[Attentes Mangas] En mars, un printemps de nouveautés vous attend
Avec ce troisième mois de l’année, 2022 semble montrer que cette année risque une nouvelle fois d’être bien riche en sorties et d’offrir à nouveau un cru exceptionnel côté nouveautés mangas ! L’équipe de Journal du Japon s’est donc penchée sur le planning des éditeurs et vous propose sa sélection, d’autant que cette fois de nombreuses séries seront bien courtes.
Les éditeurs semblent avoir réussi à retrouver des sorties plutôt régulières, les reports se réduisant et les nouveautés arrivent bien chez les libraires en ce mois de mars : plus de 260 sorties sont attendues et presque 60 nouveautés ! Au programme, un gros focus sur les nouveautés de mars : découvrons donc ce qui attire l’œil en ce mois lançant le début du printemps… Bonne lecture !
Mars 2022 : les nouveautés mangas
86 – Eighty Six – Delcourt/Tonkam
86 – Eighty Six est l’adaptation en manga du light novel d’Asato Asato avec au dessin cette fois-ci Motoki YOSHIHARA. Si vous n’avez ni lu le roman, ni vu l’anime, un petit résumé s’impose.
La République de San Magnolia fait face aux assauts des légions de l’Empire de Giade grâce au développement de drones autonomes. Pourtant, des gens désignés sous le terme méprisant d’« Eighty-Six » ont été chassés hors des murs de la République et placés dans le 86e district qui n’existe pas officiellement. Là, ils sont contraints de piloter ces drones, supposément « autonomes ».
Il y a sans doute moins de hype à découvrir le manga alors qu’on connait désormais l’histoire par cœur.
C’est sans doute une autre façon de découvrir l’univers passionnant créé par Asato Asato. Il est peut-être à réserver aux accros de la série ou bien ceux qui n’aiment ni lire un light novel ou regarder un anime. Dans tous les cas, le manga est toujours en cours de parution au Japon avec 3 volumes pour l’instant. En France, vous pourrez retrouver le premier tome, grâce à Delcourt/Tonkam qui en a obtenu les droits, en librairie dès le 16 mars. (Tatiana)
Entre-deux – Kana
Les éditions Kana nous gâtent avec cette nouveauté, qui va rejoindre leur nouvelle collection Life (et Big Kana) dont la qualité n’est plus à prouver depuis son apparition il y a maintenant plus d’un an. Entre-deux se présente comme un manga type tranche de vie (ou slice of life), avec un sujet qui tourne autour du désir d’enfant et de la parentalité. C’est l’histoire d’Atsuko et Kôhei, qui sont ensemble depuis 10 ans. Un couple sans histoire, qui s’épanouit en dehors du traditionnel combo mariage et enfant, puisqu’ils sont en couple sans avoir réaliser l’un ou l’autre. Cet équilibre va cependant être déstabilisé à la suite d’une erreur qui va impacter leur vie : une autre femme est en effet tombée enceinte de Kôhei.
Il sera intéressant de découvrir comment ce couple qui semblait parfait au premier regard va faire face à la faute de ce dernier, mais également comment l’arrivée d’un enfant, dans ces circonstances si particulières, va faire évoluer leur couple. Tiendront-ils face à cette tempête ? Comment évolueront-ils ? C’est une série annoncée en 5 tomes, dont le premier est prévu pour le 4 mars chez nous ! (Amélie)
Dai Dark – Soleil manga
Dorohedoro, seinen des années 2000, est assez peu connu du grand public, malgré un amour palpable de ses fans. Donc forcément quand son auteure revient avec un nouveau titre, un shônen cette fois-ci, à nouveaux aux éditions Soleil Manga, c’est avec un certain émoi que nombre de lecteurs de mangas attendent l’événement. L’auteure en question n’est autre que Q Hayashida ou Kyu Hayashida de son vrai nom, née en 1977, qui évoque Akira Toriyama, Alien, The Thing ou Silent Hill comme source d’inspirations… Une bonne base, non ?
