Un calendrier de l’Avent dédié au thé japonais
Élodie Koyama, Française expatriée au Japon, est de retour en France après avoir vécu 6 ans sur place. Ancienne professeur de Français Langue Étrangère, Élodie a découvert l’univers du thé japonais en vivant dans une ville très connue pour sa production : Shizuoka. Aujourd’hui sommelière certifiée en thé japonais, elle souhaite à travers ses réseaux sociaux faire découvrir cette boisson au public français et francophone. Impliquée dans l’esprit de partage, les fêtes de fin d’année sont pour elle le meilleur moyen de transmettre sa passion. Journal du Japon a rencontré Élodie à l’occasion de la mise en place d’un calendrier de l’Avent dédié au thé japonais.
Rencontre avec Élodie Koyama, sommelière certifiée en thé japonais
Journal du Japon : Bonjour Élodie, j’espère que tu vas bien ! Pour débuter, peux-tu te présenter brièvement ? Ton parcours, ton rapport avec le Japon.
Élodie : Après une licence de japonais et un master de FLE, j’ai enseigné le français dans des écoles et des universités au Japon, à Shizuoka. C’est là-bas que j’ai découvert le monde fabuleux du thé et j’ai finalement étudié pour devenir « sommelière » en thé japonais. Après 6 ans au Japon, je suis de retour en France et j’essaie de partager la culture du thé japonais un maximum.
D’où vient ton pseudo sur les réseaux “sonori_tea” ?
J’ai toujours aimé ce qui touchait aux sons : la musique, la phonétique des langues, les sons dans la nature… Pour moi, le service du thé ressemble à de la musique : il y a un rythme, le bruit de l’eau, des ustensiles…
Comment en es-tu venue à intégrer le milieu du thé ? Comment cela s’est-il déroulé ?
A mon arrivée à Shizuoka, je me sentais seule et en décalage avec la société. J’ai alors décidé d’étudier la cérémonie du thé, qui reprend de multiples facettes de la culture japonaise. J’avais envie de mieux m’intégrer, ce n’était pas pour le thé au départ ! Et puis, quelle surprise… un tout nouveau monde s’est ouvert à moi. Je me suis ensuite intéressée au thé hors de la cérémonie chanoyu et j’ai pris des cours via la Japanese Tea Instructor Association, avant de travailler pour une entreprise de thé.
Pourrais-tu nous expliquer en quoi consiste le métier de sommelier certifié en thé japonais ?
C’est exactement comme pour le vin : on s’intéresse aux terroirs, aux cultivars (équivalent des cépages), etc. On conseille et on fait déguster les thés selon les goûts et la demande du client. On entend souvent le terme “sommelier en thé” en Europe, mais je ne sais pas si c’est vraiment un métier officiel ici.
Découvrir le thé japonais à travers un calendrier de l’Avent dédié
Depuis ton retour en France, tu réalises de nombreux projets autour du thé japonais. Lives instructifs sur Instagram, petites conférences, et même une participation à un salon virtuel ! Peux-tu nous en dire plus ?
En rentrant en France, je suis retournée dans le monde de la pédagogie le temps de me réadapter à la vie ici. Mais je ne peux pas détacher mon quotidien du thé et pour moi le thé est synonyme de partage ! J’ai donc commencé à proposer de petites vidéos et des ateliers “éducatifs” sur mon Instagram. Au Japon, je partageais le thé au quotidien avec de nombreuses personnes et j’ai envie de continuer à faire tout ça en France. Le thé m’a beaucoup apporté et je suis certaine qu’il peut apporter beaucoup aux personnes en Europe aussi.
Ton projet le plus récent concerne un calendrier de l’Avent sur le thème du thé, sous forme d’échanges, conférences et discussions avec des spécialistes. Comment ce projet est-il né ?
Cela fait plusieurs mois que je pensais à un évènement rassemblant plusieurs personnes spécialistes du thé et accessible à tous, car, encore une fois, le thé est fait pour être partagé (selon moi). Je n’osais pas trop me lancer, et puis, finalement, j’ai eu un déclic début octobre : quoi de mieux que l’ambiance de Noël pour ce projet qui a pour but de réunir et de partager ?
Quelle est ta relation avec les participants à ce calendrier de l’Avent ? Comment les as-tu sélectionnés ?
