Igiari : des jeux de société venus tout droit du Japon !
Des jeux de société inspirés du Japon, il y en a des tonnes ! Et nos derniers articles sur le sujet n’ont pas manqué de vous en faire découvrir quelques uns, comme ceux de Dont’ Panic Games et ceux de Cocktail Games. Mais cette fois-ci, l’équipe de Journal du Japon revient vous présenter de nouveaux titres qui ont la particularité de tous nous venir directement du Japon, puisqu’on les doit tous à des auteurs ou illustrateurs japonais ! Découvrons donc ensemble les 4 jeux de société de l’éditeur Igiari : Onitama, Invictus, RRR et Templari.
Onitama, combats de maîtres
2 joueurs (14 ans et plus) ; Durée d’une partie : environ 15 minutes
«Sculpté dans les rochers des montagnes embrumées du vieux Japon réside l’Autel d’Onitama. Ce lieu de purification et de formation subtile de l’esprit accueille les écoles d’arts martiaux de tout le pays. Les maîtres de ces écoles effectuent le voyage vers l’Onitama avec leurs disciples les plus prometteurs afin d’affronter leurs adversaires dans cette enceinte sacrée et prouver leur supériorité. Ces combats sont hors-normes car les esprits des animaux qui guident les combattants montrent leur voie aux maîtres et soutiennent les élèves avec une force et une dextérité venues d’un autre monde.»
Onitama est un jeu de Shimpei Sato, illustré par Nagahara Chiyo, Mariusz Szmerdt, Lucy Liu et Sayuri Romei, sous la direction artistique de Jun Kondo. Il se présente comme une sorte de jeu d’échecs, sur un plateau de 5 cases par 5, et où les mouvements des pions dépendent de cartes. Chaque joueur dispose de 4 pions disciples et d’un pion maître. Tous les pions se déplacent en fonction des cartes mouvements présentent dans la main du joueur. Il existe 2 manières de gagner une partie : éliminer le maître adverse (avec un disciple ou son maître) ou poser son maître sur la case « autel » adverse qui est initialement occupée par les maîtres.
5 cartes déplacements sont tirées au début de chaque partie, 2 sont placées devant chaque joueur et 1 sur le coté du plateau. Ces cartes vont tourner durant toute la manche. Chaque fois qu’un joueur utilise une carte déplacement, il la défausse et pioche la carte placée sur le côté. La carte défaussée devient la carte de pioche du joueur suivant et ainsi de suite. Les cartes qui s’inspirent d’animaux donnent la marche à suivre quant aux mouvements qu’elles offrent. Très vite quelques stratégies peuvent se mettre en place puisque chaque joueur voit et connaît les cartes adverses. Chacun peut ainsi anticiper à court terme les mouvements adverses et agir en conséquence.
L’avis d’Olivier :
Le jeu est très rapide à mettre en place et à comprendre (cf cette vidéo). L’esprit des échecs est bien sûr là ! L’un des avantages est que les parties sont en moyenne bien plus rapides… au prix de stratégies moins poussées. Néanmoins, on apprécie l’énorme rejouabilité et l’ambiance peut-être plus conviviale dans Onitama. Le plateau peut paraître petit au début. En fait, les cartes permettant de se déplacer en arrière changent complètement la manière d’appréhender l’espace !
Le tapis de jeu est fait dans la même matière qu’un tapis de souris. C’est une très bonne idée, car en plus d’être plus confortable, cela permet d’éviter qu’il reste gondolé (il est rangé enroulé dans la boîte de jeu). La boîte compacte ainsi que le peu de matériel et le tapis souple ont le gros avantage de rendre le jeu facilement transportable. Nous irions même jusqu’à dire qu’il est possible de se faire une partie en extérieur s’il n’y a pas trop de vent. Un vrai jeu de vacances à amener partout avec soi.
Les extensions Sensei’s Path et Way of the Wind sont de très bonnes prolongations de l’expérience. Vendues ensemble, elles rajoutent une grande quantité de cartes mouvements (toujours inédites par rapport au set de base) ainsi qu’un élément supplémentaire : l’esprit du vent. Ce pion pourra être bougé par les deux joueurs grâce aux nouvelles cartes qui disposent de mouvements classiques, ainsi que de mouvements dédiés à ce Kamaitachi, yôkai de vent prenant la forme d’une belette. Il ne peut pas manger de pion, ni être mangé car le vent est insaisissable ! Il peut échanger sa place permettant ainsi de nouvelles tactiques. Son emplacement devient une case morte : il peut donc également servir de défense pour protéger sa base le temps d’un tour. Si cette règle supplémentaire peut faire peur à un joueur n’ayant pas encore fait de partie du jeu de base, elle n’est cependant pas si compliquée et se dompte tout aussi vite que le jeu initial. Les extensions sont donc très efficaces et intéressantes !
Plus d’informations sur le site de l’éditeur.
Invictus, le jeu de cartes guerrier !