Elle revient donc avec Dai Dark, entre comédie et science-fiction (option space opera), dans les pages du Gessan, le magazine de l’éditeur de Shôgakukan qui publie d’autres mangas que les amateurs de mangas apprécient tout particulièrement : du Mitsuru ADACHI et du Inio ASANO, mais aussi Sky Wars, Renjoh Desperado, Le Jour où j’ai décidé d’envahir la Terre ou Le Chant des souliers rouges… Dans ce manga lancé en 2019 qui compte pour le moment 4 volumes (oui, Gessan est un mensuel, donc ça ne va pas très vite) on suit Sanko Zaha, un ado qui adore les spaghettis et qui voyage dans les ténèbres de l’espace infini. On raconte que ses os exauceraient n’importe quel souhait. C’est pourquoi les pires malfrats de l’univers veulent lui faire la peau ! Heureusement, toujours accompagné d’Avakian, son fidèle compère, il n’hésitera pas à désosser gaiement tous ses assaillants.
Donc, que vous connaissiez Dorohedoro ou pas, peu importe, rendez-vous le 16 mars en librairie pour découvrir ou retrouver cette auteure pas comme les autres (et parce que les shônen écrits par des femmes sont les meilleurs !) (Paul)
Appare Ranman – Doki-Doki
Si le titre vous dit quelque chose, c’est tout à fait normal ! Car Appare Ranman a eu droit à son adaptation animée lors de la saison du printemps 2020 et diffusé sur Wakanim, soit, il y a presque deux ans à présent. L’anime n’était pas forcément passé inaperçu de par son côté très punchy, à l’aspect steampunk, avec son côté fou du volant qui va bien et deux protagonistes totalement à l’opposé niveau caractère qui offraient pourtant une relation plutôt originale. En regardant le générique de fin on avait bien l’impression qu’un manga existait, figurez-vous donc que ce dernier arrive enfin en France chez Doki Doki dès le 2 mars en librairie pour une série en 3 volumes seulement.
On y suit le périple de Sorano Appare, un ingénieur japonais brillant, atypique de par son look et son attitude et Isshiki Kosame un samouraï un peu penaud qui après une certaine situation, se retrouvent malgré eux en Amérique ! Mais voilà… sans argent, dur de rentrer chez soi, donc ni une ni deux les voici embarquer dans la célèbre « American Transcontinental Race », une course reliant la côte Ouest à la côte Est des États-Unis à bord d’un véhicule à vapeur créé sur mesure. De nombreux dangers les attendent, mais on ose espérer que le dessin incomparable de AHN Dongshick (Sky Wars, Renjoh Desperado) saura sublimer cette course avec son coup de crayon, vu qu’au scénario c’est un petit nouveau APPERACING que l’on découvre. (Charlène)
Boys Run The Riot – Akata
Boys run the riot est une histoire en quatre volumes qui suit le quotidien de Ryo un lycéen assigné femme à la naissance. Mal dans son corps, il essaie de se comporter comme tous les autres et de réussir alors à porter seulement sa tenue de sport pour éviter l’uniforme scolaire comme il ne s’y sent pas à l’aise. À l’arrivée d’un nouvel élève dans sa classe, sa vie va changer ! Les deux vont se découvrir une passion commune, la mode, et ainsi créer des vêtements qui vont leur permettre de s’affirmer et de se sentir eux-mêmes sans avoir à suivre les codes de la société et ses étiquettes.
L’auteur, Keito GAKU, a souhaité traité d’un sujet qui lui tient à cœur et qui le touche personnellement puisqu’il est également transgenre. Avec un trait proche de celui de Harold SAKUHISHI (l’auteur de Beck, un de mes auteurs préférés) et un thème que l’on ne voit que très rarement dans les mangas sortis en France, je suis vraiment dans l’attente de cette nouvelle série courte, qui a déjà gagné des prix au Japon et aux États-Unis. Il va falloir attendre le 24 mars sur le sol français pour lire cette perle aux éditions Akata. (Camille)
Frieren – Ki-oon éditions
Un groupe de 4 héros – Himmer, le moine Highter, le guerrier Aizen et la mage elfe Frieren – triomphent d’un mage maléfique. Fatigués d’un voyage de 10 ans, tous ressentent une vive émotion lorsque ce dernier prend fin. Tous sauf Frieren. Pour une elfe de 1 000 ans, cela ne représente pas grand-chose.