Trois d’entre eux font partie de mes amis proches autour du thé, notamment Akito et Marie : mes acolytes du thé quand je vivais au Japon (ils m’ont même suivi faire du thé jusqu’au sommet du Mont Fuji !). Les autres participants sont des personnes que je connais des réseaux sociaux ou de mes années au Japon et pour qui j’ai beaucoup de respect. Je voulais vraiment proposer de la diversité pour cet évènement : montrer qu’on peut apprécier le thé de plusieurs manières et qu’il y en a pour tous les goûts. Je voulais vraiment que chacun puisse s’y retrouver.
Comment ces événements festifs vont-il se dérouler ? (dates, participation…)
Les ateliers sont répartis sur les trois premiers week-ends de décembre (les 4, 5, 11, 12, 18 et 19), avec en plus deux lots à gagner par semaine. L’entrée à l’événement se fait sur inscription, sur don libre à partir de deux euros (pour tout le contenu et la participation aux tirages au sort pour les 7 lots à gagner). Il suffit de s’inscrire via le formulaire en ligne, disponible sur mon Instagram. Tout se fera par Zoom et les replays seront disponibles à la demande.
As-tu d’autres projets similaires à venir afin de faire connaître le thé japonais au public français et francophone ?
J’aimerais continuer à partager sur les réseaux sociaux et donner plus d’ateliers en présentiel. A plus long terme, j’ai également pour projet de proposer des thés japonais à la vente en France et en Europe : j’ai gardé contact avec de nombreux producteurs et entreprises de thé au Japon et je voudrais mettre en avant leur travail, tout en partageant ma passion.
Apprécier le thé japonais du Japon jusqu’à la France
Est-il simple de différencier les variétés de thé ? Comment repérer un vrai thé japonais d’une imitation ?
C’est une question très vaste. Si on regarde uniquement les thés japonais, il existe de nombreux types de thés, et même à l’intérieur de la famille des thés verts, par exemple, il existe de nombreux thés différents. Mais c’est ce qui est intéressant dans le thé : c’est inépuisable et on en apprend tous les jours 🙂 Pour les imitations de thés japonais, on en retrouve souvent avec le matcha : des thés vendus comme des matcha mais qui n’en sont pas… Le mieux c’est de bien lire l’étiquette (notamment la provenance) et de trouver un endroit fiable où acheter votre thé.
En ayant vécu au Japon, quelles sont les différences que tu as pu remarquer entre la France et le Japon en ce qui concerne le thé ? (consommation, rapport, propriétés…)
L’approche du thé est vraiment différente dans les deux pays. En France, les consommateurs aiment plutôt les thés parfumés, alors que c’est moins le cas au Japon. La façon de conserver le thé également : il est impensable de présenter des thés verts dans de grosses boîtes en fer au Japon, car ils s’oxydent vite. De manière plus générale, il est intéressant de noter qu’au final les Japonais ne consomment pas beaucoup de thé au quotidien… Le café est bien plus populaire !
Qu’aimerais-tu conseiller aux Français qui découvrent le thé japonais pour en tirer les meilleures vertus et l’apprécier à sa juste valeur ?
Il n’y a pas de règle pour le thé. Il ne faut pas essayer de suivre un mode d’emploi ou se sentir obligé d’acheter des ustensiles coûteux. On peut faire un bon thé avec une grosse théière à l’anglaise et une tasse classique. Je pense que pour découvrir et apprécier le thé, il faut l’aborder de manière simple, faire plusieurs essais pour trouver la façon de l’infuser qui nous plaît le plus, goûter plusieurs types de thé, etc. Peut-être juste un conseil avec les thés verts japonais : il vaut mieux éviter de les infuser à plus de 80 degrés et plus d’une minute (en règle générale), sinon ils deviennent très amers ! Autre chose de très important : la qualité de l’eau… Malheureusement, l’eau du robinet en France ne convient pas aux thés japonais. Il vaut mieux la filtrer avant.
Quels sont les thés que tu préfères et pourquoi ?
Je suis très ouverte à tous les types de thé, mais j’avoue préférer les thés verts. Et si je devais préciser je dirais les thés verts de montagne : je les trouve plus subtils, frais et délicats. En automne et en hiver, je consomme également beaucoup de thé hōjicha, un thé fortement torréfié [NDLR : découvrez une recette de hôjicha latte dans notre article sur la box spécial thé de Kokoro Care Package], car il s’infuse bien à haute température et il est très réconfortant.
Quels sont selon toi les indispensables (matériel, techniques, gestes) pour apprécier le thé japonais ?