2 joueurs (14 ans et plus) ; Durée d’une partie : environ 30 minutes
Amis fan de jeux de stratégie et de cartes, bienvenue sur cette critique ! Si vous recherchez un jeu de cartes atypique, où on ne vous demande pas de faire de la collectionnite aigüe, mais bien simplement de créer votre meilleur jeu à partir de plusieurs decks, et rien de plus, alors vous avez trouvé votre perle rare en la présence du jeu Invictus !
Le jeu propose en effet de maîtriser tout simplement l’art de la guerre grâce à des factions et donc de devenir le leader ultime. 6 factions sont disponibles, nommées d’après le nom de leur chef : le Shogun, le Pharaon, Odin, le Roi, Tlahtoani et l’Empereur. Chacun contrôle des soldats aux actions, mouvements et défenses bien précis. Au joueur de choisir les bons attaquants et les bons soutiens afin de remporter la victoire !
Et dans Invictus, plusieurs manières de remporter la victoire sont possibles. La première consiste à mettre totalement KO l’adversaire, en attaquant, capturant et en bloquant ce dernier. Autre possibilité, en jouant le parti des couleurs. En effet, chaque soldat possède une couleur type. Plus le joueur regroupe de couleurs différentes dans son champ de bataille, et plus la victoire sera proche… et ceci sans avoir besoin de mettre KO le leader adverse.
En somme, ce jeu de cartes (JDC) un peu novateur, se joue au tour par tour, dans une optique de stratégie pure. Le joueur doit mettre en place un plan pour le mener jusqu’à la victoire. Il peut opter pour un seul et unique deck ou bien plusieurs : le tout étant de bien choisir 20 soldats à chaque début de partie. La suite de la bataille dépendra de ces choix et de cette réflexion !
L’avis de Charlène :
Pour les néophytes des JDC, Invictus peut surprendre de prime abord Un jeu de cartes, tourné très stratégie, rappelant par moment les bases du jeu Magic The Gathering, cela peut rebuter un peu. Personnellement, ça faisait bien longtemps que je ne m’étais pas essayée à ce type de jeu de cartes où le principe est de mettre en place le meilleur jeu dans l’idée de renverser l’adversaire.
Un jeu à deux joueurs donc qui ne laisse aucune place aux doutes ! Avant de vous lancer dans la bataille de cartes, on vous invite fortement à regarder les vidéos disponibles sur la page du jeu. Les règles assez vite intégrées en réalité, on accroche bien au jeu et le plaisir vient rapidement ! Et puis, un jeu où un Shogun peut renverser un Pharaon, vous en connaissez beaucoup, vous ? Mention spéciale aux designs des cartes et des personnages qui sont vraiment très chouettes et qui mettent dans l’ambiance. Bref, une belle surprise et je compte bien continuer à massacrer mon compagnon à chaque partie ! Et si jamais vous cherchez à jouer en ligne au jeu, notez que le site Tabletopia, propose de faire des parties : un bon moyen peut-être pour découvrir le jeu avant de se procurer les 6 decks, non ?
Templari : qui gagnera les enchères ?
3 à 5 joueurs (10 ans et plus) ; Durée d’une partie : environ 30 minutes
N’avez-vous jamais rêvé de trouver le légendaire trésor des Templiers, ou du moins une partie ? Et bien c’est fait… mais vous n’êtes pas le seul à l’avoir trouvé et il va maintenant falloir partager le butin. Comment ? En enchérissant sur chaque pièce du trésor ! Votre but : jouer au jeu des 6 familles en ayant le plus de cartes de la même famille afin de gagner le plus de points possibles mais… attention à votre argent, car quand vous achetez un lot indivisible de 2 cartes, l’argent que vous dépensez est réparti entre les autres joueurs (le reliquat est gardé au chaud dans le pot commun afin d’être réparti par la suite quand d’autres pièces seront versées dedans). Chaque tour, les joueurs peuvent soit passer, soit surenchérir.
Vous l’aurez compris, ce jeu est un jeu de stratégie, surtout si vous prenez en compte le pot commun ! En effet, il rajoute de la subtilité : il ne faut pas acheter au mauvais moment car vous pourriez ne pas profiter du pot commun. Par contre, attention, car plus vous aurez de cartes, plus vos possibilités d’enchères seront réduites car vous ne pourrez pas enchérir avec des numéros finissant par les numéros que vous avez sur vos cartes. Par exemple, vous avez une carte 0 et une carte 9, vous ne pourrez pas enchérir avec des montants finissant par un 0 ou un 9 tels que 0, 9, 10, 19… et cela même pour les enchères personnelles ! Et si vous contrevenez à cette règle, vous serez maudit et devrez verser une pièce d’or au pot commun et changer votre enchère ou vous retirer de l’enchère (oui oui, vous avez bien lu, vous ne pourrez pas passer).
