre rétro-nostalgique des joueurs de Game Boy Color. Loin d’être parfait, on passe malgré tout un bon moment avec les monstres en 2D. Le système de combat mériterait d’être peaufiné pour prendre de la hauteur et demander plus de réflexion et de stratégie.
Captures d’écran réalisées par David Maingot pour Journal du Japon © 2021 Studio Aurum.
Jeu testé sur une version dématérialisée pour PS4 fournie par Just For Games. Article écrit après avoir terminé le jeu et plus de 20 heures de jeu.