Plutôt que le matériel, je dirais que c’est l’intention qui compte et l’environnement aussi : prendre le temps de se poser, d’apprécier le moment, de sentir les feuilles, de se connecter à soi (et aux autres, si le thé est partagé)… On peut avoir des ustensiles très chers et une technique irréprochable, mais infuser un très mauvais thé. Être ouvert, curieux et présent : je pense que c’est une belle recette pour apprécier le thé japonais 🙂 Il y a juste pour le matcha où il me semble important de posséder un chasen (fouet en bambou pour la préparation du matcha) pour mieux apprécier ce thé.
Un petit mot pour la fin ?
N’ayez pas peur de vous ouvrir aux thés japonais, même si c’est un monde qui paraît parfois un peu « inaccessible » avec, notamment, l’image de la cérémonie du thé et les divers ustensiles. Le thé devrait rimer avec simplicité. C’est un moment que l’on s’offre et/ou que l’on partage avec les autres : pourquoi s’en priver ? En tout cas, j’espère réussir à faire passer ce message dans mon événement de l’Avent des thés japonais.
Merci beaucoup Élodie pour ces explications !
Liste des ateliers inclus dans le calendrier de l’Avent
Nous n’allions tout de même pas vous laisser repartir sans quelques informations sur ce fameux calendrier un peu spécial. Si vous souhaitez participer, il vous suffit de vous rendre sur le site dédié à l’événement et de suivre les instructions d’Élodie. Il y aura au total 8 intervenants (professionnels ou amateurs) qui animeront des ateliers ou conférences. Il est possible de s’inscrire à un seul, plusieurs ou même tous les ateliers ! Et si malheureusement vous ne pouvez plus assister aux événements, des replays seront accessibles sur demande. Il vous faudra avoir un compte Zoom. L’inscription est sur la base de don libre à partir de 2€ avec un maximum de 100 places.
Vous pouvez consulter les détails des ateliers sur le site ou sur le compte Instagram d’Élodie, mais en voici la liste :
Semaine 1 :
- Découvrir les goûts du Matcha (1 heure), par Lucie (histoires_de_the) – Samedi 4 décembre 10h
- Le thé dans la société japonaise : entre mythe et réalité (1 heure), par Florent (florent_thes_du_japon) et Élodie (sonori_tea) – Dimanche 5 décembre 10h
Semaine 2 :
- Accords haïku et thé japonais (45 minutes), par Aimée (lebruitdeleau) – Samedi 11 décembre 17h
- Farm to Cup : The Journey of Japanese Tea (45 minutes, en anglais), par Akito (eswakito) – Dimanche 12 décembre 10h
- Méditer avec le thé (45 minutes), par Cécile (serendipi_the) – Dimanche 12 décembre 15h
Semaine 3 :
- Recette de hôji-chaï latte (45 minutes), par Marie (maroux_and_tea) – Samedi 18 décembre 9h
- Quand le thé vert japonais rencontre la santé (30 minutes), par Maxime (sciencesthe) – Dimanche 19 décembre 17h
Des lots de qualité à gagner
Enfin, Élodie ne s’est pas contentée de vous proposer des ateliers originaux mis en places par des passionnés ! Avec ses comparses, elle a enfilé son bonnet de Père Noël et vous a préparé des lots très sympathiques sur le thème du thé. Un visuel des différents objets à remporter se trouve sur le compte d’Élodie (sonori_tea) mais voici d’ores et déjà la liste :
Semaine 1
- Lot 1 : un set de 3 thés japonais, par Tea Cup Trip
- Lot 2 : une boîte à thé recouverte de washi, par Élodie
Semaine 2
- Lot 1 : une box dégustation, par Petit Konbini
- Lot 2 : un set de thés en poudre, par Obubu Tea Farm
Semaine 3
- Lot 1 : un set théière kyûsu et Yuzamashi, par Élodie
- Lot 2 : un thé hôjicha de tiges, par Curiousitea
- Lot 3 : une illustration originale, par GaufretteMatcha (Flora Gimaldi)
Autant dire qu’il y en a pour tous les goûts et que ce Noël 2021 sera sous le signe du thé japonais.
L’univers du thé est très vaste, et il y a mille façons de l’apprécier. Élodie Koyama nous transmet sa passion du thé et son goût du partage grâce à des interventions sur les réseaux sociaux. En 2020, elle a même participé à la version virtuelle de la convention Shiba Matsuri. Pleine d’idées et de ressources, guettez son Instagram car elle fait souvent des lives informatifs et très instructifs. Et qui sait, peut-être que tôt ou tard, le thé japonais n’aura plus de secrets pour vous !