Les enchères personnelles, elles, sont là pour renflouer vos caisses si vous manquez d’argent. Vous pouvez donc vendre une de vos cartes aux enchères et récolter tout l’argent enchéri. Cependant, si vendre ne vous arrange pas et si vous préfèreriez échanger des cartes avec d’autres joueurs vous pouvez forcer un joueur à échanger une carte avec vous (donc, décider quelles cartes échanger chez vous comme chez votre adversaire) mais, en échange, vous ne participerez pas aux prochaines enchères.
L’avis de Roxane :
J’ai trouvé la règle des malédictions assez amusante, ainsi que la variante avec les échanges qui ajoute du piment au jeu (sauf pour ceux qui subissent les échanges forcés, bien évidemment !). Les visuels de Templari sont beaux : je trouve que le fait qu’il y ait une couleur selon le type d’objet (les boucliers, les tenues, les armes…) est bien trouvé. Et je dirais que ce jeu peut être bien pour apprendre aux enfants à compter.
En revanche, j’ai relevé quelques points négatifs sur le matériel et les règles. Côté matériel, il faudrait des sachets qui puissent servir de porte-monnaie. En effet, les joueurs en sont réduits à cacher leurs pièces dans leur main ou leur poche afin d’être encore plus stratégique et de ne pas montrer leur pouvoir d’achat aux autres joueurs. Il faudrait également un jeton premier joueur car, en parlant pendant les enchères, on peut perdre le fil. Et puis, en entendant parler de Templiers, je m’attendais à des trésors en or (tels que le Saint Graal), pas à des pièces d’équipements, ce qui est un peu dommage. Du côté des règles, je pense que celle concernant les malédictions peut paraître un peu compliquée au début pour certains joueurs.
Pour autant, je conclurais en disant que Templari est un jeu mignon mais qui ne donnera pas forcément envie à tout le monde d’enchaîner plusieurs parties d’affilée.
Plus d’informations sur le site de l’éditeur.
RRR – Royauté VS Religion : Révolution, saurez-vous garder votre influence ?
2 joueurs (14 ans et plus) ; Durée d’une partie : environ 15 minutes
RRR est un jeu rapide de placement de cartes qui a la particularité de proposer un plateau où toutes les cartes, une fois posées, appartiennent à l’ensemble des joueurs. Chacun va venir poser différentes cartes qui vont changer l’orientation de celles présentes sur le plateau, et c’est là tout l’intérêt du jeu : avoir le plus de carte dans son sens ! Le but de RRR ressemble au jeu vidéo Reigns, un jeu où vous devez rester au pouvoir en équilibrant les quatre forces du royaume : l’Église, le peuple, l’armée et les finances, et ce grâce à vos choix. Mais ici, dans RRR, les règles sont plus simples car il n’y a que trois forces : la Royauté (les cartes rouges), la Religion (les bleues) et les cartes neutres (les grises).
Le but du jeu : avoir le plus de personnages du plateau tournés vers soi. Pour cela, il va falloir être influent. L’influence de chacun évolue au cours de la partie selon l’utilisation des différentes cartes, notamment les grises. Pour garder son influence sur le plus grand nombre de personnages possible, en les tournant de son côté du plateau (et ainsi gagner le jeu), il faudra donc user de stratégie afin de placer aux bons endroits les cartes aux bons pouvoirs. Le joueur peut ainsi conquérir des cartes de l’adversaire, les détruire ou se protéger, etc. Mais attention, l’utilisation des pouvoirs peut retourner le jeu à n’importe quel moment et la défaite comme la victoire ne sont jamais loin !
L’avis de Roxane :
Ayant éprouvé un intérêt par le jeu Reigns, j’ai tout de suite été attirée par RRR. Le design du jeu est joli, et le fait qu’il se joue à 2 joueurs est parfait si vous n’êtes pas nombreux à la maison. J’ai cherché des points négatifs à relever, mais il m’a été honnêtement difficile d’en trouver. Je relèverais seulement un point qui peut être négatif ou positif selon vos goûts en matière de jeux : il est relativement assez rapide quand vous avez bien compris les règles. En effet, même si des effets tels que la destruction ou le fait de retirer une carte du plateau prolonge la durée de vie du jeu, une partie (ou manche si vous décidez d’en faire plusieurs) dure assez peu de temps (comptez une quinzaine de minutes environ). Selon moi, c’est une bonne excuse pour enchaîner les parties !
En conclusion, je trouve que RRR est un jeu rapide et facile à prendre en main, qui donne envie de continuer à y jouer pour essayer plusieurs combinaisons de cartes et gagner !
Plus d’informations sur le site de l’éditeur.
Igiari est un éditeur qui propose des jeux de société efficaces, où la stratégie prend beaucoup de place. Loin des thèmes japonisants, nous avons ici 4 jeux créés ou illustrés par des auteurs japonais très orientés religion et combat, qui méritent clairement le détour si vous êtes friands de jeux de placement et de réflexion où la stratégie est au cœur des actions. Des jeux que l’on ressort tout naturellement pour s’entrainer et se surpasser !