Après leur victoire, ils admirent la comète Era qui traverse le ciel tous les 50 ans. Ils se font la promesse de retourner la voir et se quittent. 50 ans plus tard, comme promis, chacun revient admirer la comète et Frieren constate que le temps a fait son office : ses amis ont beaucoup vieilli. C’est d’ailleurs peu de temps après ces retrouvailles que Himmer décède. À ses funérailles Frieren éclate en sanglot en se rendant compte qu’elle ne connaissait rien de Himmer. Déconcertée, elle décide de partir en voyage pour apprendre à connaître l’humanité.
Un très beau pitch, qui a déjà largement séduit les lecteurs de mangas au Japon, ainsi que les professionnels : numéro 1 des suffrages au Manga Taisho 2021 avec un jury unanime sur l’œuvre. La thématique du « que sont-ils devenus » est merveilleusement transposée dans ce monde fantastique que l’on nous sert à toutes les sauces depuis quelques années, avec la déferlante d’issekai et de manga-RPG. Ici les héros sont ramenés à leur condition de simples hommes à la vie courte. La réflexion portée par le manga autour de la vie limitée, de la mort et du deuil transforme un récit fantastique en discours universel et en fait une œuvre qui est vraiment à ne pas rater, le 3 mars prochain en librairie. (Paul)
L’Oiseau d’or de Kainis – Glénat manga
Sous ce titre, L’oiseau d’or de Kainis, écrit et dessiné par Kazuki HATA dont c’est le premier titre, se cache un manga féministe, à venir en publication aux éditions Glénat. Au début du 19e siècle, à l’Est de Gloucestershire, Lea a grandi au milieu des livres, qui sont réservés pourtant à la gent masculine – les femmes n’étant pas considérées comme assez intelligentes pour pouvoir s’y intéresser dans cette période historique. Elle se passionne alors pour l’écriture, encore inaccessible là aussi aux femmes à cette époque. Malgré ces obstacles de taille, elle va décider de persévérer. Elle va alors se créer une identité sous laquelle écrire – un nom masculin, pour pouvoir réaliser son rêve.
C’est notamment sous cette identité qu’elle va débarquer à Londres pour faire publier ses ouvrages, y découvrir le monde littéraire et se faire de nouveaux amis. Cette série en quatre volumes seulement promet des réflexions intéressantes sur le sexisme de cette époque, ainsi que sur l’évolution possible de l’héroïne au sein d’un milieu encore très fermé aux femmes à ce moment-là. C’est à retrouver en librairie dès le 16 mars en librairie. (Amélie)
Blissful Land – nobi nobi!
Blissful Land fait partie de ces titres totalement slice of life qui nous dépeignent le quotidien d’un peuple à un instant T au travers de personnages aux personnalités attirantes et touchantes, alors même qu’ils sont réellement dans leur monde et leur passion. Ne cherchez rien du côté de l’auteure car cette dernière signe ici sa première série : Ichimon IZUMI. Et pourtant, son dessin reste très abordable, voire doux et attirant. Il n’est pas sans rappeler le titre Bride Stories de par certains détails offerts sur certaines pages et les explications offertes.
Ici, on nous montre la vie paisible et tranquille de Kang Zhipa, un jeune homme vivant dans une partie du Tibet, au 18e siècle, au milieu des montagnes. On apprend bien vite que ce dernier est guérisseur, ou vu comme tel dans son village. Et en effet, il se voue corps et âme à ses décoctions, ses plantes et le bien-être des habitants, jusqu’au jour où on lui présente sa fiancée, Moshi Lati, venue d’une contrée bien lointaine. Très vite, son quotidien va changer et petit à petit, les deux fiancés apprennent à se connaître, ne serait-ce qu’en échangeant sur leurs passions respectives et en apprenant la culture de l’autre autour de repas plus appétissants les uns que les autres. Un manga touchant, à retrouver chez nobi nobi ! et en librairie dès le 2 mars. (Charlène)
Sasaki et Miyano – Akata
Sasaki et Miyano est un manga de Shou Harusono qui parle avec bienveillance d’amour naissant. Tout d’abord publié sur internet, le succès est tel que la série possède plusieurs spin-off réalisés soit en light novel soit en manga. Une très bonne adaptation en anime, par le studio DEEN, est à savourer en ce moment-même sur Wakanim, ce qui tombe bien.
Miyano est un lycéen fan de mangas boy’s love. Il est très complexé par son visage aux traits efféminés. Mais un jour, alors qu’il assiste à une bagarre, un de ses aînés intervient pour éviter que la situation ne tourne au vinaigre. Ce dernier, prénommé Sasaki, commence alors très vite à éprouver de l’affection pour son camarade. Cherchant à le comprendre et à le connaître surtout, il découvre l’intérêt que Miyano porte pour les mangas boy’s love… Sans préjugé, il va alors également commencer à essayer d’en lire. Et si c’était le début d’une belle histoire d’amour ?
Avec les deux premiers tomes, qui sortent simultanément chez Akata, on prend sa dose de mignonnerie, de bienveillance et de feel-good. C’est un pur plaisir de suivre les aventures romantiques et drôles de ces deux garçons entourés de leurs camarades de classe. À retrouver donc dès le 10 mars en librairie ! (Tatiana)
Look Back – Kazé manga
Fujino, adolescente surdouée, a une confiance absolue en son talent. Kyômoto, elle, se terre dans sa chambre et pratique sans relâche. Deux jeunes filles d’une même ville de province, qu’une passion fervente pour le dessin va rapprocher et unir par un lien indéfectible…
Voici l’un des gros favoris – le mien en tout cas – des 15e Manga Taishô. Tout d’abord parce que Tatsuki FUJIMOTO est un auteur qui a su tout de suite trouver son public et un succès critique avec Fire Punch puis Chainsaw Man, édité par Kazé Manga chez nous. Avec un style qui n’est pas sans rappeler le génie et la singularité de Hiroaki SAMURA (L’Habitant de l’infini) l’homme a un goût prononcé pour des œuvres trash et violentes, déjantées et sans concession malgré ce que ça implique d’être publié dans le Weekly Shônen Jump des éditions Shueisha (rien que ça !).
Donc quand Kazé Manga annonce la sortie du titre, le 8 mars prochain en France, et parle d’un récit plein de sensibilité et d’une grande maturité graphique et scénaristique… Nous voilà dans l’attente, l’impatience même, surtout que depuis sa publication dans le Shônen Jump+, les compliments de ses confrères mangaka pleuvent pour ce one-shot : « C’est un chef d’œuvre, un requiem poétique » – Rei HIROE (Black Lagoon), « Génial, vraiment génial ! » – Inio ASANO (Bonne nuit Punpun!, Dead Dead Demon’s DeDeDeDe Destruction, Solanin), « l’impression de ressentir des émotions qui ne me quitteront jamais » – Tsubasa YAMAGUCHI (Blue Period).
Enfin, en plus d’une exposition dédiée à l’auteur au 49e Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême, l’œuvre est la lauréate du prix Kono Manga ga Sugoi! de cette année, dans la sélection masculine. Donc on l’attend de pied ferme ! (Paul)
Ping Kong – Mangetsu
Ici se présente un titre un peu what the fuck pour moi en découvrant son synopsis et ses couvertures ! Pour autant, c’est une série réalisée et finie en deux volumes seulement par Jackson COMIC qui signe avec Ping-Kong son premier titre en tant que mangaka ! Au-delà de la couverture plutôt flashy il faut le dire, et où un gorille prend littéralement la vedette à la jeune fille présente en premier plan, on peut se demander de quoi cet ouvrage va parler.
Le dessin semble plutôt prometteur, le gorille est très détaillé et expressif, et la jeune fille possède un coup de crayon plutôt mignon, accessible et attirant. L’histoire à présent, semble nous indiquer une rivalité entre deux sœurs jumelles autour d’un sport : le tennis de table. Kotomi et Takumi sont en effet deux sœurs passionnées par ce sport. Mais alors que la première semble particulièrement douée dans ce dernier, possédant un don certain, la seconde n’a pas l’air d’avoir le même talent alors même qu’elle aurait commencé plus tôt ce sport. Cette différence de niveau semblant les éloigner, Takumi prend le parti de montrer néanmoins l’étendue de son savoir-faire sous la forme d’un gorille, le côté un peu WTF donc même s’il faudra attendre d’avoir le livre entre les mains dès le 2 mars pour le confirmer, d’autant que la série sort en une seule fois et que ça me parait une première pour Mangetsu de sortir un ouvrage semblable. En effet, les deux tomes formant la série sortent tous les deux le 2 mars en librairie ! (Charlène)
Ainsi s’achève cette troisième salve de l’année. Mais ce n’est qu’un début et 2022 s’annonce riche en petites pépites manga… Laquelle a retenu votre attention, vous ?